- Hoàng Đạo
- Thế Lữ
- Thạch Lam
- Xuân Diệu
- Tú Mỡ
- Trần Tiêu etc…
Titres des romans connus
Hồn Bướm Mơ Tiên (1933)
Nữa Chừng Xuân (1934)
Ðoạn Tuyệt (1935)
Trống Mái (1936)
Lạnh Lùng (1937)
Tiêu Sơn Tráng sĩ (1937)
Thoát Ly (1938)
Tắt đèn (1939)
Bướm Trắng (1941)
Articles trouvés sur le Net
Anh phải sống (1937)
Tiểu sữ Tự Lực Văn Đoàn 1930-1945
Il est regrettable de ne pas voir figurer les noms de Nhất Linh et Khái Hưng dans les programmes d’enseignement d’aujourd’hui ou dans les anthologies publiées récemment en langues étrangères au Vietnam. Pourtant, ce sont les deux meilleurs romanciers vietnamiens à l’aube du XXème siècle.
On continue à chercher et à s’arracher les rares rééditions parues au Sud-Vietnam d’avant 1975. Malgré leurs thèmes choisis portant d’une manière générale sur l’amour, sur les contorsions sentimentales, sur les drames de la bourgeoisie latifundiaire etc.. à l’époque coloniale, ils continuent à bénéficier pourtant de l’admiration unanime de la jeunesse vietnamienne d’aujourd’hui, en particulier de celle des jeunes Vietnamiens vivant à l’étranger car leurs écrits sont porteurs non seulement d’une culture plus ou moins occidentalisée mais aussi d’un romantisme purement vietnamien. Ils ont réussi à apporter à leurs œuvres un style novateur, à utiliser un vocabulaire simple débarrassé de tous les mots sino-vietnamiens perçus par les jeunes vietnamiens comme des mots savants, à aborder des thèmes susceptibles d’avoir l’adhésion de la jeunesse: l’amour-sacrifice, l’amour impossible, le vague à l’âme etc.. avec un regard à la fois cornélien et romantique à la manière d’Alfred Musset.
« Hồn Bướm Mơ Tiên« (ou Âme de papillon dans un rêve d’immortalité », « Nữa Chừng Xuân » (ou A mi-printemps) » « Ðoạn Tuyệt ( ou La Rupture ) », « Anh phải sống ( ou Tu Dois Vivre ) » etc … continuent à être les best-sellers préférés par la jeunesse vietnamienne d’aujourd’hui. Il n’est pas étonnant de trouver que le thème du sacrifice abordé, il y a eu une cinquantaine d’années, par Khái Hưng dans son oeuvre, est repris récemment par le jeune romancier talentueux « Nguyễn Huy Thiệp » dans son roman Chảy đi sông ơi (ou Coule, coule ô fleuve) malgré un contexte politique tout à fait différent.
On trouve non seulement dans leurs écrits la modernité au niveau d’emploi des propositions, d’adverbes, d’indicateurs de temps qui étaient absents jusqu’alors dans la prose vietnamienne mais aussi au niveau d’emploi des pronoms personnels. Le « moi » fait son entrée ainsi que les mots « anh », « em », « mình », »cậu » qui, auparavant n’étaient pas employés dans la phrase. On note aussi dans la construction de leurs phrases une grande économie des moyens, une clarté inouïe et une grande efficacité.
Issus du milieu urbain, imprégnés dès leur plus jeune âge de la culture française, il n’est pas étonnant de trouver qu’ils s’inspirent dans leurs oeuvres des modèles de Musset, Lamartine, Daudet etc.. lorsqu’on sait que les œuvres de ces écrivains français firent partie du programme d’études au lycée français Albert Sarraut ( Hà-Nội ) où Khái Hưng fit ses études à l’époque coloniale. Il fut reçu bachelier en 1927 et enseigna au collège Thăng Long tandis que Nhất Linh rentra au Vietnam en 1930 après avoir suivi ses quatre années d’études scientifiques en France.
Sa rencontre avec Khái Hưng au collège Thăng Long fit d’eux du jour au lendemain un couple littéraire célèbre et inséparable. Ils fondèrent ensemble le club Tự Lực Văn Ðoàn (ou Groupe Littéraire indépendant) en 1933. Khái-Hưng, plus âgé que Nhất-Linh de neuf ans, se considérait pourtant comme le « second » de ce couple et se donnait comme pseudonyme « Nhị Linh » car Nhất-Linh était déjà l’auteur de deux romans en 1926 et 1927. Ils ont eu le mérite d’apporter à la littérature vietnamienne la clarté, la concision, la modernité et de savoir donner surtout à cette dernière l’âme du romantisme vietnamien.
Contrairement à d’autres romanciers de leur époque (Vũ Trọng Phụng, Ngô Tất Tố par exemple), ils n’avaient pas un regard aussi aigu sur les inégalités sociales, sur les mœurs et les coutumes rurales. Ils n’avaient pas su s’en servir pour combattre et dénoncer ces inégalités. Par contre, ils tentaient de dépeindre avec beaucoup de finesse et de justesse la couche sociale la plus déshéritée sans être obligés de la défendre à cor et à cri.
Est -ce pour cela qu’on leur reproche le manque de combativité et de réalisme, la tiédeur dans leur manière de dépeindre les réalités de la société urbaine et l’imprégnation d’une culture à l’occidentale. Il est certain que l’épisode des Contes de Musset a pu servir de modèle à Khái-Hưng car l’héroïne de la nouvelle « Anh Phải Sống« , la jeune femme du maçon vietnamien Thức, se laissa couler dans les flots comme Madame des Arcis des Contes « Pierre et Camille » d’Alfred de Musset en 1844. Mais Khái-Hưng a eu le mérite de savoir donner à sa héroïne la noblesse et la grandeur dans la tradition vietnamienne.
On ne peut pas remettre en doute non plus leur patriotisme, leur engagement politique auprès des mouvements nationalistes vietnamiens. A cause de leurs orientations politiques nationalistes et surtout à cause de leur simple idéalisme, tous les deux ont péri comme leurs héroïnes respectives dans « Tu dois Vivre » de Khái Hưng et dans » Une silhouette dans la brume » de Nhất Linh. Khái-Hưng est décédé en 1947 dans des conditions mystérieuses près du débarcadère Cửa Gà dans le district de Xuân Trường ( province Hà Nam Ðịnh) tandis que Nhất Linh, déçu d’être incompris, s’empoisonna le 7 Juillet 1963 à Saïgon.
Leur vie, tous les deux ont essayé de la mener comme leurs héroïnes avec un stoïcisme exemplaire. Leur héritage littéraire qu’ils ont laissé au peuple vietnamien est inestimable. En un mot, ce sont non seulement les pionniers de la littérature moderne du Vietnam mais aussi les romanciers les plus romantiques que le Vietnam ait connus.