Sculpture du Champa 2ème partie (Điêu Khắc Cổ Chămpa)

Version vietnamienne

Style Mỹ Sơn E1: (VIIème-milieu VIIIème siècle)

Les sculptures du sanctuaire Mỹ Sơn se distinguent non seulement par la finesse dans les détails mais aussi par la vivacité dans l’ornementation. La combinaison étonnante et géniale des descriptions réalistes chames et des éléments caractéristiques trouvés dans la doctrine philosophique indienne (hindouisme) a marqué le début de l’âge d’or de la culture chame.

La tête des divinités du site Mỹ Sơn possède les caractères suivants: la face carrée, les gros yeux, les lèvres épaisses, les oreilles portant de larges pendentifs, le nez droit, la coiffure en forme de calotte surmontée d’un élément vertical octogonal annelé, le halo derrière la tête. On peut dénoter l’influence du Chen La (ou Cambodge à l’époque pré-angkorienne). C’est le cas du Vishnu en position couchée, apparenté à un linteau préangkorien et trouvé dans le fronton de Mi-son E 1.

 

Điêu Khắc Cổ Chămpa

Style Hòa  Lai (Milieu VIIIème- milieu IXème siècle) (Période Hoàn Vương)

Il est marqué par l’influence notable de Java. Le dandinement postural, la sensualité et l’élégance dans la sculpture et le halo derrière la tête donnent à ce style une subtilité incontestable. Il semble qu’il ne reste que des sculptures taillées dans la brique des temples. Le chercheur français Jean Boisselier a fait remarquer qu’un lot de bronzes remonta à cette période et qu’ils étaient d’importation indonésienne. Cela met en évidence les rapports privilégiés entre le Champa et l’Indonésie. C’est aussi le début de l’introduction du  bouddhisme mahayana au Chămpa via le royaume Srivijaya.

Style Ðồng Dương  (IXème-Xème  siècle)

C’est le style où l’apparence faciale est très typique. Il est reconnu facilement par les traits communs suivants: les sourcils proéminents, reliés en une ligne continue, sinueuse et remontant jusqu’aux cheveux, les lèvres épaisses avec les commissures relevées, une moustache qui est confondue parfois à la lèvre supérieure et un nez épaté, large de face et aquilin de profil, le front étroit et le menton court. La divinité s’identifie grâce à son oeil frontal. L’absence de sourire est à signaler. sculpture_dongduong1Ce style correspond à la période Indrapura où le bouddhisme connut un essor important et devint l’inclinaison personnelle du roi Indravarman II.  

© Đặng Anh Tuấn

Déesse Tara,

Bronze hauteur 1m20 (2002)

Celui-ci édifia dans la seconde motié du IXème siècle, un monastère bouddhiste de Ðồng Dương situé à 65 km de la ville de Ðà Nẵng. On y trouve beaucoup d’oeuvres concernant le bouddhisme du Grand Véhicule. C’est ici qu’on a trouvé une inscription témoignant de son hommage simultané à Laksmindra Lokesvara (autre nom d’Avalokitesvara)( bouddhisme) et à Shiva Bhadesrava (shivaïsme). C’est le signe du syncrétisme cham durant cette période. Beaucoup de questions se posent sur la provenance de l’influence bouddhique chame. On a longtemps cru et proposé une influence chinoise antérieure à la dynastie des Liang via le centre de Nanjing à Wanfosi (Chengdu) ou à Quingzhou (Shandong). Mais on pourrait suggérer une influence sudiste venant du royaume du Founan dans le delta du Mékong. Le style de Ðồng Dương donne aux statues de bouddha un aspect condensé de virilité, de douceur vigilante et de force bien retenue.      Lire la suite

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