La barque (Con thuyền)

 

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Comme le Vietnam est un pays d’eau, il n’est pas étonnant d’y voir la prolifération et la grande variété d’embarcations employées par les Vietnamiens dans leur transport par eau: de la plus légère et la plus petite jusqu’à la plus grande trouvée jusque-là seulement dans les pays avoisinants comme la Chine ou l’Indonésie. On trouve dans la construction de ces embarcations vietnamiennes une influence étrangère notable, chinoise dans le Nord et indonésienne ou indienne voire occidentale dans le Sud du Vietnam. Cette influence est plus perceptible dans le Centre du Vietnam ayant été occupé jusqu’au XIIIème siècle par les Vikings de l’Asie, les Chams dont la civilisation a été disparue dans les tourbillons de l’histoire par la marche séculaire des Vietnamiens vers le Sud. Malgré cela, les Vietnamiens faisant preuve d’un sens aigu de l’observation et d’une expérience vécue à cause du va-et-vient incessant des typhons sur la côte vietnamienne, savent combiner harmonieusement les données de ces différentes techniques étrangères pour réaliser des embarcations souvent plus maniables que les modèles chinois, malais ou indiens, ce qu’a remarqué P. Paris dans son ouvrage intitulé « Recherche de parenté à quatre embarcations d’Indochine, BIIEH, 1946 ».

À cause de la dureté de la nature et de la lutte quasi permanente contre leurs voisins chinois, les Vietnamiens ont axé leurs efforts dans la conquête des plaines à riz. Enfermés dans l’isolationnisme adopté par l’Extrême-Orient et confortés par la présence quasi permanente des bateaux étrangers dans leurs ports (Faifo, Tourane, Saigon etc ..), les Vietnamiens ne voient aucun intérêt de privilégier le transport maritime bien qu’ils soient considérés comme les plus habiles marins de l’Extrême-Orient. Les Chinois ont reconnu leur supériorité sur l’eau. Un haut mandarin chinois, Bao Chi, l’a notifiée dans son rapport confidentiel soumis à l’empereur des Song. La plupart des victoires des Vietnamiens contre les voisins chinois ont eu lieu sur les eaux.

Les Vietnamiens ont l’habitude de se servir des embarcations comme un moyen de transport des vivres ou des troupes, ce qu’a révélé l’abbé Prévost dans son  » Histoire des Voyages  » de 1751 en s’appuyant sur la description de Samuel Baron publiée en 1732. La marine vietnamienne connut seulement son apogée à la première moitié du XIXè siècle. C’était la période où l’empereur Gia Long secondé par ses lieutenants français Jean-Baptiste Chaigneau (Nguyễn Văn Thắng), Philippe Vannier ( Nguyễn Văn Chấn ) etc.. réussît à défaire l’armée de Tây Sơn à Qui Nhơn par sa marine royale constituée d’une centaine de grandes galères de 50 à 70 rames avec canons et pierriers et de trois vaisseaux à l’européenne ( le Phénix ( tàu Phụng ), l’Aigle et le Dragon-Volant ( tàu Long) ). Ces derniers étaient construits avec tant d’adresse et ne restaient pas plus de trois mois sur le chantier, ce que nota le père Lelabousse dans son rapport daté à Nha Trang, le 24 Avril 1800.

Pour demander son investiture auprès de l’empereur chinois, Gia Long envoya en 1802 le grand poète Trịnh Hoài Ðứ’c (1), le premier délégué vietnamien à prendre la mer pour se rendre à Pékin. Malheureusement, cette apogée ne fut que de courte durée car ses successeurs, entourés par des mandarins confucianistes et empêtrés dans l’obscurantisme, continuaient à adopter une politique d’isolationnisme exacerbé en dépit du mémorandum du lettré moderniste Nguyễn Trường Tộ, ce qui permit à la marine française de réussir à jeter l’ancre quelques décennies plus tard dans les eaux vietnamiennes après avoir coulé dans le port de Tourane (Ðà Nẵng) les cinq premières jonques blindées de la flotte vietnamienne le 15 Avril 1847.

Bien que les Vietnamiens négligent le transport maritime, paradoxalement ils ne lésinent pas les moyens de fabriquer une grande variété d’embarcations pour faciliter leur déplacement quotidien car le Viêt-Nam possède, outre la deuxième mangrove du monde (la forêt U-Minh 1000 km2) après celle du Brésil dans la péninsule de Cà Mau, des milliers de petits cours d’eau, affluents et défluents, des arroyos et des fleuves (Fleuve Rouge, Fleuve du Mékong ).

De plus, le réseau routier vietnamien est quasi inexistant. Les embarcations vietnamiennes sont divisées en deux catégories: celles fabriquées avec des lamelles en bambou enduites de laque (thuyền nan) et celles taillées avec des troncs d’arbres ou faites avec des plaques en bois ( thuyền gỗ ). En ce qui concerne la première catégorie, si l’embarcation est de petite taille, on la désigne souvent en vietnamien (thuyền câu). C’est une petite barque où une seule personne peut être logée. Si l’embarcation légère est de taille ronde, elle est appelée « thuyền thúng » et utilisée fréquemment par les pêcheurs du Centre du Vietnam.

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Ce panier rond étanche exista au Xème  siècle. Dương Vân Nga, une fille de Hoa Lư, fut connue à cette époque pour exceller dans l’art de ramer avec ce panier flottant. Mais le jour de compétition, Ðinh Bộ Lĩnh, le leader d’une bande rivale de garçons, réussit à immobiliser son panier flottant en le perforant au moyen d’une perche.

Cette victoire lui permit de conquérir non seulement l’admiration mais aussi l’amour de Dương Vân Nga. Ce panier flottant permit le transport rapide des troupes à travers les marécages et les cours d’eau et assura au couple Dương Vân Nga et Ðinh Bộ Lĩnh la victoire sur les Chinois quelques années plus tard. Quant à la deuxième catégorie, la constitution de base est faite avec du bois. Il y a une multitude d’embarcations différentes mais la plus connue et la plus utilisée par les Vietnamiens est le sampan ou le bateau à trois planches (Thuyền tam bản). C’est celle qui est employée pour traverser les cours d’eau ou les rivières. La plupart des gens qui font avancer les sampans sont des jeunes filles. C’est pourquoi il y a maintes histoires d’amour nées de ces embarcations. On continue à les raconter, en particulier l’histoire de l’empereur Thành Thái avec la rameuse. Si le Vietnamien avait l’habitude de prendre la traversée d’un cours d’eau dans sa jeunesse, cela pourrait lui provoquer probablement des regrets, des souvenirs et des émotions intenses lorsqu’il avait l’occasion de revenir sur le bord du fleuve pour prendre le bac. Il se sent plus ou moins désemparé lorsqu’il apprend que la rameuse, la jeune fille dont il continue à s’attendrir sur le sort et dont il n’est pas loin de tomber amoureux n’est plus là. Probablement, elle devient maintenant la mère d’une famille ou elle a rejoint un autre monde mais elle n’est plus là pour l’accueillir avec son sourire charmant et ingénu. Il ne tarde pas à rappeler qu’il n’a plus l’occasion d’entendre son refrain, de voir les pans de sa tunique élimée que le vent du fleuve fait voler durant la traversée. C’est dans ce contexte inhabituel qu’il ressent une affliction indescriptible. Il regrette de manquer tant d’occasions de retrouver son débarcadère, son fleuve, sa terre natale et de laisser trop longtemps dans l’oubli le charme éternel du sampan, celui du Vietnam d’autrefois.

La fille du fleuve (1987) ( Cô gái trên sông ).

Le réalisateur Ðặng Nhật Minh, le plus connu actuellement au Vietnam, n’hésite pas à montrer le cas inverse, l’amour discret de la jeune batelière vivant sur la Rivière des Parfums, au public étranger et vietnamien à travers son film. C’est l’histoire de son héroïne Nguyệt qui, au péril de sa vie, n’hésite pas à sauver un jeune homme blessé et connu pour ses activités subversives par la police sud-vietnamienne durant la guerre. Elle essaie de le cacher dans son sampan. Une fois la paix revenue, ce jeune homme devient un cadre communiste important. La jeune fille tente de le retrouver car elle continue à garder en elle des sentiments profonds pour cet homme. Malheureusement, elle se sent affligée et trahie car cet homme feint de l’ignorer et n’aime pas à remémorer les périodes troublantes de sa vie … Elle essaie de refaire sa vie avec son ancien amant Sơn qu’elle a rejeté quelques années auparavant et qui a eu l’occasion de passer quelques années au camp de rééducation pour avoir le tort d’être enrôlé dans l’armée sud-vietnamienne. 

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Malgré le peu de choses dans leur constitution, les embarcations, en particulier, les sampans (đò ngang) continuent à envoûter les Vietnamiens. Ceux-ci n’hésitent à les intégrer non seulement dans leur vie quotidienne mais aussi dans les chansons et les poèmes. Les chansons « Con Thuyền Không Bến » Le sampan sans débarcadère) du compositeur Ðặng Thế Phong et Ðò Chiều (Le sampan du Soir) de Trúc Phương datant de plusieurs décennies et de plusieurs générations continuent à être appréciées et montrent à tel point l’attachement profond de tous les Vietnamiens à leurs embarcations rudimentaires.

Quant aux poèmes les décrivant, il n’y a que le Vietnamien ayant l’occasion de prendre le bac qui arrive à apprécier la finesse et la beauté trouvées dans les vers car il redécouvre peut-être à travers ces poèmes un tronçon de sa vie si mouvementé et si enfoui intimement dans sa mémoire avec plus d’émotions et de tristesse que de joie et de bonheur. En lisant les vers suivants,

Trăm năm đã lỗi hẹn hò
Cây đa bến cũ con đò khác đưa
Notre rendez-vous n’a pas eu lieu depuis longtemps
Le banian et le débarcadère sont toujours les mêmes excepté le sampan qui change de propriétaire.

le lecteur pourrait se rendre compte qu’il est rattrapé aussi comme tant d’autres Vietnamiens par des souvenirs qu’il pense à gommer au fil des années dans sa mémoire. Il ne peut pas continuer à s’attrister comme cela pourrait se faire quand on était jeune et amoureux à travers les deux vers suivants:
Tương tư thuyền nhớ’ sông dài
Tương tư là có hai người nhớ’ nhau

Languir d’amour c’est se souvenir du sampan et de l’immensité du fleuve
Languir d’amour c’est continuer à se rappeler pour toujours.

Mais il devrait avoir le courage de l’oublier quand le sampan n’est plus là comme cela a été dit dans les quatre vers suivants:

Vô duyên đã lỗi hẹn hò
Mong làm chi nữa con đò sang sông
Thôi đành chẳng gặp là xong
Nhớ thương bền chặt bền lòng ra đi

On n’a pas la chance d’être au rendez-vous
On n’espère plus lorsque le sampan est déjà parti
Cela ne mérite plus la peine de se revoir
Mais il vaut mieux décider de partir définitivement lorsqu’on s’aime intensément

Que devient-elle en ce moment? Est-elle morte ou heureuse? Mérite-elle la vie qu’elle mène? Est-elle comme la jeune passeuse, sœur Thắm qui a sauvé maintes personnes de la noyade et qui a péri de noyade sans que personne ne la secourre dans le récit « Chảy đi sông ơi (Coule, ma rivière, 1988)  » de l’écrivain talentueux Nguyễn Huy Thiệp? Est-elle comme la jeune batelière Duyên continuant à fredonner pour son enfant une berceuse:

Nước chảy đôi giòng …
…Con sông Thương …nước chảy đôi giòng …

On peut remonter ou descendre le courant …
du fleuve Amour …on peut remonter ou descendre le courant …

et ne se posant jamais des questions sur la vie qu’on lui a tracée tout comme le fleuve qui suit son cour à la mer dans la nouvelle « Nước chảy đôi giòng ( À contre-courant , 1932 ) de Nhất Linh?. Ce sont les questions que le lecteur accablé par les souvenirs continue à se poser intimement. C’est aussi la profonde tristesse, la douleur poignante de celui qui n’a plus l’occasion de retrouver la fraîcheur de sa jeunesse à travers le sampan et son débarcadère qu’il était habitué à prendre à une époque lointaine. Il avait pensé qu’avec le temps cela pourrait effacer tous les souvenirs comme l’eau de la rivière évoquée dans la chanson d’une étrange tristesse que la sœur Thắm aime à chanter sur la rive dans le récit « Chảy đi sông ơi (Coule, ma rivière, 1988)  » de Nguyễn Huy Thiệp:

Chảy đi sông ơi
Băn khoăn làm gì ?
Rồi sông đãi hết
Anh hùng còn chi ? …

Coule ma rivière
Pourquoi se tourmenter?
L’eau efface tout
Jusqu’au souvenir des héros.

Chuyện Tình Buồn ( L’histoire d’un triste amour ) de Phạm Duy avec le chanteur Sĩ Phú


(1) Auteur de deux ouvrages Bắc sứ Thi Tập ( Recueil de poèmes écrits au cours d’une mission d’ambassade en Chine ) et Cấn Trai Thi Tập( Recueil de poèmes de Cấn Trai ).

Être lettré (Sĩ Phu)

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Jeune ou âgé, le lettré (Sĩ) est toujours bien considéré dans la société vietnamienne. On lui accorde non seulement tant d’égards mais aussi la première place dans la hiérarchie sociale avant les paysans (Nông), les artisans (Công) et les commerçants (Thương). C’est pourquoi ces derniers ne cessent pas de le ridiculiser à travers les chansons populaires.

mandarin Ai ơi chớ lấy học trò
Dài lưng tốn vải ăn no lại nằm

N’épousez jamais un étudiant
Il a le dos long, cela coûte cher pour le tissu
Une fois repu, le voilà étendu

Muni d’un bagage intellectuel, le lettré ne se laisse pas vexer par ces propos et tente de répliquer avec un air ricaneur:
Hay nằm đã có võng đào
Dài lưng đã có, áo trào nhà vua
Hay ăn đã có thóc kho
Việc gì mà chẳng ăn no lại nằm

 Sĩ phu

Il y a le hamac pour celui qui aime s’étendre
Il y a l’habit octroyé par le roi lorsqu’on a le dos long
Habitué à manger, on a le stock de riz au magasin du roi
Aucune tâche ne se termine par le coucher, une fois repu.

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Cette considération data de l’époque où le confucianisme fut employé comme le modèle unique de l’organisation de l’état.  Le recrutement du lettré en tant que mandarin était basé essentiellement sur les concours littéraires qui avaient lieu tous les trois ans au grand temple de Confucius ou temple de la littérature (Văn Miếu). Celui-ci fut construit par le roi Lý Thánh Tôn en 1070 et fut transformé en 1076 en Collège des Enfants de la Nation (ou Quốc Tự Giám). A partir de 1484, le nom du lettré reçu au concours mandarinal fut inscrit sur le stèle avec la mention de sa date de naissance et de ses exploits. Cette pratique de l’inscription sur stèle ne fut supprimée qu’en 1778. C’est pourquoi le rêve d’être reçu devint une obsession pour la plupart des lettrés. Certains ont été reçus aux concours avec une facilité étonnante (Nguyễn Bĩnh Khiêm, Chu văn An ou Lê Quí Ðôn). D’autres ont échoué plusieurs fois, ce qui a provoqué en eux une amertume virulente. C’était le cas du lettré Trân Tế Xương dont les poèmes avaient toujours une ironie mordante. Son échec sempiternel a influé énormément sur ses œuvres. Outre le savoir littéraire, le candidat reçu ou le futur mandarin devait posséder tous les concepts de mandat céleste, de piété filiale, de fidélité au roi (nghĩa tôi) et toutes les valeurs donnant la cohésion à la vision confucéenne. Doté de ces concepts, le lettré tentait d’honorer sa mission non seulement jusqu’à la fin de ses jours mais aussi au détriment de sa vie.  C’était le cas du lettré Nguyễn Du qui préférait se retirer au lieu de servir la nouvelle dynastie après la chute des Lê. C’était aussi le cas du lettré Phan Thanh Giản décidant de s’empoisonner en recommandant à ses fils de cultiver la terre et de ne postuler aucun poste lors de l’occupation de la Cochinchine par les Français en 1867. Quant au lettré Nguyễn Ðình Chiểu, auteur du best-seller « Lục Vân Tiên » et l’une des plus nobles figures des lettrés, il ne cessa pas d’apporter un soutien moral à la résistance à l’époque coloniale. 

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Dans sa vision confucéenne, le lettré tentait de maintenir coûte que coûte et d’appliquer strictement ces principes à moins que le roi ne fût plus digne de l’obéissance qui lui était due. Dans ce cas, le lettré épris de justice pouvait renverser le roi car celui-ci était dépossédé du Mandat du Ciel. C’était le cas du lettré Cao Bá Quát qui participa au fameux « soulèvement des Sauterelles » (ou Giặc Châu Chấu) au nom des Lê contre le roi Tự Ðức et qui fut pris et exécuté par ce dernier en 1854. Bien que le lettré fût l’un des piliers fondamentaux de la société sur laquelle tant de dynasties vietnamiennes s’appuyaient, pour gouverner le pays, il était aussi  le défenseur légitime des valeurs morales, en particulier des cinq relations humaines (ou Ngũ Luân c’est-à-dire entre le roi et ses sujets, entre le père et son fils, entre le mari et sa femme, entre le cadet et ses aînés et entre lui et ses amis). Cela permettait d’avoir la cohésion sociale et l’identité nationale à travers des siècles. Pourtant  c’était  le facteur d’immobilisme et d’isolationnisme culturel qui s’avéra mortel pour l’empire des Nguyễn à partir de 1840. En continuant à sous-estimer la puissance étrangère et en maintenant son conservatisme, l’empire des Nguyễn  était incapable de s’adapter aux réformes modernisatrices prônées par le lettré moderniste Nguyễn Trường Tộ. Il devenait ainsi l’obstacle majeur à toute mutation dont le Vietnam avait besoin pour faire face aux ambitions des puissances étrangères, ce qui le condamnait à disparaître  lors de la conquête française.

Le lettré faisait partie d’une population de 40000 personnes dont 20000 environ furent des détenteurs de grades en 1880. Le dernier lettré connu pour son patriotisme et pour son réformisme, était le lettré Phan Chu Trinh (ou Tây Hồ ). Celui-ci était partisan des réformes et prônait la priorité du progrès global de la société et de la diffusion du savoir moderne sur la simple indépendance politique. Sa déportation à Poulo Condor et surtout son décès en 1926 ont mis fin au rêve de tous les Vietnamiens de retrouver le Vietnam indépendant avec une politique de non-violence et de décolonisation graduelle que le lettré a prônée et défendue avec acharnement et conviction pendant tant d’années.

Phan Chu Trinh

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Son état d’âme, il essayait de révéler à travers son poème intitulé

Le Cierge

Il veut de sa flamme luire jusqu’au fond des ténèbres
Car son cœur est brûlé du souci d’éclairer
Mais la porte entrouverte laisse filtrer la bise …
Dans la nuit qui finit, à qui confier ses larmes ?

cierge

Đèn Sáp

Cháy đầu bởi đỡ cơn tăm tối,
Nóng ruột càng thêm sự sáng soi.
Mở cửa vì đâu nên gió lọt,
Trót đêm nhỏ giọt tỏ cùng ai.

Ce sont les larmes d’un grand lettré vietnamien. Mais c’est aussi le cri du désespoir d’un grand patriote vietnamien face au destin de son pays.

Lotus (Hoa Sen)

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Version vietnamienne

Aucune plante aquatique ne suscite autant l’admiration des Vietnamiens que le lotus. Outre son emblème bouddhique, le lotus est synonyme de la pureté, de la beauté et de la sérénité. Le lotus se distingue des autres plantes aquatiques non seulement par la grâce de sa fleur  à la fois simple et distinguée mais aussi par la richesse des traditions qui l’accompagnent en Asie, en particulier au Vietnam. Dans ce dernier, il fait partie des quatre nobles plantes ( Tứ Quí ) : mai ( prunier ) , liên ( lotus ), cúc ( chrysanthème ), trúc ( bambou ) employées dans la représentation des quatre saisons ( Tứ Thì ). 
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