Hội An sommaire (3ème partie)

Version vietnamienne

Troisième partie

Hội An qua khe cửa (Hội An à travers les fenêtres et portes)

Photos de Hội An

Le paysage de la ville de Hội An commença à changer profondément vers le milieu du XVIIème siècle avec le départ forcé des Japonais et l’arrivée des Chinois. Le nom de la ville Hội An connu jusqu’alors sous le nom « Hai Phố (Deux villages) » n’avait  plus la raison d’être avec la régression du quartier japonais. On donnait désormais à Hội An le nom traditionnel « Phố » (village ou rue) ou Hải Phố (village au bord de la mer) ou Hoa Phố (le village des Chinois). C’est probablement l’un de ces noms que les premiers missionnaires occidentaux ont traduit phonétiquement en Faifo. Mais sur la carte de Pieter Goos dessinée en 1666, on s’aperçoit qu’il y a un nom alternatif « Fayfoo » pour Hội An tandis que sur la carte d’Alexandre de Rhodes se trouve le mot « Haifo ». En tout cas, c’est le mot Faifo employé désormais par les Occidentaux pour désigner la ville Hội An. Le quartier japonais semble disparaître du paysage de la ville de Hội An car dans tous les récits tardifs des voyageurs étrangers (y compris celui du bonze libertin chinois Thích Đại Sán), on ne trouve aucun mot évoquant la présence japonaise. Malgré cela, à travers l’adage des Hoianais, on sait qu’il existe au début de la fondation de Hội An deux quartiers, l’un japonais et l’autre chinois. Ce proverbe nous indique avec précision la délimitation de la ville : Thựơng chùa cầu, Hạ Âm Bổn. (En amont le pont-pagode, en aval le temple Âm Bổn). Le pont-pagode est situé à l’extrémité ouest de la ville tandis qu’à l’autre extrémité est se trouve le temple Âm Bổn du siège de la congrégation Triều Châu, dédié au grand général pacificateur de la mer, Ma Yuan (Mã Viện). C’est sur cet espace réduit qu’ont été construites les premières maisons traditionnelles chinoises sans étage, avec ou sans grenier (la rue Trần Phú actuelle). Mais aucune maison n’a réussi à résister aux dégradations et aux intempéries de la nature (pluie, inondation etc…) au fil des années. Grâce aux registres cadastraux anciens, on sait que la plus ancienne maison de la ville Hội An datant de 1738 est située actuellement au numéro3 de la rue Nguyễn Thi Minh Khai. La plupart des maisons traditionnelles visibles aujourd’hui à Hội An ont été ré-construites plusieurs fois sur les mêmes emplacements. À côté de ce type de maison traditionnelle sans étage, on relève un autre type de modèle de maison chinoise très répandu dans la première moitié du XIXème siècle. C’est la maison avec étage dont la façade est en bois ou en brique. Étant de la même culture, ces émigrés chinois n’avaient aucun conflit religieux ou sérieux avec les Vietnamiens depuis leur installation. Par contre, cela leur permet de s’intégrer plus facilement dans la société vietnamienne et de devenir, grâce aux mariages mixtes, des Vietnamiens à part entière au renouvellement de quelques générations. Selon l’auteur Nguyễn Thiệu Lâu [BAVH, La formation et l’évolution du village Minh Hương(Faifo), 1941, Tome 4], la ville de Hội An était au début de son existence un « Minh Hương xã », une commune habitée par une colonie chinoise. Grâce aux circonstances favorables dues au dot et aux dons des bienfaiteurs et bienfaitrices chinoises (1) et au colmatage de la berge du fleuve Thu Bồn, elle s’était agrandie progressivement pour devenir au fil des siècles un village de métis sino-vietnamien où ces émigrés chinois finissaient par être assimilés à la population locale.

Quant aux Hollandais, ils ne restaient pas inactifs car ils connaissaient très tôt Hội An. Leur Compagnie néerlandaise des Indes Orientales (*) établit au début de 1636 un comptoir à Hội An. Celui-ci cessa ses activités en 1641, l’année où l’exécution d’un voleur vietnamien par cette compagnie provoqua la colère du gouverneur Nguyễn Phước Tần. Celui-ci n’hésita pas prendre des mesures énergiques en brûlant toutes leurs marchandises saisies et en jetant à la mer tout le reste. De plus sept marchands hollandais furent exterminés lors de cet incident. La réaction hollandaise ne tarda pas à venir avec une confrontation armée quelques mois plus tard. Celle-ci dura de 1642 à 1643. Nguyễn Phúc Tần en sortit victorieux en détruisant la flotte hollandaise. L’amiral hollandais Peter Bach se donna la mort sur son bateau. C’est un exploit extraordinaire de combat naval entre les Occidentaux et le royaume du Sud des seigneurs Nguyễn car ces derniers réussirent à défaire pour la première fois la flotte européenne sur leur sol. Mais cela n’émoussa pas l’intention des Occidentaux de revenir plus tard au Vietnam dans le but de chercher des points d’appui militaire facilitant l’accès à la Chine et au commerce convoité depuis les débuts de l’époque moderne. Entre-temps, Hội An connut à la fin du XVIIIème siècle des troubles provoqués par les révoltes paysannes, en particulier celle menée par les trois frères de Tây Sơn ( Nguyễn Nhạc, Nguyễn Lữ et Nguyễn Huệ) à Bình Định dans le centre du Vietnam. C’est la période où Hội An fut ravagée par l’invasion de l’armée nordiste des Trinh profitant du contexte troublant pour chasser les Nguyễn et combattre les Tây Sơn (Paysans de l’Ouest). En 1778, un commerçant britannique de nom Chapman, de passage à Hội An, fit la description suivante: Malgré l’aménagement réussi des quartiers avec des maisons en brique, il ne restait que des ruines. Malgré cela, Hội An reprit ses activités commerciales qui étaient loin d’être florissantes comme au début de sa fondation car la plupart des Chinois résidant à Hội An préférèrent de la quitter et de s’installer à Saïgon (Cholon). Celle-ci était en quelque sorte le bras allongé de Hội An. Puis vint un siècle plus tard le début de l’intervention militaire française prenant prétexte de la protection des missionnaires persécutés au Vietnam sous le règne de l’empereur Tự Đức (1858). C’était le début de la colonisation française au Vietnam.

À l’époque coloniale, Hội An continua à garder le nom de Faifo. Mais elle commença à prendre un autre visage, celui d’une ville européenne. Outre l’infrastructure moderne (équipement en eau, éclairage, canaux d’évacuation etc…), on y trouva la construction de nouveaux bâtiments publics dans le but de satisfaire les besoins de l’administration coloniale (l’hôtel de ville, le palais de justice, l’église etc…) et des maisons individuelles destinées à apporter le confort et bien-être aux fonctionnaires expatriés. Grâce à cet aménagement urbain, Hội An devint désormais une ville cosmopolite. Malgré cela, selon l’écrivain vietnamien Hữu Ngọc, Hội An fut délaissée très vite par les Français à cause de l’alluvion qui rendit difficile la navigation des bateaux sur le fleuve Thu Bồn. Ceux-ci préférèrent Tourane (ou Đà Nẵng) au détriment de Hội An vers la dernière moitié du XIXè siècle. Hội An tomba ainsi dans l’oubli car elle ne fut plus un centre économique et politique. Elle fut heureusement épargnée durant la guerre du Vietnam. C’est pour cette raison qu’elle peut conserver intact un grand nombre de vestiges architecturaux de grande valeur qui font aujourd’hui le bonheur des touristes vietnamiens et étrangers. Une large part de son attrait réside sur le fait de nous laisser revivre le fil de son histoire à travers le temps.

Version vietnamienne

Hội An không còn ý nghĩa Hai Phố vì phố Nhật không còn nửa. Từ đó, chỉ gọi Hội An là Hải Phố có nghĩa là Phố ở biển hay là Hoa Phố (phố của người Hoa). Có lẽ một trong hai tên nầy mà các cha cố đạo Âu Châu phát âm ra không rỏ mà thành Faifo. Tên nầy được giữ đến thời kỳ Pháp thuộc. Hội An có phần may mắn không bị tàn phá trong thời chiến tranh Vietnam. Nhờ thế Hội An còn giữ được nguyên vẹn một số nhà cổ khiến tạo một niềm vui không ít cho du khách Viêt và ngoại quốc. Sức thu hút của nó ở chổ là làm du khách tìm lại được trong những giây phút tham quan lịch sử qua dòng thời gian.


(*) VOC: Compagnie néerlandaise des Indes Orientales. Vereenigde Oost-Indische Compagnie.

(1): Ce sont les premiers fondateurs de l’enclave Minh Hương Xã chinoise. Parmi eux, il y a les dix vieillards (Thập Lão), la bienfaitrice Mme Lành, le bonze Lương Huệ Đường. Ces personnes ont le droit d’avoir un autel en leur honneur dans les sièges des congrégations chinoises.

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