Buôn Ma Thuộc (sur les Hauts Plateaux)

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Etant connue pour la beauté de la nature caractérisée par ses cascades et ses lacs, Buôn Ma Thuộc est la capitale de la province Dak Lak sur les hauts plateaux du centre. Le développement du  tourisme est axé essentiellement sur la balade à dos d’éléphant, la visite des villages des minorités ethniques et des cascades. Autrefois, c’est le pays des Êdê et des Bahnar. Elle se distingue des autres régions par ses plantations de café, des hévéas, du poivre,  de la noix de cajou et des durions.

Pays des minorités montagnardes

 

 

  

 

 

Pagode (Chùa Chiền Việt Nam) dernière partie

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Dernière partie

 

D’autres moines étaient aussi célèbres que Vạn Hạnh sous la dysnatie des Lý. C’est le cas du moine Không Lô (1016-1094) qui résidait à la pagode Hà Trạch. Il fut connu aussi pour sa participation aux affaires de l’état en tant que Maître du Royaume (Quốc Sư) sous le règne du roi Lý Nhân Tôn. On lui attribue jusqu’à aujourd’hui l’invention de la fonderie vietnamienne. Il appartient à la fois aux écoles Vô Ngôn Thông et Thảo Đường. Sous la dynastie des Lý, la prééminence du bouddhisme favorisa indéniablement la construction d’un grand nombre de pagodes dont la plus célèbre était la pagode au pilier unique ( Chùa Một Côt ). Celle-ci fut restaurée plusieurs fois durant son existence. Selon le chercheur Hà Văn Tấn, il reste peu de pagodes gardant leur style architectural et sculptural datant des dynasties Lý et Trẩn. Cette même observation a été signalée par le roi Lê Thánh Tôn. Elle sera transcrite plus tard sur la face arrière du stèle de la pagode Chùa Đọi lors de son passage: Minh khấu hung tàn, tự dĩ canh ( Giặc Minh tàn bạo làm chùa thay đổ) ( La pagode était dans ce mauvais état à cause de la méchanceté des guerriers Ming).

Contrairement aux rois de la dynastie des Lý, les rois des Trần tentèrent d’unifier toutes les croyances religieuses et locales en une seule religion dominante sous l’égide de leur propre école religieuse Trúc Lâm (Forêt de Bambous). Celle-ci fut plus engagée politiquement que l’école dhyana en Chine. Selon le roi Trẩn Nhân Tôn, fondateur de l’école Trúc Lâm, le bouddhisme devait être au service de la vie sociale autant que de la vie religieuse (đời và đạo). C’est à travers lui que le bouddhisme Trúc Lâm montre sa voie et sa quintessence dans sa doctrine. Etant roi, il sait canaliser l’ardeur populaire et résister vaillamment à deux invasions mongoles avec son peuple. Etant père, il sait éduquer avec rigueur ses enfants, en particulier son fils Trần Thuyên, le futur roi Trần Anh Tôn. Quelques années plus tard (1298), il se retira dans un monastère à Yên Tử pour fonder avec deux autres moines la secte Trúc Lâm. Malgré son engagement au service de la nation et de la vie sociale, le bouddhisme dhyana Trúc Lâm connut de sérieux problèmes en tant que religion d’état. L’autorité du roi pouvait être sapée par les carences inhérentes au bouddhisme: compassion, générosité, amnistie, pardon, largesses accordées aux fondations bouddhiques etc …Un roi bouddhiste n’arrive pas à faire valoir les intérêts de l’état face aux préceptes du bouddhisme car il pourrait manquer à son devoir en accordant la grâce à son ennemi. C’est le cas du roi Lý Thánh Tôn que l’historien Lê Văn Hưu n’a pas hésisté à critiquer ouvertement dans son ouvrage Đại Việt Sử Ký (Mémoires historiques du Grand Việt) pour le pardon accordé au rebelle ennemi Nùng Trí Cao. Pour cet historien, l’ordre politique n’était plus de rigueur.

Parfois les largesses accordées par l’état aux pagodes au niveau des subventions financières et des dons de terrains faisaient de ces dernières de nouvelles institutions plus riches que l’état. Sous les Lý, les meurtres étaient punis de la même manière que les crimes ordinaires. Cela ne permet pas de distinguer le degré de la gravité de la punition mais il provoque au contraire le laxisme latent et le mépris du système judiciaire dans la mesure où le justiciable oublie de soupeser les actes qu’il a commis. En prétendant d’être gouvernés par un pouvoir supérieur, les moines se plaçaient seulement sous l’autorité de leurs supérieurs et se conformaient uniquement aux lois établies par le clergé bouddhique (ou vinaya). Ils étaient en dehors de la portée des lois impériales. C’est pour cette raison que les lettrés confucéens se mirent à montrer leurs préoccupations face au relâchement du système politique et judiciaire et au développement des troubles ruraux chroniques provoqués par les paysans (Nguyễn Bố, Phạm Sư Ôn par exemple ) et par l’offensive chame menée par Chế Bồng Nga sous le règne du roi Trần Dự Tôn (1342-1369). Le mandarin de cour Trương Hán Siêu, sous les règnes de Trần Anh Tôn et Trần Minh Tôn dénonça l’influence grandissante des institutions bouddhistes sur la population des campagnes. L’un des élèves brillants du lettré Chu Văn An, le confucianiste Lê Quát ne lésina pas sur les paroles pour dénoncer ouvertement la croyance bouddhiste de toutes les classes sociales. Le retour à l’ordre confucéen s’avéra nécessaire avec Hồ Qúi Ly, l’usurpateur des Trần. Celui-ci tenta de purifier la doctrine bouddhique en l’an 1396 et mit en place un contrôle plus sévère sur la structure du bouddhisme avec la nomination des laïcs dans la hiériarchie bouddhique. Les moines ayant moins d’une cinquantaine d’années furent obligés de retourner à la vie civile. L’occupation du Vietnam par les Ming (1407-1428) favorisa le renforcement du confucianisme et de la bureaucratie souhaité par leur politique d’assimilation. Le bouddhisme institutionnel perdit la protection de la cour et son influence politique sous les Lê. Le code de ces derniers témoigna incontestablement de la rigueur confucéenne sur les punitions pour rétablir non seulement la morale mais aussi l’autorité impériale.

Le bouddhisme vietnamien ne cessa pas de décliner sous les Nguyễn lorsque ces derniers s’alignèrent sur les Qing pour adopter un modèle bureaucratique chinois au début du XIXème siècle. Malgré cela, le bouddhisme continue à rester une religion populaire car outre ses préceptes (générosité, affabilité, compassion, méditation etc…), il s’adapte facilement aux mœurs, aux coutumes et aux croyances locales.  C’est cette tolérance qui fait de cette religion, au fil des siècles, une philosophie attrayante qui est facilement accessible à tous les Vietnamiens.

Pagode (Chùa Chiền Việt Nam) 6ème partie

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Sixième partie

Une fois l’indépendance retrouvée, le bouddhisme commença à trouver un écho favorable en la personne du roi Đinh Tiên Hoàng. Celui-ci nomma Ngô Chấn Lưu, disciple du moine Văn Phong de la pagode Khai Quốc (Hànội) en tant que Tăng Thống (Chef suprême du clergé bouddhiste). Il lui décerna le titre de Khuông Việt Đại Sư ( Grand Maître, soutien du pays Việt) pour sa participation aux affaires de l’état en tant que conseiller. Issu de l’école du moine chinois Vô Ngôn Không, Ngô Chấn Lưu fut réputé pour ses connaissances approfondies de la doctrine Dhyana (ou Thiền). Puis l’élan bouddhiste continua à s’affermir avec le grand roi Lê Đại Hành (ou Lê Hoàn). Ce dernier, lors d’une expédition au Champa en 985, réussit à ramener dans son pays un bonze indien (Thiên Trúc) qui était en train de séjourner dans le monastère de Đồng Dương.

C’est sous le règne de ce roi que les moines jouèrent un rôle important dans la vie politique vietnamienne car ils étaient les seuls détenteurs du savoir. C’est le cas du moine Ngô Chấn Lưu chargé par le roi Lê Đại Hành de recevoir une délégation diplomatique chinoise de la dynastie des Song (Tống triều) conduite par l’ambassadeur Li Jiao (ou Lý Giác). Celui-ci, de retour en Chine, fut accompagné par un morceau de chant lyrique (ou từ en vietnamien) rédigé par le moine Khuông Việt lui-même (ou Ngô Chấn Lưu). Outre les documents officiels, ce morceau ayant pour titre vietnamien Ngọc Lang Quy (ou Vương Lang Quy) devint ainsi la première oeuvre littéraire vietnamienne qu’on considère encore aujourd’hui comme un document précieux et important non seulement dans la relation sino-vietnamienne mais aussi dans la littérature vietnamienne. On n’oublie pas non plus l’échange verbal improvisé en sentences par le moine poète de nom Lạc Thuận, déguisé en sampanier avec Li Jiao. Frappé d’admiration, ce dernier n’hésita pas à adresser des compliments au roi Lê Đại Hành en le comparant à son roi dans un poème.

Selon ce qu’a rapporté Thiền Uyển Tập Anh (Floriflège du jardin du Thiền), avant sa disparition, Khuông Việt rédigea un poème intitulé « Le bois et le Feu » (Cây và Lửa) et destiné à enseigner le dhyana à son disciple éminent thiền sư Đa Bảo:

Trong cây sẵn có lửa
Có lửa lửa lại sinh
Nếu bảo ây không lửa
Cọ xát làm sao phát sinh?

Le bois contient en essence le feu
Et ce feu parfois renaît
Pourquoi dire qu’il n’y réside pas,
Si le feu jaillit quand on fore le bois.

Nguyễn Khắc Viện (Traduction)

Il se servit de ce kê (une sorte de stance bouddhique) pour laisser entendre que le bois désigne la personne et le feu, la nature du Bouddha (Phật tính) que la personne en question a toujours dans son coeur. Il évoqua ainsi le problème de la vie et de la mort en rappelant à son disciple de ne pas s’en inquiéter à cause du changement constant de la nature et en lui laissant le soin de trouver sa voie de l’éveil par l’amélioration de ses efforts individuels.

Le bouddhisme vietnamien trouva son âge d’or sous les dynasties Lý (1009-2225) et Trần (1226-1400) . Selon le chercheur Nguyễn Thế Anh, le Vietnam était essentiellement un pays bouddhiste sous ces deux dynasties comme c’était le cas du royaume theravàda d’Ayutthaya. Mais il y a quand même une dissemblance visible dans la mesure où ce royaume siamois continue à lire les textes bouddhiques en sankscrit et en pali et à considérer le salut comme la résultante des efforts accomplis par l’individu lui-même pour atteindre à la bouddhéité. Quant au bouddhisme vietnamien, il accepte d’emprunter non seulement le chinois classique pour lire ces textes bouddhiques mais aussi la voie collective dans le salut.

Avant d’être le fondateur de la dynastie des Lý, Lý Công Uẩn (974-1028) entama sa jeunesse dans la pagode Cổ Pháp où son père adoptif, le moine Khánh Vân le présenta, à l’âge de 7 ans, à un moine célèbre Vạn Hạnh de l’école Vinitaruci qui deviendra plus tard son conseiller éminent en matière de politique intérieure et de diplomatie. Il nous laissa avant sa mort un kê intitulé Thi Đệ Tử (Conseil aux disciples) :

Thân như bóng chớp có rồi không
cối xanh tươi thu não nùng
Mặc cuộc thịnh suy đừng sợ hãi
Kìa kìa ngọn cỏ giọt sương đông

La vie de l’homme est un éclair sitôt né sitôt disparu
Verdoyant au printemps, l’arbre se dépouille à l’automne
Grandeur et décadence pourquoi s’en effrayer?
Epanouissement et déclin ne sont que des gouttes de rosée perlant sur un brin d’herbe
Nguyễn Khắc Viện


Hiérarchie religieuse dans la pagode

Les moines sont des « tăng » et les femmes des « ni » en vietnamien. Les petits novices sont appelés des « tiểu ». Au bout d’un certain temps de pratique dans la pagode, ils obtiennent le grade de sadi (ou sư bác). Le moine peut être élevé au rang de « ti-kheo » ou « đại đức » sur la proposition des autres religieux. Il pourra être promu « thượng tọa » après avoir entamé au moins 25 ans de pratique et un certain niveau de la connaissance du bouddhisme. Il sera hoà thượng s’il arrive à remplir les deux conditions suivantes: 40 ans au moins dans la religion et la possession indiscutable des vertus morales. Lire la suite (Tiếp theo)


 

Pagode (Chùa Chiền Việt Nam) 5ème partie

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Cinquième partie

Malgré son arrivée prématurée au Vietnam au début de l’ère chrétienne, le bouddhisme trouva seulement son plein essor et son épanouissement après l’indépendance de ce pays. Le bouddhisme vietnamien dont le courant est mahayaniste tient compte davantage du salut collectif que du salut individuel tandis que le bouddhisme theravàda considérait le salut comme le résultat des efforts accomplis par l’individu pour atteindre l’éveil et pour devenir un boddhisattva. Au commencement de son implantation, le bouddhisme ne rencontra aucune réticence de la part des Vietnamiens car il accepta facilement leur paganisme traditionnel. Les légendes Thích Quang Phật et Man Nương Phật Mẫu témoignèrent de la facilité d’agréger les croyances populaires au bouddhisme. De plus, cette religion importée de bonne heure fut sous l’influence indienne qui selon le chercheur Hà Văn Tấn, dura jusqu’au Vème siècle. Le gouverneur chinois Sĩ Nhiếp (177-266) était accompagné souvent en ville par des religieux venant de l’Inde (người Hồi) ou de l’Asie Centrale (Trung Á) à chaque sortie. À la fin du IIè siècle, fut établi à la citadelle Luy Lâu (Bắc Ninh), un premier centre bouddhique avec une vingtaine de pagodes. Beaucoup de religieux indiens et étrangers tels que Ksudra (Khâu Đà Là), Mahajivaca, Kang-Sen-Houci (Khương Tăng Hội), Dan Tian ne tardèrent pas y séjourner et y prêcher l’enseignement du Bouddha. Le nombre de moines étrangers fut si important que Giao Châu devint en quelques années plus tard le centre de traduction des sutras parmi lesquels figurait le fameux sutra Saddharmasamadhi (Pháp Hoa Tam Muội) traduit par le moine Chi Cương Lương Tiếp (Kalasivi) dans le courant du IIIè siècle. Il est aussi important de noter que dans une courte période de six ans (542-547), le roi Lý Nam Đế (Lý Bí) de la dynastie des Lý antérieurs réussit à libérer le Vietnam de la domination chinoise et ordonna la construction de la pagode Khai Quốc (Fondation de la Nation) qui devient aujourd’hui la pagode célèbre Trấn Quốc à Hànội. Le nouveau nom Trấn Quốc data du règne du roi Lê Hy Tông (1680-1705). Selon le moine Thích Nhất Hạnh, on a été porté à croire par erreur dans le passé que le moine indien Vinitaruci introdusit le bouddhisme dhyana vietnamien (Thiền) à la fin du VIè siècle. Lors de son passage à Luy Lâu en l’an 580, il résida dans le monastère Pháp Vân appartenant à l’école dhyana. C’est aussi à cette époque que le moine dhyana Quán Duyên était en train d’y enseigner le dhyana. D’autres moines vietnamiens furent allés en Chine pour enseigner le dhyana avant l’arrivée du fameux moine Bodhidharma reconnu comme le patriarche de l’école dhyana chinoise. Désormais, on sait que c’est au moine Kang-Sen-Houci (Khương Tăng Hội) le mérite d’introduire le bouddhisme dhyana au Vietnam.

Né à Giao Châu et issu d’une famille d’origine sogdiane, le moine Khương Tăng Hội n’est pas seulement le précurseur du bouddhisme dhyana vietnamien mais aussi l’un des premiers maîtres ayant enseigné le dhyana en Chine. Plusieurs sectes dhyana commencèrent à se développer et à prospérer à Giao Châu (Vietnam). Parmi celles-ci, il y a trois sectes importantes: Vinitaruci (Tì Ni Đa Lưu Chi), Vô Ngôn Thông et Thảo Đường. C’est avec Vinitaruci qu’on traite le sujet de la nature de l’éveil et qu’on trouve les méthodes de méditation visant à détruire les attachements mentaux. Il y a l’influence notable du bouddhisme tantrique (Mật Tông) dans cette école. C’est Vinitaruci qui a initié ses disciples à la notion du sceau de l’esprit (Tâm Ấn) d’origine tantrique. Cette école convient parfaitement à la mentalité de la masse populaire vietnamienne dans la mesure où la vie religieuse n’est pas séparée de la vie du peuple. Cette secte dura du VIè siècle jusqu’au XIIIè siècle. Les illustres moines ( La Qúi An, Vạn Hạnh, Huệ Sinh, Sùng Phạm, Đạo Hạnh, Minh Khộng) étaient issus de cette école.

La secte que le moine chinois Vô Ngôn Thông fonda au Vietnam en l’an 820 prêcha la doctrine de l’Eveil soudain(satori )( ou Giác Ngộ nhanh chóng en vietnamien ). Les disciples célèbres Khuông Việt, Thiền Lão, Viên Chiếu, Lý Thái Tông, Không Lộ, Thường Chiếu faisaient partie de cette école. Celle-ci ne put durer que 4 siècles (du IXè siècle jusqu’au XIIIè siècle).

Quant à l’école Thảo Đường, elle fut fondée en l’an 1069 par un maître illustre chinois de nom Thảo Đường, un prisonnier de guerre que le roi Lý Thánh Tôn avait réussi à capturer à Đông Dương lors d’une expédition militaire au Champa. Etant disciple d’un grand moine poète chinois de nom Siue-Teou, Thảo Đường prêcha un enseignement porté plutôt sur les aspects littéraires et intellectuels. Parmi les disciples célèbres de cette école, il y a le roi Lý Thánh Tôn, Bát Nhã, Ngộ Xá, Không Lộ, le roi Lý Cao Tôn etc.. Cette école fut de courte durée (de 1069 à 1205) mais cela n’empêcha pas de favoriser la synthèse bouddhéo-confucianiste et l’influence notable sur les deux autres écoles Vinitaruci et Vô Ngôn Thông dans les années à venir. Lire la suite (Tiếp theo)

 


Références bibliographiques

Histoire du bouddhisme vietnamien. Thích Nhất Hạnh. Ecole pratique des hautes études. Sciences historiques et philologiques. Annuaire 1974-1975. 1975 pp. 941-944

Le bouddhisme dans la pensée politique du Vietnam traditionnel. Nguyễn Thế Anh. BEFEO. Tome 89, 2002, pp 127-143

Chùa Việtnam. Hà Văn Tấn. Nhà Xuất Bãn Khoa Học Xã Hội. Hànội 1993

Mille ans de littérature vietnamienne. Une anthologie Nguyễn Khắc Viện. Hữu Ngọc. Edition Picquier poche. Janvier 2000

Pagode (Chùa Chiền Việt Nam) 4ème partie

 

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Quatrième partie

Avec le troisième caractère Tam, il y a trois rangées transversales parallèles reliées souvent au milieu par des petits ponts ou par un couloir. C’est le cas des pagodes Kim Liên (Hànội) et Tây Phương (Hà Tây). La première rangée correspond à un groupe de bâtiments dont le premier s’appelle souvent sous le nom « salle antérieure ou tiền đường ». Connu parfois sous le nom vietnamien de « bái đường », celui-ci sert à recevoir tous les fidèles. Il est protégé à son entrée par les divinités gardiennes (ou dvàrapalàs ou hộ pháp) qui, aux traits menaçants, portent la cuirasse et montrent leurs armes (hallebarde, heaume etc..). Parfois, trônent aux côtés de cette salle antérieure les dix rois des enfers (Thập điện diêm vương ou Yamas) ou au couloir les 18 arhats (Phật La Hán) dans leurs différentes postures. C’est le cas de la pagode (Chùa Keo) où sont présents les 18 arhats dans la salle antérieure. Parfois il y a aussi les génies du sol ou le génie protecteur des biens de la pagode (Đức Ông). L’une des caractéristiques de la pagode vietnamienne est la présence de la déesse mère Mẫu Hạnh (Liễu Hạnh Công Chúa), l’un des 4 personnages adorés par les Vietnamiens. Sa vénération est visible par exemple dans la salle antérieure de la pagode Mía (Chùa Mía, Hà Tây). Puis dans un deuxième bâtiment légèrement surélevé par rapport au premier, on trouve des brûle-parfums ainsi que la stèle de pierre racontant l’histoire de la pagode. C’est pourquoi il a pour nom « nhà thiêu hương (ou salle de consommation d’encens) ». C’est aussi au fond de ce bâtiment qu’il y a un autel devant lequel les moines récitent les prières avec les fidèles en frappant sur un grelot en bois (mõ) et une cloche renversée en bronze (chuông). Il est possible de rencontrer parfois dans ce groupe de bâtiments la cloche si l’emplacement du clocher (gác chuông) n’est pas prévu à côté (ou à l’étage) du porche. Quelle que soit la taille de la pagode, on doit trouver au minimum trois bâtiments pour cette première rangée.

Après celle-ci, on se retrouve avec la rangée la plus importante de la pagode qui correspond à la salle des autels principaux (thượng điện). C’est ici qu’on a le panthéon aussi riche que hiérarchisé. Celui-ci est réparti sur trois socles. On trouve sur le plus haut socle adossé contre le mur du fond, l’autel des Bouddhas des Trois Eres (Tam Thế). Sur cet autel, figurent dans la conception du bouddhisme Màhayàna (Phật Giáo Đại Thừa) les trois statues représentant le Passé (Quá Khứ), le Présent (Hiện Tại) et le Futur (Vị Lai), chacune assise dans un trône de lotus. Sur le deuxième socle posé légèrement inférieur au premier trônent les trois statues dites trois existences avec le Bouddha Amitabha (Phật A Di Đà) au milieu, le Boddhisattva Avalokitecvara à gauche (Bồ Tát Quan Âm) et le Boddhisattva Mahasthanarrata à droite (Bồ Tát Đại Thế Chí). D’une manière générale, le Bouddha Amitabha est de stature plus imposante par rapport aux deux autres. Leur présence témoigne de l’importance accordée par les Vietnamiens à l’existence de la Terre pure (Tịnh Độ) dans le bouddhisme.

Cette croyance est tellement populaire auprès des Vietnamiens car selon eux, il existe le Paradis de l’Ouest (Sukhàvati ou Tây Phương cực lạc) auquel préside le Bouddha de la Lumière Infinie (Amitabha) et vers lequel ce dernier guide les âmes des morts. En faisant appel à son nom, le dévot pourrait accèder à ce paradis grâce à sa demande de la grâce auprès du Boddhisattva Avalokitecvara agissant comme intercesseur. Selon le chercheur vietnamien Nguyễn Thế Anh, c’est le moine Thảo Đường ramené au pays par le roi Lý Thánh Tôn lors de son expédition militaire au Champa (Đồng Dương), qui proposerait ce procédé de l’illumination au moyen de l’intuition et de l’engourdissement de l’esprit par la récitation du nom de Bouddha. C’est aussi pour cela que les bouddhistes vietnamiens ont l’habitude de prononcer A Di Đà (Amitabha) à la place du mot « bonjour » lorsqu’ils se rencontrent.

Schéma de l’agencement d’intérieur de la

pagode avec le caractère Công

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Enfin sur le dernier socle plus bas et plus large que les deux autres, se trouvent Cakyamouni, le Bouddha du Présent et ses deux plus grands disciples: Kasyapa (Đại Ca Diếp) et son cousin Ananda (Tôn Giả A Nan). Dans certaines pagodes, il y a un quatrième socle sur lequel figure le Bouddha du Futur Maitreya avec un boddhisattva Samantabhadra (Phổ Hiền Bồ Tát), symbole de la pratique à sa droite et un boddhisattva Manjusri (Bồ Tát Văn Thù Sư Lợi), symbole de la sagesse à sa gauche. Le nombre de statues exposées sur les autels varie en fonction de la renommée de la pagode en question. Il est dû en grande partie à des offrandes de la part des fidèles. C’est le cas de la pagode Mía (Chùa Mía) où on dénombre 287 statues, celui de la pagode Trăm Gian (Hà Tây) avec 153 statues etc…

Quant à la dernière rangée de la pagode (ou hậu đường), elle correspond à la salle postérieure et elle a le caractère multifonctionnel. Certaines pagodes la réservent à l’habitation des religieux (tăng đường). D’autres s’en servent pour la faire devenir lieu de culte des génies ou des héros comme Mạc Đĩnh Chi (pagode Chùa Dâu) ou Đặng Tiến Đông (pagode Trăm Gian, Hà Tây). C’est pourquoi on est habitué à dire: tiền Phật hậu Thần ( Le Bouddha devant et les Génies derrière). C’est le schéma inverse qu’on doit retrouver dans un temple (đình): Tiền Thần, Hậu Phật. (Les génies devant et le Bouddha derrière). On y trouve parfois un clocher ou un pavillon des Mânes pour les trépassés. 

Parfois, on réserve une pièce ou un autel dédié à ceux qui ont investi beaucoup d’argent dans la construction ou l’entretien de la pagode. La plupart des donateurs étaient des femmes, celles ayant une influence notable dans les affaires d’état. C’est le cas de la princesse Mía, l’une des concubines du seigneur Trịnh. On lui a réservé spécialement dans la pagode Mía un autel proche de celui du Bouddha. Dans la pagode Bút Tháp, on trouve carrément une salle destinée à la vénération des donatrices telles que la grande reine Trịnh Thị Ngọc Cúc, les princesses Lê Thị Ngọc Duyên et Trịnh Thị Ngọc Cơ. Ce sont des personnages ayant participé financièrement à la construction de cette pagode au XVIIème siècle. 

Dans l’arrière-cour de la pagode, on découvre soit un jardin avec des stupas soit un mare aux nénuphars. C’est le cas de la pagode Phát Tích dont l’arrière-cour comporte 32 stupas de taille différente dans son jardin. On trouve parfois dans l’agencement intérieur de la pagode vietnamienne la forme du caractère Đinh (丁). Celui-ci est le quatrième signe du cycle décimal usité dans le calendrier chinois. C’est le cas de la pagode Nhất Trụ construite par le roi vietnamien Lê Đại Hành à Hoa Lư (Ninh Bình), ancienne capitale du Vietnam et de la pagode Phúc Lâm (Tuyên Quang) édifiée sous la dynastie des Trần (XIII-XIVème siècle).

Le caractère auquel la plupart des pagodes vietnamiennes ont recours souvent dans leur agencement intérieur reste le caractère Công (工). Outre les rangées principales détaillées à l’intérieur de la pagode, il existe deux longs couloirs reliant la salle antérieure (tiền đường) à la salle postérieure (hậu đường). Cela crée un cadre ayant la forme d’un rectangle et englobant ainsi les rangées principales citées jusqu’alors dans le caractère Tam. Cette disposition a l’aspect du caractère Công à l’intérieur de la pagode mais vu de l’extérieur, on a l’impression d’avoir le caractère Quốc ( 国) avec l’encadrement complété par les deux longs couloirs. 

 

Pagode du Việt Nam: 2ème partie (VF)

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Version vietnamienne
Version anglaise

On se donne le nom « Thầy ou maître » car c’est ici que le moine bouddhiste Từ Đạo Hạnh, a inventé et enseigné à la population locale un art unique en son genre: le théâtre des marionnettes sur l’eau. Il y a aussi la pagode Côn Sơn située sur le mont de même nom, à 60km de Hànội dans la province de Hải Dương. Constituée d’une vingtaine d’édifices, celle-ci se niche dans la pinède au sommet d’un escalier de quelques centaines de marches. C’est ici qu’en se retirant de la vie politique, l’humaniste célèbre Nguyễn Trãi nous a laissé un poème inoubliable intitulé « Le Chant de Côn Sơn (Côn Sơn Ca) » où il a décrit le paysage magnifique de ce mont et il a tenté de résumer la vie d’un homme qui ne peut durer que cent ans au plus et pour laquelle chacun cherche ce qu’il désire avant de retomber finalement en herbes et poussière. Mais la pagode la plus visitée reste celle des Parfums (Chùa Hương). Celle-ci est en fait un complexe d’édifices construits dans les falaises de montagne. Située à 60 km au sud-ouest de la capitale, elle est l’un des sanctuaires nationaux fréquentés par la plupart des Vietnamiens avec la pagode Bà Chúa Xứ (Châu Đốc) à proximité de la frontière du Cambodge lors de la fête du Tết. Au centre du Vietnam, la pagode de la Dame céleste (Chùa Thiên Mụ), située en face de la rivière des Parfums (sông Hương) ne manque pas de charme tandis qu’au sud, dans la province de Tây Ninh, non loin de Saïgon, se blottit sur le mont de la Dame noire (núi Bà Đen) une pagode portant le même nom.

Dans la seule capitale Hanoï, on recense au moins 130 pagodes aux alentours. Il y autant de villages que de pagodes. Il est difficile de tout énumérer. Mais à cause des caprices du temps et des ravages provoqués par la guerre, il existe un nombre infime d’édifices ayant réussi à garder intact le style architectural et sculptural datant des dynasties Lý, Trần et Lê.

Parfois le méfait humain est responsable de la destruction de certaines pagodes célèbres. C’est le cas de la pagode Báo Thiên dont l’emplacement a été cédé aux autorités coloniales françaises pour la construction de l’église de style néo-gothique Saint-Joseph qu’on voit aujourd’hui au coeur de la capitale, non loin du lac célèbre de l’épée restituée (Hồ Hoàn Kiếm) (Hànội). D’une manière générale, la plupart des pagodes d’aujourd’hui, gardent visiblement la trace de restauration et de rénovation sous la dynastie des Nguyễn. Par contre, leurs objets cultuels, leurs statues en pierre et en bronze ont été moins altérés et ont conservé l’état initial au fil des siècles. De plus, lorsqu’on s’avance dans le centre et dans le Sud du Vietnam, on s’aperçoit que les influences chame et khmère ne sont pas absentes dans l’architecture des pagodes car ces territoires appartenaient dans le passé respectivement aux royaumes du Champa et du Founan.

Malgré le nombre considérable de pagodes et la variété de leur taille, l’agencement de leurs bâtiments s’opère de façon immuable. Il est facile de le reconnaître grâce aux 6 caractères célèbres chinois suivants:. Nhất, Nhị, Tam, Đinh, Công et Quốc (ou 一, 二 , 三 ,丁, 工 et en chinois). La simplicité est visible dans le modèle identifié par le premier caractère Nhất où les bâtiments se succèdent en une seule rangée transversale face au porche (Tam Quan). C’est ce qu’on trouve dans la plupart des pagodes des villages n’ayant aucune subvention de l’état ou dans le delta du Mékong au Sud Vietnam. Le deuxième caractère Nhị signifiant « deux » rappelle bien la disposition de deux rangées transversales parallèles face au porche. Celui-ci a l’avantage d’avoir au moins trois portes latérales et dessert une cour où la végétation est luxuriante et omniprésente grâce aux bosquets d’arbustes et aux fleurs en pots. Parfois on se retrouve avec une mare aux lotus et aux nénuphars, ce qui ne manque pas de rappeler la sérénité en accord avec la nature. 

Avec le troisième caractère Tam, il y a trois rangées transversales parallèles reliées souvent au milieu par des petits ponts ou par un couloir. C’est le cas des pagodes Kim Liên (Hànội) et Tây Phương (Hà Tây). La première rangée correspond à un groupe de bâtiments dont le premier s’appelle souvent sous le nom « salle antérieure ou tiền đường ». Connu parfois sous le nom vietnamien de « bái đường », celui-ci sert à recevoir tous les fidèles. Il est protégé à son entrée par les divinités gardiennes (ou dvàrapalàs ou hộ pháp) qui, aux traits menaçants, portent la cuirasse et montrent leurs armes (hallebarde, heaume etc..). Parfois, trônent aux côtés de cette salle antérieure les dix rois des enfers (Thập điện diêm vương ou Yamas) ou au couloir les 18 arhats (Phật La Hán) dans leurs différentes postures. C’est le cas de la pagode (Chùa Keo) où sont présents les 18 arhats dans la salle antérieure. Parfois il y a aussi les génies du sol ou le génie protecteur des biens de la pagode (Đức Ông). L’une des caractéristiques de la pagode vietnamienne est la présence de la déesse mère Mẫu Hạnh (Liễu Hạnh Công Chúa), l’un des 4 personnages adorés par les Vietnamiens. Sa vénération est visible par exemple dans la salle antérieure de la pagode Mía (Chùa Mía, Hà Tây). Puis dans un deuxième bâtiment légèrement surélevé par rapport au premier, on trouve des brûle-parfums ainsi que la stèle de pierre racontant l’histoire de la pagode. C’est pourquoi il a pour nom « nhà thiêu hương (ou salle de consommation d’encens) ». C’est aussi au fond de ce bâtiment qu’il y a un autel devant lequel les moines récitent les prières avec les fidèles en frappant sur un grelot en bois (mõ) et une cloche renversée en bronze (chuông). Il est possible de rencontrer parfois dans ce groupe de bâtiments la cloche si l’emplacement du clocher (gác chuông) n’est pas prévu à côté (ou à l’étage) du porche. Quelle que soit la taille de la pagode, on doit trouver au minimum trois bâtiments pour cette première rangée.

Après celle-ci, on se retrouve avec la rangée la plus importante de la pagode qui correspond à la salle des autels principaux (thượng điện). C’est ici qu’on a le panthéon aussi riche que hiérarchisé. Celui-ci est réparti sur trois socles. On trouve sur le plus haut socle adossé contre le mur du fond, l’autel des Bouddhas des Trois Eres (Tam Thế). Sur cet autel, figurent dans la conception du bouddhisme Màhayàna (Phật Giáo Đại Thừa) les trois statues représentant le Passé (Quá Khứ), le Présent (Hiện Tại) et le Futur (Vị Lai), chacune assise dans un trône de lotus. Sur le deuxième socle posé légèrement inférieur au premier trônent les trois statues dites trois existences avec le Bouddha Amitabha (Phật A Di Đà) au milieu, le Boddhisattva Avalokitecvara à gauche (Bồ Tát Quan Âm) et le Boddhisattva Mahasthanarrata à droite (Bồ Tát Đại Thế Chí). D’une manière générale, le Bouddha Amitabha est de stature plus imposante par rapport aux deux autres. Leur présence témoigne de l’importance accordée par les Vietnamiens à l’existence de la Terre pure (Tịnh Độ) dans le bouddhisme.

Cette croyance est tellement populaire auprès des Vietnamiens car selon eux, il existe le Paradis de l’Ouest (Sukhàvati ou Tây Phương cực lạc) auquel préside le Bouddha de la Lumière Infinie (Amitabha) et vers lequel ce dernier guide les âmes des morts. En faisant appel à son nom, le dévot pourrait accèder à ce paradis grâce à sa demande de la grâce auprès du Boddhisattva Avalokitecvara agissant comme intercesseur. Selon le chercheur vietnamien Nguyễn Thế Anh, c’est le moine Thảo Đường ramené au pays par le roi Lý Thánh Tôn lors de son expédition militaire au Champa (Đồng Dương), qui proposerait ce procédé de l’illumination au moyen de l’intuition et de l’engourdissement de l’esprit par la récitation du nom de Bouddha. C’est aussi pour cela que les bouddhistes vietnamiens ont l’habitude de prononcer A Di Đà (Amitabha) à la place du mot « bonjour » lorsqu’ils se rencontrent.

Schéma de l’agencement d’intérieur de la

pagode avec le caractère Công

pagode4

Enfin sur le dernier socle plus bas et plus large que les deux autres, se trouvent Cakyamouni, le Bouddha du Présent et ses deux plus grands disciples: Kasyapa (Đại Ca Diếp) et son cousin Ananda (Tôn Giả A Nan). Dans certaines pagodes, il y a un quatrième socle sur lequel figure le Bouddha du Futur Maitreya avec un boddhisattva Samantabhadra (Phổ Hiền Bồ Tát), symbole de la pratique à sa droite et un boddhisattva Manjusri (Bồ Tát Văn Thù Sư Lợi), symbole de la sagesse à sa gauche. Le nombre de statues exposées sur les autels varie en fonction de la renommée de la pagode en question. Il est dû en grande partie à des offrandes de la part des fidèles. C’est le cas de la pagode Mía (Chùa Mía) où on dénombre 287 statues, celui de la pagode Trăm Gian (Hà Tây) avec 153 statues etc…

Quant à la dernière rangée de la pagode (ou hậu đường), elle correspond à la salle postérieure et elle a le caractère multifonctionnel. Certaines pagodes la réservent à l’habitation des religieux (tăng đường). D’autres s’en servent pour la faire devenir lieu de culte des génies ou des héros comme Mạc Đĩnh Chi (pagode Chùa Dâu) ou Đặng Tiến Đông (pagode Trăm Gian, Hà Tây). C’est pourquoi on est habitué à dire: tiền Phật hậu Thần ( Le Bouddha devant et les Génies derrière). C’est le schéma inverse qu’on doit retrouver dans un temple (đình): Tiền Thần, Hậu Phật. (Les génies devant et le Bouddha derrière). On y trouve parfois un clocher ou un pavillon des Mânes pour les trépassés. 

Parfois, on réserve une pièce ou un autel dédié à ceux qui ont investi beaucoup d’argent dans la construction ou l’entretien de la pagode. La plupart des donateurs étaient des femmes, celles ayant une influence notable dans les affaires d’état. C’est le cas de la princesse Mía, l’une des concubines du seigneur Trịnh. On lui a réservé spécialement dans la pagode Mía un autel proche de celui du Bouddha. Dans la pagode Bút Tháp, on trouve carrément une salle destinée à la vénération des donatrices telles que la grande reine Trịnh Thị Ngọc Cúc, les princesses Lê Thị Ngọc Duyên et Trịnh Thị Ngọc Cơ. Ce sont des personnages ayant participé financièrement à la construction de cette pagode au XVIIème siècle. 

Dans l’arrière-cour de la pagode, on découvre soit un jardin avec des stupas soit un mare aux nénuphars. C’est le cas de la pagode Phát Tích dont l’arrière-cour comporte 32 stupas de taille différente dans son jardin. On trouve parfois dans l’agencement intérieur de la pagode vietnamienne la forme du caractère Đinh (). Celui-ci est le quatrième signe du cycle décimal usité dans le calendrier chinois. C’est le cas de la pagode Nhất Trụ construite par le roi vietnamien Lê Đại Hành à Hoa Lư (Ninh Bình), ancienne capitale du Vietnam et de la pagode Phúc Lâm (Tuyên Quang) édifiée sous la dynastie des Trần (XIII-XIVème siècle).

Le caractère auquel la plupart des pagodes vietnamiennes ont recours souvent dans leur agencement intérieur reste le caractère Công (). Outre les rangées principales détaillées à l’intérieur de la pagode, il existe deux longs couloirs reliant la salle antérieure (tiền đường) à la salle postérieure (hậu đường). Cela crée un cadre ayant la forme d’un rectangle et englobant ainsi les rangées principales citées jusqu’alors dans le caractère Tam. Cette disposition a l’aspect du caractère Công à l’intérieur de la pagode mais vu de l’extérieur, on a l’impression d’avoir le caractère Quốc () avec l’encadrement complété par les deux longs couloirs. 

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Références bibliographiques

À la recherche de la culture vietnamienne. Hữu Ngọc. Editions Thế Giới 2011

Quan Thế Âm Bồ Tát . Facebook

Pagode (Chùa Chiền Việt Nam): 2ème partie

 

pagode1

Deuxième partie

Jusqu’à aujourd’hui, on ne réussit pas à élucider encore l’origine du mot « Chùa ». Aucun lien n’est trouvé dans l’étymologie du mot chinois « tự (pagode) ». Selon certains spécialistes, il faut chercher son origine dans le mot pali « thupa » ou « stupa » écrit en sanksrit car au début de sa construction, la pagode vietnamienne avait l’apparence d’un stûpa. Comme les Vietnamiens sont habitués à écourter dans leur prononciation syllabique les mots importés de l’étranger, le mot « stupa » devient dès lors le mot « stu » ou « thu » pour aboutir rapidement au fil des années au mot « chùa ». Selon le chercheur vietnamien Hà Văn Tấn, ce n’est qu’une hypothèse.

Quant au mot « Chiền » trouvé dans la langue ancienne du Vietnam (tiếng Việt cổ), il est utilisé aujourd’hui en association avec le mot « Chùa » pour évoquer l’architecture de la pagode. Pourtant ce mot « Chiền » est mentionné souvent seul dans le passé pour désigner la pagode. C’est ce qu’on a trouvé dans le poème intitulé « Chiền vắng am thanh (pagode désertée, asile solitaire) » du roi zhen Trần Nhân Tôn ou celui de Nguyễn Trãi « Cảnh ở tự chiền (ou Paysage de la pagode) ». Pour un grand nombre de gens, ce mot « Chiền » trouve son origine soit dans le mot pali « cetiya » soit dans le mot sanksrit « Caitya » pour désigner en tout cas l’autel du Bouddha.

L’édification de la pagode nécessite autant de temps que d’efforts dans la recherche et l’exploration préalable du terrain. Celui-ci doit répondre rigoureusement à un certain nombre de critères définis dans la géomancie car selon les Vietnamiens, cette science pourrait exercer une influence néfaste ou non sur la vie sociale des villageois. Le moine Khổng Lộ de l’école Vô Ngôn Thông (1016-1094), conseiller de la dynastie des Lý, a eu l’occasion d’aborder ce sujet dans l’un de ses poèmes avec le vers suivant: Tuyển đắc long xà địa khả cư (Chọn được đất rồng rắn có thể ở yên)( ou le choix du meilleur terrain peut apporter le confort de vie au quotidien). On est habitué à construire la pagode soit sur une colline ou un tertre soit sur une étendue assez élevée pour qu’elle puisse dominer les habitations des villageois. C’est pourquoi l’expression « Lên Chùa ( ou monter à la pagode ) liée incontestablement à la topographie de la pagode est employée habituellement par les Vietnamiens même lorsque cet édifice en question est situé sur un terrain plat.

Dans la plupart des pagodes, en particulier dans celles localisées au Nord du Vietnam, le cadre est à la fois serein, mystique et magnifique. Les cours d’eau, les montagnes, les collines, les ruisseaux etc .. y sont toujours présents, ce qui donne parfois des paysages à couper le souffle par leur intégration harmonieuse avec la nature. C’est le cas de la pagode Thầy (ou la pagode du maître) entre montagne et eau. Elle se perche sur le mont de Thầy dans la province de Hà Tây, à 20 km de la capitale Hànội. Lire la suite (Tiếp theo)

 


Références bibliographiques

Pagodes du Vietnam. Ann Helen Unger. Walter Unger Abbe Ville Press. Paris 1997

130 pagodes de Hànộï. Nguyễn Thế Long- Phạm Mai Nùng. Editeur Thế Giới 2002

Chùa Việtnam. Hà Văn Tấn. Nhà Xuất Bãn Khoa Học Xã Hội. Hànội 1993

Kiến trúc Phật Giáo Việt Nam, Nguyễn Bá Lăng. Viện Đại Học Vạn Hạnh, Saìgòn, 1972

Tìm hiểu tín ngưỡng truyền thống Việt Nam/ Mai Thanh Hải. NXB Văn hóa Thông Tin. 2004

Recherche sur l’identité de la culture vietnamienne. Trần Ngọc Thêm Editions Thế Giới 2008

Un livre des moines bouddhistes dans le Việt Nam d’autrefois. L’École de l’Esprit aux X-XIIe siècles. Philippe Langlet, Dominique De Miscault, Paris, Aquilon, 2005

Pagode du Viet nam: Première partie (VF)

Thân là nguồn sinh diệt, Pháp tính vẫn như xưa
Nous sommes soumis aux lois de la naissance et de la mort. Mais la nature du Bouddha reste la même au fil du temps.
Moine zen Thuần Chân de l’école Vinitaruci (1101)

pagoda

Version vietnamienne
Version anglaise

Contrairement au mot Đền (ou temple) désignant l’emplacement où est vénéré un personnage célèbre (héros, roi ou génie), le mot « Chùa »(ou pagode) est employé uniquement pour indiquer le lieu où on honore Bouddha. Avant la construction de cet édifice, il est indispensable d’examiner son emplacement avec minutie car il a besoin de s’ériger en harmonie avec la nature environnante. Par contre, à la différence des pagodes trouvées en Chine, en Inde ou au Cambodge, la monumentalité et la somptuosité ne font pas partie des critères de sélection dans cette construction. C’est pourquoi les matériaux de base utilisés sont essentiellement le bois, la brique et la tuile. La pagode ne domine pas forcément les bâtiments d’alentour. On la trouve pratiquement dans chaque village. Analogue à la maison communale (ou đình), elle ranime pour la plupart des Vietnamiens l’image de leur village et par connotation celle de leur pays natal. Elle continue à exercer sur eux un attrait envoûtant. 

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Elle est plus visitée que la maison communale car aucune barrière hiérarchique n’y est visible. C’est l’égalité absolue entre les humains, la devise prêchée par Bouddha lui-même pour le partage et la délivrance des souffrances humaines. Même dans ce cadre sérieux et solennel, on trouve parfois dans sa cour des manifestations du théâtre classique (hát bội). Ce n’est pas le cas de la maison du peuple (ou maison communale) où la notabilité doit être respectée avec rigueur. La discrimination hiérarchique est plus ou moins visible. Même l’autorité du roi (Phép vua thua lệ làng) ne peut pas influer sur cette coutume villageoise. C’est pourquoi la pagode est plus que jamais proche des Vietnamiens. On est habitué à dire: Đất vua, Chùa làng, phong cảnh Bụt ( Le sol est au roi, la pagode au village, le paysage au Bouddha) pour rappeler non seulement la proximité et le lien privilégié et intime de la pagode avec ses villageois mais aussi l’harmonie avec la nature.icone_lotus

Son rôle est prépondérant dans la vie sociale du village si bien que la pagode ne manque pas d’être mentionnée souvent dans les poèmes populaires:

Ðầu làng có một cây đa,
Cuối làng cây thị, đàng xa ngôi chùa.

Il y a un banian au sommet du village,
À l’autre extrémité de celui-ci se trouvent un pommier d’or et au plus loin une pagode.

ou

Rủ nhau xuống bể mò cua,
Lên non bẻ củi, vào chùa nghe kinh.

Se précipiter dans la mer pour chercher à tâtons les crabes.
Se ruer à la montagne pour se procurer du bois et entrer à la pagode pour écouter les liturgies bouddhistes.

Cela montre à tel point que les Vietnamiens sont attachés profondément à la mer et à la montagne pour se nourrir et à la pagode pour s’alimenter spirituellement. La pagode est en quelque sorte leur refuge idéal et spirituel face aux calamités naturelles et aux aléas qu’ils ont souvent dans leur vie journalière.

Jusqu’à aujourd’hui, on ne réussit pas à élucider encore l’origine du mot « Chùa ». Aucun lien n’est trouvé dans l’étymologie du mot chinois « tự (pagode) ». Selon certains spécialistes, il faut chercher son origine dans le mot pali « thupa » ou « stupa » écrit en sanksrit car au début de sa construction, la pagode vietnamienne avait l’apparence d’un stûpa. Comme les Vietnamiens sont habitués à écourter dans leur prononciation syllabique les mots importés de l’étranger, le mot « stupa » devient dès lors le mot « stu » ou « thu » pour aboutir rapidement au fil des années au mot « chùa ». Selon le chercheur vietnamien Hà Văn Tấn, ce n’est qu’une hypothèse.

Quant au mot « Chiền » trouvé dans la langue ancienne du Vietnam (tiếng Việt cổ), il est utilisé aujourd’hui en association avec le mot « Chùa » pour évoquer l’architecture de la pagode. Pourtant ce mot « Chiền » est mentionné souvent seul dans le passé pour désigner la pagode. C’est ce qu’on a trouvé dans le poème intitulé « Chiền vắng am thanh (pagode désertée, asile solitaire) » du roi zhen Trần Nhân Tôn ou celui de Nguyễn Trãi « Cảnh ở tự chiền (ou Paysage de la pagode) ». Pour un grand nombre de gens, ce mot « Chiền » trouve son origine soit dans le mot pali « cetiya » soit dans le mot sanksrit « Caitya » pour désigner en tout cas l’autel du Bouddha.

L’édification de la pagode nécessite autant de temps que d’efforts dans la recherche et l’exploration préalable du terrain. Celui-ci doit répondre rigoureusement à un certain nombre de critères définis dans la géomancie car selon les Vietnamiens, cette science pourrait exercer une influence néfaste ou non sur la vie sociale des villageois. Le moine Khổng Lộ de l’école Vô Ngôn Thông (1016-1094), conseiller de la dynastie des Lý, a eu l’occasion d’aborder ce sujet dans l’un de ses poèmes avec le vers suivant: Tuyển đắc long xà địa khả cư (Chọn được đất rồng rắn có thể ở yên)( ou le choix du meilleur terrain peut apporter le confort de vie au quotidien). On est habitué à construire la pagode soit sur une colline ou un tertre soit sur une étendue assez élevée pour qu’elle puisse dominer les habitations des villageois. C’est pourquoi l’expression « Lên Chùa ( ou aller à la pagode ) liée incontestablement à la topographie de la pagode est employée habituellement par les Vietnamiens même lorsque cet édifice en question est situé sur un terrain plat.

Dans la plupart des pagodes, en particulier dans celles localisées au Nord du Vietnam, le cadre est à la fois serein, mystique et magnifique. Les cours d’eau, les montagnes, les collines, les ruisseaux etc. y sont toujours présents, ce qui donne parfois des paysages à couper le souffle par leur intégration harmonieuse avec la nature. C’est le cas de la pagode du Maître (Chùa Thầy) entre montagne et eau. Elle se perche sur le mont de Thầy dans la province de Hà Tây, à 20 km de la capitale Hànội.

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Références bibliographiques

Histoire du bouddhisme vietnamien. Thích Nhất Hạnh. Ecole pratique des hautes études. Sciences historiques et philologiques. Annuaire 1974-1975. 1975 pp. 941-944

Le bouddhisme dans la pensée politique du Vietnam traditionnel. Nguyễn Thế Anh. BEFEO. Tome 89, 2002, pp 127-143

Chùa Việtnam. Hà Văn Tấn. Nhà Xuất Bãn Khoa Học Xã Hội. Hànội 1993

Mille ans de littérature vietnamienne. Une anthologie Nguyễn Khắc Viện. Hữu Ngọc. Edition Picquier poche. Janvier 2000

 

 

Pagode Bút Tháp (Bắc Ninh)


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La pagode Bút Tháp

est située approximativement à 30km de Hànội dans la province de Bắc Ninh.  Selon l’explication trouvée dans le livre intitulé « Địa chí Hà Bắc » (1982), son existence data de l’époque du roi  Trần Thánh Tông  (1258-1278).  Les gens locaux l’appellent fréquemment sous le nom « Pagode Bút Tháp »  car elle a une tour en forme de pinceau à écrire pour la calligraphie.  En dépit des restaurations multiples  entreprises dans le passé, cette pagode continue à garder son charme original.C’est le plus beau et le plus grand temple bouddhiste du Vietnam. C’est ici qu’on trouve les plus belles pièces de sculpture en bois du 17è siècle. (les statues de Tây Thiên Ðông Ðỗ Lịch Ðại Tổ et de Quan Âm) .

English version 

Bút Tháp pagoda is located approximatively at 30km from Hà-Nội in Bắc Ninh province. According to the explanation found in the book intituled ”Địa chí Hà Bắc” (1982), its existence was from the time of Trần Thánh Tông king  (1258-1278). The local people frequently  call it under the name ”Bút Tháp” because it has a tower in the paintbrush shape for calligraphy. Despite multiple restorations undertaken in the past, this pagoda continues to keep its original charm.
It is the most beautiful and largest Buddhist temple of Vietnam. It is here that one finds many beautiful pieces of wood sculpture dating from 17th century. (Tây Thiên Ðông Ðỗ Lịch Ðại Tổ and Quan Âm statues)


Chùa Bút Tháp 

Nằm cách xa Hànội khoảng chừng 30 cây số thuộc tỉnh Bắc Ninh.  Theo sách Địa chí Hà Bắc (1982) thì chùa nầy  có từ đời vua Trần Thánh Tông  (1258-1278).  Sở dĩ dân chúng trong vùng gọi thường là chùa Bút Tháp vì chùa nầy có một tháp hình dáng tựa như  bút nghiên dùng trong thư pháp.   Dù bao lần trùng tu, sửa chữa , chùa nầy vẫn giữ được nét đẹp nguyên sơ của nó. Đây cũng là một trong những chùa đẹp   nhất ở miền Bắc. Ở nơi trong, còn có những pho tượng phật điêu khắc bằng gỗ tuyệt đẹp của thế kỹ 17 chẳng hạn như tượng  Tây Thiên Đông Đỗ Lịch Đại Tổ và Phật Bà Quan Âm.

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Pagode Mía (Chùa Miá)


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Chùa Mía

Do nghề trồng mía trở thành một hoạt động quan trọng ở vùng này nên chùa này được gọi là “Miá”. Tọa lạc tại xã Đường Lâm, nơi đây nổi tiếng với sự hiện diện của một số lượng lớn tượng Phật (300 chiếc) do các nhà hảo tâm cúng dường. Chùa được xây dựng lại nhờ sự rộng rãi hỗ trợ tài chính của vợ thứ  của chúa Trịnh Tráng là bà Nguyễn Thị Ngọc Diệu (1623-1657). Những bức tượng Phật này được mô phỏng phần lớn bằng đất nung. Nhưng cũng có những  bức tượng được làm từ gỗ mít. Những bức tượng này vô cùng phong phú về kiểu dáng và kích thước. Đó là trường hợp của bức tượng Hộ Pháp  có kích thước hơn ba mét và ở trong  tư thế chiến đấu để  làm vô hiệu hóa các thế lực tà ác và bảo vệ các quy luật của Phật giáo.

Pagode Mía

À cause de la culture de la canne à sucre  devenant une activité importante dans cette région, cette pagode a pour nom « Miá ».  Située dans la commune Đường Lâm, celle-ci est réputée par la présence d’un nombre important de statues de Bouddhas (300 en tout) offertes par les donateurs et les donatrices.  Elle  a été reconstruite grâce à la générosité financière de la concubine du seigneur Trịnh Tráng, Mme Nguyễn Thị Ngọc Diệu (1623-1657). Ces statues de bouddhas ont été modelées en grande partie avec la terre cuite. Mais il y a d’autres qui ont été faites à partir du bois du jacquier. Ces statues sont extrêmement riches en termes de style et de dimension. C’est le cas de la statue du gardien Dharma (hộ Pháp) ayant plus de 3 mètres pour sa taille et en position de combat pour neutraliser les forces du mal et défendre les lois bouddhiques.

Version anglaise

Because the sugar cane culture becoming an important activity in this region, this pagoda is named « Miá » (sugar cane). Located in the commune Đường Lâm, the latter is reputed by the presence of a significant number of statues (a total of 300)  offered  by donors. It has been reconstructed thanks to the financial generosity of  lord Trinh Tráng‘s concubine, Mrs  Nguyễn Thị Ngọc Diệu (1623-1657). These Buddha statues have been modelled in large part from baked clay. But there are others statues made of wood from the jack fruit tree. These statues are extremely rich in terms of style and size. That is the case of the Dharma keeper statue (hộ pháp)  having more than 3 meters for his size and in fighting position for neutralizing the forces of evil and defending the Buddhist laws.

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