Histoire du Vietnam (Lịch Sử)

 

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Le mot Vietnam ne fut connu qu’au XIXème lorsque l’empereur Gia Long décida de rebaptiser le pays Nam Việt. Marco Polo l’a évoqué dans son récit de voyage intitulé Le livre des merveilles sous le nom Caugigui (Giao Chỉ Quán). Son histoire peut se résumer en quelques mots: combats pour l’indépendance, la conquête de nouvelles terres et l’unification du pays.

Les Vietnamiens apparurent pour la première fois à l’âge du Bronze (civilisation Ðồng Sơn). Au Xème siècle, ils réussirent à se libérer du joug des Han et ils commencèrent à entamer dès lors le mouvement Nam Tiến avec Lê Hoàn en tentant de progresser vers le Sud à partir du delta du Fleuve Rouge, le berceau de la nation vietnamienne. Celle- ci  poussa sans relâche de nouvelles cellules dans chaque parcelle de terre propice à son mode de culture. Elle s’appuya sur une multitude de petits foyers politiquement indépendants constitués par des soldats paysans et renforcés quelquefois par les troupes du pouvoir central, se comporta comme un gigantesque madrépore formant peu à peu son atoll, finissant par encercler et à assimiler le nouveau territoire  et agrandissant ainsi le Vietnam. Cela constitue un avantage indéniable pour une politique d’expansion mais cela suppose qu’il y ait  une autorité centrale toujours forte. Le sage Confucius avait déjà parlé de ces Vietnamiens dans son livre des Rites (ou Kinh Lễ). Grâce aux facultés préhensiles de leur gros orteil bien détaché de leurs autres doigts, ces Vietnamiens pouvaient traverser les rizières et escalader les montagnes sans jamais se lasser.

L’histoire du Vietnam ce n’est pas celle de dynasties ou de grands mouvements d’idées. Mais c’est l’histoire d’un peuple de paysans obstinés qui, de la frontière de Chine jusqu’à à la pointe de Cà-Mau, peine durement dans ses rizières et impose sa marque au paysage.

Au moindre relâchement de cette autorité, le pays s’émiette facilement. C’est l’une des raisons principales qui explique que l’histoire du Vietnam est une suite de troubles et de guerres éternelles. Le Vietnam  a l’avantage d’avoir une triple structure nationale cohérente: l’état bureaucratique construit sur le modèle confucéen autour de la fonction impériale, détentrice du mandat céleste, la famille et le village, conservatoires d’une civilisation paysanne vécue par chacun des Vietnamiens comme un attachement total aux forces du sol et aux ancêtres. Cette politique de grignotage de vers à soie a permis la lente absorption de l’espace occupé par les autres peuples indochinois khmer et Cham. Les vestiges de ces derniers trouvés actuellement dans le centre du Vietnam (Phan Thiết, Ðà-Nẳng etc.. ) et dans le delta du Mékong témoignent bien de cette conquête.  

L’attachement à l’indépendance a été maintes fois prouvé dans le passé et dans la guerre du Vietnam. Il lui faut de longs siècles de combats, de guerres, de douleurs et de secousses avant d’acquérir enfin aujourd’hui la taille d’un petit dragon en Asie. On trouve dans l’histoire du Vietnam  la grandeur d’un peuple vivant avec sa  dignité et trouvant sa noblesse dans sa pauvreté et ses souffrances. On y trouve deux mille ans de lutte constante contre l’eau et la nature, ce qui traduit non seulement un attachement profond à cette terre mais aussi un accord intime et profond de ces paysans avec cette nature. Paul Mus n’a pas hésité de le souligner dans son ouvrage intitulé « Vietnam, sociologie d’une guerre, Paris, le Seuil 1952« . Cet accord s’est révélé si intime que, partout où ces circonstances se sont réalisées aucun peuple n’a réussi à résister  à la poussée des Vietnamiens, pas plus qu’aucune force étrangère n’est ensuite venue à bout de leur accrochage sur le terrain.

Malgré l’occupation pendant un millénaire par les Chinois, les Vietnamiens, imprégnés de leur culture, ont conservé leur langue bien qu’elle soit  transcrite en chinois et romanisée plus tard après l’arrivée du jésuite Alexandre de Rhodes. Si les Vietnamiens n’ont refusé aucun apport de l’étranger, c’est qu’ils ont réussi à le « vietnamiser », à garder tout ce qui est cher à tout peuple du monde, les traditions. Ce sont celles qui sont transmises de génération en génération par des hommes frêles, les pieds enfouis dans la boue des rizières.

 

Comment ne pas s’attacher à ce Vietnam, ce pays perdu où le sacrifice n’est pas un vain mot. Ce sacrifice, on l’a trouvé maintes fois dans les annales de l’histoire du Vietnam. Mieux vaut être un fantôme au Sud que devenir un prince du Nord avait déclaré le général Trần Bình Trọng avant d’être exécuté par les Mongols en 1257. La vie est un jeu de hasard. La chance est contre nous. Mieux vaut mourir maintenant pour ce pays et laisser l’exemple du sacrifice, avait dit le leader nationaliste Nguyễn Thái Học avant d’être guillotiné le 17 juin 1930 à Yên Bái.

Comment effacer dans la mémoire collective le visage innocent du jeune empereur captif Hàm Nghi, exilé à 18 ans en Algérie, les larmes aux yeux?. Comment oublier la mort tragique de l’empereur exilé Duy Tân (un accident d’avion à OuBangui-Chari en Afrique) dont le retour annoncé aurait pu changer probablement en 1945 les événements regrettables de l’histoire du Vietnam durant les dernières décennies?

Comment ne pas regretter cette terre natale qui n’est pas pourtant tendre? C’est l’impression donnée par l’écrivain Huỳnh Quang Nhường dans son best-seller Mon pays perdu (The land I lost) édité par Castor Poche Flammarion.

 Un pays que j’aime arrive-t-il à exister encore au fil de son histoire?

                    –Citadelle en colimaçon et son mythe (Cổ Loa thành và huyền thoại)
                    –Arbalète magique (Huyền thoại Trọng Thủy et Mỵ Châu)

 

 

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