Le défi (Thách Thức)

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Le défi

Ce mot n’est pas étranger aux Vietnamiens. Par contre, il est synonyme de la persévérance, de la résistance, de l’ingéniosité et de la confrontation pour ces gens frêles, les pieds enfouis dans la boue des rizières depuis la nuit des temps. Ceux-ci ne cessaient pas de relever, de génération en génération, le défi imposé incessamment par les intempéries d’une nature ingrate et inhospitalière et par l’Empire du Milieu, leur grand frère limitrophe et leur ennemi héréditaire. Les Vietnamiens vouaient à ce dernier une admiration étonnante en même temps une résistance implacable dans le but de garder leur indépendance nationale et leurs spécificités culturelles. La Chine tenta de siniser à maintes reprises le Viêt-Nam durant sa domination millénaire mais elle réussit à estomper les particularités sans les faire disparaître complètement. Elle ne tarda pas à s’en apercevoir car à chaque occasion favorable, les Vietnamiens affichaient leur résistance et leur différence. Ils cherchaient à affronter même les Chinois dans le domaine littéraire. Cela a été rapporté par un grand nombre de récits continuant à abonder encore jusqu’à nos jours dans l’histoire littéraire vietnamienne.

Selon l’on-dit, après avoir réussi à mater la révolte des deux sœurs Trưng Trắc Trưng Nhị et de pacifier le Giao Chỉ (l’ancien pays des Viets), le général chinois Mã Viện (Ma Yuan) de la dynastie des Han édifia en 43 à la frontière sino – vietnamienne un pilier haut de plusieurs mètres et portant l’écriteau suivant:

Ðồng trụ triệt, Giao Chỉ diệt
Ðồng trụ ngã, Giao Chỉ bị diệt.

Le Vietnam disparaîtrait pour toujours avec la chute de ce pilier.

Pour éviter sa chute, chaque Vietnamien tenta de le consolider en jetant, à chaque passage, un morceau de terre autour de cette colonne colossale, ce qui permit d’édifier progressivement un monticule faisant disparaître ainsi ce pilier mythique.

Pour ironiser sur la peur et l’angoisse des Vietnamiens de perdre leur patrie, l’empereur des Ming n’hésita pas à s’adresser arrogamment au délégué vietnamien Giang Văn Minh (1582-1639) lors d’une réception, avec des termes inamicaux:

Ðồng trụ chí kim đài dĩ lục
Le pilier en bronze continue à être envahi par la mousse verte.

pour rappeler à Giang Văn Minh l’écrasement de la révolte dirigée par les sœurs Trưng Trắc et Trưng Nhị et la pacification de son pays par les Chinois. Imperturbable, Giang Văn Minh lui répondit avec une perspicacité étonnante et une détermination énergique et courageuse :

Ðằng giang tự cổ huyết do hồng
Le fleuve Bạch Ðằng continue à être teinté avec du sang rouge.

pour rappeler à l’empereur des Ming les victoires éclatantes et décisives des Vietnamiens contre les Chinois sur le fleuve Bạch Ðằng.

Ce n’est pas la première fois que cette compétition littéraire avait lieu. A l’époque du règne du roi Lê Ðại Hành ( Le Grand Expéditeur ), le bonze Lạc Thuận eut l’occasion de frapper d’admiration l’ambassadeur chinois Li Jiao ( Lý Giác ) à qui il avait fait passer le fleuve en se déguisant en sampanier. Il n’hésita pas à achever le quatrain entamé d’abord par Li Jiao qui se mit à chanter en voyant les deux oies sauvages jouer sur la crête des vagues:

Ngỗng ngỗng hai con ngỗng
Ngữa mặt nhìn trời xanh

Des oies sauvages, voyez ces deux oies sauvages
Elles dressent la tête et se tournent vers l’horizon

par ses deux vers suivants:

Nước biếc phô lông trắng
Chèo hồng sóng xanh khua

Leurs plumes blanches s’étalent sur les eaux glauques
Leurs pattes roses, telles des rames, fendent les flots bleus.

On constate non seulement la rapidité et l’improvisation du moine Lạc Thuận mais aussi son ingéniosité de mettre en parallèle les idées et les termes à employer dans ce quatrain.

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defi

Mais le mérite de la confrontation revient évidemment au lettré Mạc Ðỉnh Chi car ce dernier sut montrer durant son séjour en Chine sa capacité de résistance mais aussi son talent de savoir répliquer savamment à toutes les questions et éviter toutes les embûches. Il fut envoyé en Chine (1314 ) par le roi Trần Anh Tôn après que ce dernier avait défait l’armée des Mongols de Kubilai Khan avec le général Trần Hưng Ðạo. À cause d’un retard inopiné, il ne put pas se présenter à l’heure convenue devant le portail du fort à la frontière sino-vietnamienne. Le mandarin chargé de la surveillance de ce fort accepta d’ouvrir ce portail à condition qu’il réussît de répondre d’une manière appropriée à la question que ce mandarin voulait lui poser et dans laquelle il y avait 4 mots « quan »

Quá quan trì, quan quan bế,
nguyện quá khách quá quan

Qua cữa quan chậm, cữa quan đóng,
mời khách qua đường qua cữa quan

Vous êtes en retard, la porte réservée étant fermée.
Je vous demande de bien vouloir vous présenter devant cette porte.

Imperturbable devant ce défi littéraire, il répondit au mandarin avec une facilité étonnante par la phrase suivante:

Xuất đối dị, đối đối nan, thỉnh tiên sinh tiên đối.
Ra câu đối dễ, đối câu đối khó
xin tiên sinh đối trước

C’est très facile pour vous de poser une question, la réponse n’étant pas évidente.
Je vous demande de bien vouloir poser la question.

On constate que dans cette réplique, il y a non seulement le mot « đối » qui se répète en quatre fois et qui est disposé de la même manière que le mot « quan » mais aussi la virtuosité de savoir respecter les rimes et les règles prosodiques par Mạc Ðỉnh Chi dans son vers tout en faisant connaître au mandarin la situation où il était empêtré avec sa suite. Cela contenta énormément le mandarin chinois. Celui-ci n’hésita pas à ouvrir le portail du fort et à le recevoir en grande pompe. Cet incident fut rapporté à la cour de Pékin et ne tarda pas à porter envie aux meilleurs mandarins lettrés chinois de se mesurer avec lui dans le domaine littéraire.

Un beau jour, dans la capitale de Pékin, il était en train de faire une promenade avec son mulet. Comme ce dernier ne trottinait pas assez vite, cela énerva un mandarin chinois qui le suivait de près sur son chemin. Irrité par cette lenteur gênante, le mandarin se tourna vers lui en lui adressant avec un ton arrogant et méprisant:

Xúc ngã ky mã, đông di chi nhân dã, Tây di chi nhân dã?
Chạm ngựa ta đi là người rợ phương Ðông hay là người rợ phương Tây?
En gênant le passage de mon cheval, est -il un barbare venant de l’Est ou de l’Ouest?

Ce mandarin s’inspira de ce qu’il avait appris dans le livre de Mencius (Mạnh Tử )(1) pour désigner les Barbares, ceux ne possédant pas la même culture que l’empire du Milieu par l’emploi des deux mots « Ðông di ». Surpris par ce propos blessant lorsqu’il savait que la Chine fut gouvernée à cette époque par les tribus nomades, les Mongols, Mạc Ðỉnh Chi lui répliqua avec son humour noir:

Át dư thừa lư, Nam Phương chi cường dư, Bắc phương chi cường dư
Ngăn lừa ta cưởi, hỏi người phương Nam mạnh hay người phương Bắc mạnh?

En empêchant la marche normale de mon mulet, est-il fort, l’homme du Nord ou celui du Sud?

L’empereur des Yuan n’hésita pas à vanter sa puissance en le comparant au soleil et en faisant savoir à Mạc Ðỉnh Chi que le Viêt-Nam, comparable à la lune, serait anéanti et dominé bientôt. Imperturbable, Mạc Ðỉnh Chi lui répondit d’une manière ferme et courageuse:

Nguyệt cung, kim đạn, hoàng hôn xa lạc kim
Trăng là cung, sao là đạn, chiều tối bắn rơi mặt trời.

Etant prise pour l’arbalète, la lune avec les étoiles comme des projectiles, détruit facilement dans la nuitée le soleil.

L’empereur des Yuan Kubilai Khan ( Nguyên Thê’ Tổ ) dut reconnaître son talent et lui accorda ainsi le titre  » Premier docteur » ( Lưỡng Quốc Trạng Nguyên ) aussi bien en Chine qu’au Viêt-Nam, ce qui rendit jaloux quelques mandarins chinois. L’un d’eux tenta de l’humilier un beau matin en le traitant comme un oiseau car à cause de la tonalité monosyllabique de la langue, les Vietnamiens donnent l’impression de gazouiller toujours lorsqu’ils parlent:

Quích tập chi đầu đàm Lỗ luận: tri tri vi tri chi, bất tri vi bất tri, thị tri
Chim đậu cành đọc sách Lỗ luận: biết thì báo là biết, chẳng biết thì báo chảng biết, ấy là biết đó.

L’oiseau s’agrippant sur une branche lit ce qui a été écrit dans le livre Les Entretiens : Si nous savons quelque chose, nous disons que nous la savons. Dans le cas contraire, nous disons que nous ne la savons pas. C’est ainsi que nous disons que nous savons quelque chose.

C’est une façon de recommander Mạc Ðỉnh Chi de se montrer plus humble et de se comporter comme un homme de qualité confucéenne ( junzi ). Mạc Ðỉnh Chi lui répliqua en le traitant comme une grenouille car les Chinois ont l’habitude de clapper à cause de leur manière de boire ou de parler bruyamment:

Oa minh trì thượng đọc Châu Thư: lạc dữ đọc lạc nhạc, lạc dữ chúng lạc nhạc, thục lạc.
Châu chuộc trên ao đọc sách Châu Thu: cùng ít người vui nhạc, cùng nhiều người vui nhạc, đằng nào vui hơn.

La grenouille barbotant dans la mare lit ce qui a été écrit dans le livre Livre des Documents Historiques (Chou Ching): certains jouent seuls de la trompette, d’autres jouent ensemble de la trompette. Lesquels paraissent en jouer mieux.

C’est une façon de dire au mandarin chinois d’avoir un esprit sain pour pouvoir avoir un comportement juste et un discernement équitable.

Malgré la confrontation littéraire, Mạc Ðỉnh Chi fut très apprécié en Chine. Il fut chargé même par l’empereur des Yuan de composer une oraison funèbre en l’honneur de la disparition d’une princesse mongole. Grâce au respect que les Chinois savaient entretenir traditionnellement à l’égard des gens de talent vietnamiens, en particulier des lettrés ayant une érudition inouïe et une vivacité d’esprit, le lettré Nguyễn Trãi fut sauvé in extremis par le grand intendant Houang Fou (Hoàng Phúc). Il était aux yeux du généralissime chinois Tchang Fou (Trương Phụ ) un homme captif à abattre, un personnage dangereux et nuisible à la politique d’expansion de la Chine au Viêt Nam . Il fut retenu par Tchang Fou durant son séjour à Ðồng Quang ((ancien nom donné à la capitale Hanoï ) avant de pouvoir rejoindre plus tard le héros à habit de cotonnade Lê Lợi à Lam Sơn. Sans ce geste magnanime et protecteur de l’eunuque Houang Fou, Lê Lợi n’aurait pas pu déboulonner les Ming car c’était Nguyễn Trãi, le conseiller providentiel et le stratège éminent sur lequel Lê Lợi s’appuya pour mener le guérilla durant ses dix années de lutte contre les Chinois.

Cette confrontation littéraire commença à s’estomper progressivement avec l’arrivée des Français au Vietnam et cessa définitivement lorsque l’empereur Khải Ðịnh avait décidé de mettre fin au système de concours mandarinal vietnamien calqué jusqu’alors sur celui des Chinois et basé essentiellement sur les Quatre Livres Classiques (3) et les Cinq Livres Canoniques (4) du sage Confucius.(Tứ Thư Ngũ Kinh).intro1

On nota le dernier concours mandarinal organisé à Huế en 1918. Un autre système de recrutement à la française fut proposé à l’époque coloniale. Dès lors, le Vietnam n’avait plus l’occasion de se mesurer littérairement avec la Chine et de lui montrer sa différence, sa résistance intellectuelle et ses spécificités culturelles.

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(1) : Philosophe Jou de premier plan du IV è siècle avant J.C.
(2) : Le Juste Milieu , l’un des ouvrages de base de l’enseignement chinois.
(3) : La Grande Étude, ( Ðại Học), le Juste Milieu ( Trung Dung ), Les Entretiens ( Luận Ngữ ) et le livre de Mencius ( Sách Mạnh Tử).
(4): Le Livre des Odes ( Kinh Thi ), Les Documents Historiques( Kinh Thu ), Le Livre des Mutations ( Kinh Dịch ) Les Rites ( Kinh Lễ ) , Printemps et Automne ).( Kinh Xuân Thu ).

Vietnamese woodcuts (Tranh dân gian)

French version

Without the curiosity and open-mindedness of this young French military man, the Vietnamese popular woodcut would probably have been in oblivion and disappeared forever with the ups and downs of the war. The Vietnamese woodcut has its origin dated back to 15th century, at a time when scholar Lương Như Hộc introduced its fabrication technique on his way back from an official mission to China.

Henri Oger was one of the rare Frenchmen who, at the beginning of the century, was able to discover a millennium of wealth in traditions and customs throughout the Vietnamese society which was then closed to strangers, poor and backward. He took the initiative of creating an encyclopedia consisted of 10 volumes describing all aspects of the Vietnamese society in the old days: craftsman’s works, festivals, farming techniques, ancestral customs etc.. by requesting about 30 wood carvers to engrave designs on wood and then, because of weather conditions, imprint the engraving on the spot using the Vietnamese traditional methods. It should be acknowledged that the love of Vietnam and its people has allowed Henri Oger to overcome at that time all hardship in fund raising and in the realization of this huge work ( more than 4000 designs in all ).estampes_1

He did not get any help from the French government at all. He only got subscriptions from some two dozen persons, in the amount of 200 piasters.

Henri Oger

In spite of that, Henri Oger has succeeded in leaving to the Vietnamese people a priceless treasure. His work was unknown to the French and Vietnamese public for decades. Only in 1978 did an exhibition entitled « Peasant Painters of Vietnam » take place at the Cultural Center of Bourges. Three of his works are presently kept at the National Library of Hanoï and Saïgon City but only in the latter we find his 10 volumes in their entirety.

Bibliography:

Introduction générale à l’étude de la technique du peuple annamite. 2 volumes. Editions: Geuthner-Jouve, Paris.

 

Parallel sentences (Doanh thiếp)

 


Vietnamese version

French version

One of the charms of Vietnamese poetry lies in the usage of paralell sentences. Not only is found there the opposite of ideas or words used but also the relevance of the practice of parallelism. That is why parallel sentences constitute one of the major difficulties for novices but nevertheless they become one of the indisputable appeals for known Vietnamese poets such as Hồ Xuân Hương, Tự Ðức, Cao Bá Quát, Ðoàn Thị Ðiểm, Nguyễn Ðỉnh Chiễu etc. who had the opportunity to use them wisely. They have given us sentences showing their unprecedented talent and always serving as reference in the Vietnamese poetry.

Thanks to the contrast of the words or ideas in a verse or from stanza to stanza, the poet succeeded in stressing a reason or a crtitique and reinforcing the vigor of his thought. He composes these sentences based on prosodic rules established essentially on the alternation of equal (or bằng ) and oblique ( or trắc ) tones while leaning on the power of melodious and harmonious combinations of words used that are reinforced by the musicality of the Vietnamese language and the contrast of ideas.


Parallel sentences constitute a kind of intellectual pastime, an art that renowned poets found it hard to do without. They have succeeded in practicing this art with an astonishing ease and a remarkable ingenuity.

Parallel sentences reflect exactly what the poet saw and felt in his daily life. It is not surprising to see the Vietnamese’s infatuation of this subtle prosody for generations. It has become not only the pleasure of the people but also an efficient weapon against oppression, obscurantism and provocation.
Parallel sentences are a part of what every Vietnamese cannot miss on the occasion of Tết. The following two sentences:

Thịt mỡ, dưa hành câu đối đỏ,
Cây nêu, tràng pháo, bánh chưng xanh

Fatty meats, pickled shallots, red parallel sentences.
Tet poles, firecracker strings, green sweet rice cakes.

witness to the familiarity and profound attachment that the Vietnamese love to reserve to this popular prosody during the new year time. Rich or poor, poet or not, everyone try to have these sentences hung at the entrance to their homes. They compose them themselves or have them composed by learned people who would write them to best express their personal aspirations.

Parallel sentences probably found their root in Chinese literature. They are known in Vietnamese as « Doanh Thiếp » ( manuscript hung on the housepost ). They comprise two parts that are called upper part ( vế trên ) and lower part ( vế dưới ). They are also called given statement ( vế ra ) and cross statement ( vế đối ) when one is composed by a person and the other by another. One finds some characteristics common to those two parts:

· The number of words must be the same;
· The content must be suitable at the level of significance when it comes to antithesis or parallelism of ideas.
· The form must be respected when it comes to contrast of words used (respect of placement order of nouns, adjectives and verbs, observance of opposition rules and registered sounds bằng and trắc).
In the example cited below,

Gia bần tri hiếu tử
Quốc loạn thức trung thần.
Poor homes discern their pious children
Troubled nation recognizes its loyal citizens.

It is noted that there is the same number of words used ( 5 in each part, 6 in English ), the parallelism of ideas and the strict observance of registered sounds bằng and trắc used in both parts. At the position of the bang tone (Bần) in the upper verse one finds the trac tone (Loạn) at the same place in the lower verse. Likewise, the remaining trac tones in the upper verse hiếu and tử are respectively crossed by the two bằng tones trung and thần in the lower verse.

Parallel sentences made up of one to three words for each of the parts are called little parallel sentences ( or tiểu đối in Vietnamese ). When they contain four to seven words and follow prosodic rules of poetry, they are called « poetic parallel sentences » ( câu đối thơ ). It is the case cited above. In the case of parallelism of ideas which is called doi xuoi in Vietnamese, no opposition of ideas is detected; on the contrary, the is an intimate relation between the two parts, which we find in the following sentences:

Vũ vô kiềm tỏa năng lưu khách
Sắc bất ba đào dị nịch nhân.
Rain though not restraining, is retaining
Feminine beauty being no big waves, can easily be drowning.

In the opposite case they are called đối ngược in Vietnamese. 

The parallelism of ideas is frequently used by poet Cao Bá Quát. There is an anecdote about him during the passage of emperor Minh Mạng in his village when he was still a young boy. Instead of hiding, he threw himself in a pond to take a bath. His absurd attitude caused him to be tied and brought before Minh Mạng under the exhausting sun. Minh Mang, who was surprised by his boldness and young age offered to free him at the only condition that he succeed in composing the appropiate cross sentence in response to the emperor’s given statement. Seeing a bigger fish chasing a smaller one in the pond, the emperor began to say:

Nước trong leo lẽo, cá đóp cá
In clear water, fish eating fish.
Without hesitation, Cao Bá Quát replied with astonishing ease:

Trời nắng chan chan, người trói người
Under scorching sun, man tying man.

Marveled by his promptness and unprecedented talent, the emperor was obliged to set him free. Cao Bá Quát, known for his independence, presumption and contempt of the mandarinal system, often stood up against challenges launched by his adversaries. One day, while participating in a talk on poetry hosted by a mandarin, he did not stop making fun of the mandarin when this one gave simplistic explanations to questions made by the public. Annoyed by his continuing provocation, the mandarin challenged him with the intention of punishing him immediately by asking him to give a cross sentence appropriate to the statement given by the mandarin himself:

Nhi tiểu sinh hà cứ đác lai, cảm thuyết Trình, Chu sự nghiệp
Mầy là gả học trò ở đâu đến mà dám nói đến sự nghiệp của Trương Công và Chu Công?

You little student coming from nowhere dare to critique the works of Trinh and Chu?
Without hesitation, he replied with impertinence:
Ngã quân tử kiên cơ nhi tác, dục ai Nghiêu Thuấn quân dân
Ta là bậc quân tử, thấy cơ mà dấy, muốn làm vua dân trở nên vua dân đời vua Nghiêu vua Thuấn.

I the gentleman taking opportunity for action want to turn king and subjects to those of Nghiêu and Thuấn.

In the old days parallel sentences constituted a favorite place where Chinese and Vietnamese loved to affront publicly. The cross statement of the learned Giang Văn Minh, anchored in the memory of a whole people and perpetuated for several generations

Ðằng giang tự cồ huyết do hồng.

The Ðằng River is from ancient time still red of blood .
continues to illustrate its infallible determination to the provocation of the Ming emperor with its following given statement:

Ðồng trụ chí kim đài dĩ lục

The Bronze Pole is up until now covered with green of moss

There are also anonymous poets who left us memorable parallel sentences. It is those found on the altar of Nguyễn Biểu at the Bình Hồ commune ( North Vietnam ).

Năng diệm nhơn đầu năng diệm Phụ
Thượng tồn ngô thiệt thượng tôn Trần
Ăn được đầu người thì co’ thể ăn cả Trương Phụ
Còn lưỡi của ta thì còn nhà Trần

Capable of eating a human head is capable of eating Trương Phụ
Having still my tongue is having remain the dynasty of Trần.

Thanks to these two sentences, the anonymous poet wanted to render a vibrant homage to the national hero. He was drowned by the Chinese generalissimo Trương Phụ who had hosted a somptuous banquet in his honor. To intimidate Nguyen Bieu, Truong Phu did not hesitate to present him a plate on which sit the head of a decapitated adversary. Instead of being afraid of this presentation, Nguyen Bieu remained impassible, took the chopsticks, picked out the eyes and ate them savorily.

After the fall of Saigon in 1975, an anonymous composed the following parallel sentences:
Nam Kì Khởi Nghĩa tiêu Công Lý
Ðồng Khởi vùng lên mất Tự Do.

Nam Ki Uprising wiped out Justice
Ðồng Khởi Revolt took away Freedom

because the names of the bouvevards Công Lý and Tự Do were replaced by Nam Ki Khởi Nghĩa and Ðồng Khởi in this teeming city of the South.

By means of parallel sentences, the anonymous poet wanted to stress his caustic criticism with regard to the regime.
Taking advantage of the subtleness found in parallel sentences and of the figurative meaning of the Vietnamese language, Vietnamese politicians, emperor Duy Tân in particular, have often had the opportunity to probe and be ironical of their adversary.
Brooding on the idea of fomenting for a long time an insurrection against the colonial authorities, Duy Tân, taking advantage of a coastal excursion with his prime minister Nguyễn Hữu Bài at the beach of Cửa Tủng ( Quảng Trị ), requested of the latter a cross statement to his given sentence:

Ngồi trên nước không ngăn được nước
Trót buôn câu đã lỡ phải lần.

Sitting on water, but one is incapable of retaining it
Throwing out the fishing line, yet we can only pull it back slowly.

Since Nước also means country in Vietnamese, Duy Tân in his given statement wanted to express the idea that he was on top of the country, yet he could not govern it.

He also wanted to probe Nguyễn Hữu Bài‘s political intention to see if the latter was with his opinion or paid by the French colonialists. Knowing the political conjuncture and being close to the colonial authorities, Nguyễn Hữu Bài preferred immobilism and a politics of dialogue in the following reply:

Ngẫm việc đời mà ngán cho đời
Liệu nhắm mắt đến đâu hay đó

Thinking of life, one becomes fed up with it
Closing our eyes, we will take whatever happens

To be ironical of his adversary, Ðặng Trần Thường, who had judged him wrong for being a partisan of emperor Quang Trung, with the following sentence:

Thế Chiến Quốc, thế Xuân Thu, gặp thời thế, thế thời phải thế
At the time of Chiến Quốc and Xuân Thu, whoever had the opportunity would grab it.

Ngô Thời Nhiệm succeeded in giving a perfect reply to the given statement by his adversary Ðặng Trần Thường, a partisan of emperor Gia Long.
Ai Công hầu, ai Khanh tướng, trên trần ai, ai dễ biết ai
For the titles of Duke and Minister, who is who in society to know them.

He succeeded to show not only his bravery but also his contempt with regards to go-getters such as Ðặng Trần Thường. Annoyed by these vexing words, the latter ordered his subordinates to flog him to death in front of the temple of literature. Ngô Thời Nhiệm was not wrong to recall Ðặng Trần Thường of this remark because he was later condemned to death by emperor Gia Long.
Phú, it is the noun in Vietnamese attributed to parallel sentences having a large number of words or parts. It is the case of sentences used by Ngô Thời Nhiệm and Đặng Trần Thường. When they are made of several parts of sentences, three ( in the example cited above ) or more, in the middle of which is inserted a very short part, one calls them gối hạc ( the kneecap of the crane ) in Vietnamese because it looks like the two parts of the crane’s leg separated by the kneecap.

Parallel sentences become with the flow of time the true popular expression of the whole people in the permanent struggle against obscurantism and oppression. By giving the people the opportunity to show their character, temperament and soul, parallel sentences succeed in justifyingwhat novelist Staël has put:

By learning the prosody of a language, one intimately enters the spirit of the nation that speaks it. It is with parallel sentences that one can understand and feel better about Vietnam. One would

then be closer to its people and culture.

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Sentences parallèles (Doanh Thiếp)

Doanh thiếp

Version vietnamienne 

L’un des charmes de la poésie vietnamienne réside dans l’utilisation des sentences parallèles. On y trouve non seulement l’antithèse des significations  ou des mots employés mais aussi la pertinence dans  la pratique de ces sentences. C’est pourquoi les sentences parallèles constituent l’une des difficultés majeures pour les novices mais elles deviennent néanmoins l’un des attraits incontestables pour les poètes vietnamiens connus comme Hồ Xuân Hương, Tự Ðức, Cao Bá Quát, Ðoàn Thị Ðiểm, Nguyễn Ðình Chiễu etc …
Ceux-ci ont eu l’occasion de les utiliser savamment. Ils nous ont légué des sentences dignes de leur talent inouï et servant toujours de référence dans la poésie vietnamienne. Grâce à l’antinomie trouvée dans les  mots ou les significations à l’intérieur d’un vers ou de strophe en strophe, le poète réussit à faire ressortir une raison ou une critique et à renforcer la vigueur de sa pensée.  Les sentences sont composées  à partir des règles prosodiques établies essentiellement sur l’alternance des tons bằng et  trắc (1) tout en s’appuyant sur la puissance des combinaisons des mots utilisée  de manière harmonieuse et  accrue par l’extrême musicalité de la langue vietnamienne et sur l’antithèse des significations (ou d’idées) ou la cohérence et la mise en corrélation des significations.

Les sentences parallèles constituent en quelque sorte un passe-temps intellectuel, un art dont les poètes de grand renom ne peuvent pas se passer. Ces derniers ont réussi à l’exercer avec une facilité étonnante et une ingéniosité remarquable. Les sentences parallèles reflètent exactement ce que le poète a vu  et ressenti dans la vie quotidienne.

Rien n’est étonnant de voir l’engouement des Vietnamiens pour cette prosodie subtile  au fil des générations. Elle devient non seulement le plaisir du peuple mais aussi une arme aussi efficace contre l’obscurantisme,  l’oppression et la provocation.

Thịt mỡ, dưa hành câu đối đỏ,
Cây nêu, tràng pháo, bánh chưng xanh
Viande grasse, légumes salés, sentences parallèles rouges,
Mât du Tết, chapelets de pétards, gâteaux de riz du nouvel an.

Les sentences parallèles font partie de ce que chacun des Vietnamiens ne peut pas manquer à l’occasion de la fête du Tết. Elles témoignent de la familiarité et de l’attachement profond que le Vietnamien aime réserver à cette prosodie populaire lors du nouvel an. Riche ou pauvre, poète ou non, chacun tente d’avoir ces sentences pour les déposer devant  l’autel des ancêtres ou pour les accrocher à l’entrée de sa maison. Il les compose lui-même ou se procure auprès des lettrés celles qui formulent le mieux ses aspirations personnelles.

Les sentences parallèles trouvent probablement leur origine dans la littérature chinoise et sont connues en vietnamien sous le nom « Doanh thiếp (2) » . Elles comprennent deux vers: l’un est appelé le vers  supérieur (vế trên) et  l’autre le vers  inférieur (vế dưới). Le vers supérieur est le vers  composé et proposé par une personne souhaitant le commencement des sentences  tandis que le vers inférieur est  celui  qu’une autre personne  veut terminer pour la réplique.

On trouve quelques caractéristiques communes à ces deux vers: 

– Le nombre de mots doit y être le même.
– Le contenu doit y être convenable au niveau de la signification quand il s’agit de l’antithèse ou de la cohérence des idées.
– La forme doit y être respectée quand il s’agit de l’opposition totale des mots employés (respect de l’ordre de l’emplacement des mots, des adjectifs et des verbes, observation des règles d’opposition des registres sonores bằng et trắc).
Dans l’exemple cité ci-dessous,

Gia bần tri hiếu tử
Quốc loạn thức trung thần.

Nhà nghèo mới biết con hiếu thảo
Nước loạn mới biết rõ tôi trung
La famille pauvre discerne des enfants pieux
Le pays en désordre reconnaît des sujets fidèles.

on constate qu’il y a le même nombre de mots (5 mots dans chaque vers), le parallélisme des idées et l’observation stricte des registres sonores bằng et trắc employés dans les deux vers. A la place du ton bằng (nghèo) du vers supérieur on retrouve un ton trắc (loạn) au même emplacement dans le vers inférieur. De même, les tons trắc restants du vers supérieur hiếu et tử sont remplacés respectivement par les deux tons bằng trung et thần dans le vers inférieur.

Les sentences parallèles constituées de un à sept mots pour chacun des vers s’appellent des petites sentences parallèles (ou tiểu đối en vietnamien). Lorsqu’elles contiennent  plus de  sept mots et suivent les règles prosodiques de la poésie, on les désigne sous le nom de « sentences parallèles poétiques » (ou thi đối). C’est le cas de l’exemple cité ci-dessus. En cas du parallélisme d’idées, on les appelle  câu đối xuôi en vietnamien. Dans ce cas, aucune opposition d’idées n’y est décelée. Par contre, il y a une cohérence et une corrélation entre leurs deux vers, c’est ce qu’on trouve dans ces deux sentences suivantes:

Vũ vô kiềm tỏa năng lưu khách
Sắc bất ba đào dị nịch nhân.
Sans avoir la serrure à la porte, la pluie peut retenir celui qui est pressé de partir
Sans la possibilité de faire les vagues de la mer, la beauté d’une fille peut noyer celui qui s’en est épris.

Dans le cas contraire, on les appelle câu đối ngược en vietnamien. Dans ce type de sentences, l’antinomie de significations ou d’idées est visible dans les deux vers. C’est le cas de l’exemple suivant:

Hữu duyên thiên lý năng tương ngộ
Vô duyên đối diện bất tương phùng 
Có duyên dù ở xa ngàn dậm cũng có thể gặp nhau
Còn không có duyên  rồi dù ở có  đối mặt cũng không gặp được nhau.

Malgré plusieurs milliers de kilomètres de distance, on peut se rencontrer lorsqu’on a la chance.
En dépit de la proximité géographique, on ne peut pas se voir lorsqu’on n’a pas la chance.

Les sentences parallèles sont  employées fréquemment par le poète Cao Bá Quát. Il y a eu une anecdote sur lui lors du passage de l’empereur Minh Mạng dans son village quand il était encore un jeune garçon entêté. Au lieu de se cacher, il se jeta dans un étang pour prendre une baignade. Devant son attitude absurde, il fut ligoté et emmené devant Minh Mạng sous un soleil accablant.  Surpris par sa hardiesse et son jeune âge, celui-ci lui proposa de le libérer à condition qu’il réussît à composer une sentence appropriée répondant à celle émise par l’empereur. En voyant la poursuite engagée par le plus gros poisson sur le petit dans l’étang, l’empereur commença à dire:

Nước trong leo lẽo, cá đóp cá
L’eau étant tellement limpide, le grand happe le petit.

Sans hésitation, Cao Bá Quát répliqua avec une facilité étonnante:

Trời nắng chan chan, người trói người
Le soleil étant tellement accablant, le grand  ligote le petit.

Émerveillé par sa promptitude et par son talent inouï, l’empereur fut obligé de lui rendre la liberté. Cao Bá Quát, connu pour son indépendance, sa présomption et son mépris à l’égard du système mandarinal, était obligé de relever souvent le défi lancé par ses adversaires. Un beau jour, profitant de sa participation à un exposé organisé par un mandarin sur la poésie, il ne cessa pas de faire le clown lorsque ce dernier continua à donner des explications simplistes sur les questions posées par le public. Énervé par sa provocation continue, le mandarin fut obligé de le défier dans l’intention de le punir immédiatement en lui demandant de donner une sentence appropriée répondant à celle émise par lui-même :

Nhi tiểu sinh hà cứ đác lai, cảm thuyết Trình, Chu sự nghiệp
Mầy là gả học trò ở đâu đến mà dám nói đến sự nghiệp của Trương Công và Chu Công?

Étant un élève venant de quel coin, oses-tu citer les œuvres de Trương Công et Chu Công?

Sans hésitation, il lui répondit avec impertinence:

Ngã quân tử kiên cơ nhi tác, dục ai Nghiêu Thuấn quân dân
Ta là bậc quân tử, thấy cơ mà dấy, muốn làm vua dân trở nên vua dân đời vua Nghiêu vua Thuấn.

Etant un homme de ren (3), profitant des moments opportuns pour m’élever, puis-je devenir roi à l’image des rois Nghiêu et Thuấn?

Les sentences parallèles constituaient autrefois un lieu de prédilection où les Chinois et les Vietnamiens aimaient s’affronter publiquement. La sentence répondante du lettré Giang Văn Minh, ancrée dans la mémoire de tout un peuple et perpétuée depuis plusieurs générations :

Ðằng giang tự cổ huyết do hồng.
Le fleuve Bạch Ðằng continue à être teinté avec du sang rouge.
illustre bien sa détermination infaillible face à la provocation de l’empereur des Ming avec sa sentence émise suivante:

Ðồng trụ chí kim đài dĩ lục.
Le pilier en bronze continue à être envahi par la mousse verte.

Il y a aussi des poètes anonymes qui nous ont laissé des sentences parallèles mémorables. C’est celles qu’on a trouvées sur l’autel du héros national Nguyễn Biểu dans la commune Bình Hồ au Nord Vietnam.

Năng diệm nhơn đầu năng diệm Phụ
Thượng tồn ngô thiệt thượng tôn Trần
Ăn được đầu người thì có thể ăn cả Trương Phụ
Còn lưỡi của ta thì còn nhà Trần

En mangeant la tête humaine, on peut manger aussi Trương Phụ
En ayant encore la langue, je peux survivre autant que la dynastie des Trần.

Grâce à ses deux sentences, le poète anonyme a voulu rendre un vibrant hommage au héros national. Celui-ci fut noyé par le généralissime chinois Trương Phụ après que ce dernier avait organisé un banquet somptueux en son honneur. Pour intimider Nguyễn Biểu, Trương Phụ n’hésita pas à lui présenter un plat où on trouvait la tête décapitée d’un adversaire. Au lieu d’être effrayé par cette présentation, Nguyễn Biểu restant impassible, se servit des baguettes pour déloger les yeux et les mangea savoureusement.

Lors de la chute de Saigon en 1975, un anonyme a composé les deux sentences parallèles suivantes:

Nam Kì Khởi Nghĩa tiêu Công Lý
Ðồng Khởi vùng lên mất Tự Do.

Le soulèvement du Sud anéantit la justice
La révolte en marche fait périr la liberté

car les noms des boulevards Công Lý et Tự Do ont été remplacés respectivement par Nam Kì Khởi Nghĩa et Ðổng Khởi dans la ville bouillonnante du Sud. C’est par le biais de ces sentences que le poète anonyme a voulu mettre en relief sa critique acerbe à l’égard du régime.

Profitant de la subtilité trouvée dans les sentences parallèles et du sens figuré dans la langue vietnamienne, les hommes politiques vietnamiens, en particulier l’empereur Duy Tân, ont eu l’occasion de s’en servir souvent pour sonder ou ironiser sur l’adversaire. Caressé par l’idée de fomenter depuis longtemps une insurrection contre les autorités coloniales, Duy Tân, profitant de l’excursion maritime qu’il a effectuée avec le premier ministre Nguyễn Hữu Bài à la plage Cửa Tùng (Quảng Trị), proposa à ce dernier de lui donner une réplique appropriée à sa sentence émise:

Ngồi trên nước không ngăn được nước
Trót buôn câu đã lỡ phải lần
Etant assis sur l’eau, on est incapable de la retenir
En commettant l’erreur de jeter l’appât, on n’a plus la possibilité de le retirer.

À travers ces deux sentences, Duy Tân voulut connaître l’intention politique de son ministre Nguyễn Hữu Bài car le mot « nước » en vietnamien désigne à la fois l’eau et le pays. Il aimerait savoir si ce dernier était de son avis ou à la solde des colonialistes français. Connaissant la conjoncture politique et  étant un proche des autorités coloniales, Nguyễn Hữu Bài  préféra l’immobilisme et adopta une politique de concertation en donnant la réplique suivante:

Ngẫm việc đời mà ngán cho đời
Liệu nhắm mắt đến đâu hay đó
En réfléchissant mûrement sur la vie, on en est dégoûté.
En tentant de fermer les yeux, on n’a qu’à attendre le moment propice.

Étant chargé de juger le tort de Ngô Thời Nhiệm d’être le partisan de l’empereur Quang Trung,  Ðặng Trần Thường  l’a défié en émettant la sentence suivante:

Thế Chiến Quốc, thế Xuân Thu, gặp thời thế, thế thời phải thế, 
À l’époque des Royaumes Combattants ou des Printemps Automnes, quiconque rencontrant le moment opportun, en profite pour devenir celui qu’il est.

Ngô Thời Nhiệm a réussi à donner sa sentence répliquante avec ironie  à Ðặng Trần Thường, un  partisan de l’empereur Gia Long:

Ai Công hầu, ai Khanh tướng, trên trần ai, ai dễ biết ai
On est duc et marquis ou mandarin et ministre; quiconque vivant dans cette société, distingue facilement le rôle que chacun assume.

Il réussit à montrer non seulement sa bravoure mais aussi son mépris à l’égard des gens arrivistes comme Ðặng Trần Thường. Irrité par ces propos vexants, ce dernier donna l’ordre à ses subordonnés de le fouetter à mort devant le temple de la littérature. Ngô Thời Nhiệm n’a pas eu tort de rappeler à Ðặng Trần Thường cette remarque car il fut condamné à mort plus tard par l’empereur Gia Long.

Phu’, c’est le nom en vietnamien qu’on attribue aux sentences parallèles ayant un grand nombre  de membres de phrases. C’est le cas de l’exemple de sentences employées par Ngô Thời Nhiêm et Ðặng Trần Thường. Lorsque celles-ci comprennent trois ou plus (dans l’exemple cité ci-dessus) de membres, au milieu desquels on insère un membre très court, on les appelle sous le nom phú gối hạc (la rotule de la grue) en vietnamien car on trouve une ressemblance avec le schéma de la patte de la grue avec les deux membres longs séparés par la rotule.

Ces sentences parallèles deviennent au fil des années l’expression populaire véridique de tout un peuple en lutte permanente contre l’obscurantisme et l’oppression. En donnant à ce dernier l’occasion de montrer son caractère, son tempérament et son âme, elles réussissent à justifier ce que la romancière Staël a l’occasion de dire: En apprenant la prosodie d’une langue, on entre intimement dans l’esprit de la nation qui la parle. C’est avec ces sentences parallèles  qu’on peut comprendre et sentir mieux le Vietnam. On serait alors plus proche de son peuple et de sa culture.

[Return LITTERATURE]


(1) bằng deux accents: accent grave  et sans accents ; trắc: 4 accents: accent retombant, tilde, accent aigu et accent intensif.
(2) Doanh thiếp: manuscrit accroché au poteau de la maison.
(3) Être ren: c’est savoir faire régner bonne foi, tolérance, diligence et générosité. 

The Gongs of Central Highlands (Cồng Chiền Tây Nguyên) Last part

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Photo Đinh Xuân Dũng ( Nha Trang )

Intangible Heritage of Humanity by

Unesco in 2005

Last part

In the ritual ceremonies, the players of gongs move slowly in single file or in half-circle in front of a public admirer. They left from right to left in the counterclockwise direction to go back in time and return to their origins. Their footsteps are slow and rhymed to the beats of gongs, each of which has a well-defined role in the set. Each gong corresponds exactly to a guitar string, each having a note, a particular tone. Whatever the melody played, there is the active participation of all the gongs in the procession. However, an order very precise in the sequence and composition of beats is imposed in order to respond to the melodies and own themes chosen by each ethnic group.

Sometimes, to better listen to the melody, the auditor has the interest to be into a location equidistant from all the players arranged in a half circle otherwise he cannot listen properly because of the weakness and amplification of the resonance of some gongs corresponding respectively to the distance or the excessive closeness of its geographical position relative to one another.

For most of ethnic groups, the set of gongs is reserved only for men. This is the case of the ethnic group Jarai, Edê, Bahnar, Sedang, Co Hu. By contrast, for the ethnic group Eđê Bih, women are allowed to use the gongs. In a general way, the gongs are of variable size. The disk of the major gongs may vary from 60 to 90 cm in diameter with a cylindrical edge from 8 to 10 cm. This does not allow the players to wear them because they are too heavy.

These gongs are suspended often to the beams in house by the ropes. However, there are the gongs more small whose disk varies from 30 to 40 cm with an edge from 6 to 7cm. The latter are frequently encountered in the festive rituals.

For the identification of highland gongs, the Vietnamese musicologist Trần Văn Khê has the opportunity to enumerate a number of characteristics in one of his articles:

  • 1°) They are very varied.
  • 2°) They are linked closely to the spiritual life of highland ethnic minorities. Being regarded as sacred instruments, they promote communication with spirits and geniuses.
  • 3°) They accompany the highland people from its birth until its death. Their presence is visible not only in the important events (weddings, funerals, wars etc.) but also in the agricultural feasts (paddy germination, ear intiation, feast of the agricultural close etc.).
  • 4°) The manner of playing the highland gong is very particular and reflects the family structure of each ethnic minority. This allows to easily identify the ethnic group in question by the played stamp melodies.
  • 5°) The movement of players is always performed in the counterclockwise direction in the purpose to go back in time and return to the source. It is identical to the approach used by the Zen Buddhist school in its walking meditation (thiền hành) oriented from « the outside to the heart » (từ ngoài vào tim).

The composition of the played melody is based primarily on the sequence of beats settled according to original processes of repetition and answer.

One doesn’t finds elsewhere as many gongs as one had them on the Highlands of Vietnam. That is why, during his visit in Vietnam, the ethnomusicologist Filipino José Maceda, accompagned by Vietnamese musician Tô Vũ, had the opportunity to emphasize that the highland gongs are very original when he was in contact with the gongs. For him, because of the large number of gongs found, it is possible the Highlands may be the gong cradle in Southeast Asia.

Over the years, the risk of seeing the « original » and « sacred » character is real because of the illicit trafficking of gongs, the lack of gong tuner, the disinterestedness of young people and the destruction of natural environment where the gongs have been « educated ».

Highlands Gongs

For a few years, being regarded as cultural goods, the gongs become the object of all desire for Vietnamese antique dealers and foreign collectors, which brings the local authorities to exercise strict control with the aim of stopping the haemorrhage of gongs (chảy máu cồng chiêng)

The governmental effort is also visible at the local level by the establishment of incentive programs for learning with young people. But according to some Vietnamese ethnomusicologists, this allows to make durable the gongs without giving to the latter the means to possess a soul, a sacred character, a ethnic sound color because they need not only the skillful hand and fine hearing of gong tuner but also the environment. This is the latter factor that one forgets to protect effectively during the last years. Because of the intensive deforestation and galloping industrialisation for the coming years, the ethnic minorities don’t have the opportunity to practice slash and burn agriculture. They will not have any occasion to honor the ritual festivals, their genius and their traditions. They no longer know to express sorrows and joys through the gongs. They don’t know their oral epics (sử thi). Their paddy fields are replaced by coffee and rubber plantations. Their children are no longer forest clearers but they are engaged to industrial and tourist activities, which allows them to have comfortable livelyhoods. Few now recall how to tune these gongs.

The character « sacred » of gongs no longer exists. The latter become instruments of entertainment like other music instruments. They can be used anywhere without significant events and very specific and sacred hours (giờ thiêng). They are played according to the tourism demand. They are no longer what they were until now.

It is for this irreparable loss that UNESCO has not hesitated to underline the urgency in the recognition of space of gong culture in the Central Highlands (Tây Nguyên) as the masterpiece of Oral and Intangible Heritage of Humanity on 25 November 2005. The gongs are only one essential element in the achievement of this masterpiece but it must be understood that other elements are as important as these gongs: the environment, the traditions and customs, the ethnic groups etc. ..

The gongs without their environment and their ethnic sound color no longer possess the sacred soul (hồn thiêng) of Central Highlands.They lose the original character for ever. There is always a price to pay in the preservation of the gong culture in Central Highlands but it is to the scope of our collective efforts and our political will. One cannot refute that the culture of the gongs in Highlands is part now of our cultural heritage.

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The Gongs of Central Highlands (Cồng Chiền Tây Nguyên) Third part

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The culture of the gongs is localized in the 5 provinces of central Vietnam (Đắc Lắc, Pleiku, Kontum, Lâm Đồng and Đắk Nong). Some twenty ethnic groups (Bahnar, Sedang (Xơ Đăng), Mnongs, Cơ Ho, Rơ Mam, Êđê, Jarai (Giarai people), Radhes etc ..) are identified in the use of these gongs. According to illustrated Vietnamese musicologist Trần Văn Khê, in the other countries of Southeast Asia, the gong player always remains seated and can play several instruments associated at the same time. This is not the case of the gong players of Highlands in Vietnam. Each player may play a single gong. There are as many gongs than players in a set.

Thanks to a thin string or to a band of cloth that can be more or less tightened by torsion, each player suspends the gong to the left shoulder. He struck the central dome of the gong outer face either with a wooden or leather mallet or with his right fist barren or wrapped up in fabric.

The sound quality of the gong depends not only on the alloy with which the gong has been manufactured but also the tuner quality. Other parameters are involved: the wooden or leather mallet, the position and action of the hand striking the gong, the tension of the strap etc. . In addition, the player can modulate skillfully the effects of the gong sound by varying the pressure and the relaxation on the bent edge of the outer face with his left hand. The muting effect may be caused by this action. Each ethnic group prefer a type of wood in the manufacture of the mallet. By choosing the hard wood, the Êđê often obtain interference noise in the power of the gong resonance. By contrast, in selecting the soft wood, the Bahnar manage to obtain the « clarity » of its fundamental tone despite the weakness of intensity detected in the resonance.

At the time of the purchase, the gong is delivered to the « raw » state, without musical tone, character and soul. Its outer face is almost flat. It is similar to an object producing an audible signal. (Cái kẻng) Thanks to the strokes of wooden mallet and to fine hearing of the tuner, the gong receives small bumps and concentric circles on its border and on its inner and outer faces. The blow of the mallet given on its outer face increase its tone.

By contrast, the decrease of the resonance is visible inversely with its inner face. The gong tuner manages to give it a sound color, a particular musical note, which makes it now a musical instrument in its own right. According to the highland people, analogous to the man, the gong has a face, a character and a soul.  It is unlike any other gong.It is said that the gong is educated because from an object that is purchased with the « raw » state from the Kinh (or Vietnamese) (Quảng Nam), it receives an education, a note, an ethnicity, a sacred character. For the gong purchased in Laos, it already has a soul but it is a Laotian soul.

To transform it into a gong of the high plateaus, it must be educated by the blows of wooden mallet so that it knows as well the language Bahnar, Stieng, Edê, Mnong etc. It now has the sacred soul (hồn thiêng) of the high plateaus.

The latter does not disappear as long as there is still the environment where the gong is « educated » (the forest, the ethnic groups, the villages, the sources of water, the animals etc.) The sacred character of the gong can only be found in this natural environment which allows it to find its ethnic identity through the melodies varying from one village to another or from one ethnic group to another and the agrarian rites. The gong can produce a false note over the years of use. One says that it is « sick ».

It must be treated by bringing in a doctor (or a good musician tuner) that it is difficult to find sometimes on-site. It is necessary to travel several kilometers in other regions to succceed in finding him. Once readjusted the sound, it is said that the gong is healed.

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[More reading (Tiếp theo)]

 

Vestiges d’une époque (Di tích của một thời)

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English version
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Rất đáng ngạc nhiên khi thấy Việt Nam ngày nay đã sát nhập những thành tựu kiến trúc của Pháp quốc từ thời thuộc địa vào di sản quốc gia. Các công trình nầy  không trở  thành những dấu vết  cần phải  xóa bỏ  từ  cuộc  chiến tranh  đau thương mà giờ đây  là một phần bền vững  của di sản kiến ​​trúc và văn hóa mà Việt Nam cố gắng bảo tồn trong việc tôn trọng môi trường đô thị và xây dựng một bản sắc lịch sử. Một số thành tựu kiến  trúc nầy  được  xây dựng dựa trên mô hình  từ các kiệt tác kiến trúc của mẫu quốc Pháp. Đây là trường hợp với nhà hát lớn Hà Nội, được xây cất dựa theo kiểu mẫu của nhà hát nổi tiếng Opera Garnier ở  Ba Lê. Ga Đà Lạt trông thật giống với ga Deauville-Trouville. Ngay cả đài truyền hình sơn phết đỏ trắng cũng  mang đậm nét đẹp của Pháp với một ngọn tháp nhỏ tượng tự như tháp Eiffel Paris ở giữa thành phố Đà Lạt. Còn có các công trình khác được trông thấy dựng với phong cách kiến trúc cổ điển ở giữa trung tâm thủ đô Hà Nội với mặt tiền đồ sộ.   Như dinh của toàn quyền Đông Dương được xây dựng vào năm 1901-1905, trở thành thành hiện nay là phủ chủ tịch hay là bảo tàng viện mỹ thuật (Hà Nôi)

Nhà thờ Saint Joseph thường được du khách viếng thăm ngày nay lấy nguồn cảm hứng từ nhà thờ Đức Bà ở Paris nổi tiếng được dựng lên với phong cách tân cổ điển trên  chổ  của chùa Báo Thiên cũ, được xây dựng dưới triều đại nhà Lý và bị phá hủy vào năm 1883 bởi chính quyền Pháp.Được biết đến ngày nay « Cầu Long Biên », cái cầu nổi tiếng của ông toàn quyền  Paul Doumer vẫn còn tiếp tục đứng vững mặc dù bị phá hủy dữ dội (14 lần trong tất cả) trong những năm chiến tranh. Ngày nay nó là biểu tượng cho sự đoàn kết và bền bỉ của người dân Việt Nam.

Ngoài ra còn có các tòa nhà được thiết kế bởi kiến ​​trúc sư Ernest Hébrard, người đã không ngần ngại lấy nguồn cảm hứng đặc biệt từ các nguyên tắc cấu tạo của  các chùa và đình  để lựa chọn một kiến ​​trúc hỗn hợp (phong cách Đông Dương) có tính cách mang cả  ảnh hưởng của phương Tây và Châu Á. Đối với kiến ​​trúc sư người Pháp Christian Pédémusore de Loddis, Ernest Hébrard đã thành công trong việc tổng hợp giữa ảnh hưởng Đông và Tây bằng cách kết hợp kỹ thuật hiện đại và phong cách phương Tây với những kỹ năng cơ bản của ngành xây dựng  và các không gian của truyền thống Á Châu. Bằng cách cho phép Ernest Hébrard biểu lộ được  năng lực sáng tạo và đổi mới  trong kiến ​​trúc, Việt Nam đã làm biết đến một phong trào trở lại với  sự hiện đại của nền văn minh và kiến ​​trúc truyền thống thông qua các công trình vĩ đại.

Trong các công trình này, chúng ta có thể trích dẫn Bảo tàng của trường Viễn Đông Pháp (hay là Louis Finot) mà ngày nay trở thành bảo tàng Lịch sử, toà nhà  tài chính chung (1925-1928), đã trở thành trụ sở  ngày nay của bộ ngoại giao hoặc đại học Đông Dương cũ ngày nay là Đại học Quốc gia Hà Nội.

Đối với hòn ngọc Viễn Đông (hay Sài Gòn) ở miền nam Việt Nam, một số di tích thuộc địa vẫn còn nhìn thấy ở trung tâm thành phố. Nhà thờ Đức Bà là một nhà thờ kiểu La Mã mới được thiết kế bởi kiến ​​trúc sư Jules Bourard và có bức tường bên ngoài được xây dựng bằng gạch đỏ nhập khẩu từ Pháp quốc. Tòa đô chính, nơi  mà ủy ban  của thành phố Hồ Chí Minh tọa lạc, minh họa một thiết kế hợp lý tựa như các tòa nhà công cộng của Pháp dưới thời Cộng hòa thứ ba. Nhà hát lớn Sài Gòn (Nhà hát lớn Thành phố Hồ Chí Minh), nằm cách khách sạn Caravelle nổi tiếng không xa, không che giấu phong cách lòe loẹt của nó  đến từ Đệ tam Cộng hòa Pháp.

Chỉ có những công trình kiến ​​trúc này biểu lộ cho chúng ta thấy được  sự hiện diện của Pháp ở Việt Nam vào thời điểm xa xôi vì ở Việt Nam hiện nay, ít người còn có thể nói tiếng Pháp, một thứ tiếng mà đối với người dân Việt  là  một ngôn ngữ văn học dành cho  giới thượng lưu  địa phương và chỉ được biết đến với những người lớn tuổi. Theo điều tra dân số gần đây, có hơn 70.000 người nói tiếng Pháp trong tổng số hơn 100 triệu dân. Pháp đã không  biết khai thác những ưu thế lịch sử, văn hóa và kinh tế của mình ở thời điểm mà Việt Nam thống nhất. Trong văn hóa Việt Nam,  còn có nhiều yếu tố ảnh hưởng của Pháp quốc. 

Đây là những gì chúng ta thấy được  trong lĩnh vực ngôn ngữ ở cấp độ từ điển và trong thuật hùng biện. Bất chấp sự gắn bó mật thiết của người dân  Việt  với văn hóa Pháp và tiếng Pháp  vẫn được  Việt Nam lựa chọn làm ngôn ngữ nói ở Liên Hiệp Quốc, Pháp đã không lấy lại được vai trò ưu thế của mình. Ngày nay  tiếng Pháp được thay thế ở mọi nơi bằng tiếng Anh, một  ngôn ngữ giao tiếp quốc tế và  sau đó bởi tiếng Trung Hoa. Sự nhận xét nầy không còn là ảo tưởng.

Vestiges d’une époque.

Il est surprenant de voir le Vietnam d’aujourd’hui intégrer dans son patrimoine national les réalisations françaises de l’époque coloniale. Celles-ci ne constituent pas des vestiges encombrants issus d’un conflit douloureux mais elles font désormais partie d’un héritage architectural  inaltérable et culturel que le Vietnam tente de bien préserver dans le respect de l’environnement urbain harmonieux et dans la construction d’une identité historique. Certaines ont été réalisées  directement  en miniature sur le modèle des bâtisses métropolitaines. C’est le cas de l’Opéra de Hanoï, une réplique fidèle de l’opéra Garnier de Paris. La gare de Dalat ressemble énormément à celle de Deauville-Trouville. Même la petite dame de fer rouge et blanche, l’antenne relais ou la petite tour d’Eiffel (Dalat) gardant le  trait très fort de la France est là pour rappeler sa consœur parisienne au cœur de la ville. D’autres ont surgi en plein cœur de Hanoï avec leurs façades imposantes et leur style néo-classique. C’est le cas du palais du gouverneur général de l’Indochine (construit en 1901-1905), devenu aujourd’hui le Palais présidentiel ou celui du musée des beaux-arts.

L’église Saint Joseph fréquemment visitée de nos jours et inspirée par la célèbre église Notre Dame de Paris a été érigée avec son style néo-gothique sur l’emplacement de l’ancienne pagode Báo Thiên, construite sous la dynastie des Lý et détruite en 1883 par les autorités françaises. Connu aujourd’hui sous le nom de « Cầu Long Biên », le fameux pont du gouverneur  Paul Doumer continue à tenir toujours debout malgré les bombardements acharnés (14 fois en tout ) durant les années de guerre. Il est aujourd’hui le symbole de l’unité et de l’endurance du peuple vietnamien

Il y a aussi des bâtisses conçues par l’architecte Ernest Hébrard n’ayant pas hésité de s’inspirer notamment des principes de composition des pagodes et des đình (maisons communales vietnamiennes) pour opter une architecture mixte (style indochinois) qui prend en compte à la fois les influences occidentales et asiatiques. Pour l’architecte français Christian Pédélahore de Loddis, Ernest Hébrard a réussi à faire la synthèse entre Orient et Occident en associant la modernité technique et stylistique occidentale avec les savoir-faire de construction  et les espaces de la tradition asiatique. En permettant à Ernest Hébrard de révéler ses capacités créatrices et innovatrices en architecture, le Vietnam a fait connaître dans un mouvement de retour la modernité de sa civilisation et de son architecture traditionnelle par le biais de ses œuvres grandioses.

Parmi celles-ci, on peut citer le Musée de l’Ecole Française d’Extrême-Orient ou Louis Finot qui devient aujourd’hui le Musée d’Histoire ( Bảo tàng lịch sữ), la Recette Générale des finances (1925-1928), devenue le siège du Ministère des Affaires étrangères ou l’ancienne université d’Indochine (aujourd’hui l’université nationale de Hanoi).

Quant à la perle de l’Extrême Orient (ou Saigon) dans le sud du Vietnam, quelques vestiges coloniaux sont encore visibles dans le centre ville. La cathédrale Notre Dame est une église néo-romane conçue par l’architecte Jules Bourard et dont le mur extérieur a été  construit avec des briques rouges importées de France. L’hôtel de ville abritant le comité populaire de Ho Chi Minh Ville illustre bien une conception rationnelle à l’instar des édifices publics français sous la IIIème république. L’opéra de Saigon ( Nhà hát lớn Thành phố Hồ Chí Minh ), situé non loin du fameux hôtel Caravelle ne cache pas son style flamboyant de la IIIème république.

Il n’y a que ces ouvrages architecturaux permettant de témoigner de la présence française au Vietnam à une époque lointaine car dans le Vietnam actuel, peu de gens savent parler encore le français qui est pour la plupart des Vietnamiens la langue de la littérature réservée à une élite locale et connue seulement par les gens assez âgés. D’après le recensement récent, on dénombre plus de 70.000 francophones sur une population de plus de 100 millions d’habitants. La France n’a pas su exploiter à temps ses atouts historiques, culturels et économiques au moment de la réunification. Dans la culture vietnamienne, il y a des éléments d’influence française. C’est ce qu’on a constaté dans le domaine linguistique au niveau lexicographique et dans la rhétorique. Malgré l’attachement des Vietnamiens à la culture française et le français choisi par le Vietnam à l’ONU, la France n’a pas réussi à retrouver son rôle prépondérant. Aujourd’hui le français est remplacé partout par l’anglais, la langue de communication internationale et régionale et au delà par le chinois. Le constat est sans illusions.

[Return SAIGON]

Le Bambou (Cây Tre)

Version vietnamienne

Version anglaise

Le bambou  est lié étroitement à la vie journalière des Vietnamiens. Lorsqu’on est en bas âge, on s’endort dans le balancement du berceau en bambou. Une fois devenu vieux et décédé, on repose dans un cercueil descendu dans la fosse avec des cordes de bambou. Le journaliste français  Jean Claude Pomonti, le spécialiste des questions d’Asie du Sud-Est, a nommé souvent et d’une manière humoristique, notre civilisation dans ses rubriques du journal « Le Monde » sous le label « civilisation du bambou » car le bambou est un élément important dans notre culture. Grâce aux recherches scientifiques, on sait que le bambou était la principale ressource utilisée par les groupes humains en Asie du Sud-Est il y avait 39 000 ans mais à cause des conditions de conservation extrêmement défavorables pour les matériaux organiques, cela rendait invisible cette utilisation plusieurs milliers d’années plus tard. Pourtant  le géographe célèbre  Pierre Gourou, en 1948, a parlé d’une « civilisation du végétal » pour l’Indochine, en particulier pour le Vietnam.  

C’est une plante à multiples usages au Vietnam. Grâce à cette plante, tout est possible dans ce pays où rien n’est facile et où on ne se laisse pas rebuter ou arrêter par des obstacles. D’abord,  dans notre histoire, le bambou est évoqué dans le mythe de l’enfant géant du village de Gióng.  Ce bonhomme grandit démesurément en quelques semaines pour chasser les armées venues du Nord (les Shang) et sur son cheval de fer crachant du feu, il réussit à arracher des forêts de bambous pour  abattre ses ennemis. Puis au XIIIème siècle, une victoire éclatante fut dirigée par le généralissime Trần Hưng Đạo contre les hordes mongoles de Kubilai Khan sur le fleuve Bạch Đằng avec les jonques et les barques de bois et de bambou. La victoire de Điện Biên Phủ fut obtenue en 1954 aussi contre le corps expéditionnaire français par l’utilisation massive et astucieuse des palanches de bambou et des bicyclettes à garniture de bambou  dans le ravitaillement du front en vivres et en munitions et dans le déplacement des pièces de canons démontés sur des pentes abruptes aux alentours du camp retranché de Điện Biên Phủ, ce qui facilite ainsi le pilonnage intensif  d’artillerie, de jour comme de nuit.

Par le biais de l’histoire, on s’aperçoit qu’il y a un attachement  profond de longue date du peuple vietnamien à ce bambou. C’est  cette plante que  le poète vietnamien Nguyễn Duy tente d’humaniser et décrire  pour les nobles qualités dans son poème intitulé « Tre Việt Nam (le bambou vietnamien) »dont quelques vers sont extraits ci-dessous:

Bão bùng thân bọc lấy thân
Tay ôm, tay níu tre gần nhau thêm.
Thương nhau, tre chẳng ở riêng
Luỹ thành từ đó mà nên hỡi người.

Lors de la tempête, les bambous se protègent le corps
Les bras serrés et raccrochés, ils tentent de se rapprocher des autres
Remplis d’affections, ils ne peuvent  pas vivre séparément
C’est ainsi que naît dès lors la forteresse des bambous.

Dans l’alimentation, les pousses de bambou entrent dans la préparation de nombreux plats.  Celles-ci sont nécessairement cuites ou appertisées afin de supprimer les toxines naturelles qu’elles contiennent.  Il y a beaucoup de proverbes et de chansons populaires faisant allusion à l’enfance en évoquant les pousses de bambou.  On dit măng sữa ( pousse de bambou à allaiter) ou tuổi măng sữa (âge tendre) pour faire référence à l’enfance. On a l’habitude de dire: Măng không uốn thì tre uốn  sao được. (Si on ne redresse pas la pousse, comment pourra-t-on redresser le bambou ?). La pousse de bambou nous rappelle la notion de la fuite du temps. Il ne faut pas laisser s’échapper le temps perdu car le bambou pousse un temps et l’homme n’a qu’un âge.  Il faut jouir du temps avant qu’il s’en aille et que la vieillesse à grands pas aille nous rattraper. C’est ce qu’on trouve  dans les chansons populaires ou les adages vietnamiens:

Măng mọc có lứa người ta có thì.

Il y a une saison pour les pousses de bambou comme il y a un temps pour les gens.

Ou

Khi đi trúc chưa mọc măng
Ngày về trúc đã cao bằng ngọn tre.

Le bambou n’avait pas encore de pousse quand je partais
Il a déjà atteint la cime du bambou quand je retourne.

Ou

Tre già măng mọc

Quand le bambou devient vieux, la pousse commence à sortir. 

Cette expression traduit  en quelque sorte notre espoir sur la jeunesse et sur les générations futures. 

Autrefois, les Vietnamiens se servirent de ce bambou creux si solide et si léger pour construire des cloisons, des haies hautes de plusieurs mètres protégeant leur village contre les ennemis et les brigands. On  trouve  ce matériau partout dans  la maison, de la charpente, des murailles, des cloisons jusqu’aux  planchers. Tout y est fait avec ce bois creux (meubles, lits, tables, accessoires divers etc …) même un gobelet à  boire. Déchiré en lanières, il sert de cordages et de ficelles. On se sert des filaments de bambou pour faire des paniers de tout genre pour faciliter les transports sur terre (hottes)  ou sur l’eau (paniers ronds). On en fait aussi des chapeaux coniques pour s’abriter de la pluie et du soleil. Grâce à cette plante, on sait créer des outillages usuels (le seau pour aller puiser de l’eau, la pipe pour les fumeurs, les conduites d’eau etc…). Il sert aussi à la nourriture des animaux et même à celle des villageois. Ceux-ci mangent, en guise d’asperges, les pousses les plus tendres de bambous. Même on déterre les racines de ce bois creux et on les assèche par le soleil durant des semaines entières. A l’approche du Tết, on s’en sert comme bois de chauffage pour cuire les gâteaux de riz gluant ou pour se protéger surtout contre le froid en hiver dans le Nord et le Centre du Vietnam. Le bambou devient ainsi quelque chose « sacrée », intime et propre au village. C’est grâce à ces haies faites avec cette plante que le village retrouve non seulement sa tranquillité et son intimité mais aussi ses traditions et ses mœurs. Le bambou devient ainsi le protecteur des villageois. C’est pourquoi dans un proverbe vietnamien on dit que

L’autorité du roi s’arrête devant les haies de bambous du village. (Phép vua thua lệ làng)

C’est aussi aujourd’hui seulement dans les villages qu’on trouve cette plante incomparable  qui facilite la vie des villageois. Le bambou et le village sont si étroitement liés qu’on les compare souvent à une personne liée à son ombre. C’est pourquoi on retrouve dans  plusieurs poèmes vietnamiens cette évocation. Cette impression, tout Vietnamien l’aura probablement lors de son passage dans son village natal à travers les quatre vers suivants:

Thì bao nhiêu cảnh mơ màng
Hiện ra khi thoàng cỗng làng tre xanh.

Au moment où on s’adonne à rêver, on voit apparaître de loin l’entrée du village ainsi que le bambou.

Dừng bước nơi đây lòng ngỗn ngang
Ngùi trông về Bắc nhớ tre làng

En s’arrêtant ici, on se sent désemparé
En se souvenant de son pays avec émotion, on est rappelé à revoir le bambou du village.

 

Retrouver le bambou c’est retrouver le village. C’est pour cela que le bambou devient ainsi le symbole représentatif du Vietnam

Cây Tre

Cây tre là một loại thực vật được gắn liền đến hoạt động hằng ngày của người dân Việt từ khi còn nằm  trong nôi cho đến khi qua đời được chôn ở dưới nấm mồ. Khi còn nhỏ, ta thường được ru ngủ và  được đu đưa trong chiếc nôi tre. Khi đến tuổi già và qua đời thì ta được an nghỉ trong một quan tài được hạ xuống hố qua các dây tre. Nhà báo Pháp Jean Claude Pomonti, một chuyên gia về các vấn đề Đông Nam Á, đã thường xuyên gọi  nền văn minh của chúng ta   một  cách hóm hỉnh   trong các mục của ông trên tờ báo « Le Monde » dưới cái tên « văn minh cây tre » vì tre là một yếu tố quan trọng trong nền văn hóa của chúng ta. Nhờ các cuộc  nghiên cứu khoa học, chúng ta biết rằng tre là nguồn tài nguyên chính được sử dụng bởi các nhóm người dân ở Đông Nam Á khoảng chừng  39,000 năm trước, nhưng do điều kiện bảo quản cực kỳ bất lợi cho các vật liệu hữu cơ, khiến cho việc sử dụng này không được nói đến có vài nghìn năm sau đó. Tuy nhiên, nhà địa lý học nổi tiếng Pierre Gourou, năm 1948, đã nói đến một nền văn minh thực vật ở  Đông Dương, đặc biệt là ở Việt Nam.

Tre là một loại cây có nhiều công dụng nhất ở Việt Nam. Nhờ có thực vật này, mọi thứ đều có thể thực hiện được ở đất nước này, nơi mà không có gì gọi là dễ dàng cả và cũng là nơi mà không để mình bị cản trở hoặc dừng lại bởi những chướng ngại nào cả. Trước hết, trong lịch sử của chúng ta, cây tre được gợi nhớ đến trong  truyền thuyết,  một đứa trẻ khổng lồ từ làng Gióng lớn lên rất nhanh  chóng trong vài tuần lễ để đánh đuổi quân nhà Ân Thương từ phương Bắc  và trên con ngựa sắt phung lửa,  thánh  thành công nhổ  các bụi tre đánh gục quân thù. Sau đó vào thế kỷ 13, chiến thắng vẻ vang của tướng Trần Hưng Đạo chống lại quân Mông Cổ của Kubilai Khan trên sông Bạch Đằng nhờ sử dụng các thuyền bè  bằng gỗ và tre. Chiến thắng Điện Biên Phủ  vào năm 1954 chống lại quân viễn chinh Pháp  nhờ việc sử dụng khôn khéo  những chiếc xe đạp cùng các đồ trang bị bằng tre trong việc tiếp tế lương thực, đạn dược cho mặt trận và trong việc di chuyển các khẩu đại bác trên những sườn núi có dốc xung quanh đồn lũy Điện Biên Phủ cố thủ khiến  tạo ra điều kiện thuận lợi cho pháo binh đột kích không ngừng cả ngày lẫn đêm. Trải qua quá trình lịch sử, chúng ta nhận thấy rằng có một mối liên hệ sâu sắc lâu đời giữa cây tre và con người Việt Nam. Chính loài cây này mà nhà thơ Việt Nam Nguyễn Duy đã cố gắng nhân hóa và miêu tả lại những phẩm chất cao quý của nó trong bài thơ “Tre Việt Nam” mà được trích ra vài câu thơ như sau:

Bão bùng thân bọc lấy thân
Tay ôm, tay níu tre gần nhau thêm.
Thương nhau, tre chẳng ở riêng
Luỹ thành từ đó mà nên hỡi người.

Trong chế độ ăn uống, măng được dùng để chế biến nhiều món ăn. Măng cần thiết phải được nấu chín hoặc bảo quản đóng hộp  để loại bỏ các độc tố tự nhiên mà có ở trong măng. Có rất nhiều câu tục ngữ và bài hát phổ biến ám chỉ tuổi thơ bằng cách gợi lên những búp măng. Chúng ta nói măng sữa (măng còn non) hay tuổi măng sữa (tuổi còn non) để chỉ thời thơ ấu. Chúng ta thường nói: Măng không uốn thì uốn sao được. (Nếu không nắn măng thì làm sao nắn được tre?). Cây măng gợi cho ta liên tưởng đến thời gian trôi qua rất nhanh. Chúng ta đừng để lãng phí thời gian trôi đi vì tre mọc một thời và con người cũng  chỉ có một tuổi. Chúng ta phải tận hưởng khoảng thời gian trước khi nó qua đi và tuổi già nhanh chóng bắt kịp được chúng ta. Đây là những gì chúng ta tìm thấy trong các bài ca dao hoặc các câu ngạn ngữ Việt Nam:

Măng mọc có lứa người ta có thì.

Hay

Khi đi trúc chưa mọc măng
Ngày về trúc đã cao bằng ngọn tre.

Hay

Tre già măng mọc

Từ ngữ nầy thể hiện sự  hy vọng của chúng ta ở tuổi trẻ và ở  thế hệ tương lai.

Thưở xưa, người dân Việt hay sử dụng loại tre  rỗng này rất vững chắc và nhẹ nhàng để làm vách ngăn, làm hàng rào cao vài thước  để bảo vệ làng trước kẻ thù địch hay kẻ cướp. Ở làng, tre làm được mọi thứ. Nó cung cấp mọi thứ cho nhà cửa, từ sườn, tường, vách ngăn cho đến sàn nhà đều làm bằng nan tre cả. Mọi thứ đều được làm bằng tre rỗng này (đồ nội thất, giường, bàn, các phụ kiện khác nhau vân vân…), thậm chí còn luôn cả cốc uống nước.  Bị tách ra thành dải, tre dùng  làm dây thừng và dây. Sợi tre được dùng làm các loại thúng thuận tiện cho việc vận chuyển trên đồng cạn (như gùi) hoặc trên mặt nước (như thuyền thúng).  Còn các sợi tre được  làm thành  các nón lá che mưa  hay che nắng. Nhờ có tre này, chúng ta còn  biết cách tạo ra các công cụ thông thường (xô lấy nước, tẩu hút thuốc, các ống nước vân vân…). Nó cũng được sử dụng làm thức ăn cho động vật và thậm chí cho dân làng.  Như măng tây những người  thích hay thường ăn những chồi non mềm mại nhất. Ngay cả phần rễ của tre rỗng này cũng được đào lên và đem đi phơi nắng trong nhiều tuần liền tiếp. Khi Tết về, dùng làm củi để nướng bánh chưng hoặc chống rét, nhất là vào mùa đông ở miền Bắc và miền Trung Việt Nam. Tre vì thế trở thành một thứ gì  rất “thiêng liêng”, thân thiết và đặc trưng của làng quê. Chính nhờ những hàng rào làm bằng loại cây tre này mà ngôi làng không chỉ lấy lại được sự bình yên riêng tư mà còn luôn cả truyền thống và phong tục. Cây tre trở thành người che chở dân làng. Đây là lý do tại sao trong tục ngữ Việt Nam người ta thường nói rằng: Phép vua thua lệ làng. 

Ngày nay chỉ có ở các làng quê, chúng ta mới tìm thấy loại cây nầy có một không hai và giúp dân làng có một  cuộc sống dễ dàng hơn. Tre và làng có quan hệ mật thiết với nhau đến nỗi chúng ta thường  so sánh như một con người được gắn bó với cái bóng của mình vậy. Đây là lý do tại sao chúng ta tìm thấy được  sự khơi gợi  này  trong các bài thơ của người dân Việt. Sự cảm nhận này, bất cứ người dân Việt nào cũng có khi trở  về làng quê qua bốn câu thơ sau đây:

Thì bao nhiêu cảnh mơ màng
Hiện ra khi thoàng cỗng làng tre xanh.

Dừng bước nơi đây lòng ngỗn ngang
Ngùi trông về Bắc nhớ tre làng

Tìm  lại được tre là tìm lại được làng quê. Đây là lý do vì sao cây tre trở thành biểu tượng tiêu biểu của Việt Nam.

Civilisation du bambou

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Buffle (Con Trâu hay Thủy ngưu)

 

Version vietnamienne

English version

Comme le Vietnam est un pays agricole, le buffle est considéré toujours comme un animal familier pour les Vietnamiens, en particulier pour les paysans.  Analogue aux autres peuples, le Vietnam a aussi beaucoup de légendes parmi lesquelles il y a une concernant le buffle.

Autrefois, pour aider les paysans vietnamiens, l’empereur céleste  chargea un génie de descendre au Vietnam avec deux sacs, l’un rempli de graines de céréales pour nourrir la population et l’autre de graines d’herbes pour le bétail. Il fut conseillé de semer d’abord les graines de céréales puis celles des herbes après. Comme il fut tellement distrait, il oublia les recommandations en faisant le contraire: les graines d’herbes d’abord puis celles de céréales après.

C’est pourquoi le Vietnam était tellement  inondé par des forêts d’herbes que  les plaintes de ses paysans se répercutaient en écho   jusqu’au ciel. Ayant appris cela, l’empereur céleste, furieux, condamna le génie à l’exil en le métamorphosant en un buffle vivant désormais au Vietnam. C’est pourquoi ce ruminant  était obligé de passer toute la journée à brouter l’herbe et à tirer les charrues pour racheter les erreurs commises. 

Le buffle est un animal très utile dans les pays agricoles, en particulier au Vietnam où les technologies agricoles ne sont pas très développées. Dans certains pays, si le chien est le meilleur ami de l’homme, c’est le buffle qui est le compagnon inséparable du paysan vietnamien. Sans ce ruminant, ce dernier serait dépourvu de tout car c’est lui qui l’aide à labourer tous les jours la terre, à charrier les fardeaux, à le remplacer dans des tâches fatigantes et ingrates. Ce ruminant est aussi l’animal que les Montagnards des Hauts Plateaux sacrifient pour demander au dieu de leur accorder la faveur en bénissant leur récolte.

Le buffle est l’animal bienfaiteur des paysans vietnamiens. C’est pourquoi il est l’animal le plus souvent cité dans les chansons populaires et les proverbes. Il est l’un des sujets enrichissants de la poésie vietnamienne.

Pour le paysan, le buffle fait partie de son patrimoine. C’est pourquoi on a l’habitude de dire:

Ruộng sâu, trâu nái
La rizière haute, le buffle étalon

pour désigner une personne aisée dans le village.

L’achat d’un buffle est un sujet aussi important que la construction d’un habitat ou la recherche d’une femme. C’est pourquoi les deux vers suivants illustrent cet état d’esprit chez un paysan vietnamien:

Tậu trâu, lấy vợ, làm nhà
Trong ba việc đo’ trong là khó thay.

L’achat d’un buffle, la recherche d’une femme et la construction d’un habitat
Parmi ces trois tâches, aucune ne paraît facile.

Comme c’est le cas de la pisciculture, l’élevage des buffles est un moyen de s’enrichir rapidement. C’est pourquoi on a l’habitude de citer souvent dans l’une des chansons populaires les deux vers suivants:

Muốn giàu thì nuôi trâu cái,
Muốn lụn bại thì nuôi bồ câu.

Si on veut s’enrichir, il faut acheter les buffles femelles,
Si on veut s’endetter, il suffit d’élever les pigeons.

Pour désigner le buffle, on a l’habitude d’utiliser le mot « ngưu () » mais cela s’avère incorrect. Selon le chercheur vietnamien Lại Nguyên Ân, c’est une erreur qu’on doit connaître.  Le buffle ne vit que dans les régions tropicales. Dans le nord de la Chine, on ne trouve pas le buffle.  Il semble que  ce mammifère existe seulement  en Kouang Tong et Kouang Si à l’époque où le territoire des Bai Yue était annexé par les Han.  Dans les textes anciens chinois écrits parles Chinois du Nord, on emploie le mot « ngưu » pour faire allusion à un  bœuf. Quant au buffle, dans le dictionnaire chinois, on le désigne par le mot « thủy ngưu (水牛) » car il est un bœuf qui sait bien nager dans l’eau. C’est un fait à connaître.

L’image du buffle est liée étroitement au paysage rural du Vietnam. On a l’habitude de voir souvent les buffles herser le sol  après le labourage dans les rizières.  C’est pourquoi la tâche pénible du buffle est décrite dans l’un des poèmes suivants: 

Trâu ơi ta bảo trâu này
Trâu ra ngoài ruộng trâu cày với ta.
Cầy cấy vốn nghiệp nông gia
Ta đây trâu đấy ai mà quản công.

Ô mon buffle, écoute ce que je te dis
Tu vas à  la rizière, tu  laboures avec moi;  
Labourer et repiquer c’est le métier des laboureurs
Moi que voici, toi que voilà, qui de nous plaint sa peine.

ou 

Trên đồng cạn dưới đồng sâu,
Chồng bừa vợ cấy con trâu đi cày.

Dans la rizière haute et dans la rizière basse,
Le mari herse, la femme repique, le buffle laboure.

Le matin  le buffle est visible de bonne heure dans la rizière.  Le soir, il est ramené au hameau par le bouvier après une journée de labeur.  Le Vietnamien a l’occasion de rappeler le tableau de la vie rustique à la campagne décrit par la poétesse célèbre Huyện Thanh Quan ( la sous-préfète de Thanh Quan (ou Thái Bình d’aujourd’hui)) dans son poème intitulé « Paysage crépusculaire (Cảnh chiều hôm) »: 

Chiều trời bảng lảng bóng hoàng hôn
Tiếng ốc xa đưa lẫn trống đồn.
Gác mái ngư ông về viễn phố,
Gỏ sừng mục tử lại cô thôn…

Le soir ramène les ombres du crépuscule sous un ciel blafard;
On entend de loin le son de la trompe des veilleurs répondant au tam-tam du poste de garde;
Le vieux pêcheur  déposant sa rame regagne sa station lointaine;
Le jeune bouvier frappant les cornes de son buffle regagne son hameau solitaire….

Dans l’histoire du Viet Nam, il y a deux illustres personnages assumant le rôle de bouvier quand ils sont jeunes.  À cause de la pauvreté, ils sont obligés de passer leur journée à garder les buffles bien qu’ils soient bien éduqués. Le premier était Đinh Bộ Lĩnh.  Il avait le mérite de mater les rébellions des douze seigneurs locaux et unifier le pays. Il devenait ainsi le premier empereur d’un  Vietnam indépendant après mille ans de la domination chinoise.  Le second était Đao Duy Từ. Celui-ci se réfugia à une époque dans le sud (Đàng Trong) pour s’occuper d’un troupeau de buffles appartenant à un homme riche dans la région Tùng Châu.  Sachant que Đao Duy Từ n’était pas un personnage ordinaire, cet homme riche le recommanda à Trần Đức Hoà, le conseiller éminent du seigneur Nguyễn Phúc Nguyên. En trouvant en lui les qualités d’un homme instruit et talentueux, Trần Đức Hoà lui donna  sa fille en mariage et le présenta au seigneur  des Nguyễn,   Nguyễn Phúc Nguyên (ou seigneur bonze).  C’est sur ses recommandations que ce dernier réussit à construire deux forteresses « Trường Dục » et « Định Bắc Trường thành » le long du fleuve Nhật Lê qu’on est habitué à appeler « la forteresse du Maître »  à Đồng Hới (Quảng Bình) pour résister aux assauts des armées du seigneur Trịnh. Il était le mandarin méritant de la dynastie des Nguyễn et il était considéré toujours par le seigneur Nguyễn Phúc Nguyên comme son « Maître Vénéré« .

Bref, on trouve en grande partie à travers l’image du buffle celle de notre pays, le Vietnam. Pour les Vietnamiens d’Outre Mer, revoir le buffle c’est retrouver le Vietnam. Cet animal est l’un des symboles représentatifs du Vietnam avec le bambou. Le buffle reflète à la fois la douceur de vivre et la résistance inébranlable du peuple vietnamien.

Version vietnamienne

Galerie des photos

Việt Nam là một nước nông nghiệp nên con trâu vẫn được xem  là  con động vật quen thuộc  của người dân Việt  nhất là với những người nông dân. Tương tự như các dân tộc khác, nước ta cũng có nhiều truyền thuyết, trong đó có một truyền thuyết liên quan đến con trâu.

Thưở xưa, để giúp đỡ những người nông dân Việt, Ngọc Hoàng có sai một vị thần xuống Việt Nam với hai bao tải, một bao đựng ngũ cốc để nuôi dân và một bao đựng cỏ cho gia súc. Theo lời chĩ dẫn thì nên gieo hạt ngũ cốc trước, sau đó mới đến hạt cỏ. Vị thần nầy có tính lo ra nên quên mất làm ngược lại tức là gieo hạt cỏ trước rồi đến ngũ cốc sau.

Bởi vậy nước ta có đầy cỏ rừng thảo mộc khiến người nông dân than thở vang đến tận thiên đình. Khi biết được điều này, Thượng Đế nổi giận lên án đày vị thần  nầy biến thành con trâu xuống sống ở Việt Nam. Đây là lý do tại sao loài nhai lại này phải gặm cỏ cả ngày và kéo cày để chuộc lại lỗi lầm của mình làm ra.

Trâu là một loài động vật rất hữu ích ở các nước nông nghiệp, đặc biệt là ở Việt Nam, nơi mà công nghệ nông nghiệp chưa phát triển mạnh mẽ.Tại vài nước , nếu con chó là người bạn thân thiết nhất của con người thì con trâu lại là bạn đồng hành chí thiết của người nông dân Việt Nam. Nếu không có loài nhai lại này, người dân Việt sẽ  thiếu mọi thứ vì chính trâu giúp họ cày đất mỗi ngày, gánh vác, thay thế họ làm những công việc nặng nhọc và bạc bẽo. Loài động vật nhai lại này cũng là loài vật mà người Thượng Tây Nguyên thường hiến tế để xin thần linh ban ơn cho mùa màng thuận lợi.

Con trâu là loại thú được xem đem lại nhiều lợi ích cho  nông dân Việt. Đây là lý do tại sao nó là con  động vật thường được nhắc đến trong các bài ca dao và tục ngữ phổ biến. Nó là một trong những đề tài làm phong phú thêm nền thi văn Việt Nam. Đối với người nông dân, con trâu là một phần di sản của họ. Bởi vậy ta thường nói: Ruộng sâu, trâu nái để hàm ý chỉ người giàu có trong làng.

Việc tậu trâu là một đề tài quan trọng như cất nhà hay kiếm vợ. Hai câu thơ dưới đây minh họa tâm trạng của người nông dân khó mà chọn lựa :

Tậu trâu, lấy vợ, làm nhà
Trong ba việc đó trong là khó thay.

Cũng như nuôi cá, nuôi trâu là phương án làm giàu nhanh chóng. Đây là lý do mà tại sao người ta thường có thói quen trích dẫn trong một  của những bài hát nổi tiếng hai câu thơ như sau: 

Muốn giàu thì nuôi trâu cái,
Muốn lụn bại thì nuôi bồ câu.

Để chỉ con trâu, người ta có thói quen dùng chữ Ngưu không thôi nhưng thật sự không đúng. Theo nhà nghiên cứu văn học Lại Nguyên Ân đây là một sai lầm cần phải biết. Trâu duy có xứ nóng mới có. Phương bắc nước Tàu không có trâu, hình như chỉ có Quảng Đông Quảng Tây mới có mà thôi lúc mà người Hoa thôn tính được  Bách Việt. Sách vở Tàu đời xưa toàn do người phương bắc làm, cho nên chỉ nói ngưu để chỉ con bò.  Còn con trâu thì trong tự điển mới gọi là thủy ngưu vì nó là con bò lội nước rất giỏi. Một sự thật  cần phải biết.

Hình ảnh con trâu  thường được gắn liền với phong cảnh nông thôn của nước Việt. Chúng ta hay  quen nhìn thấy trâu thường xới đất sau khi cày trên ruộng lúa. Đó là lý do tại sao nhiệm vụ cực nhọc vất vã của con trâu được miêu tả trong một trong những bài thơ sau đây:

Trâu ơi ta bảo trâu này
Trâu ra ngoài ruộng trâu cày với ta.
Cầy cấy vốn nghiệp nông gia
Ta đây trâu đấy ai mà quản công.

hay là

Trên đồng cạn dưới đồng sâu,
Chồng bừa vợ cấy con trâu đi cày.

Sáng sớm trâu ở ngoài đồng, chiều tối trâu được mục đồng dẫn về nông thôn sau một ngày vất vã. Ai cũng có dịp được biết cuộc sống mộc mạc ở  đồng quê mà  nhà thơ lỗi lạc, bà Huyện Thanh Quan đã mô tả  trong bài thơ Cảnh chiều hôm:

Chiều trời bảng lảng bóng hoàng hôn
Tiếng ốc xa đưa lẫn trống đồn.
Gác mái ngư ông về viễn phố,
Gỏ sừng mục tử lại cô thôn…

Trong lịch sử Việt Nam, có hai danh nhân lúc thưở nhỏ đã từng làm mục đồng tức là làm nghề giữ trâu. Họ vì nghèo chớ không phải thất học dù họ chân lắm tay bùn cần kề với trâu. Đó là Đinh Bộ LĩnhĐào Duy Từ. Đinh Bộ Lĩnh có công dẹp được loạn sứ thần, thống nhất đất nước và trở thành hoàng đế đầu tiên của một nước Việt Nam độc lâp sau một ngàn năm Bắc thuộc. Còn Đào Duy Từ thì có một thời vào nam phải đi chăn trâu cho một phú ông ở xã Tùng Châu nhưng phú ông biết Đào Duy Từ không phải người thường nên giới thiệu ông với Trần Đức Hoà. Nhận thấy ông học rộng tài cao nên  Trần Đức Hòa gã con gái cho ông và giới thiêu ông với chúa Sãi Nguyễn Phúc Nguyên. Nhờ thế ông mới giúp chúa Sãi  đắp lũy Trường Dục  và lũy Định Bắc Trường thành dọc theo song Nhật Lê tục gọi là lũy thầy Đồng Hới để ngăn chặn quân Trịnh. Ông là một công thần của nhà Nguyễn và được chúa Sãi xem như  một người thầy được kính mến.

Tóm lại, qua hình ảnh con trâu chúng ta nhận thấy ra một phần lớn hình ảnh của đất nước Việt Nam chúng ta. Đối với người dân  Việt ở hải ngoại, gặp được lại con trâu là tìm lại được đất nước Việt Nam. Con trâu là một trong những biểu tượng đại diện Việt Nam cùng với cây tre. Con trâu thể hiện  sự dịu dàng của cuộc sống và sự kháng cự kiên định của người dân Việt.

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À la recherche de la civilisation éteinte (3ème partie)

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Troisième partie

Les temples et les tours Chàm sont construits avec des briques en terre cuite. Celles-ci sont associées à des ornements en grès: jambages, pilastres, linteaux, antes etc .. De dimensions variées, ces briques dont les formes sont souvent parallélépipédiques sont chauffées à petit feu. Malgré l’absence du mortier, elles continuent à rester soudées les unes des autres au fil des siècles, ce qui permet aux tours et aux temples de résister tant bien que mal aux attaques des intempéries. Cela constitue encore une énigme pour la plupart des scientifiques et cela prouve que la technique de fabrication et d’utilisation des briques a atteint chez les Chàms un très haut niveau. 

Par contre, selon un grand chercheur vietnamien, spécialiste de l’art Chàm, Trần Kỳ Phương, l’extraordinaire solidité de ces énormes blocs de briques agrégés entre eux provient de l’utilisation d’un mélange d’huile (dầu rái) (résine de Pipterocarpus Alatus Roxb) et de la chaux provenant de la cuisson des coquillages et de la poudre de brique. D’autres chercheurs n’hésitent pas à reprendre la vieille idée qui est pourtant abandonnée depuis longtemps. C’est celle d’une cuisson de l’édifice tout entier en une seule fois. C’est l’hypothèse émise par un chercheur vietnamien Ngô Văn Doanh dans son ouvrage intitulé « La culture du Champa, Editions Culture et Informations, Hanoï , 1994 » (Văn Hóa Chămpa, Thông Tin , Hànội ).

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En admirant ces tours, le voyageur ne peut pas retenir sa tristesse de voir disparaître l’une des civilisations brillantes d’Indochine dans les tourbillons de l’histoire. C’est à nous, les Vietnamiens de redonner à ce peuple vaincu la place et la dignité qu’il mérite dans notre société et de lui montrer notre attachement à sa culture. C’est seulement dans cet esprit d’ouverture et de tolérance que le Vietnam est fier d’être une mosaïque de 54 ethnies. C’est un apport culturel inouï à notre richesse culturelle millénaire.


Références bibliographiques:

Introduction à l’étude de l’Annam et du Champa (Hanoi 1934). I.Y. Claèys
Les états hindouisés d’Indochine et d’Indonésie. (Paris 1948). G. Coedès.
Les ruines Cham. (Thế Giới, Hà Nội, 1993) (Trần Kỳ Phương).
Le royaume du Champa (Paris 1928) G. Maspéro
Indochine, carrefour des arts (Paris, 1981) B. Groslier.
Histoire du Việt-Nam (Hà Nội, 1957) Ðào Duy Anh (1)
La culture du Champa (Editions Culture et Informations, Hanoi, 1994) Ngô Văn Doanh