Empereur Tự Đức (Version française)


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Hồng Nhậm

(1847-1883)

Un grand hommage à l’empereur poète Tự Ðức à travers mes quatre vers en Six-huit:

Ngậm ngùi thương xót phận mình
Làm vua chẳng có quang vinh chút gì
Thực dân chiếm đất ở lì
Trẩm đây buồn tủi, sử thì kết oan

Je m’apitoie douloureusement sur mon sort
« Etre roi » ne mérite pas assez la gloire
Les colonialistes ont confisqué la terre pour y rester
Moi, je suis plongé dans la tristesse et l’humiliation tandis que l’histoire m’a condamné.

Version vietnamienne
Version anglaise
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Etant le quatrième empereur de la dynastie des Nguyễn, Tự Ðức fut connu sous le nom Hồng Nhậm quand il était encore un jeune prince. C’était le fils cadet de l’empereur Thiệu Trị. Ce dernier décida de changer d’avis à la dernière minute dans son testament royal en le désignant comme le successeur méritant à la place du prince héritier Hồng Bào, son frère, sous prétexte de débauche. Son intronisation fut très perturbée par l’évanouissement de son frère Hồng Bào devant la Cour et suivie par l’emprisonnement de ce dernier taxé de connivence plus tard avec les prêtres catholiques et les Européens en vue d’un coup d’état. Hồng Bào fut peu après éliminé  dans la prison, ce qui souleva certaines critiques faites plus tard à l’empereur par ses subordonnés par le biais de leurs poèmes. On lui reprocha de manquer de la magnanimité que le roi Cao Pi (Tào Phi) avait réservée à son frère Cao Tseu (Tào Thực), un grand poète évincé aussi du pouvoir à l’époque des Trois Royaumes en Chine. C’était le cas du mandarin Nguyễn Hàm Ninh. Un beau jour, Tự Ðức qui se blessa involontairement la langue avec ses dents au moment du déjeuner, décida de choisir comme sujet de poésie le thème « la blessure par les dents » et demanda à ses subordonnés de composer des poèmes axés sur ce thème. Nguyễn Hàm Ninh profita de cette suggestion pour lui adresser promptement son poème épique de quatre vers suivants :

Ta ra đời trước chú chưa sinh
Chú phận làm em, ta phận anh
Ngọt bùi sao chẩng cùng san sẽ
Mà nỡ đau thương cô’t nhục tình?

Je suis né avant votre naissance
Vous êtes mon petit-frère, je suis votre grand frère
Pourquoi ne partagez-vous pas le bonheur avec moi au lieu de nous entre-déchirer lamentablement ainsi?

Nguyễn Hàm Ninh fut ainsi récompensé pour son talent inouï avec plusieurs taëls d’or mais il reçut en même temps pour chaque vers composé un coup de bâton car chaque vers était significatif et profond. Tự Ðức fut un grand poète de son temps. C’était pourquoi il avait une préférence incontestable à l’égard de tous les grands poètes de son époque. Ceux-ci étaient appréciés à leur juste valeur même à des moments où son autorité et son amour-propre pouvaient être bafoués par des critiques virulentes et acerbes provenant des gens de caractère et indépendants comme Cao Bá Quát. Ce dernier ne cessa pas de le ridiculiser maintes fois devant les mandarins mais il n’hésita pas à le combler d’éloges lorsque Cao Bá Quát réussît à lui rendre esthétiquement son énoncé antithétique tout en s’appuyant sur l’énoncé appelant proposé par Tự Ðức par l’intermédiaire d’un jeu savant de mots. Profitant de la présence de Cao Bá Quát, Tu Duc émit spontanément l’énoncé appelant:

Nhất bào song sinh, nan vi huynh, nan vi đệ
Một bọc sinh đôi, khó làm anh, khó làm em

Il y a un seul embryon pour deux vies humaines. Il est difficle d’être le grand frère mais il l’est aussi d’être le petit frère.

pour rappeler à Cao Bá Quát qu’ils étaient deux frères jumeaux (lui et son frère Cao Bá Ðạt) qu’il était difficile de discerner.

Cao Bá Quát fit sur le champ l’énoncé répondant:

Thiên tài thất ngộ, hữu thị quân, hữu thị thần
Nghìn năm gập một, có vua ấy, có tôi ấy.

Il y a une seule fois pour mille ans. Il existe le bon roi mais il existe aussi le bon serviteur.

pour rappeler à Tự Ðức qu’un bon roi était servi toujours par un bon serviteur. Malgré cela, Tự Ðức ne fut pas satisfait entièrement car il savait aussi qu’il fit allusion d’une manière intelligente et subtile au proverbe vietnamien (vỏ quýt dày, móng tay nhọn)(ou en français à bon chat, à bon rat).

On trouve non seulement dans l’énoncé appelant comme dans l’énoncé appelé le même nombre de mots mais aussi la même position pour chaque mot répété. Une autre fois, Cao Bá Quát ne fut pas très content de voir accrochés à l’entrée du palais Cần Chánh les deux vers antithétiques suivants composés par Tự Ðức:

Tử năng thừa phụ nghiệp
Thần khả báo quân ân.

Le fils capable hérite du métier de son père
Le sujet méritant est reconnaissant toujours envers le roi bienfaiteur.

Celui-ci fut étonné et lui demanda la raison de son mécontentement. Cao Bá Quát lui dit:

Le mot « Tử » (ou fils en français) ne peut être placé devant le mot « phụ » (ou père en français). De même, le mot « Thần » (ou sujet en français) ne peut pas devancer le mot « quân » (ou roi en français). Cela n’est plus conforme à notre ordre hiérarchique.
Tu Duc lui demanda de rectifier cette erreur. Sans hésitation, Cao Bá Quát lit instantanément les deux vers suivants:

Quân ân, thần khả báo
Phụ nghiệp, tử năng thừa

Pour les bienfaits du roi, le sujet méritant en est reconnaissant
Pour le métier du père, le fils capable en hérite.

Malgré sa nature romantique et son tempérament maladif, Tự Ðức était l’empereur qui connut très peu la sérénité et la tranquillité durant son règne. Il devait faire face non seulement au développement du capitalisme occidental mais aussi aux troubles internes dus à l’éviction de son frère aîné Hồng Bào, la guerre des Sauterelles menée par Cao Bá Quát plus tard etc.). La perte des six provinces de Nam Bộ ne cessa pas de le hanter et le plonger douloureusement dans une tristesse sempiternelle car il était le premier empereur de la dynastie des Nguyễn à avoir la lourde responsabilité de laisser s’échapper une partie du territoire vietnamien aux mains des étrangers, en particulier celle dont sa mère était issue.

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L’absence d’un prince héritier due à sa stérilité provoquée par la variole qu’il avait contractée quand il était jeune, le suicide du lettré Phan Thanh Giản, gouverneur des provinces occidentales de Nam Bộ l’ont attristé et l’ont obligé à chercher refuge souvent dans ses jolis pavillons en bois rouge Du Khiêm et Xung Khiêm qui deviennent aujourd’hui des lieux de prédilection pour les touristes étrangers et vietnamiens. C’était ici qu’il composa des poèmes dont le plus célèbre restait le poème d’amour intitulé « Khóc Bằng Phi (Les larmes à ma concubine) » et immortalisé par les deux vers suivants:

Ðập cổ kính ra, tìm lấy bóng
Xếp tàn y lại để dành hơi
Je brise l’ancien miroir pour chercher ton ombre
Je plie tes  habits usés pour garder ta chaleur.

Etant un enfant pieux, Tự Ðức régna sous l’ombre de sa mère, l’impératrice Từ Dũ. Il prit en considération tout ce que la reine-mère lui avait suggéré. Un beau jour, en regardant le chef d’œuvre théâtral dramatique chinois intitulé « Conquête de l’Ouest » (Ðường Chinh Tây), la reine-mère fut choquée par la scène où l’héroïne Phàn Lê Huê avait tué son père. Pour plaire à sa mère, Tự Ðức fut obligé de demander au mandarin chargé des divertissements de modifier intégralement le contenu de la scène pour ne plus voir cette tragédie infâme et contraire à l’esprit confucéen. La réhabilitation du mandarin Phạm Phú Thứ dans la fonction d’académicien chargé de livres de consultation n’était pas étrangère à la réprimande que Tự Ðức avait reçue de la part de la reine-mère. Ce mandarin osa demander à Tự Ðức de se corriger de sa paresse car ce dernier supprima depuis son avènement au trône, les grandes audiences et ne donna aucune suite aux requêtes soumises. Malgré son crime de lèse-majesté, Phạm Phu Thứ ne fut pas congédié mais il réintégra l’assemblée de la Cour et devint un grand mandarin sous son règne. A cause de l’emprise du clan des mandarins confucianistes, Tự Ðức ne put pas entamer les réformes à temps en dépit de la mise en garde et du mémorandum pathétique du lettré patriote Nguyễn Trường Tộ. Il ne sut pas profiter des occasions favorables pour amener le Viêt-Nam sur le chemin de modernité mais il s’enfonça un peu plus dans l’isolement, dans la tristesse et dans la solitude depuis l’annexion des six provinces de Nam Bộ par les autorités coloniales françaises.

Pour tenter de ramener Tự Ðức à la bonne humeur, la reine-mère promit de récompenser celui qui réussît à faire rire l’empereur. Celui-ci aimait aller voir souvent le théâtre pour se détendre. Un beau jour, profitant de sa présence au théâtre royal, le chef de groupe théâtral de nom Vung se présenta subitement devant  Tự Ðức qui était en train de fumer et lui dit:

Pouvez-vous me permettre, Seigneur, de partager avec vous une bouffée de cigarette?
Son geste spontané abasourdit tout le monde car on savait qu’il avait commis un crime de lèse-majesté. Tự Ðức rigola aussi sur le coup. Mais il se ressaisit en lui disant:

Tu as vraiment de l’audace.
et pardonna son offense.

Vung fut récompensé plus tard par la reine-mère.
Il est regrettable d’attribuer à Tự Ðức l’image d’un empereur despotique et responsable du démembrement du Viêt-Nam par les autorités coloniales. Le sort de son pays ainsi que celui de son peuple fut scellé depuis longtemps au moment où son grand-père, l’empereur Minh Mạng et son père Thiệu Trị avaient opté pour une politique de persécution envers les catholiques et les missionnaires étrangers, ce qui permit aux autorités françaises de justifier leur intervention et leur annexion. La politique coloniale française était déjà mise en marche depuis longtemps.

Par le biais de ces anecdotes, on sait que Tự Ðức était un empereur tolérant et pieux, un homme de cœur et un grand poète de son temps. Le destin de son pays l’a forcé à devenir empereur malgré lui, à tuer son frère aîné lorsque celui-ci devenait le collaborateur privilégié des étrangers. Peut-on faire mieux que lui? C’est la question qu’on se demande si on se met à sa place. On ne trouve point la réponse au fil des années mais on sait une chose.

Il ne pouvait pas rester indifférent devant les événements qui s’abattaient cruellement sur lui et sur son peuple. Il ne se relevait pas non plus de la douleur profonde de voir dans l’histoire du Viêtnam la chute de l’Empire dont il était taxé d’être le responsable.

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Mausolée de Khải Định (Lăng của vua Khải Định)

 

Ứng Lăng (應陵)

English version

Version française

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Không giống như những lăng mộ khác của triều đại nhà Nguyễn, đặc biệt là lăng mộ của vua Minh Mạng và vua Tự Ðức, lăng mộ của Khải Ðịnh không để ý đến sự hài hòa và sự phù hợp khéo léo và tinh tế đã được tìm thấy từ trước đến nay giữa kiến trúc và môi trường tự nhiên, ở nơi mà lăng mộ của hoàng đế được xây dựng. Chúng ta cũng nhận thấy sự từ bỏ gỗ  coi như là yếu tố chính trong việc xây dựng lăng mộ này.

 Ngược lại  đây là một tòa nhà được xây dựng hoàn toàn bằng bê tông và được trang trí rất đẹp với các  lớp phủ bằng mảnh sứ và kính đầy màu sắc. Mặc dù không có cảnh quan, lăng Khải Đinh vẫn chứng tỏ  được tài năng phi thường của các nghệ nhân  Việt trong việc trang trí  vào đầu thế kỷ 20. Các yếu tố Tây Phương cũng mới được  xâm nhập vào một cách chừng  mực.  Lăng mộ  nó cũng phản ánh tính hoang tưởng tự đại của một vị hoàng đế chỉ nghĩ đến  trụy lạc và không quan tâm nhiều đến số phận của dân tộc.

Version française

Contrairement aux autres mausolées de la dynastie des Nguyễn, en particulier ceux de Minh Mang et Tự Ðức, le mausolée de Khải Ðịnh ne tient pas compte de l’harmonie et de l’accord ingénieux et subtil savamment trouvé jusqu’alors entre l’architecture et l’environnement naturel, sur l’emplacement où le tombeau de l’empereur doit être édifié. On constate aussi l’abandon du bois comme élément principal dans la construction de ce mausolée.

Par contre, il s’agit bien d’un édifice construit entièrement en béton et magnifiquement décoré de revêtements de tessons de porcelaine et de verreries de toutes les couleurs. Malgré l’absence du paysage, le mausolée de Khải Đinh témoigne quand même du talent exceptionnel des artistes décorateurs vietnamiens au début du vingtième siècle. Les éléments occidentaux sont introduits d’une manière modérée. Ce mausolée reflète aussi le caractère mégalomane d’un empereur qui ne pense qu’à la débauche et ne se soucie guère du sort de son peuple.
Version anglaise  

Unlike other mausoleums of the Nguyên Dynasty, especially those of Minh Mang and Tự Ðức, the Khai Dinh  mausoleum  ignores harmony and ingenious and subtle agreement cleverly searched and found so far between architecture and natural environment, on the site  where the Emperor tomb  must be built. There is also the abandonment of wood as a main element in the construction of this mausoleum.

On the other hand, it is a building constructed entirely of concrete and beautifully decorated by coatings of granular porcelain and glass of all colors. Despite the absence of the landscape, the Khải Đinh mausoleum  still reflects the exceptional talent of Vietnamese designers and artists at the beginning of twentieth century. New Western elements are introduced in a moderate way. This mausoleum also reflects the character of a megalomaniac emperor who is interested only in the debauchery and is not worried about the fate of his people. This mausoleum also reflects the character of a megalomaniac emperor who is interested only in the debauchery and is not worried about the fate of his people.
 

Patrimoine culturel mondial du Việt Nam

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Mausolée de Tự Đức (Version française)

 

Khiêm Lăng (謙陵)

English version
Vietnamese version

Contrairement aux autres mausolées royaux de la dynastie des Nguyễn, celui de l’empereur Tự Ðức est d’abord un lieu de refuge éventuel durant son règne. C’est pourquoi on y trouve non seulement un palais qui fut transformé plus tard en un lieu de culte après sa disparition mais aussi un théâtre et deux petits jolis pavillons en bois rouge ( Du Khiêm et Xung Khiêm ) où il aimait venir s’asseoir pour se détendre et pour composer ses poèmes. Ce mausolée qui fut construit durant 1864-1867 par les trois mille soldats et ouvriers, possédait à peu près une cinquantaine de bâtiments entourés par une mur en pierre et en brique longue de 1500 mètres sur une surface de 12 ha. Tự Đức fut couronné roi à une époque où il devait faire face non seulement au développement du capitalisme occidental mais aussi aux troubles internes (la guerre des Sauterelles menée par le poète Cao Bá Quát, l’éviction de son frère aîné Hồng Bàng au moment de son intronisation etc ..). Afin de pouvoir se réfugier, il n’hésita pas à ordonner la construction de sa tombe comme un lieu de détente de son vivant et une demeure pour sa vie future éternelle.

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Dans ce mausolée, le pavillon Hoa Khiêm est le bâtiment principal où l’empereur travaillait et le pavillon Lương Khiêm est l’endroit où il vivait et il dormait. On trouve également dans le domaine de son mausolée deux autres tombes. Ce sont celles de sa femme, la reine Lê Thiện Anh et de l’un de ses trois fils adoptés, le roi Kiến Phúc.

L’architecture de ce mausolée reflète non seulement la nature romantique de l’empereur poète Tư Ðức mais aussi la liberté qui fait défaut jusqu’à présent dans les autres mausolées. Rien n’est étonnant de voir ce mausolée devenir l’un des lieux de prédilection pour la plupart des touristes étrangers et vietnamiens.

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Mausolée de Minh Mạng (Version française)

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Mausolée de l’empereur Minh Mạng

Chaque tombeau royal possède un paysage particulier et un charme qui lui est propre. Celui de Minh Mang est connu pour l’harmonie parfaite entre son architecture et son environnement naturel. Il commença à être construit durant son règne (1820-1841 ) et fut achevé seulement en 1843, deux ans après sa mort, par son successeur Thiệu Tri.

Le temple Sùng Ấn, dédié à Minh Mạng et à sa femme par son successeur, peut être atteint par l’intermédiaire des trois terrasses et de la porte Hiền Ðức. De l’autre côté de ce temple, il y a trois ponts en pierre enjambant le lac de la Pure Clarté. (Hồ Trung Minh). Le pont central connu sous le nom « pont de l’Intelligence et de la Droiture » (Trung Ðạo), construit en marbre, était utilisé seulement par l’empereur. Le pavillon Minh Lâu (pavillon de la Lumière) représente la Triade : le Ciel, l’Etre Humain et la Terre. (Thiên Nhân Ðịa).

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Hiếu Lăng (孝陵)

A partir d’un pont en pierre enjambant le lac Tân Nguyệt (le lac de la Nouvelle Lune ), on peut atteindre, par l’intermédiaire d’une porte d’entrée en bronze, une mur circulaire symbolisant le soleil et au milieu de cette enceinte sacrée se trouve la tombe de l’empereur, un amas de terre entouré par des pins naturels.

Plan du tombeau de l’empereur Minh Mạng

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  • 1 Ðại Hồng Môn
  •    La grande porte rouge d’entrée
  • 2 Sùng Ấn Ðiện
  •     Le Temple du culte de l’empereur
  • 3  Hoàng Trạch Môn
  •     La porte Hoàng Trạch Môn du pavillon Minh Lâu
  • 4  Minh Lâu
  •     Le pavillon de la Lumière
  • Trung Ðạo Kiều
  •     Le pont de l’intelligence et de la droiture.
  • 6  Mộ của vua Minh Mạng
  •      Le tombeau de l’empereur Minh Mạng

 

 

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Huế et ses mausolées (Lăng tẩm Huế)

 


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Lăng tẩm Huế là một thành tựu rực rỡ nhất của nền kiến trúc cổ Việtnam. Đây cũng là một kiến trúc cảnh vật hóa. Nghệ thuật nầy đã đạt đến đỉnh cao ở các lăng tẩm Huế. « Mỗi lăng vua với đặc tính riêng của nó là một thành tựu tuyệt mỹ của nền kiến trúc cảnh vật mà nó còn khơi dậy ở trong cảm xúc của người khách tham quan một âm vang đặc biệt. Lăng Gia Long giữa một khu vườn thiên nhiên bao la, gợi lên một ấn tượng hùng trán và thanh thản. Còn lăng Minh Mạng thì đầy vẻ nghiêm trang và lăng Tự Đức đem đến du khách một hồn êm thơ mộng » đây là những sự nhận xét của tổng giám đốc UNESCO Amadou-Mahtar-M’Bow viết lại sau khi viếng thăm Huế vào năm 1981.
Theo quan niệm duy tâm của người dân Việt, chết chưa phải là hết. Vì thế ở các lăng tẩm Huế thường thấy có hai phần chính: một phần lăng và một phần tẩm. Phần lăng là khu vực chôn thi hài của vua. Còn phần tẩm là nơi thường có nhiều miếu, điện, đình, tạ vân vân …Đôi khi khu vực tẩm còn là nơi ở của vua ngự trị. Chẳng hạn như khu vực tẩm của vua Tự Đức. Nơi nầy có đến cả chục công trình kiến trúc lớn nhỏ để phục vụ sinh hoạt và giải trí của vua: điện Hoà Khiêm nơi vua làm việc, điện Lương Khiêm nơi vua ăn ngủ, tạ Xung Khiêm và tạ Dũ Khiêm nơi vua hóng mát, làm thơ, ngắm cảnh và câu cá. Ngoài ra còn có Minh Khiêm đường nhà hát, Y Khiêm viện hay Trì Khiêm viện là nơi tá túc của đám tỳ nữ đi theo chầu hầu vua.
Phong cách kiến trúc lăng tẩm giàu nghệ thuật nầy xuất phát từ quan niệm « sinh ký tử quy » (Sống gửi thác về) của con người thưở xưa. Đây là một quan niệm xuất phát từ đạo Phật nhắc nhở lại cuộc sống trên đời chỉ tạm bợ còn chết mới trở về với cõi vĩnh hằng nên chuyện chết là bình thường không có chi đáng sợ. Vua Tự Đức cũng có lần nói đến quan niệm nầy qua bài thơ của ông « Ngẫm sự đời »:
 
Sự đời ngẩm nghĩ nghĩ mà ghê
Sống gửi rồi ra lại thác về
Khôn dại chung chung ba thước đất
Giàu sang chưa chín một nói kê
Tranh dành trước mắt mây tan tác
Đày đọa sau than núi nặng nề
Muốn đến hỏi tiên, tiên chẳng bảo
Gượng làm chút nữa để mà nghe.
 
Vì vậy lúc còn sống vua nào cũng nghĩ đến viêc xây cất lăng, nơi mà vua trở về với cuộc sống muôn thưở. Lăng và tẩm không xa cách chi cho mấy, có nơi đôi khi chỉ gần như trong gang tấc. Sống ung dung vui chơi ở khu vực lăng mà khi chết chẳng băn khoăn lo sợ về với khu vực tẩm. Với quy luật tự nhiên của cuộc đời, lăng tẩm trở thành một cõi sống của người chết vì nó làm cho nổi tang tóc phải nhường chổ lại cho niềm vui. Nó làm con người quen dần với cõi chết và nhất là nó làm cho con người sẳn sàng đợi tử thần đưa họ về thế giới bên kia, nơi an giấc nghìn thu.
Một du khách Tây Phương Charles Patris đã từng nói lăng tẩm Huế như là một nơi tang tóc “mỉm cười” mà cũng là nơi tìm thấy được “niềm vui thổn thức” trong một bài thơ của ông. Mỗi lăng tẩm Huế chẳng những là một di tích lịch sử văn hoá mà còn là một thắng cảnh độc đáo với đặc tính riêng tư của nó.

Version française

Les mausolées de Huế sont une réalisation brillante de l’architecture ancienne du Vietnam. C’est aussi l’architecture paysagée. Celle-ci est au sommet de son art. « Chaque mausolée ayant chacun un caractère distinctif est une belle réalisation dans l’architecture paysagée mais elle suscite dans l’émotion du touriste une résonance particulière. Le mausolée de Gia Long situé au cœur d’un immense jardin naturel, laisse une impression à la fois magnifique et sereine. La solennité est visible dans le mausolée de Minh Mạng tandis que dans celui de Tự Đức il y a l’harmonie parfaite avec la nature. Ce sont les observations écrites par le directeur général de l’UNESCO, Amadou-Mahtar-M’Bow après avoir visité les mausolées de Huế en 1981.
Selon la conception spiritualiste des Vietnamiens, mourir ce n’est pas la fin de la vie. C’est pour cette raison que les mausolées de Huế sont divisés toujours en deux parties: l’une réservée au tombeau du roi et l’autre destinée à abriter les bâtiments. La première partie est le domaine où est enterré le corps du roi. Quant à la deuxième partie (tẩm), c’est le lieu où on trouve un grand nombre de temples, palais, pavillons etc…Parfois cette partie est encore le lieu d’habitation du roi durant son règne. C’est le cas du mausolée du roi Tự Đức par exemple. C’est ici qu’on trouve une dizaine de réalisations architecturales, de la plus grande à la plus petite, destinées à assumer toutes les activités et divertissements du roi: les palais Hoà Kiêm et Lương Khiêm réservés pour travailler et dormir, les pavillons Xung Khiêm et Dũ Khiêm destinés à la détente, la contemplation du paysage ou la pêche. De plus, il y a un petit opéra Minh Khiêm ou une résidence de nom Trì Khiêm destinée à abriter les eunuques et les dames de compagnie.
Le style d’architecture des mausolées riche dans l’art provient de la conception « sinh ký tử quy » des Vietnamiens d’autrefois. C’est une idée trouvée chez les bouddhistes dans le but de rappeler que la vie sur terre est temporaire et que la mort est le retour à l’éternité si bien qu’il est naturel de l’accepter sans souci. Le roi Tự Đức a eu l’occasion d’aborder cette idée dans son poème intitulé « Réflexions sur la vie ».

En contemplant la vie, je pense avec émerveillement :
Vivre est temporaire, puis retourner à la mort.
La sagesse et la folie partagent les mêmes trois pieds de terre.
La richesse et l’honneur n’ont pas encore atteint leur pleine maturité.
En difficulté devant les yeux, les nuages ​​se dispersent.
Après, la souffrance est aussi imposante que les montagnes.
Je veux interroger les immortels, mais ils ne répondent pas.
Je me force à endurer un peu plus longtemps pour écouter.

C’est pour cette raison que le roi, de son vivant a déjà pensé à la construction de son mausolée. Les deux parties « lăng » et « tẩm » ne sont pas éloignées l’une de l’autre. Vivre avec aisance dans la partie « lăng » et mourir sans être apeuré dans l’autre partie « tẩm ». Avec la règle de vie naturelle, le mausolée devient le lieu de résurrection du décédé car il force le deuil à céder la place à la joie et au bonheur. Il habitue l’homme à affronter la mort d’une manière sereine pour passer dans l’autre monde où il trouvera un repos éternel.
Un touriste occidental de nom Charles Patris a eu l’occasion de considérer les mausolées de Huế comme des lieux où les rois sages d’Annam ont fait sourire la mort dans l’un de ses poèmes. Chacun des mausolées de Huế n’est pas non seulement un vestige historique culturel mais aussi un unique paysage avec ses caractéristiques propres.
English version

The Hue tombs are the most brilliant achievement of ancient Vietnamese architecture. They are also a form of landscape architecture. This art reached its pinnacle in the Hue tombs. « Each royal tomb, with its own unique characteristics, is a magnificent achievement of landscape architecture that also evokes a special resonance in the emotions of visitors. The Gia Long tomb, set within a vast natural garden, evokes a majestic and serene impression. The Minh Mang tomb is full of solemnity, and the Tu Duc tomb brings visitors a peaceful and poetic soul, » these are the remarks of UNESCO Director-General Amadou-Mahtar M’Bow, written after his visit to Hue in 1981.

According to the spiritual beliefs of the Vietnamese people, death is not the end. Therefore, the Hue tombs often have two main parts: a tomb section and a palace section. The tomb section is the area where the king’s body is buried. The palace section usually contains many temples, shrines, pavilions, and so on. Sometimes, the palace section was also the residence of the reigning king. For example, the palace area of King Tu Duc has more than a dozen architectural works, large and small, serving the king’s daily life and entertainment: Hoa Khiem Palace where the king worked, Luong Khiem Palace where the king ate and slept, Xung Khiem Pavilion and Du Khiem Pavilion where the king relaxed, wrote poetry, enjoyed the scenery, and fished. Additionally, there is Minh Khiem Duong, a theater, Y Khiem Institute, and Tri Khiem Institute, which were the quarters for the concubines serving the king.

This artistic architectural style of tombs originates from the ancient human concept of « living is temporary, death is returning » (Life is temporary, death is the return). This is a concept derived from Buddhism, reminding that life in this world is only temporary, and death is the return to the eternal realm, so death is normal and nothing to be afraid of. King Tu Duc also once mentioned this concept in his poem « Contemplating Life »:

Contemplating life, I think with awe
Living is temporary, then returning to death
Wisdom and folly share the same three feet of earth
Wealth and honor have not yet fully matured
Struggling before eyes, clouds scatter apart
Afterwards, suffering is also imposing as mountain 
Wanting to ask the immortals, but they do not answer
Forcing myself to endure a little longer to listen.

Therefore, while alive, every king thought about building a tomb, a place where the king would return to eternal life. The tomb and the mausoleum are not far apart; sometimes they are just within arm’s reach. Living leisurely and enjoying oneself in the tomb area, and when dead, not worrying about returning to the mausoleum area. According to the natural law of life, the tomb and mausoleum become a realm of the dead because they allow sorrow to give way to joy. They help people become accustomed to the realm of death and especially prepare them to be ready for the angel of death to take them to the other world, a place of eternal rest.

A Western traveler, Charles Patris, once said that the tombs of Hue are like a « smiling » place of mourning, and also a place where one finds « trembling joy » in one of his poems. Each tomb in Hue is not only a cultural historical relic but also a unique scenic spot with its own private characteristics.

Patrimoine culturel mondial du Việt Nam

Photos des mausolées 

Ouvrages recommandés

  • Patrimoine mondial au Vietnam. Edition Thế Giới.
  • Những di sản thế Giới ở Việtnam. Nhà Xuất Bản Đà Nẳng.
  • (Patrimoine Mondial du Vietnam. Editeur Đà Nẵng).
  • Kiến trúc cố đô Huế: Phan Thuận An. Nhà xuất bản Thuận Hóa 2001.

[Return Huế]

Cité pourpre interdite de Huế (Tử Cấm Thành)

Version française
Version anglaise

Tử Cấm Thành  được bảo vệ  nhờ có một bức tường vây quanh bằng gạch cao có 4 thước. Bức tường này cũng được kiên cố thêm  với  một hệ thống hào đầy nước chạy quanh bốn mặt thành. Muốn được  tiếp cận với cửa thành, trước đó phải  đi qua một hay nhiều  cầu nhưng Ngọ Môn vẫn là lối vào chính dành thưở xưa cho nhà vua mà cũng là cổng chính ngày nay để du khách đi  tham quan hoàng thành.

Đây là một hệ thống nền đài Ngọ Môn phức tạp  gồm có 5 lối đi vào và được thêm ở  phần trên một cấu trúc bằng gỗ trang nhã với hai tầng mà được gọi là  Lầu Ngũ Phụng. Ở phía đông và phía tây của tòa thành, người ta tìm thấy có  hai cổng gọi là Chương Đức Môn (7) và Hiển Nhơn Môn (8) được trang trí rất lộng lẫy. Cửa  Hiển Nhơn được khôi phục hoàn toàn lại vào năm 1977. Một khi vượt qua khỏi Ngọ Môn, thì  sẻ thấy xuất hiện trên trục chính điện Thái Hoà mà có thể đến được qua sân chầu thường được  gọi là Sân Đại Triều Nghi. Chính  ở cung điện này, hoàng đế, ngồi trên ngai vàng, một vị trí biểu tượng quyền lực cao quý, nhận được sự chào đón của tất cả các quan vỏ của nhà Nguyễn đứng theo thứ bậc  nhân dịp các buổi lễ lớn. Đây cũng là công trình duy nhất còn được giữ  lâu bền sau bao nhiêu năm chiến tranh.  Đằng sau cung điện này là tư thất  của vua và gia đình.

Version française

La cité pourpre  interdite de Huế est protégée par un mur d’enceinte en brique haut de 4 mètres. Ce dernier est  renforcé en plus, par l’installation d’un système de douves rempli d’eau permettant de ceinturer ainsi la cité. Chaque porte donnant  accès à la cité est précédée  d’un ou de plusieurs ponts  mais la  porte méridienne reste l’entrée principale réservée autrefois  au roi. Elle devient  aujourd’hui la porte principale d’entrée pour les visiteurs.

Le patrimoine culturel mondial du Vietnam

C’est un puissant massif en maçonnerie percé de cinq passages et surmonté d’une élégante structure de bois à deux niveaux, le Belvédère des Cinq Phénix (Lầu Ngủ Phụng) A l’est et à l’ouest de la citadelle, on trouve la Porte Chương Đức (7) et la Porte Hiển Nhơn (8) qui sont très bien  décorées et percées chacune de trois passages. La porte de Hiển Nhơn  a été restaurée entièrement en 1977.  

Une fois franchie précisément la porte méridienne , on voit apparaître sur l’axe principal le somptueux palais de la Suprême Harmonie ou palais du Trône qu’on peut atteindre en traversant l’Esplanade des Grandes Salutations (Sân Ðại Triều Nghi). C’est dans ce palais que l’empereur, assis sur le trône  dans une position symbolique prestigieuse, recevait le salut de tous les dignitaires de l’empire. Ceux-ci étaient  alignés hiérarchiquement sur l’esplanade à l’occasion de grandes cérémonies. C’est aussi le seul bâtiment qui  est resté assez intact  après tant d’années de guerre. Derrière ce palais, se trouve la résidence privée du roi et de sa famille.

 

  • 1 Porte Méridienne (Ngọ Môn)
  • 2 Palais du trône (Điện Thái Hoà) ou Palais de la Suprême Harmonie.
  • 3 Belvédère de la lecture ou Pavillon des archives (Thái Bình Ngự Lâm Thư Lâu)
  • 4 Théâtre royal (Duyệt Thị Đường)
  • 5 Pavillon de la Splendeur (Hiến Lâm Các)
  • 7 Porte de la vertu (Chương Đức Môn)
  • 8 Porte de l’Humanité (Hiển Nhơn Môn)

 Photos de la cité pourpre  interdite (Huế)

 

Ville Huế (Cố Đô Huế)

English version
French version
Galerie des photos

Đối với đa số người dân Việt, cố đô Huế mãi mãi là trung tâm trí tuệ và nghệ thuật của nước Vietnam.  Như  một nàng  công chúa đang   chìm đắm trong giấc ngủ, Huế biết giữ  nét  duyên dáng  và quyến rũ  mà được có  từ   thời vương quốc Chămpa với  nội thành, dòng sông Hương hiền hoà và nhất là với  ngôi chùa trứ danh  Thiên Mụ. Nét đẹp dịu dàng độc đáo  của các phụ nữ qua tà áo dài trắng cùng chiếc nón bài thơ, những câu thơ thanh nhã,  những công viên được liên hợp một cách tinh vi cùng các ngôi chùa với mái dát vàng óng ánh, văn hóa cung đình càng làm cố  đô Huế càng thêm phong phú, thanh cao và oai nghiêm. Nhắc đến Huế, một miền đất xinh đẹp với một cuộc sống thiên nhiên, không ai có thể không biết đến hai câu ca dao như sau:

Gió đưa cành trúc là đà
Tiếng chuông Thiên Mụ, canh gà Thọ Xương

Trước khi trở thành kinh thành của triều Nguyễn , Huế là một đồn lũy quan trọng  Jenan được  đội quân viễn chinh của Tần Thủy Hoàng trấn giữ ở thế kỷ thứ 3 trước công nguyên. Rồi  được gia nhập vào vương quốc Lâm Ấp từ năm 284 TCN và sau đó trở thành một vùng tranh chấp với Trung Hoa  trước khi dân tộc Vietnam dành được độc lập. Vùng đất nầy thuộc về Việt Nam hoàn toàn từ khi công chúa Huyền Trân về làm vợ của vua chàm Chế Mẫn

Từ năm 1802 đến 1945, Huế là kinh đô của 13 vua  nhà Nguyễn mà Nguyễn Ánh là người sáng lập vương triều.  Trên tã ngạn của sông Hương, giữa trung tâm thành phố, có 3 vòng đai  thành bảo vệ  Tử Cấm Thành,  nơi  làm việc, ăn ở và sinh hoạt của vua và hoàng gia. Cung thành được xây dựng theo phương hướng của phong thủy. Ngưỡng mộ triều đại nhà Minh, vua Gia Long không ngần ngại xây dựng ở Huế một Tử Cấm Thành như ở Bắc Kinh.

Còn các lăng tẩm thì được xây dựng dọc theo sông Hương. Huế là mục tiêu của nhiều cuộc chinh phạt, đầu tiên bởi Pháp vào năm 1885, sau đó đến Nhật Bản vào năm 1945 và  sự trở lại của Pháp vào năm 1946. Cô đô Huế đã từng chứng kiến tưởng tận ​​các cuộc chiến đấu thương đau trong cuộc tấn công Tết Mậu Thân vào năm 1968. Huế  cũng nhiều lần tham dự vào  cuộc  kháng chiến dân tộc ở thời kỳ thuộc địa và trong năm thập kỷ  vừa qua.

Dù có nét đẹp kiêu sa, cố đô Huế biết giữ được một tâm hồn của người dân Việt trong những thời điểm khó khăn nhất của lịch sử Việt Nam.

[Return HUE]

Version française

Pour la plupart des Vietnamiens, Huế reste toujours le foyer intellectuel et artistique du Vietnam. Elle a l’air toujours d’une princesse endormie. Elle sait garder son charme et sa grâce qu’elle a eu depuis l’occupation du Chămpa avec sa citadelle, sa rivière des Parfums et surtout sa célèbre pagode Thiên Mụ (ou La Dame Céleste). La cruelle beauté de ses femmes portant la tunique blanche accompagnées d’un chapeau conique (ou nón bài thơ), la finesse de la poésie, la conjugaison de ses parcs et de ses pagodons à tuiles vernissées, la culture de sa cour mandarinale la rendent encore plus charmante, plus noble et plus majestueuse. 

On retient Huê à travers les deux vers populaires célèbres vietnamiens suivants:

Gió đưa cành trúc là đà
Tiếng chuông Thiên Mụ, canh gà Thọ Xương

Le vent agite doucement les branches du bambou
On entend le tintement de cloche de la Dame céleste ainsi que le chant matinal du coq de Thọ Xương

Avant de devenir la capitale impériale des Nguyễn, elle fut d’abord la place forte de la commanderie chinoise de Jenan de l’empereur Qin ShiHuangDi au IIIème siècle avant J.C., puis elle fut intégrée successivement dans le royaume de Lin Yi et dans le royaume du Chămpa à partir de l’an 284 de notre ère. Elle fut ensuite l’objet de convoitises des Chinois et des Vietnamiens quand ces derniers gagnèrent leur indépendance. Elle fut contrôlée partiellement par les Vietnamiens en 1306. Ce contrôle ne fut définitif que quand Huế devint la dot du roi Chế Mẫn du Champa aux Vietnamiens en échange de son mariage avec la princesse Huyền Trân.

Tử Cấm Thành (cité pourpre interdite)

Elle fut la capitale impériale du Vietnam réunifié de 1802 à 1945 et ne connut pas moins de 13 empereurs de la dynastie des Nguyễn dont le fondateur était Nguyễn Ánh connu souvent sous le nom « Gia Long ». Sur la rive gauche de la rivière des Parfums, en plein centre-ville, trois enceintes circonscrivent la ville impériale et protègent la cité pourpre dont l’orientation a été établie par rapport aux quatre points cardinaux par les géomanciens de la cour. Admirateur de la dynastie des Ming, l’empereur Gia Long n’a pas hésité de donner à Huế et à sa cité une ressemblance étonnante avec la Cité Interdite de Pékin.  

Les tombeaux royaux ont été construits à la sortie de la ville, le long de la rivière. Huế fut la cible de plusieurs conquêtes, française d’abord, en 1885, puis japonaise, en 1945 et française en 1946. Elle fut témoin de combats meurtriers lors de l’offensive du Tết Mậu Thân en 1968. Elle fut aussi plusieurs fois actrice de la résistance nationaliste à l’époque coloniale et dans les cinq dernières décennies.

 

Cheval dragon
Long mã

Malgré son air aristocrate,  Huế sait conserver dans les moments difficiles de l’histoire du Vietnam  l’âme vietnamienne.

[Return Hue]

English version

For the majority of Vietnamese people, the ancient capital of Hue is forever the center of intellect and art of Vietnam. Like a princess immersed in sleep, Hue knows how to preserve the charm and allure inherited from the Champa kingdom era, with its inner city, the gentle Perfume River, and especially the famous Thien Mu Pagoda. The unique gentle beauty of women in white ao dai dresses with poetry hats, elegant poems, intricately combined parks along with pagodas with shimmering golden roofs, and royal culture make the ancient capital of Hue even richer, more refined, and solemn. When mentioning Hue, a beautiful land with a natural life, no one can fail to know the following two folk verses:

The wind sways the bamboo branch so gently
The bell of Thien Mu, the rooster crow at Tho Xuong

Before becoming the capital of the Nguyen dynasty, Hue was an important fortress guarded by the expeditionary army of Qin Shi Huang in the 3rd century BC. Then it was incorporated into the kingdom of Lam Ap from 284 BC and later became a disputed area with China before the Vietnamese people gained independence. This land has fully belonged to Vietnam since Princess Huyen Tran married King Che Man of Champa.

From 1802 to 1945, Hue was the capital of 13 Nguyen dynasty kings, with Nguyen Anh as the founder of the dynasty. On the northern bank of the Huong River, in the city center, there are three protective walls of the Imperial City, where the king and royal family worked, lived, and carried out daily activities. The citadel was built according to feng shui principles. Admiring the Ming dynasty, King Gia Long did not hesitate to build an Imperial City in Hue like the one in Beijing.

The tombs were built along the Huong River. Hue was the target of many invasions, first by the French in 1885, then by the Japanese in 1945, and the return of the French in 1946. The ancient capital of Hue witnessed the tragic battles during the Tet Mau Than Offensive in 1968. Hue also participated many times in the national resistance during the colonial period and in the past five decades.

Dragon horse
Long mã
Despite its elegant beauty, the ancient capital of Hue has preserved the soul of the Vietnamese people during the most difficult times in Vietnam’s history.

Galerie des photos

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Sculpture du Champa: 3ème partie (Điêu Khắc Cổ Chămpa)

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Version vietnamienne

Style Mỹ Sơn A 1

Phong Cách Mỹ Sơn A 1 (Xème siècle)

Le chercheur français Jean Boisselier distingue deux styles. Le premier style est connu sous le nom de Khương Mỹ (première moitié du Xème siècle) et constitué par des œuvres reprenant encore certains traits trouvés dans le style de Ðồng Dương. Quant au deuxième style, il est connu sous le nom de Trà Kiệu (deuxième moitié du Xème siècle) et il regroupe des œuvres qui s’écartent complètement du style Đồng Dương. On note une influence indo-javanaise de plus en plus marquée après avoir pris des influences khmères.

Dans le style Khương Mỹ, on relève à la fois l’harmonie et la symétrie. La douceur est visible aussi dans les expressions faciales des sculptures. Quant au style Trà Kiệu, outre la douceur trouvée dans les poses et les visages, on trouve la beauté des parures, le demi-sourire, la tendance vers les reliefs proéminents etc… La mise en valeur de la beauté féminine n’est plus mise en doute (les seins pleinement développés, le déhanchement, l’élégance du corps etc.) dans la sculpture chame durant cette période.

Phong cách Mỹ Sơn A1

 
Dans le prolongement du style Trà Kiệu, il y a le style Chánh Lộ (XIème siècle) où on assiste au retour des traits principaux: lèvres épaisses, bouche large, arcades sourcilières en relief. Dans ce style, on découvre l’absence du demi-sourire sur le visage, la disparition du déhanchement, la simplification de la parure et du chapeau (Kirita-Mukuta). On peut dire qu’il s’agit bien d’un retour au passé. Ce style n’est qu’un style de transition entre ceux de Mỹ Sơn A 1 et du Bình Ðịnh.

Style Tháp Mắm
(ou Style Bình Ðịnh)

Celui-ci s’étend avec ses prolongements, de la fin du XIème siècle jusqu’à la fin du XIIIème siècle. Le Champa devint une province khmère durant une vingtaine d’années (entre 1203 et 1220). C’est pour cette raison qu’on trouve l’influence notable de l’art angkorien dans ce style. Ce n’est pas par hasard que l’érudit français Jean Boisselier impute le début du XIIIème siècle du style Tháp Mắm au style Bayon dans l’art cham.

Le style Tháp Mắm est à la fois excentrique par l’enrichissement du décor et par l’expression fantastique des animaux, des divinités et des dvarapalas (les lèvres épaisses, les pupilles non marquées, les sourcils en net relief, les narines dilatées, une barbe, des moustaches ). Les œuvres chames de cette longue période montrent d’étroits rapports non seulement avec l’art khmer mais aussi avec l’art vietnamien. Les dragons de Tháp Mắm, les tours d’Or, d’Argent et d’Ivoire témoignent de l’influence vietnamienne (période des dynasties Lý et Trần). Dans ce style, les sculptures animales sont très variées mais elles reflètent le caractère irréaliste et mythique.

Parfois, certains animaux féroces et méchants très poussés à l’invraisemblance et à l’exagération deviennent des créatures charmantes et mignonnes.

Makara

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On peut avoir la même pensée ambiguë du chercheur français Jean Boisselier sur l’art cham en se demandant si on a affaire à une œuvre décadente ou on se retrouve au sommet d’un art poussé à ses limites.

Le chercheur vietnamien Ngô Văn Doanh a l’occasion de comparer ce style au rayon de lumière avant le déclin du jour.  Bien que celui-ci soit splendide et tellement brûlant, il est trop « vieilli » . Il est sur le point de disparaître avec regrets pour céder la place aux styles Yang Mun et Pô Rome.

 Style Bình Ðịnh

 

Phong Cách Muộn

Styles Yang Mum et Pô Rome

( XIVème -XVème siècle)

On trouve dans ces styles le caractère médiocre et schématique. On a tendance à styliser les images sculptées et à négliger le reste, en particulier les membres inférieurs réduits parfois à un bloc de pierre triangulaire ou à un socle. Les kut (ou stèles funéraires dont la base non sculptée est enfouie sous terre) montrent avec grossièreté une silhouette humaine sans qu’on sache qu’il s’agit d’une influence musulmane ou d’un retour au passé animiste.

L’hindouisme cède le pas aux nouvelles formes religieuses (culte local des génies (les Yang) animisme, islam) depuis la chute de Vijaya (Bình Ðịnh) en 1471 contre les Vietnamiens (Lê Thánh Tôn) et la perte de tous les lieux saints (Mỹ Sơn, Trà Kiễu, Đồng Dương), ce qui traduit ainsi un long et irréversible crépuscule pour la sculpture chame.

Tombée dans l’oubli depuis tant d’années, réappropriée récemment par les Vietnamiens, la sculpture chame redevient leur objet d’admiration depuis l’exposition des trésors d’art du Vietnam (2005 Musée Guimet, Paris) et l’une des composantes majeures de l’art vietnamien. Désormais, elle fait partie intégrante du patrimoine artistique et culturel du Viet Nam.

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Références bibliographiques

  • La statuaire  du Champa. Jean Boisselier. Volume LIV, EFEO Paris 1963.
  • Văn hóa cổ Champa. Ngô Văn Doanh. NXB Dân Tộc 2002
  • Champa sculpture. Nguyễn Thế Thục. NXB  Thông Tấn 2007
  • Jean Boisselier . La statuaire du Champa. Recherche sur les cultes et l’iconographie.
  • Bénisti Mireille: Arts asiatiques. Année 1965. Volume 12. N°1.
  • L’art du Champa. Jean François Hubert. Editeur Parkstone Press International. 2005
  • Pérégrinations culturelles au Champa. Nguyễn Vă Kự, Ngô Văn Doanh, Andrew Hardy. Editions Thế Giới Publishers 2005

Sculpture du Champa 2ème partie (Điêu Khắc Cổ Chămpa)

Version vietnamienne

Style Mỹ Sơn E1: (VIIème-milieu VIIIème siècle)

Les sculptures du sanctuaire Mỹ Sơn se distinguent non seulement par la finesse dans les détails mais aussi par la vivacité dans l’ornementation. La combinaison étonnante et géniale des descriptions réalistes chames et des éléments caractéristiques trouvés dans la doctrine philosophique indienne (hindouisme) a marqué le début de l’âge d’or de la culture chame.

La tête des divinités du site Mỹ Sơn possède les caractères suivants: la face carrée, les gros yeux, les lèvres épaisses, les oreilles portant de larges pendentifs, le nez droit, la coiffure en forme de calotte surmontée d’un élément vertical octogonal annelé, le halo derrière la tête. On peut dénoter l’influence du Chen La (ou Cambodge à l’époque pré-angkorienne). C’est le cas du Vishnu en position couchée, apparenté à un linteau préangkorien et trouvé dans le fronton de Mi-son E 1.

Điêu Khắc Cổ Chămpa

Style Hòa  Lai (Milieu VIIIème- milieu IXème siècle) (Période Hoàn Vương)

Il est marqué par l’influence notable de Java. Le dandinement postural, la sensualité et l’élégance dans la sculpture et le halo derrière la tête donnent à ce style une subtilité incontestable. Il semble qu’il ne reste que des sculptures taillées dans la brique des temples. Le chercheur français Jean Boisselier a fait remarquer qu’un lot de bronzes remonta à cette période et qu’ils étaient d’importation indonésienne. Cela met en évidence les rapports privilégiés entre le Champa et l’Indonésie. C’est aussi le début de l’introduction du  bouddhisme mahayana au Chămpa via le royaume Srivijaya.

Style Ðồng Dương  (IXème-Xème  siècle)

C’est le style où l’apparence faciale est très typique. Il est reconnu facilement par les traits communs suivants: les sourcils proéminents, reliés en une ligne continue, sinueuse et remontant jusqu’aux cheveux, les lèvres épaisses avec les commissures relevées, une moustache qui est confondue parfois à la lèvre supérieure et un nez épaté, large de face et aquilin de profil, le front étroit et le menton court. La divinité s’identifie grâce à son oeil frontal. L’absence de sourire est à signaler. sculpture_dongduong1Ce style correspond à la période Indrapura où le bouddhisme connut un essor important et devint l’inclinaison personnelle du roi Indravarman II

Déesse Tara,

Bronze hauteur 1m20 (2002)

Celui-ci édifia dans la seconde motié du IXème siècle, un monastère bouddhiste de Ðồng Dương situé à 65 km de la ville de Ðà Nẵng. On y trouve beaucoup d’oeuvres concernant le bouddhisme du Grand Véhicule. C’est ici qu’on a trouvé une inscription témoignant de son hommage simultané à Laksmindra Lokesvara (autre nom d’Avalokitesvara)( bouddhisme) et à Shiva Bhadesrava (shivaïsme). C’est le signe du syncrétisme cham durant cette période. Beaucoup de questions se posent sur la provenance de l’influence bouddhique chame. On a longtemps cru et proposé une influence chinoise antérieure à la dynastie des Liang via le centre de Nanjing à Wanfosi (Chengdu) ou à Quingzhou (Shandong). Mais on pourrait suggérer une influence sudiste venant du royaume du Founan dans le delta du Mékong. Le style de Ðồng Dương donne aux statues de bouddha un aspect condensé de virilité, de douceur vigilante et de force bien retenue.    

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