Le catholicisme vietnamien (Công Giáo Việt Nam)

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Contrairement à d’autres religions, le catholicisme achoppa énormément sur plusieurs difficultés au début de son implantation au Vietnam (début du XVIème siècle). Cela a été dû en grande partie au refus des missionnaires d’admettre et d’intégrer le culte des ancêtres et les coutumes (polygamie, croyance aux esprits etc…) dans le catholicisme et à l’époque où le Vietnam fut troublé par les guerres internes incessantes. C’est la période où le Vietnam connut le même sort et le même cas de figure que le Japon avec une dynastie légitime mise en tutelle par une famille de ministres héréditaires, ce qu’avait perçu le père Alexandre de Rhodes dans son livre « Histoire du Royaume du Tonquin« . Il y souligna que ce que nous avons dit du Chúa des Tonkinois avait beaucoup de rapport avec ce que l’on raconta du Daishi des Japonais. C’est pourquoi le catholicisme fut perçu, durant cette période, de façon variable par les deux familles gouvernantes, les Trịnh au Nord et les Nguyễn au Sud avec un conflit sempiternel prenant le roi en position d’otage. Il fut alternativement toléré, interdit voire persécuté. Malgré cela, le catholicisme commença à trouver un écho favorable auprès des déshérités et même auprès de la Cour royale en la personne dAlexandre de Rhodes.

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Alexandre de Rhodes

C’est un personnage hors du commun avec ses capacités linguistiques exceptionnelles. Il est né à Avignon en 1591 et issu d’une famille de commerçants probablement israélite. C’est celui qui fut choisi à cette époque pour devenir le chef et l’acteur essentiel des missions catholiques au Royaume du Tonquin. Il essaya de gagner la faveur des seigneurs par le biais de leur entourage et par les cadeaux offerts, en particulier les horloges et les livres de mathématiques. Il trouva ainsi un succès très net auprès du seigneur Trịnh Tráng au Nord du Vietnam. Par contre, il fut chassé au Sud par le seigneur Sãi Vương bien qu’il réussît à convertir une parente de ce dernier, Marie-Madeleine par le baptême. Ulcéré par son échec contre le Sud, le seigneur Trinh Tráng en rendit les étrangers responsables, en particulier les missionnaires catholiques. Il finit par interdire sous peine de mort les conversions. L’infatigable missionnaire Alexandre de Rhodes fut chassé enfin en mai 1630 hors du Vietnam tout en y laissant au moins 50.000 catholiques encadrés par des catéchistes vietnamiens et un héritage culturel dont aucun vietnamien ne peut pas se passer aujourd’hui. Son nom continue à être chéri dans notre mémoire collective car c’est grâce à lui qu’on est le seul pays de l’Extrême-Orient à avoir une écriture romanisée.

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En s’inspirant des travaux de Ricci et de Diego de Pantoja sur la romanisation du chinois, il arriva à nous donner non seulement un système de notation linguistique basé sur les tonalités de la langue vietnamienne et complété pour la circonstance par un système d’accents utilisés en polonais, en hongrois et en portugais mais aussi un instrument d’affranchissement intellectuel et de diffusion culturelle inégalé en Extrême-Orient. Il fit paraître son dictionnaire vietnamien-latin-portugais en 1651. À cause de son expulsion hors du Vietnam, son oeuvre ne fut pas achevée et fut reprise et complétée plus tard par Mgr Pigneaux de Béhaine et Mgr Taberd.

Le catholicisme vietnamien ne retrouva que son accalmie durant les troubles de Tây Sơn et connut son apogée lors de la réunification du pays sous la houlette de l’empereur Gia Long. Celui-ci était protégé et caché par Mgr Pigneau de Béhaine quand il était encore le jeune prince Nguyễn Ánh battu, traqué et poursuivi par les troupes des Tây Sơn dans le sud du delta du Mékong (Hà Tiên, Phú Quốc). Fidèle à la mémoire de celui qui lui avait donné de la nourriture et qui l’avait aidé à conquérir le trône avec ses mercenaires français, Gia Long, tout en respectant les missionnaires et leurs chrétiens, a su adopter, durant son règne une attitude analogue à celle de l’empereur Kangxi des Qing en Chine (1661-1722 ) par un mélange de tolérance, d’intérêt et d’ouverture d’esprit bien qu’il favorisât le renouveau au confucianisme traditionnel. Sa mort (en 1820) fut suivie pendant quarante ans d’une élimination presque complète de l’influence européenne et d’une série de persécutions contre les catholiques sous le règne de Minh Mạng, Thiệu Trị et Tự Ðức.

Malgré cela, le catholicisme vietnamien continua à se développer tant bien que mal et arriva à éviter à faire l’amalgame entre la religion et la France qui prétendit la défendre contre les athées en la personne de Nguyễn Trường Tộ. Celui-ci est né dans une famille catholique du Nghệ An (Nord Vietnam). En accompagnant l’évêque Gauthier dans son voyage en Europe, il eut l’occasion de suivre, à cette époque, les cours à la Sorbonne à Paris. Avec le regard d’un vietnamien patriote, catholique et intellectuel ayant eu la chance de voyager à l’étranger, il continuait à croire que le seul moyen de sauver le Vietnam de la menace étrangère et de pérenniser l’indépendance de son pays, passerait primordialement par l’ouverture des frontières non seulement aux Français mais aussi aux Anglais et aux Hollandais et par un ensemble de projets de réforme politique , sociale et technologique dans le but de permettre au Vietnam de sortir de son isolement , de se moderniser et d’être doté de meilleures technologies afin de faire face aux ambitions territoriales étrangères. 

Son mémorandum ne fut pas retenu malheureusement par l’empereur Tự Ðức. Face à un groupe de mandarins confucianistes fortement structuré qui entourait l’empereur poète Tự Ðức, il fut obligé de se retirer quelques années plus tard dans sa ville natale et mourut en 1871 tout en emmenant avec lui la douleur et la tristesse d’un catholique patriote de voir sombrer son pays dans le chaos et dans la servitude. Tiraillé entre la foi et le patriotisme, Nguyễn Trường Tộ réussit à nous montrer par son comportement et sa conduite exemplaire qu’il est possible d’être à la fois un catholique fervent et un défenseur de l’indépendance nationale.

Malgré une longue période de relations conflictuelles avec la nation, le catholicisme vietnamien, taxé de connivence à tort et à travers avec les étrangers, sait montrer, tout au long de son existence, non seulement sa capacité de résistance, de résignation et d’adaptation mais aussi sa force, sa vitalité et sa participation active et constructive dont la nation a besoin dans les moments sombres de l’histoire du Vietnam. Soucieux d’améliorer le sort des déshérités, le catholicisme vietnamien sait mener dans le passé comme dans le présent des actions humanitaires et charitables dignes de l’amour du Christ à travers ses écoles, ses orphelinats etc ..

C’est ainsi qu’il réussît à pénétrer l’amalgame des trois religions (le bouddhisme, le confucianisme et le taoïsme) et qu’il finit par faire corps avec la spiritualité du Vietnam. Le catholicisme est depuis longtemps la deuxième religion d’état. Avec 8 millions de catholiques, le Vietnam devient le deuxième pays catholique d’Extrême-Orient après les Philippines.

 

 

Le bouddhisme vietnamien (Phật Giáo Việt Nam)


English version

Version vietnamienne

On ne connait pas avec exactitude la date de l’introduction du bouddhisme au Vietnam. Selon l’érudit vietnamien Phan Lạc Tuyên, les bonzes indiens furent venus au Vietnam au début de l’ère chrétienne en se basant sur l’histoire du Chử ĐồngTử qui s’était initié au bouddhisme lors de sa rencontre avec un bonze indien. C’est aussi la période des Trois Royaumes (Tam Quốc) où le Vietnam fut une province chinoise de nom Jiaozhi (Giao Châu) sous la gouvernance de Shi Xie (Sĩ Nhiếp). Le Vietnam appartint à cette époque au royaume de Wu (Đông Ngô) dirigé par Sun Quian (Tôn Quyền) dont la mère, un disciple fervent a fait venir des moines de Luy Lâu à Jianye (capitale du royaume de Wu), appartenant à la ville actuelle de Nankin (Nam Kinh) pour leur demander de prêcher et commenter les sûtras du bouddhisme. 

Le centre bouddhique Luy Lâu devint si prestigieux et important qu’il ne tarda pas à faire venir beaucoup de bonzes indiens ou étrangers célèbres comme Ksudra (Khâu Đà Là), Mahajivaca  (Ma Ha Kỳ Vực), Kang-Sen-Houci (Khương Tăng Hội), Dan Tian (Đàm Thiên). Étant le bonze supérieur de la dynastie des Sui, ce dernier, lors de son retour en Chine, a eu l’occasion de rendre compte à l’empereur Sui Wendi (Tùy Văn Đế) de l’évolution du bouddhisme vietnamien: la province  Giao Châu a adopté le bouddhisme avant nous car outre la construction de 20 pagodes, elle a eu plus de 500 bonzes et 15 recueils de sûtras traduits.  Cela prouve indéniablement que le bouddhisme fut florissant à cette époque au Vietnam. Il est important de rappeler dans les annales chinoises, on a parlé du pillage de l’armée chinoise du général Lieou Fang (Lưu Phương) de la dynastie des Sui (nhà Tùy). Ce général  a dévasté  la capitale du Champa, Điển Xung (Kandapurpura)  sous le règne du roi Sambhuvarman (Phạm Phạn Chí en vietnamien) et a emporté avec lui 1350 textes bouddhiques rassemblés en 564 volumes. Le Champa favorisa très tôt l’implantation du bouddhisme car elle fut mentionnée  déjà par le moine célèbre Yijing (Nghĩa Tịnh) lors du retour de son voyage maritime dans l’Insulinde comme l’un des pays de l’Asie du Sud Est tenant en haute estime la doctrine du Bouddha à la fin du VIIème siècle sous le règne Wu Ze Tian ( Vũ Tắc Thiên ) de la dynastie des Tang (Nhà Đường).

Bien que le Vietnam fût le protectorat chinois (de -111 à -931), il était pourtant le véritable relais entre la Chine et l’Inde. L’implantation du bouddhisme fut très tôt dans ce pays  au début de l’ère chrétienne car le Vietnam est non seulement à  côté des pays  employant le sanskrit  des textes bouddhiques comme le Founan (Phù Nam) et le Champa mais aussi le point de passage obligatoire pour les commerçants indiens. Ceux-ci avaient besoin de se reposer, approvisionner la nourriture et échanger les marchandises  (soie, aromates, bois d’aigle, cannelle, poivre, ivoire etc…). L’Inde eut à cette époque des relations commerciales  établies d’une manière directe avec le Moyen Orient et indirecte avec les pays de la Méditerranée comme l’empire romain. Le bouddhisme mahayana connut son épanouissement en Inde avec les centres Amaravati et Nagarjunakonda dans la région côtière au sud-est de l’Inde (Andhra Pradesh). Cela incita les moines indiens  à accompagner  les navigateurs à longer les côtes de la Malaisie,  du Founan et du Vietnam avec l’intention de propager la foi. C’est pourquoi on peut  dire que le bouddhisme vietnamien vint directement de l’Inde avec  les moines indiens mais en aucun cas il  ne fut pas amené par les Chinois.

 

 

Le bouddhisme vietnamien dont le courant est mahayaniste tient compte davantage du salut collectif que du salut individuel tandis que le bouddhisme theravada considère le salut comme le résultat des efforts accomplis par l’individu pour atteindre l’éveil et pour devenir un boddhisattva. Au commencement de son implantation, le bouddhisme ne rencontra aucune réticence de la part des Vietnamiens car il accepta facilement leur paganisme traditionnel. Il eut seulement quelques activités religieuses simples et modestes comme la vénération du Bouddha, les offrandes, les dons de miséricorde etc…Bouddha n’était autre que QuánThế Âm (Avalokitesvara) et Nhiên Ðăng (Dipankara) car ces personnages protégeaient les navigateurs durant le voyage en mer. Les premières légendes bouddhistes vietnamiennes Thích Quang Phật et Man Nương Phật Mẫu furent apparues aussi à cette époque avec l’arrivée du moine Ksudra alias Kalacarya ( le Maître Noir ) au Vietnam. C’est qu’à travers ces légendes que Man Nương, devint à sa mort l’objet de culte sous le nom « Bouddha Mère ou Phật Mẫu » des Vietnamiens. Ces légendes témoignent ainsi de la facilité d’agréger les croyances populaires au bouddhisme. De plus, cette religion importée de bonne heure fut sous l’influence indienne qui selon le chercheur Hà VănTấn, dura jusqu’au Vème siècle. Le gouverneur chinois Sĩ Nhiếp (177-266) fut  accompagné souvent en ville par des religieux venant de l’Inde (người Hồ) ou de l’Asie Centrale (Trung Á) à chaque sortie. Le nombre de moines étrangers fut si important que Giao Châu devint en quelques années plus tard le centre de traduction des sutras parmi lesquels figurait le fameux sutra Saddharmasamadhi (Pháp Hoa Tam Muội) traduit par le moine Chi Cương Lương Tiếp (Kalasivi) dans le courant du IIIème  siècle.Il est aussi important de noter que dans une courte période de six ans (542-547), le roi Lý Nam Đế (Lý Bí) de la dynastie des Lý antérieurs réussît à libérer le Vietnam de la domination chinoise et ordonna la construction de la pagode Khai Quốc (Fondation de la Nation) qui devient aujourd’hui la pagode célèbre Trấn Quốc à Hànội. Selon le moine zen Thích Nhất Hạnh, on a été porté à croire par erreur dans le passé que le moine indien Vinitaruci introdusit le bouddhisme dhyana vietnamien (Thiền) à la fin du VIème siècle. Lors de son passage à Luy Lâu en l’an 580, il résida dans le monastère Pháp Vân appartenant à l’école dhyana. C’est aussi à cette époque que le moine dhyana Quán Duyên était en train d’y enseigner le dhyana. D’autres moines vietnamiens furent allés en Chine pour enseigner le dhyana avant l’arrivée du fameux moine Bodhidharma reconnu comme le patriarche de l’école dhyana chinoise et le patriarche du Kungfu. Désormais, on sait que c’est au moine Kang-Sen-Houci d’origine sogdiane (Khương Tăng Hội) à la place de Vinitaruci (Ti Ni Lưu Đà Chi) le mérite d’introduire le bouddhisme dhyana au Vietnam. 

Le bouddhisme vietnamien commença à connaître son essor et son âge d’or lorsque le Vietnam  réussît à retrouver l’indépendance avec le général Ngô Quyền. Sous les dynasties Đinh, Lê antérieur, Lý et Trần, le bouddhisme fut reconnu comme la religion d’état.

[Le bousddhisme sous les dynasties Đinh, Tiền Lê, Lý et Trần]

 

Le Caodaïsme (Cao Đài Giáo)

 

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English version

French version

Cao Đài gíáo được xem là một tôn giáo quan trọng đứng hàng thứ ba  ở Việtnam sau Phật giáo và Công giáo. Cao Đài  tức là nơi cao mà Thượng  để ngự trị.  Cao Đài giáo là một tôn giáo có tính pha trộn rất nhiều các tôn giáo lớn mà chủ yếu là Phật giáo, Công giáo,  Ấn Độ giáo, Hồi giáo,  Do Thái giáo,  Đạo giáo và nhất là kính trọng các truyền thống Vietnam. Tín đồ Cao Đài tin rằng Thượng đế là đấng chí cao  sáng lập ra các tôn giáo và luôn cả vũ trụ này và thường gọi tôn giáo của mình là Đạo Trời. Toà thánh Tây Ninh được tọa lạc tại thị trấn Hòa Thành, huyện Hòa Thành, tỉnh Tây Ninh và cách xa khoảng 90 cây số  về phía đông nam của thành phố Saïgon. Số tín đồ theo đạo Cao Đài ước chừng 7 triệu người ở Việtnam và 30.000 ở hải ngoại nhất là ở Á Châu, Úc Châu, Gia Nã Đại, Âu Châu và Mỹ quốc.

Có 3 thời kỳ quan trọng trọng lịch sữ của đạo nầy.   Thời kỳ đầu và nhì được diễn ra ở thế kỷ 6 TCN.  Lần đầu thường được gọi là Nhất kỳ Phổ độ, Thượng đế xuất hiện dưới hình dạng của người lãnh tụ của Do Thái giáo, Đức  Phật  (Nhiên Đăng cổ Phật) ở Ấn Độ và Phục Hi ở Trung Hoa.  Lần thứ nhì thường gọi Nhị kỳ Phổ độ, ngài đến với Phật giáo qua  Sakyamuni, Khổng Giáo với Đừc Khổng Tử, Công Giáo với Đức Chúa Giêsu, Đạo giáo với Lão Tử và Hồi giáo với Mahomet.  Lần sau cùng là  Tam kỳ Phổ độ, ngài quyết định xuất hiện để truyền giảng cho tín đồ một cách trực tiếp qua hình thức cơ bút. Tất cả tôn giáo được xuất hiện trước Cao Đài giáo chỉ thể hiện dưới  các hình dạng khác nhau (tôn giáo) nhưng  cùng một chân lý mà còn tùy ở thời đại, nơi  phát hiện, phong tục tập quán của dân gian nhằm  để giáo dục nhân loại và dẫn đến con đường nhân nghĩa  hạnh phúc  dưới sự dìu dắt của Thầy.  Triết lý và niềm tin tín ngưỡng mà đạo Cao Đài giảng dạy rất giản dị nhưng tạo ra không ít sự hoang mang vì  đạo nầy rất thích hợp  với đạo lý nhiều hơn là mang tính chất huyền bí.  

  • -Thờ cúng tổ tiên.
  • -Luyện tập thiền định.
  • -Thực tập ăn chay trong đời sống
  • -Bất  bạo động
  • -Tôn trọng mọi  hình thức tín ngưỡng
  • -Tu tập giải thoát luân hồi
  • Tránh làm 5 điều tối kỵ như sau :
  • Không giết bất cứ sinh vật
  • Không có gian dối
  • Không có uống rượu
  • Không có ngoại tình
  • Không có làm tổn thương qua lời nói

Cầu nguyện một lần trong ngày và ăn chay ít nhất  10 ngày trong tháng.  Các lễ  cầu nguyện được diễn ra  ở  toà thánh Tây Ninh mỗi ngày với các giờ chỉ định: 6 giờ, 12 giờ, 18 giờ và 24 giờ. 

Version française

Le caodaïsme est la troisième religion importante au Vietnam après le bouddhisme et le christianisme. Cao signifie « Haut » et Ðài  » Palace ». Cao Đài est la suprême palace où règne Dieu. Le caodaïsme est une religion syncrétique qui englobe et combine plusieurs éléments à partir des religions principales: le Bouddhisme, le Confucianisme, le Catholicisme, l’Hindouisme, l’Islam, le Judaïsme et le Taoïsme tout en prenant en compte les traditions vietnamiennes. Le Saint Siège se trouve à Tây Ninh, à 90 km du Nord-Ouest de Saigon. Le nombre de ses fidèles s’élève à 7 millions au Vietnam et 30.000 à l’étranger, en particulier en Asie, Australie, Canada, Europe et les Etats-Unis.

Galerie des photos

Article: Être caodaïste (Tôi là người Cao Đài)

img_9502 On trouve dans l’histoire de cette religion les trois périodes importantes de révélations. La première et la deuxième avaient lieu VI ème siècle avant notre ère. Au cours de la première manifestation, Dieu fut apparu sous les trois formes du leader judaïste en Moyen-Orient, de Bouddha Dipankara en Inde et de Fou-Hi symbolisant le culte de l’humanité en Chine. Au cours de la deuxième manifestation, le bouddhisme réapparut sous la forme Sakyamuni, le confucianisme sous celle de Confucius, le christianisme sous celle de Jésus-Christ, le taoïsme sous celle de Lao- Tseu et l’Islam sous celle de Mahomet. Quant à la troisième manifestation, Dieu a décidé de se révéler lui-même. Cette troisième manifestation basée sur le bouddhisme est appelée souvent sous le nom « Ðại Ðạo Tam Kỳ Phổ Ðộ ». Toutes les religions qui ont précédé la révélation du caodaïsme ne sont que des formes différentes issues de la même vérité  suivant l’époque, les lieux de révélations, les us et coutumes des peuples en vue d’éduquer l’humanité et de l’amener vers le chemin du Bien dans la voie de Dieu. La philosophie et la profession de foi du caodaïsme sont d’une simplicité déconcertante, plus proche de la morale que de la transcendance mystique.

  • -Respect du culte des ancêtres
  • -Pratique de la méditation.
  • -Pratique du végétarisme.
  • -Suppression de la violence
  • -Respect de toutes les formes religieuses.
  • -Recherche de la libération du cycle de réincarnations
  • Respect des 5 interdictions suivantes:
  • Ne tuer aucune vie
  • Ne pas être malhonnête
  • Ne pas boire
  • Ne pas commettre l’adultère
  • Ne pas offenser par des mots

Prier au moins une fois par jour et pratiquer un régime végétarien au moins 10 jours par mois. La messe a lieu au saint siège de Tây Ninh tous les jours et se déroule à des heures bien précises:
6h, 12 heures, 18 heures et 24 heures.

 

Bouddhisme du Chămpa (3è partie)

Dynastie chame d’Indrapura

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Le dessin du piédestal de Henri Parmentier à l’intérieur du sanctuaire 

Version vietnamienne
est comparé à ce que nous voyons aujourd’hui  au musée de la sculpture du Champa à Đà Nẵng.

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Malheureusement pour une raison inconnue, ses attributs distinctifs ont été cassés et confisqués par le bureau du comité populaire de Bình Định dont dépend aujourd’hui le site Đồng Dương. Ils n’ont pas été rendus jusqu’à ce jour au musée cham de Đà Nẵng malgré l’exposition de cette pièce au public depuis longtemps. C’est pourquoi la statue de bronze continue à être l’objet de diverses interprétations iconographiques. En s’appuyant sur les informations fournies (les photos) au moment où il consacra une étude approfondie en 1984, Jean Boisselier pensa à la représentation de Tara. Pour cela, il tenta de se fonder sur les idoles de Đại Hữu, la codification des gestes de la divinité (mudra), le rang dans le panthéon bouddhique, l’ornementation des parures (nànàlankàravati), l’importance du regard et l’existence du troisième oeil pour réussir à identifier la divinité. Certains chercheurs vietnamiens voient dans cette statue, l’épouse Laksmi de Vishnu car dans l’un de ses deux attributs distinctifs, on retrouve la conque (con ốc). Pour le chercheur vietnamien Ngô Văn Doanh, il n’y a aucun doute sur l’identité de cette divinité. Il s’agit bien de Laksmindra-Lokesvara car pour lui chaque attribut distinctif a une signification particulière. Le lotus symbolise la beauté et la pureté. Quant à la conque, elle symbolise la propagation de l’enseignement de Bouddha et l’éveil après le sommeil de l’ignorance. C’est aussi l’hypothèse admise  depuis longtemps  par les chercheurs vietnamiens. Selon la spécialiste thailandaise Nanda Chutiwongs, ce magnifique bronze s’appelle Prajnàpàramità (Perfection de la Sagesse). Mais cela n’enlève pas la conviction de la plupart des spécialistes qui comme Jean Boisselier continuent à voir aujourd’hui dans cet exceptionnel bronze la séduisante déesse Tara dont la lourdeur des seins reste l’un des traits saillants trouvés dans sa prime jeunesse. Elle est toujours la parèdre du bodhisattva Avalokitesvara.

Récemment, dans le compte-rendu de l’archéologie ayant eu lieu en 2019 à Hànội, les chercheurs Trần Kỳ Phương et Nguyễn Thị Tú Anh ont eu l’occasion de redéfinir le nom de la statue de bronze, Tara en s’appuyant sur l’image décorative du Bouddha trouvée dans les cheveux de la statue, les attributs distinctifs (le lotus et la conque) dans ses deux mains ainsi que le geste de la main. Selon ces chercheurs vietnamiens, Tara est l’incarnation féminine du bouddha de méditation Amoghasiddhi, héritier du bouddha historique Shakyamuni dans le bouddhisme tantrique (Tibet). Il était assis souvent sous l’éventail déployé par le cobra à sept têtes Mucalinda, connu sous le nom « Succès efficace ». Dans l’iconographie, il tenait souvent dans sa main gauche une épée et  un geste significatif est  reconnaissable sous le vocable « Abhayamudra (ou absence de crainte) » dans sa main droite au moment de sa méditation. C’est pourquoi on trouve sur les cheveux de la statue en bronze  l’image décorative du petit bouddha  correspondant exactement à ce qu’on décrit.  De plus, cette statue a la couleur verte pour tout le corps. C’est aussi l’identité du dhyani bouddha Amoghasiddhi. Si le lotus symbolise la pureté, la conque et le geste  de sa main sous la conque correspondent bien à la mudra dharmacakra  mettant en branle la roue de la loi Dharma.

Selon les chercheurs Trần Kỳ Phương et Nguyễn Thị Tú Anh,  la région Yunnan était autrefois  la zone du relais  destinée à  faciliter la propagation de la religion et l’art du Tibet dans toute l’Asie du Sud-Est à travers la route intitulée « Chemin du thé et des chevaux » .Elle était aussi le lieu où le bouddhisme tantrique était  vénéré par tout le monde, du peuple jusqu’au roi et où la production  des bodhisattvas Lokesvara et Tara en bronze  destinée à l’Asie du Sud-Est  était extrêmement importante à partir du 7 ème ou 8 ème siècle. C’est pourquoi l’adulation des bodhisattvas Lokesvara ou Tara n’était pas hors norme au Chămpa. Jusqu’à présent, aucune statue  de Lokesvara n’est apparue et découverte à Đồng Dương, en particulier  au monastère bouddhiste car c’est ici que le roi Indravarman II a érigé un temple pour aduler son Bouddha protecteur Lokesvara.  Il a associé même son propre nom à celui de bodhisattva Lokesvara pour donner  à ce site bouddhiste le nom  Laksmindra-Lokesvara. C’est pourquoi il n’y a  aucun doute sur l’existence de la statue de Lokesvara. C’est un énigme sans explication jusqu’à ce jour. Selon le chercheur Trần Kỳ Phương, il est possible que cette statue soit fabriquée en bronze et de la même taille que celle de Tara. Elle doit être  déposée en même que celle de Tara sur l’autel au moment où l’honneur a lieu pour la première fois à cette époque. Peut-être après  cette glorification en son honneur, elle est déplacée ailleurs ou enterrée dans la terre à cause de la guerre.

  Bodhisattva Tara

Dans la deuxième enceinte il y a une longue salle d’attente (ou mandapa) (2 ) que Henri Parmentier nomma dans sa description « la salle aux fenêtres ». Puis dans la troisième enceinte (3) se trouve une grande salle à colonnes, longue d’une trentaine de mètres. Elle est probablement la salle de prière des moines (vihara) où trône majestueusement une imposante statue de bouddha auquel est consacré le deuxième autel au soubassement décoré en relief et entouré de deux acolytes nimbés. Ce site bouddhique fut reconnu par les autorités vietnamiennes comme le patrimoine national du pays en mai 2001. La destruction aveuglante provoquée par le bombardement américain durant les années de guerre a laissé pour ce site une unique tour de gopura intacte que la population locale désigne sous le nom « Tháp sáng » (ou tour de la lumière) du fait qu’elle est ouverte aux quatre orients laissant entrer la lumière. Malgré cela, ce site continue à faire revivre un passé glorieux avec son grand monastère qui fut à une certaine époque l’un des centres intellectuels religieux de renom dans l’Asie du Sud Est. C’est ici qu’après sa victoire éclatante sur le Champa en 985, le roi vietnamien Lê Đại Hành (ou Lê Hoàn) ramena au Vietnam un bonze religieux indien (Thiên Trúc) qui était en train de séjourner dans ce monastère. En 1069, le grand roi vietnamien Lý Thánh Tôn réussit à y capturer un moine célèbre chinois Thảo Đường lors de sa victoire sur le Champa. Mais c’est aussi ici qu’en 1301, le roi fondateur de l’école zen (Phái Trúc Lâm Yên Tử) du Vietnam, Trần Nhân Tôn accompagné par le bonze vietnamien Đại Việt et reçu par le roi cham talentueux Jaya Simhavarman III (Chế Mân en vietnamien), le futur époux de la princesse Huyền Trân, passa 9 mois de méditation dans ce centre religieux.

Pour le chercheur français Jean Boisselier, la sculpture chame était toujours en liaison étroite avec l’histoire. Des modifications notables ont été relevées dans le développement de la sculpture chame, en particulier la statuaire avec les événements historiques, les changements de dynasties ou les rapports que le Champa avait eus avec ses voisins (Vietnam ou Cambodge). C’est pourquoi on ne peut pas ignorer que le changement de dynastie favorise un élan créateur dans le développement de la sculpture chame qui s’illustre par un nouveau style particulier que l’on dénomme aujourd’hui sous le vocable de « Đồng Dương ».


icones_dongduong2icones_dongduong1Phong cách  Đồng Dương


Celui-ci ne peut pas passer inaperçu à travers ses caractéristiques suivantes localisées au niveau facial: les sourcils proéminents, reliés en une ligne continue, sinueuse et remontant jusqu’aux cheveux, les lèvres épaisses avec les commissures relevées, une moustache qui est confondue parfois à la lèvre supérieure et un nez épaté, large de face et aquilin de profil, le front étroit et le menton court. L’absence de sourire est à signaler. Ce style continua à se développer en même temps que le bouddhisme mahàyàna dans d’autres régions du Champa sous les règnes des successeurs immédiats du roi bouddhiste Indravarman II. Ceux-ci persistèrent à vénérer tout particulièrement Avalokitesvara et à adopter le bouddhisme comme la religion d’état. C’est ce qu’on a appris grâce aux inscriptions royales. C’est le cas du sanctuaire de Ratna-Lokesvara auquel le roi Jaya Simhavarman Ier, le neveu du roi Indravarman II, accorda son patronage. Ce sanctuaire a été localisé à Đại Hữu dans la région de Quảng Bình. Dans ce lieu sacré, un grand nombre de sculptures bouddhiques ont été exhumées. Puis autour de Mỹ Đức dans la même province de Quảng Bình, on a découvert un complexe bouddhique ayant les mêmes similitudes que celles trouvées à Đại Hữu et à Đồng Dương au niveau architectural et décoratif. La foi bouddhique n’est pas absente non plus à Phong Nha où certaines grottes servant de lieu de culte gardent encore leur empreinte au fil des années. Enfin un temple dédié à la divinité Mahïndra-Lokesvarà fut érigé en 1914 à Kon Klor (Kontum) par un chef nommé Mahïndravarman. Même il y a deux pèlerinages qui furent organisés par un haut dignitaire sur ordre du roi Yàvadvipapura (Java) dans le but d’approfondir le siddhayatra (ou le savoir mystique), ce qui a été rapporté par les inscriptions de Nhan Biểu datant de 911 après J.C. 

Dynastie chame d’Indrapura


Statue de Bouddha, Thăng Bình, Quảng Nam

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854-898     Indravarman II (Dịch-lợi Nhân-đà-la-bạt-ma)
898-903     Jaya Simharvarman I (Xà-da Tăng-gia-bạt-ma)
905-910     Bhadravarman III (Xà-da Ha-la-bạt-ma)
910-960     Indravarman III (Xà-da Nhân-đức-man)
960-971     Jaya Indravarman I (Dịch-lợi Nhân-di-bàn)
971-982     Paramesvara Varman I (Dịch-lợi Bế- Mĩ Thuế)
982-986     Indravarman IV (Dịch-lợi Nhân-đà-la-bạt-ma)
986-988     Lưu Kế Tông
989-997     Vijaya shri Harivarman II (Dịch-lợi Băng-vương-la)
997-1007   Yan Pu Ku Vijaya Shri (Thất-ly Bì-xà-da-bạt-ma)
1007-1010  Harivarman III (Dịch-lợi Ha-lê-bạt-ma)
1010-1018  Paramesvara Varman II (Thi Nặc Bài Ma Diệp)
1020-1030  Vikranta Varman II (Thi Nặc Bài Ma Diệp)
1030-1044  Jaya Simhavarman II (Sạ Đẩu)

 


Cette foi bouddhique commença à s’ébranler sérieusement face à l’invasion des gens du Nord (les Vietnamiens) qui venaient d’être libérés du joug d’oppression chinois. Ceux-ci, dirigés par le nouveau roi Lê Đại Hành n’hésitèrent pas à saccager la capitale Indrapura en 982 après que le roi des Cham Parameçvaravarman I (Ba Mĩ Thuế) avait retenu par maladresse et pour une raison inconnue deux émissaires vietnamiens Từ Mục et Ngô Tử Canh et  soutenu ouvertement Ngô Tiên, fils du roi libérateur de la nation vietnamienne, Ngô Quyền dans la lutte du pouvoir. Le bouddhisme mahayana ne permit pas aux rois cham de retrouver tout ce dont ils avaient besoin dans leur lutte contre les ennemis vietnamiens. Ils commencèrent à douter de la sagesse de cette religion lorsque cette dernière n’arriva pas à séduire jusqu’alors la population locale. Elle continua à rester la religion d’élection personnelle des élites et de leurs rois cham. Ceux-ci préférèrent retrouver désormais leur salut dans l’adoration de leur dieu destructeur Shiva afin de mieux protéger leurs victoires et de leur permettre de résister tant bien que mal aux envahisseurs étrangers (Chinois, Môn, Khmers et Vietnamiens) dans la création, le maintien et la survie de leur nation.

Leur belligérance sempiternelle inspirée probablement par le shivaïsme devint un argument de poids et une justification légitime d’abord pour les Chinois suivis ensuite par les Vietnamiens de mener des interventions militaires et d’annexer progressivement leur territoire dans la marche vers le Sud (Nam Tiến).

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Référence bibliographique


Du khảo Văn Hoá Chăm – Pérégrinations culturelles au Chămpa (Nguyễn văn Kự- Ngô văn Doanh- Andrew Hardy) Ecole française d’Extrême Orient
L’art du Chămpa Jean François Hubert
Boisselier, Jean (1984). ‘Un bronze de Tara du Musee de Đà-Nẵng et son importance pour l’histoire de l’art du Champa’. Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient (BEFEO), 73(1984):319-38.
Chuttiwongs, Nandana (2005). ‘Le Bouddhism du Champa.’ Trésors d’art du Vietnam: La Sculpture du Champa, V-XV siècle (eds. Pierre Baptiste and Thierry Zéphir), Page 65-87. Paris: Musée Guimet.
Ngô Văn Doanh (1980). ‘Về pho tượng đồng phát hiện năm 1978 tại Đồng Dương (Quảng Nam-Đà Nẵng)’. Những Phát hiện mới về Khảo cổ học năm 1979, trang 195-96. Hà Nội: Nxb. Khoa học Xã hội.
Glossaire


Avalokitesvara: nom d’un bodhisattva représentant l’infinie compassion du Bouddha.
Bodhisattva: être destiné à l’éveil ( Bồ tát)
Dharma: loi morale (Đạo pháp)
Lokesvara: seigneur du monde. Désignation d’un bouddha ou Avalokistesvara.
Mandapa: édifice religieux à colonnes dans l’enceinte du temple.
Tara: celle qui sauve. Contrepartie féminine d’Avalokitesvara. Très vénérée en Inde et au Tibet.
Vishnu: Dieu qui maintient le monde entre sa création par Brahma et sa destruction par Shiva.

Bái Đính (Ninh Bình)

 

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Complexe paysager de Tràng An

English version
Version vietnamienne
 

Pagode Bái Đính

Étant située sur la chaîne de montagnes karstiques Tràng An de Ninh Bình, la pagode Bái Đinh a connu une longue existence datant de plusieurs siècles. Sa renommée est attestée depuis longtemps sous les dynasties successives: Đinh, Lê antérieur et Lý.  Aujourd’hui, elle  devient un complexe religieux où on trouve non seulement le temple ancien mais aussi de nouveaux temples en cours de construction depuis 2003. La pagode Bái Đính est considérée en Asie du Sud Est comme la pagode possédant la statue gigantesque Bouddha coulée en bronze et importée de la Russie.  Celle-ci a une   hauteur  de 16 mètres et un poids de 100 tonnes. Les  500 arhats  en marbre blanche  de la pagode sont répartis à peu près sur 2 kilomètres tout le long d’un couloir. Ce complexe a une superficie totale de 539 ha dont on attribue 27 ha pour l’ancienne pagode, 80 ha pour les nouveaux temples, un centre d’études bouddhiques, des espaces d’accueil et des parkings ainsi qu’un système de lacs. 

Patrimoine culturel  mondial du Vietnam

Chùa Bái Đính

nằm trên sườn núi đá Tràng An của Ninh Bình  là một chùa đã có lâu đời. Chùa được nổi tiếng dưới ba triều đại: Đinh, Tiền Lê và Lý. Ngày nay, chùa Bái là một quần thể tôn giáo gồm có không những ngôi đền cổ mà còn có thêm các ngôi đền khác được xây dựng từ 2003. Chùa Bái Đính được xem ở Đông Nam Á là chùa có tượng Phật bằng đồng dát vàng lớn nhất nhập từ Nga Sô. Tượng nầy có bề cao là 16 thước và nặng 100 tấn. 500 La Hán bằng cẩm thạch trắng được phân phối dộc theo hành lang dài gần 2 cây số. Quân thể nầy có một diện tích tổng cộng là 539 ha mà trong đó 27 ha dành cho chùa cổ, 80 ha cho các đền mới xây cất, một khu học viện Phật giáo,  một khu đón tiếp du khách và các bãi đậu xe chưa kể đến các hồ nước.

Ninh Bình (Hạ Long cạn)

Sculpture du Champa (Điêu Khắc Cổ Chămpa)

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Version vietnamienne
Première partie

Jusqu’à aujourd’hui, on ne connait pas avec exactitude l’origine ethnique des Chams. Certains pensent qu’ils venaient de l’Asie continentale et qu’ils étaient refoulés avec les autres populations vivant dans le sud de la Chine (les Bai Yue) par les Chinois tandis que d’autres (les ethnologues , les anthropologues et les linguistes) mettaient en évidence leur origine insulaire par le biais de leurs travaux de recherche. 


Sculpter une statue, c’est un acte religieux.


Pour ces derniers, les Chams étaient sans doute des populations des mers du Sud (les pays des archipels ou ceux de la péninsule malaise). Les traditions orales chames évoquant des liens unissant à l’époque légendaire, le Champa et Java confortent cette dernière hypothèse.

Surnommés les Vikings de l’Asie du Sud-Est, les Chams vivaient le long des côtes du centre et du sud du Vietnam actuel. Leurs principales activités étaient basées essentiellement sur le commerce. Ils étaient en contact très tôt avec la Chine et des territoires aussi éloignés que la péninsule malaise, peut-être les côtes de l’Inde du Sud. 

Etant consacrée à des fins religieuses, la sculpture chame n’échappait pas ainsi aux répercussions politiques et aux influences venant de l’extérieur, en particulier celles de l’Inde, du Cambodge et du Java. Celles-ci devenaient ainsi les principales forces de création, de développement et d’évolution des styles dans leur art. Pour le chercheur français Jean Boisselier, la sculpture chame était en liaison étroite avec l’histoire. Des modifications notables ont été relevées dans le développement de la sculpture chame, en particulier la statuaire avec les événements historiques, les changements de dynasties ou les rapports que le Champa avait eus avec ses voisins (Vietnam ou Cambodge). Selon le chercheur vietnamien Ngô văn Doanh,  chaque fois qu’ il y avait  un impact important venant de l’extérieur,  on ne tardait pas de voir apparaître au Chămpa un nouveau style dans sa sculpture.

Galerie des photos

Pour cela, il suffit de citer un exemple: aux XIème-XIIème siècles, l’intensification des contacts violents spécialement avec le Vietnam et le Cambodge et l’apparition de nouvelles conceptions en rapport avec les fondements du pouvoir royal peuvent expliquer l’originalité et la richesse trouvées dans le style de Tháp Mắm.

Etant l’expression du panthéon indien (brahmaniste mais surtout shivaïste et bouddhiste), la sculpture chame recourt plutôt à l’interprétation locale des concepts, des normes venant de l’extérieur avec élégance qu’à l’imitation servile. Elle est avant tout un support de méditation et une preuve de dévotion. Sculpter une statue, c’est un acte religieux. Soumis à des normes religieuses, le sculpteur cham, avec ses mains adroites, a réussi à donner avec ferveur à la pierre inerte une âme, une représentation divine permettant de véhiculer le concept religieux qu’il aimait transmettre avec foi. La sculpture chame est pacifique. Aucun scène d’horreur ne figure. Il n’y a que des créatures animales un peu fantaisistes (lions, dragons, oiseaux, éléphants etc..). On ne trouve aucune forme violente et décente dans les divinités. Malgré l’évolution des styles au fil de l’histoire, la sculpture chame continue à garder les mêmes créatures divines et animales dans une thématique constante.

Makara

L’art cham a réussi à garder sa spécificité, sa propre expression faciale et sa beauté particulière sans qu’on puisse dire qu’il s’agit d’une copie servile des modèles extérieurs et remettre en cause sa singularité dans la sculpture d’hindouisme trouvée en Inde et en Asie du Sud-Est. En dépit du manque d’animation et du réalisme, les œuvres chames étaient taillées majoritairement dans le grès et beaucoup plus rarement dans la terre cuite et dans d’autres alliages (or, argent, bronze etc.).  

Etant de dimension modeste d’une manière générale, elles retracent les croyances religieuses et les conceptions du monde. Elles ne peuvent pas nous laisser impassibles car elles nous donnent toujours une forte étrange impression. C’est l’une des caractéristiques de la beauté de l’art cham. On trouve dans la sculpture chame des rondes-bosses, des hauts-reliefs et des bas-reliefs. Une ronde-bosse est une sculpture autour de laquelle on peut tourner pour voir l’œuvre du sculpteur. Un haut-relief est une sculpture ayant un relief très saillant et ne se détachant pas du fond. Quant au bas-relief, il s’agit d’une sculpture à faible saillie sur un fond uniforme. On relève dans la sculpture chame la tendance à dégager notamment la rondeur des créatures au niveau des reliefs. Peu de scènes figurent dans cette sculpture. On relève le manque de lien ou d’adresse au niveau d’assemblage dans le cas contraire. 

Les créatures trouvées dans la sculpture chame ont tendance à sortir toujours de l’espace qui les entoure avec éclat. Elles ont quelque chose de monumental. Même au cas où elles sont regroupées dans les œuvres de Mỹ Sơn, Trà Kiệu retraçant la vie journalière des Chams, elles nous donnent l’impression que chacune d’elles reste indépendamment des autres.  

On peut dire que le sculpteur cham s’occupe uniquement de la créature qu’il veut montrer et déifier sans penser à aucun moment aux détails et aux imperfections excessivement irréalistes (la main trop grande ou le bras trop fléchi de la danseuse de Trà Kiêu par exemple) et sans imiter copieusement les modèles originaux indiens, ce qui donne à cette sculpture chame le caractère « monumental » qu’on ne trouve pas dans les autres sculptures. C’est une autre particularité trouvée dans cette sculpture chame.

Les œuvres ne sont pas nombreuses mais elles témoignent d’une belle qualité plastique et de l’expression de diverses religions. Il est difficile de leur donner un même style. Par contre, on relève quelques traits proches de la tradition de l’art indien d’Amaravati. C’est seulement dans la seconde moitié du 7 ème siècle que sous le règne du roi Prakasadharma Vikrantavarman I, la sculpture chame commença à prendre corps et à révéler son originalité. Lire la suite

[Sculpture du Champa Partie 2)]
[Sculpture du Champa: Partie 3]

  • Style Mỹ Sơn E1 (VIIème-milieu VIIIème siècle)
  • (Milieu VIIIème- milieu IXème siècle). Période Hoàn Vương
  • Style Ðồng Dương  (IXème -Xème  siècle)
  • Style Mỹ Sơn A 1  (Xème siècle)
  • Style Tháp Mắm (ou Style Bình Ðịnh) 
  • Styles Yang Mum et Pô Rome ( XIVème -XVème siècle)

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Être confucianiste (Làm người đạo Khổng)


Version française

English version

Xã hội Việt Nam bị ảnh hưởng sâu sắc bởi Nho giáo được du nhập vào Việt Nam ở thời kỳ thống trị lâu dài của Trung Hoa  (111 TCN – 939 sau Công nguyên). Do đó người Việt đã được thấm nhuận ít nhiều những ý tưởng mà được Đức  Khổng Tử miêu tả trong Ngũ Kinh. Ông hay thường  dạy bảo  những gì đúng đắn và phù hợp với quan điểm đạo đức qua  5 mối quan hệ (Ngũ Luân) mà xã hội Việt Nam hay thường dựa lên: mối quan hệ giữa vua và tôi, giữa cha và con, giữa chồng và vợ, giữa họ và anh em và sau cùng giữa họ và  các bạn bè. Nhờ vậy, người Việt rất coi trọng gia đình, mà họ luôn  xem coi đó là nơi để họ rèn luyện đạo đức và gắn bó mật thiết với làng mạc quê quán nơi họ sinh trưởng và tổ tiên của họ.

Điều này giúp cho xã hội Việt Nam không chỉ tìm được sự bền chặt mà còn có được sự vững chắc, ăn sâu xa vào cội rễ và hữu hiệu để khắc phục được mọi thế lực ngoại bang trong những thời kỳ khó khăn và quyết định của lịch sử Việt Nam. Xã hội được người Việt xem coi là một phần mở rộng của vòng gia đình. Người Nho giáo Việt không bao giờ coi thường lòng hiếu thảo, kính trọng người già, lý tưởng của lòng trung thành, tình hữu nghị và danh dự.

Muốn  biết tâm hồn Việt, bạn phải nắm bắt được sự ngọt ngào của nó. Người Việt nói chung không có hành vi gây hấn trừ khi bị làm mất mặt, đặc biệt là danh dự. Sự tha thứ  rất là Việt Nam. Đây là những đặc điểm cốt yếu của người Việt được nhạc sỹ Trịnh Công Sơn mô tả.

Danh dự là một trong những đức tính mà Nho gia Việt cố gắng gìn giữ cho đến cuối đời. Ngọc hòa tan có thể giữ được độ trắng, cây tre vẫn giữ  thân thẳng khi được  tiêu dùng. Sự tồn tại cá nhân được xem  nhẹ so với danh dự. Đấy là những câu nói tóm gọn lại  tinh thần của người Nho giáo Việt. Đây là trường hợp của tướng Võ Tánh, người bất chấp lời khuyên nên bỏ chạy của vua Gia Long, em rể  của ông. Ông vẫn muốn hy sinh bản thân vào năm 1801 bằng cách cho nổ tung một căn nhà chứa đầy bột nổ  để bảo vệ không chỉ danh dự  cho chính mình mà còn cứu mạng hàng nghìn binh sĩ của mình trước quân Tây Sơn hùng mạnh đang vây hãm thành Quy Nhơn. Nhờ thế  ông  giúp vua Gia Long giành được chiến thắng  vẻ vang và quyết định tại Phú Xuân (Huế). Nhưng người thể hiện rõ  được nét con người Nho giáo Việt vẫn là người anh hùng dân tộc  Trần Hưng Đạo. Người ta tìm thấy ở vị tướng này tất cả những đức tính của một người nhân đức vẹn toàn (đây là tổng hợp của tất cả những đức tính được Khổng Tử mô tả trong Kinh điển).

Cha của ông Trần Liễu là anh trai của vua Trần Thái Tôn. Ông  nầy không có con. Để củng cố và trường tồn vương triều, tể tướng Trần Thủ Độ đã không ngần ngại ép công chúa Thuận Thiên, vợ lẽ của cha Trần Hưng Đạo đang mang thai ba tháng, kết hôn với vua. Nổi giận, cha ông là Trần Liễu rất đau đớn nói với ông: Sau này, nếu con không trả thù được cái nhục nầy và lên ngôi thì ta sẽ không bao giờ có được hạnh phúc ở Suối vàng. Ông không phản đối những lời  này nhưng ông không bao giờ lưu ý đến những lời nhắn nhủ của cha mình cả. Mặt khác, vào một ngày đẹp trời, để  thăm dò  ý  định của các con, ông lại hỏi ý kiến của ​​chúng về vấn đề này. Con trai thứ ba  của ông lại  khuyến khích ông nên chiếm đoạt ngai vàng. Ông ta cấm con  gặp lại   ông cho đến cuối đời sau khi suýt giết chết con ông ngay tại chỗ. Là một dứa con ngoan,, ông giữ  nhớ lại tất cả những lời cha dặn nhưng ông cố gắng gạt lợi ích cá nhân sang một bên để hành động phù hợp với lợi ích quốc gia.

Lòng trung thành của ông là không lay chuyển đối với nhà vua. Có một ngày  đẹp trời, trong chuyến du ngoạn cùng nhà vua, khi cầm trong tay một cây gậy có đầu nhọn bằng sắt nhọn, ông không ngần ngại rút nó ra để bày tỏ lòng trung thành của mình. Cũng chính ông đã trấn an nhà vua hãy tiếp tục chiến đấu chống lại quân Mông Cổ (Nhà Nguyên) và không chịu đầu hàng nên nói với vua rằng: Nếu muốn đầu hàng thì trước hết ngài  phải  chặt đầu thần. Nhờ lòng dũng cảm, sự quyết tâm, bền bỉ và cao thượng, Việt Nam đã hai lần liên tiếp giành chiến thắng trước quân Mông Cổ của Hốt Tất Liệt vào năm 1257 và 1287. Ông chưa bao giờ lợi dụng quyền hành chỉ huy quân sự của mình để ban ân cho bất cứ ai cả. Ông đã giao việc đó cho nhà vua khi ông còn là tổng tư lệnh quân đội Việt Nam. Ông thực thi quyền lực của mình một cách công bằng cho tất cả mọi người,  từ  lớn đến  nhỏ. Cũng nhờ ông mà Nho giáo đạt đến đỉnh cao vào thời điểm này và trở thành hình mẫu độc đáo cho việc tổ chức nhà nước và xã hội Việt Nam.

Mặc dù vậy, Nho giáo thường bị chỉ trích vì đã trói buộc người dân, đặc biệt là phụ nữ, trong tình trạng nô dịch vĩnh viễn và là một trong những nguyên nhân tạo ra yếu tố bất động vốn mang lại lợi ích lớn cho giai cấp thống trị và bóp nghẹt mọi tinh thần dấn thân cũng như mọi cải cách tỏ ra cần thiết cho sự tiến bộ, gây ra hậu quả thảm khốc cho Việt Nam vào đầu thế kỷ 20 với sự sụp đổ của đế chế  nhà Nguyễn kéo theo sau đó  những sự kiện đáng tiếc trong suốt những thập kỷ vừa qua.

Không có gì đáng ngạc nhiên khi thấy con người trong xã hội Nho giáo, đặc biệt là giới trí thức Việt Nam ngày nay. Họ thường xuyên phải đối mặt với tình thế tiến thoái lưỡng nan không thể vượt qua được. Họ  vẫn bị giằng co giữa sự tiến bộ xã hội và các giá trị đạo đức mà Nho giáo tiếp tục ảnh hưởng đáng kể trong tim và tâm trí của họ vào thời điểm nầy. Xã hội Việt Nam cần được cải cách để thích ứng tốt đẹp hơn với những thay đổi kinh tế và xã hội mà Việt Nam cần có sau bao nhiêu năm chiến tranh. Ngày nay thật khó biết  được chủ nghĩa xã hội, dựng lên như một giáo điều của nhà nước, đã thực sự  có đóng một vai trò ở mức độ nào  trong quá trình chuyển đổi xã hội hiện nay. Nhưng cũng không thể đánh giá được mức độ ảnh hưởng của Nho giáo  ở thời điểm nầy.

Mỗi người Việt Nam chúng ta hôm nay phải tìm ra con đường đúng đắn cho mình và cư xử đàng hoàng để không hổ thẹn là “Con Rồng cháu Tiên”, nhất là đối với những người sống ở nước ngoài.

La société vietnamienne est profondément influencée par le confucianisme qui fut introduit au Vietnam à l’époque de la longue domination chinoise (111 av. J.C.-939 après J.C.). C’est pourquoi le Vietnamien est imprégné plus ou moins des concepts décrits par le sage Confucius dans les « Livres Canoniques » ( Ngũ Kinh )« . Il est habitué à enseigner ce qui parait juste au point de vue moral et approprié en tenant compte des Cinq Relations (Ngũ Luân) sur lesquelles repose habituellement  la société vietnamienne: celles qui existent entre souverain et sujet, père et fils, mari et femme, entre lui  et ses frères aînés et enfin  entre lui et ses amis. Grâce à cela, le Vietnamien accorde une grande importance à sa famille qu’il considérait toujours comme un terrain d’entraînement moral et s’attache fortement aux forces du sol en particulier à son village natal et à ses ancêtres. 

Cela permet à la société vietnamienne de trouver non seulement sa cohésion mais aussi sa solidité, ses profondes racines et son efficacité pour venir à bout toutes les forces étrangères dans les moments difficiles et cruciaux de l’histoire du Vietnam. La société est considérée dans une large mesure par le Vietnamien comme une extension du cercle familial. Le confucianiste vietnamien ne néglige jamais la piété filiale, le respect des personnes âgées, l’idéal de loyauté, l’amitié et l’honneur.


Pour connaître l’âme vietnamienne, il faut en saisir la douceur. Le Vietnamien est d’une manière générale dénué d’agressivité sauf quand on lui fait perdre la face, en particulier son honneur. Le pardon est très vietnamien. Ce sont les traits essentiels du Vietnamien décrits par le Bob Dylan vietnamien « Trịnh Công Sơn« . L’honneur est l’une des qualités que le confucianiste vietnamien tente de conserver jusqu’à la fin de sa vie. Le jade qui se dissout peut conserver sa blancheur, le bambou consommé gardant la tige droite. L’existence individuelle est très légère par rapport à l’honneur. Ce sont les phrases qui résument l’état d’esprit de l’homme confucianiste vietnamien. C’est le cas du général Võ Tánh qui malgré les recommandations de son beau-frère Gia Long de prendre la fuite, préféra se sacrifier en 1801 en se faisant sauter dans un pavillon rempli de poudre pour défendre non seulement son honneur mais aussi la vie sauve des milliers de ses soldats face à l’armée des Tây Sơn puissamment armée immobilisée à cause du siège à Qui Nhơn, ce qui permit à l’empereur Gia Long de remporter à Phú Xuân ( Huê’ ) une victoire retentissante et décisive. Mais celui-ci qui illustre bien l’homme confucianiste vietnamien reste le héros Trần Hưng Ðạo. On trouve en ce général toutes les qualités d’un homme de ren ( ren étant la somme de toutes les vertus décrites par Confucius dans les Livres Canoniques ).

Galerie des photos

Son père Trần Liễu était le frère du roi Trần Thái Tôn. Celui-ci n’avait pas d’enfant. Pour consolider et perpétuer la dynastie, le premier ministre Trần Thủ Ðộ n’hésitait pas à forcer la princesse Thuận Thiên, la concubine du père de Trần Hưng Ðạo, enceinte de trois mois, d’épouser le roi. Révolté, son père Trần Liễu lui dit au moment d’agonie: Plus tard, si tu n’arriverai pas à venger cette offense et à prendre le trône, je ne serais jamais content au pays des Sources. Il ne contesta pas ces propos mais il ne prit jamais en compte les recommandations de son père. Par contre, un beau jour, pour connaître les intentions de ses enfants, il redemanda leur avis à ce sujet. Son fils cadet l’incita à usurper le trône. Il lui interdit de le revoir jusqu’à la fin de sa vie après avoir failli de tuer ce dernier sur le champ. Très pieux, il retint tout ce que son père lui avait dit mais il tenta de laisser de côté les intérêts personnels pour agir conformément aux intérêts de la nation.

Sa loyauté était sans faille envers le roi. Un beau jour, lors d’une excursion en jonque avec le roi, ayant eu dans la main un bâton dont le bout extrême portait un morceau de fer pointu, il n’hésita pas à l’enlever pour lui prouver sa loyauté. C’était aussi lui qui rassura le roi de continuer la lutte contre les Mongols et de ne pas céder à la reddition en lui disant: Si vous voulez vous rendre, vous devez me couper la tête d’abord. Grâce à son courage, sa détermination, sa ténacité et sa magnanimité, le Vietnam arriva à sortir victorieux deux fois de suite contre l’armée mongole de Kubilai Khan en 1257 et 1287.

Il ne profita jamais de son commandement militaire pour octroyer les faveurs à qui que ce soit. Il laissa au roi le soin de le faire au moment où il fut commandant en chef de l’armée vietnamienne. Il exerça son pouvoir avec une justice égale pour tous, petits ou grands. C’est aussi grâce à lui que le confucianisme atteignit à cette époque son apogée et devint ainsi le modèle unique de l’organisation de l’état et de la société vietnamienne.

Malgré cela, on reproche souvent au confucianisme le fait de maintenir le peuple en particulier les femmes, dans un assujettissement permanent et d’être l’une des causes génératrices du facteur d’immobilisme qui avantage largement la classe dirigeante et étouffe tout esprit d’entreprise et toutes les réformes s’avérant indispensables pour le progrès, ce qui provoqua au début du XXème  siècle de graves conséquences catastrophiques pour le Vietnam avec la chute de l’empire des Nguyễn suivie par les événements regrettables durant les dernières décennies.

Il n’est pas étonnant de voir que l’homme issu de cette société confucéenne, en particulier l’intelligentsia vietnamien d’aujourd’hui, est confronté souvent à ce dilemme insurmontable. Il est toujours tiraillé entre le progrès social et les valeurs morales du confucianisme qui continuent à exercer une influence notable sur son cœur et sur son esprit à un moment où la société vietnamienne nécessite d’être réformée pour s’adapter mieux aux mutations économiques et sociales. Le Vietnam en a besoin après tant d’années de guerre. Il est difficile de connaître aujourd’hui dans quelle mesure que le socialisme érigé en dogme d’état, a joué véritablement un rôle dans la transformation sociale en cours. Mais il est impossible d’évaluer aussi le degré d’influence du confucianisme à l’heure actuelle.

C‘est à chacun de nous, en tant que Vietnamien, de trouver aujourd’hui sa juste voie et de se comporter dignement pour ne pas avoir honte d’être « Fils du Dragon et Neveu de l’Immortelle », en particulier pour ceux qui vivent à l’étranger.