Conquêtes chinoises: Nan Yue et Yelang

 Chinese conquests: Nan Yue and Ye Lang

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Au moment où Zhang Qian fut chargé d’aller chercher en l’an -126 les alliances pour mettre en tenaille les Xiongnu, ceux-ci continuèrent à monter des raids de plus en plus meurtriers avec plusieurs milliers de Chinois morts ou captifs vivant dans les commanderies frontalières (Dai, Yanmen ou Shang) au nord de la Chine, ce qui obligea Wudi, plus sûr de la consolidation de son pouvoir et de ses arrières, à adopter une nouvelle politique vis à vis de ces « barbares ». Désormais, les offensives chinoises destinées à empêcher une concentration Xiongnu en lisière du territoire chinois étaient plus fréquentes.

Le premier succès eut lieu en automne -128 dans la région de Yuyang avec Wei Qing (Vệ Thanh), le nouvel héros de l’armée chinoise. Il fut suivi par d’autres conquêtes éclatantes et décisives au printemps -121, conduites par Huo Qubing (Hoắc Khứ Bệnh), fils de la sœur aînée de Wei Qing et « champion de l’armée » avec le titre de Guanjun accordé exceptionnellement par Wudi en choisissant une nouvelle tactique de frapper comme la foudre,  la tête des armées Xiongnu au cœur de leur territoire, ce qui permit aux Chinois de reconquérir l’Ordos, toute la zone au sud de la boucle fleuve Jaune (Hoàng Hà), de fonder les commanderies de Shuofang et de Wuyuan et de déporter des gens dans les zones conquises dans le but d’apporter à long terme une logistique non négligeable à l’armée dans la poursuite des ennemis vers d’autres régions lointaines et inconnues.

L’empire de Wudi avait le moyen de pratiquer cette politique de colonisation avec une population de 50 millions d’habitants à cette époque. On estima à plus de 2 millions de Chinois déplacés sous le règne de Wudi le long de la frontière nord. Cette politique fut  payante car ces colonies agricoles devinrent définitivement quelques années plus tard le rempart sûr de la Chine face à ces « barbares ». Cela nous fait penser à la politique des Vietnamiens dans la conquête du Champa et du delta du Mékong et celle des Chinois dans le Tibet d’aujourd’hui. Le harcèlement incessant des Xiongnu excités comme des guêpes dérangées de leurs nids, obligea Wudi à changer la tactique en donnant priorité désormais au front nord et en abandonnant provisoirement toutes ses ambitions territoriales au sud-ouest de son empire dans la région de Yunnan et dans le royaume de Nanyue (Nam Việt) dont faisait partie autrefois le Nord Vietnam.

Grâce à la stratégie immuable suivante:

1°) Attaquer et refouler les Xiongnu le plus loin possible dans leurs territoires par l’effet de surprise.

2°) Déporter les populations victimes des inondations ou les gens condamnés dans les zones conquises à leurs adversaires Xiongnu et y créer de nouvelles commanderies. C’est le cas des commanderies de Jiuquan, Dunhuang, Zhangye et Wuvei tout le long du corridor du Gansu.

3°) Affaiblir les Xiongnu en jouant la carte de division et séduire les nouveaux alliés Xiongnu avec le système de tribut. (création de cinq états indépendants alliés (ou shuguo) servant de tampon entre son empire et les Xiongnu ennemis sous son règne)

Wudi réussit à freiner ainsi l’élan des belligérants Xiongnu. Ceux-ci furent obligés de transférer leur quartier général à proximité du lac Baïlkal (Sibérie) et desserrer leur emprise sur tout le Turkestan oriental.

Cela permet à Wudi d’avoir les mains libres et retrouver le désir expansionniste vers le Sud et vers le nord-est afin d’assurer le commerce et d’avoir d’autres alliés depuis que Zhang Qian lui avait tenté de miroiter l’existence d’une voie directe permettant de rejoindre le royaume de Shendu (l’Inde) à partir du royaume Shu (conquis par Shi Huang Di à l’époque de Printemps et Automnes (ou Chunqiu, 722-453 avant J.C.). Cette déduction instinctive, Zhang Qian l’a eue au moment de son séjour à Daxia (Bactriane) où il avait découvert, les produits de Shu (bambous, toiles etc.) acheminés par cette voie d’accès direct. Wudi tenta de réutiliser la même stratégie qu’il avait optée pour les Xiongnu.

Annexion des royaumes du Sud

Profitant de la dissension des Yue et de la mort du roi de Nanyue Zhao Yingqi ( Triệu Anh Tề), Wudi trouva l’occasion d’incorporer le royaume du Nanyue à son empire. Puisque le nouveau roi Zhao Xing (Triệu Ái Đế) n’avait que 6 ans, la régence revint à sa mère, une Chinoise de nom Jiu (Cù Thị). Celle-ci ne cacha jamais son attirance pour son ancienne patrie car elle était très impopulaire auprès de ses sujets Yue. Wudi tenta de la soudoyer en proposant à cette dernière un marché ayant pour but l’incorporation du royaume Nanyue à son empire en échange des titres royaux. Ce projet fut avorté à cause d’un coup d’état organisé par le premier ministre Lữ Gia  soutenu en grande majorité par les Yue. Cette reine traîtresse, son fils, le nouveau roi et les officiels Han furent massacrés par Lü Gia et ses partisans Yue. Ceux-ci installèrent le nouveau roi Zhao Jiande (Triệu Dương Đế) dont la mère était une Yue. Furieux, Wudi ne put pas laisser impuni un tel affront lorsqu’il avait l’occasion de s’approprier définitivement une région connue pour ses richesses naturelles et pour ses ports Canton et Hepu facilitant l’accès à la mer du Sud. Au dire des commerçants chinois, l’économie était florissante à Nanyue car on y trouvait non seulement les perles, les cornes des rhinocéros, les carapaces de tortues mais aussi les pierres précieuses et les essences d’arbres. Ces produits exotiques deviendraient ainsi des objets de mode auprès de la cour des Han.

L’expédition militaire fut dirigée par le général Lu Bode (Lộ Bác Đức) avec cent mille marins des bateaux à tours acheminés sur place pour mater la révolte de Nanyue. Il fut secondé dans cette mission par Yang Pu (Dương Bộc) connu pour son caractère cruel et impitoyable envers ses victimes comme un faucon sur ses proies. Par contre, Lu Bode magnanime joua sur sa réputation et invita ses ennemis à se rendre. Il réussit à avoir l’adhésion des Yue à la fin de l’affrontement militaire. Quant à Lü Gia et à son jeune roi Zhao Jiande, ils furent capturés au printemps -111 lors de leur fuite. Leurs têtes furent exposées à la porte nord du palais du Chang An (Trường An). Connu pour sa suprématie régionale, la défaite de Nanyue sonna le glas des espoirs Yue et obligea les autres à se soumettre aux Han. C’est le cas des Ou de l’Ouest (Tây Âu)  et du roi de Cangwu, (Kouangsi) (Quảng Tây) ainsi le royaume Yelang (Dạ Lang) situé à cheval à cette époque sur les territoires de Guizhou (Quí Châu) et de Kouangsi. Le Nord Vietnam fut occupé également par les Chinois qui tentaient de pousser leurs avantages jusqu’à Rinan dans l’Annam.

Wudi divisa le Nord Vietnam en deux commanderies: Jiaozhi (Giao Chỉ) and Jiuzhen (Cửu Chân). La capitale administrative de Jiaozhi fut au début à Miling (Mê Linh) puis elle fut transférée plus tard à Lũy Lâu dans la province de Bắc Ninh.

Face à la dislocation de Minyue (Mân Việt) et à la résistance d’une partie de la population de ce dernier ((Dong Yue)(Đông Việt) que Wudi considéra comme une source de trouble dans le futur, il n’hésita pas à employer les grands moyens. Il publia un décret permettant de vider la population de ce royaume en l’an 111 avant J.C. par la déportation de tous les autochtones dans une autre zone située entre la rivière Huai et le fleuve Yanzi.

Grâce à la conquête des territoires des Yue et de Yelang, Wudi réussit à entrer en contact pour la première fois avec le royaume de Dian et à connaître son importance. Il ne tarda pas à y dépêcher les envoyés dans le but de convaincre le roi Changqian de ce royaume de venir à Chang An pour faire acte d’allégeance. Face à la réticence de Changqian, Wudi donna l’ordre de liquider toutes les tribus hostiles, en particulier les Laojin et Mimo tentant de bloquer la voie méridionale évoquée par Zhang Qian pour atteindre Daxia et l’Asie centrale. On parla plus de ving mille ennenis tués ou capturés lors de cette intervention. Le roi Changqian de Dian fut obligé de se rendre avec ses sujets. Au lieu de le punir, il fut épargné par Wudi en raison de sa lointaine ascendance chinoise et reçut comme le roi de Yelang le sceau d’investiture royale pour administrer le territoire annexé. Son royaume fut transformé désormais en commanderie de Yzhou en -109 avant J.C. C’est ainsi que se termine l’annexion au sud-ouest de la Chine (Yunnan) par Wudi.

Selon l’historien Sima Qian, la question des relations entre Chinois et barbares du Sud-Ouest advint car quelqu’un voit une sauce « ju » à Panyu (Canton) et les gens de Daxia possèdent des cannes en bambous de Qiong (tribu du Sud-Ouest) pour rappeler avec humour que Wudi fut intéressé uniquement au départ par l’existence de la voie méridionale vers Daxia pour le commerce. La colonisation du Sud commença à battre son plein tout en laissant à l’aristocratie Yue locale la possibilité d’avoir une plus grande autonomie comme cela a été accordé au roi de Dian. Entre-temps, pour séparer les Xiongnu de leurs tributaires, les éleveurs de chevaux Wuhuan et Donghu, l’armée de Wudi ne tarda à être implantée en Mandchourie. Entre 109 et 106 avant J.C., l’armée de Wudi occupa la moitié nord de la péninsule coréenne et y installa quatre commanderies: Letun dans le nord-ouest, Zhenfan sur la côte ouest, Lintu à l’est et Xuantu au nord.

Après un long règne de 54 ans, Han Wudi mourut en 87 avant J.C. et laissa la Chine dans un état exsangue et ruiné comme Louis XIV laissa la France dix-huit siècles plus tard. Si les campagnes militaires menées par Wudi ont amené la dynastie Han à l’apogée de sa gloire et de sa puissance, elles ont épuisé par contre les finances publiques. Le début de son règne correspond à la période Yang durant laquelle le peuple a de quoi se nourrir, c’est ce qu’a écrit Sima Qian dans ses mémoires historiques. Les greniers à blé étaient bien remplis ainsi que le trésor public.

L’empire était stable. Tout cela était dû en grand partie à l’effort de son prédécesseur Jing Di de gouverner tout au long d’un règne de 17 ans selon le précepte taoïste: Dirige avec le minimum d’intervention. (Wu wei er zhi). Les corvées et les impôts étaient très réduits. Malheureusement, les splendeurs de la cour accompagnées par la diplomatie dispendieuse à l’égard des Xiongnu et des pays vassaux (système de tribut) et par la politique annexionniste ont englouti toutes les richesses humaines et économiques du pays, ce qui permet au Yang de basculer en Yin où les propriétaires terriens (nobles et fonctionnaires) accaparèrent toutes les parties des terres irriguées en les achetant à bas prix aux paysans démunis. On était dans une situation catastrophique: le riche plus riche, le pauvre plus pauvre.

Les gens de la capitale Luoyang vivaient dans l’excès et l’insolence et portaient de fins brocarts, des perles et du jade tandis que le sort des pauvres empira, certains préférant de devenir des esclaves privés ou gouvernementaux. Les catastrophes et les crues n’épargnaient pas non plus le pays. Entre-temps, les intrigues et débauches se multipliaient à la cour des Han à la fin du Ier siècle. Le pouvoir impérial fut affaibli par les diverses factions, les rivalités entre les épouses impériales et les jeux de leurs parentèles, ce qui permet à Wang Mang (Vương Mãng), un ministre régent ambitieux d’en profiter pour empoisonner le jeune empereur Pingdi (Hán Bình Đế) (9ans) en l’an 5 après J.C. et usurper le trône avec le concours de sa tante, l’impératrice douairière Wang de l’empire.

Tombes des princes Han: en quête d’immortalité (Suite)

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Les tombes des princes Han

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Analogue à leur prédécesseur Qin Shi Huang Di, les empereurs de la dynastie des Han envoyèrent, durant leur règne, des émissaires à la recherche des endroits paradisiaques dans le but de chercher l’immortalité et d’accéder au monde divin. Ces terres mythiques sont  associées souvent à l’île Penglai (đảo Bồng Lai) située à l’est et au mont Kunlun (Côn Lôn) à l’ouest dans les croyances de l’époque des Han. C’est la montagne où demeure la Reine Mère de l’Ouest (Tây Vương Mẫu)(Xiwangmu) ayant détenu l’élixir d’immortalité. C’est pour cette raison qu’on trouve sa présence récurrente dans le décor des tombes des Han. Cela témoigne non seulement de sa popularité mais aussi de la conception taoïste liée à la prolongation de la vie au-delà la mort. Selon certaines rumeurs non vérifiées et injustifiées, Zhang Quian fut chargé au départ par Wudi pour rechercher les recettes d’immortalité du côté du mont Kunlun, la demeure occidentale des immortels. Vêtus toujours d’une tunique longue, ceux-ci ont un visage allongé et anguleux, une large bouche au dessus d’un menton pointu, des sourcils arqués et de larges oreilles, ce qui leur donne une silhouette assez étrange et un aspect émacié. Une fois le dao atteint, ils ont des ailes aux épaules. Dans la conception taoïste de l’au-delà, pour garder l’intégrité physique du défunt et l’immortalité de son âme, il faut obturer les 9 orifices de son corps par les pièces en or et en jade. (bouche, oreilles, yeux, narines, urètre, rectum).

Puis il faut faire porter au défunt un masque ou un costume de jade dont l’utilisation est régie par un protocole hiérarchique très strict.

Pour les empereurs, le costume de jade est cousu de fils d’or. Quant aux rois et autres dignitaires moins importants, leur costume de jade n’a que des fils en argent ou en cuivre. L’emploi du costume reflète la croyance des Han en la pérennité de l’âme dans l’au-delà car on attribue  au jade des propriétés apotropaïques permettant de favoriser l’immortalité de l’âme.

À l’époque des Han, la conception dualiste de l’âme fut évoquée dans plusieurs textes chinois comme le Huainanzi de Liu  An (Hoài Nam Tữ). Chaque individu a deux âmes: l’une appelée hun va au ciel et l’autre appelée po disparaît physiquement avec le défunt. Pour empêcher l’âme hun de s’échapper par les orifices du visage, le masque ou le costume s’avère indispensable.

Cette conception dualiste de l’âme est-elle vraiment chinoise ou empruntée à une autre civilisation, celle des Baiyue? On la trouve chez les Mường, les cousins des Vietnamiens, vivant dans les coins les plus refoulés des régions montagneuses du Vietnam. Pour les Mường, il y a dans un être humain plusieurs âmes qu’ils nomment wại. Celles-ci se divisent en deux catégories: wại kang (les âmes fastueuses) et wại thặng (les âmes dures). Les premières sont supérieures et immortelles tandis que les secondes, attachées au corps, sont mauvaises. La mort n’est que la conséquence de l’évasion de ces âmes.

Il est important de rappeler que la culture du royaume de Chu (Sỡ Quốc) conquis par Qin Shi Huang Di lors de l’unification de la Chine avait une originalité particulière, une langue propre, celle des Bai Yue. Il existe à partir de l’époque des Qin-Han, une institution impériale, les fangshi qui étaient des lettrés locaux considérés comme des magiciens spécialisés dans les rites aux étoiles et dans les recettes du gouvernement.

Leur rôle consistait à recueillir chacun dans son territoire propre, les procédés rituels, les croyances, les médecines locales, les systèmes de représentations, les cosmologies, les mythes, les légendes au même titre que les produits locaux et à les soumettre à l’autorité politique afin que celle-ci pût les retenir ou non et les incorporer sous forme de règlements dans le but d’augmenter la puissance impériale dans une nation ethnologiquement très diversifiée et de donner à l’empereur les moyens de sa vocation divine. Tout devait être collecté et ajouté au service du fils du Ciel dans le but d’asseoir sa légitimité sur des territoires récemment conquis aux barbares.

___C’est l’un des traits caractéristiques de la culture chinoise : Elle sait accepter et absorber les cultures étrangères sans qu’on puisse  parler de vacillation ou de modifications culturelles.___

C’est ce qu’a écrit le célèbre philosophe chinois du XXème siècle Liang Shuming dans l’introduction de son ouvrage intitulé « les idées maîtresses de la culture chinoise » (traduction de Michel Masson). Cela rejoint la remarque suivante qu’a soulignée l’ethnologue et sinologue française Brigitte Baptandier dans son texte de conférence lors d’une journée d’étude de l’APRAS sur les ethnologies régionales à Paris en 1993:

La culture chinoise s’est donc formée au cours des siècles comme une sorte de mosaïque de cultures. II faut une lente perfusion de sang barbare à la Chine  en réadaptant cette belle formule de l’historien F. Braudel pour la France avec les barbares.



Les brûle-parfum boshanlu (encensoir en forme de montagne Bo) étaient censés de représenter les montagnes mythiques baignées de nuages et de vapeurs qi (énergie cosmique vitale). La popularité de ces brûle -parfums était due en grande partie à la pensée des Han sur l’immortalité et au culte des monts sacrés.

Boshanlu


Selon l’estimation du doyen des archéologues chinois Wang Zhongsu, depuis 1949 il y a plus de 10.000 tombes fouillées pour la seule dynastie des Han. Grâce aux découvertes archéologiques majeures des tombes de Mme Dai et de son fils à Mawangdui (Mã Vương Đôi) (Changsa, Hunan), (168 av. J.C.) ou de la tombe du fils de l’empereur Jindi, le prince Han Liu Sheng et de son épouse Dou Wan (Mancheng, Hebei) (113 av. J.C.) ou encore de la tombe de Zhao Mo (Triệu Muội), petit-fils de Zhao Tuo (Triệu Đà) et roi de Nanyue (Xianggang, Guangzhou) (120 av. J.C.), les archéologues commencent à mieux connaître l’art des Han à travers des milliers d’objets d’exception en jade, en fer et en bronze, des céramiques, des laques etc… Ceux-ci témoignent de l’opulence et de la puissance des cours princières sous les Han. Ils sont parfois des exemplaires uniques révélant non seulement le travail technique de belle facture et la préciosité des matériaux mais aussi la particularité régionale. Lors des fouilles, les archéologues ont constaté qu’il y a une rupture dans l’art chinois, un changement profond correspondant historiquement au développement des empires unifiés (Qin et Han) et au contact des influences étrangères.

La présence des objets séculaires, en particulier celle de la vaisselle en bronze qu’on est habitué à retrouver à l’époque des Zhou, cède la place au développement de l’art figuratif et des représentations imagées. Il y a incontestablement l’influence notable des autres sphères culturelles dans le domaine de l’art Han, en particulier celui de la culture matérielle. Désormais, le culte des ancêtres ne se déroulait plus au temple comme cela avait été effectué à l’âge du bronze mais il avait lieu même dans les tombes et dans les sanctuaires proches de celles-ci. De plus, à l’image de l’empereur Qin Shi Houang Di, les empereurs Han et leurs princes avaient tendance de faire de la tombe une réplique de leur demeure royale terrestre.

Cette conception remonta à l’époque des Zhou (Nhà Châu) et fut illustrée fréquemment dans les pratiques funéraires des élites du royaume de Chu.(Sỡ Quốc). Analogues à ces dernières, les Han croyaient en la pérennité de l’âme dans le monde de l’au-delà. La vision de la mort était considérée comme une continuité de la vie. Cette croyance continue à être vivace aujourd’hui en Chine lors de la fête de Qingming (lễ thanh minh) avec les sacrifices offerts aux ancêtres: des billets factices et des objets funéraires brûlés. C’est pour cette raison qu’on retrouve lors des fouilles, tout ce qu’ils possédaient de leur vivant: des objets préférés, des figurines en terre cuite représentant leur domesticité ainsi que des linceuls de jade permettant de réduire la mort à néant.

Les tombes impériales des Han sont signalées par la présence d’un haut tumulus artificiel situé dans une enceinte rectangulaire où se trouvent également les sépultures et les fosses annexes. La structure de leurs tombes devient de plus en plus complexe et rivalise souvent avec celle de leur palais avec des fosses séparées et ayant chacune une fonction distincte (magasin, écurie, cuisine, salle de banquet etc…). C’est le cas du site de Liu Qi connu sous le nom d’empereur Jindi et de sa femme, l’impératrice Wang dans la banlieue Xian. C’est dans ces fosses qu’on retrouve des objets de luxe (vases, bassins, brûle-parfums, miroirs, poids pour les nattes, chaudrons, lampes, poignards etc…) ou de la vie quotidienne (céréales, tissus, viande etc…) du défunt qui laissent pantois et muets d’admiration les archéologues, à côté des figurines (ou mingqi) de terre cuite. Celles-ci peuvent être soit des figurines d’animaux domestiques soit des statuettes humaines.

Grâce à la route de la soie et à l’expansion chinoise, un grand nombre de traditions artistiques régionales, de modes étrangères et de produits nouveaux contribuaient à la floraison artistique des Han. Le cosmopolitisme joua certainement un rôle important à cette époque. La splendeur des objets de luxe retrouvés dans les tombes révèle non seulement le faste et le raffinement des cours princières mais aussi le goût de l’exotisme.

Les danses et musiques de Chu, les chants de Dian, l’art des baladins d’Asie Centrale renouvellent les divertissements de la cour. Les contacts avec les arts de la steppe favorisent l’enrichissement du répertoire décoratif.

Analogue au jade, le bronze était l’un des matériaux très prisés par les Chinois. A l’époque des Han, la popularité du bronze commença à décliner car pour le culte des ancêtres, on n’eut plus besoin des ensembles complets de vases rituels en bronze mais on préféra à leur place des objets en laque à l’imitation du royaume de Chu. Ce dernier avait eu l’occasion de les décorer fréquemment avec des motifs ou des figures d’une grande imagination selon sa mythologie propre à l’époque des Royaumes Combattants.

Malgré le déclin visible dans les tombes des princes Han, le bronze était très utilisé dans les ornements de char et dans les objets de luxe retrouvés.

 ART DE VIVRE (SUITE)

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Empire de Han Wu Di ( Đế Chế Hán Vũ Đế): Route de la soie

Empire de Han Wu Di

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Sur le plan politique, l’empire de Wudi commença à être mieux affermi dans la mesure où la rénovation du confucianisme offrait la possibilité aux gens ambitieux et brillants de la couche populaire d’accéder à des postes importants dans l’administration qui était jusque-là détenue par la vieille garde constituée essentiellement par les nobles, les taoïstes et les tenants du huanglao. Grâce au concours d’examen, le mérite remplaçait désormais les privilèges de la naissance. Mais son empire n’était pas encore à l’abri d’une rébellion et des rivalités qui continuaient à aller bon train dans la cour des Han. L’échec du séparatisme (en -122 avant J.C.) du seigneur Liu An, connu pour son oeuvre encyclopédique Huainanzi (Hoài Nam Tử) sur les connaissances de l’époque, témoigna de la difficulté de mettre au pas la noblesse, même après une quinzaine d’années de règne de Wudi.

Comme son père, l’empereur Jindi (Hán Cảnh  Đế) , eut connu sous son règne, la révolte organisée par la coalition de sept royaumes montée en -154 avant J.C. par le prince Wu, Wudi décida de mener à son terme le démantèlement systématique des fiefs des seigneurs dans le but de parer à toute tentative de rébellion. Désormais, l’apanage ne revenait pas seulement au fils aîné du roi vassal décédé mais il devait être partagé entre tous les fils de ce dernier. Ceux-ci ne jouaient aucun rôle politique à part le privilège de la fortune que leur fief leur procurait. Par ce morcellement astucieux, il suffit de quelques générations de succession pour faire disparaître des principautés importantes et disperser leurs forces. De plus, il nomma pour chaque région, un inspecteur itinérant (thứ sử) chargé de contrôler et de superviser non seulement les familles puissantes mais aussi les préfets. Quant aux rivalités de la cour, Wudi sut en tirer parti avec habileté en favorisant la confrontation et la compétition de ses conseillers dans les débats parfois stériles afin de consolider un pouvoir central puissant mais juste et moral.

En nommant un secrétariat chargé d’examiner les rapports et les pétitions des ministres, il ôta de facto le rôle du premier ministre. C’est dans cette optique qu’il renforça le caractère autocratique de son règne. Il ne pardonna aucune faute lorsque l’un de ses conseillers ou de ses généraux l’ont commise.

C’est le cas de l’extraordinaire archer Li Guang (Lý Quảng) surnommé « le général volant » par les Xiongnu. Il fut dégradé pour commettre la faute de s’être égaré dans le désert avec ses soldats lors d’un engagement contre les Xiongnu. Mais sa peine put être commuée par une amende de substitution. Le rachat des peines et des amendes était très fréquent à l’époque Han. Même la plaidoirie de la défense risqua de mettre en péril également la vie du défenseur car il était accusé de tromper l’empereur. C’est le cas de l’historien célèbre Sima Qian (Tư Mã Thiên) qui  fut condamné à la castration pour défendre la famille de l’officier Li Ling (Lý Lăng), petit-fils du général Li Guang, taxé de rejoindre les Xiongnu. Les mesures prises par Wudi dans bien des domaines témoignèrent des pires méthodes légistes. Ses conseillers et ses généraux étaient à la merci de ses appréciations. Ils purent  être démis facilement de leur fonction pour des fautes vénielles avant d’être promus ailleurs. Récompenses et punitions faisaient partie de la ligne de conduite que Wudi adopta pour ses collaborateurs. Leur crainte permit à Wudi de développer son art de gouverner à bon escient. Il est rare de trouver sous le règne de Wudi des officiels conservant leur poste au delà de cinq ans excepté Gongsunhe, son ministre des équipages pouvant garder son poste pendant plus trente ans. Il n’y a que l’érudit Dong Zhongdhu qui sut se retirer de la cour au bon moment pour éviter la disgrâce.

Sur le plan économique, sur les conseils de Sang Hongyang (Công Tôn Hoằng), il abolit la loi permettant les riches de battre la monnaie, d’extraire du sel par évaporation et de couler de la fonte. Désormais, l’état monopolisa ces opérations afin d’accroître ses revenus. Pour aider les paysans, l’état achetait certaines marchandises en surabondance lorsque leurs prix baissèrent et les revendit à meilleurs prix en cas de pénurie. Cette mesure avait pour but de contrôler les fluctuations des prix et d’empêcher les spéculations des grands marchands. C’est aussi à l’état d’assurer le contrôle de la circulation des denrées par l’intermédiaire des junshu (ou bureaux des transports de l’état). Wudi créa une taxe sur les biens ( charrettes, bétail, bateaux etc.) des commerçants et des usuriers qui étaient responsables de la déclaration de leurs capitaux. En cas de fraude, ils risquèrent de perdre leurs biens et d’être punis par deux ans de service militaire à la frontière. Selon les documents de l’historien Sima Qian, le début de son règne fut favorisé par les six décennies de la reprise graduelle des forces productives encouragée par ses prédécesseurs. La caisse de l’état accusait un excédent. La population était bien vêtue et nourrie. Ce début de règne était connu comme la période yang où il y avait la stabilité politique en même temps que l’abondance de la nourriture pour toute une population estimée à plus de 50 millions d’habitants selon le premier recensement à grande échelle en l’an 2 après J.C. évoqué par Sima Qian dans ses mémoires historiques.

Selon le sinologue français, Marcel Granet, la politique adoptée par Wudi reflétait bien le caractère révolutionnaire. Wudi sut s’intéresser seulement à son intérêt immédiat, tenta de trouver des solutions au cas par cas aux problèmes urgents, délaissés une fois résolus et se servit des collaborateurs pour une courte durée dans le but d’obtenir le résultat escompté. Lorsque ceux-ci étaient connus pour leurs exploits et devenaient trop « dangereux », il décida de les éliminer. La méfiance d’un tyran entouré par des conseillers légistes n’ayant aucune grande profondeur d’esprit, ne permit pas à la Chine de saisir à cette époque la rare opportunité de devenir un pays solide et organisé.

Son empire pouvait vaciller du jour au lendemain. Les Xiongnu constituaient toujours un souci majeur pour Wudi malgré la politique de heqin adoptée jusque-là par ses prédécesseurs. Leur insoumission et leur insolence continuaient à humilier les Han. Pour défaire un ennemi aussi invisible comme les Xiongnu, Wudi fut obligé de réorganiser son armée et de la rendre plus apte à la mobilité dont l’objectif consiste à déloger l’adversaire et saisir son bétail au cœur de son campement par des raids rapides avec un nombre restreint de cavaliers comme cela a été opéré par les Xiongnu. Pour cela, l’usage du char est abandonné dans les engagements militaires. Puis il faut abandonner la tradition des officiels de porter la robe traditionnelle au profit d’un pantalon pour ne pas être gênés dans leur chevauchée et vaincre les réticences des militaires de monter les chevaux car leur position jambes écartées est assimilée à la position accroupie employée par les gens ordinaires.

Cette tactique permet de porter des coups aux Xiongnung mais elle n’arrive pas à les soumettre définitivement. C’est pourquoi Wudi dut opter d’autres mesures parmi lesquelles figurent l’amélioration du réseau routier qui est non seulement l’épine dorsale du système économique mais aussi la clé du succès dans le transport des troupes et des vivres. Il y a désormais sur les routes Han des relais postaux, des écuries pour les chevaux, des auberges pour les fonctionnaires, des hôtelleries pour les voyageurs ordinaires et même des geôles pour les prisonniers. Le réseau routier devient ainsi au fil des siècles le facteur clé de l’expansion militaire et l’outil efficace de la pénétration culturelle des Han. Il n’a d’égal que le réseau romain.


Le règne de Wudi marque l’âge d’or de la dynastie des Han. C’est sous ce règne que le Vietnam fut annexé en 111 avant J.C. C’est la première domination chinoise durant presque 1000 ans. 

Références bibliographiques.

  • Précis d’histoire de Chine. Editions de langues étrangères. Beijing
  • Văn Hóa Nam Chiếu-Đại Lý. Nhà xuất bản văn hóa thông tin. Hànội 2004
  • La grande époque de Wudi. Editions You Feng. Dominique Lelièvre. 2001
  • Lịch sử văn minh Trung Hoa. Will Durant. Nguyễn Hiến Lê dịch. NBX Nhà văn hóa thông tin. 2006

Ce réseau routier nécessite en plus, tout le long de la frontière nord dans la région Gansu, l’installation de plusieurs garnisons, autour de leurs tours de guet dont certaines sont hautes de 18m dans le but de surveiller le mouvement des Xiongnu, de le signaler avec les signaux de fumée, de protéger ceux qui empruntent la route et d’engager des actions défensives en coordination avec l’état major. La victoire des Han dépend d’autres facteurs aussi importants que ce réseau routier. L’approvisionnement des vivres pour les garnisons est souvent un défi quotidien sans parler des difficultés majeures rencontrées par l’armée de Wudi dans la poursuite des Xiongnu au de là de la frontière vers des régions inconnues. Cela exige l’engagement d’un nombre élevé de chevaux et la connaissance du terrain améliorée progressivement par le tracé des cartes et le repérage des points d’eau ainsi que la collaboration des populations locales. Parfois, il est indispensable de reconstituer rapidement la cavalerie en cas de perte importante. On peut citer l’exemple de la campagne du Ferghana contre le Dayuan (Đại Uyển) en l’an 104 avant J.C. Sur les 60.000 soldats engagés et 3000 chevaux emmenés, le général de Wudi, Li Guanli (Lý Quảng Lợi) revint avec 10.000 soldats et 1000 chevaux. Pour cela, la cour des Han dut encourager les gens à élever les chevaux pour la remonte, fixer le prix d’un étalon à un prix standard assez élevé et promouvoir l’introduction de races nouvelles des contrées occidentales. La reconstitution rapide de la cavalerie s’avère indispensable dans les expéditions lointaines.

Elle n’est pas étrangère au nombre de haras en constante augmentation et à l’amélioration des fourrages par la plantation de luzerne (Chi linh lăng) dont les graines ont été ramenées par Zhuang Qian (Trương Khiên) lors de sa mission d’exploration en Asie centrale. C’est par celle-ci que Zhuang Qian a découvert dans la vallée de Ferghana (Ouzbékistan d’aujourd’hui) les magnifiques chevaux qui suaient le sang (*)(ngựa hãn huyết) et a ramené en -114 avant J.C. quelques spécimens de la même race offerts par les Wusun, les alliés de Wudi en Asie centrale. Leur taille, leur vitesse et leur force plurent tellement au grand amateur de chevaux qu’était Wudi. Mais leur exploit est supposé moins performant que celui des Dayun (Ferghana). Grâce aux sabots plus durs, les chevaux des Dayun peuvent parcourir mille li par jour. Envieux d’avoir les chevaux de ces derniers, Wudi organisa l’expédition militaire contre le Dayuan ayant eu tort de refuser de les lui offrir en échange des cadeaux. Il n’hésita pas à donner plus tard à ces équidés le nom de « chevaux célestes »(tianma)(thiên mã).

Ceux-ci devenaient ainsi le symbole de puissance et de prestige car Wudi se sentit humilié et vexé par le refus d’un petit royaume perdu dans la vallée de Ferghana. Le coût de l’expédition militaire était exorbitant non seulement en équipement et chevaux mais aussi en vies humaines pour un bilan assez mitigé avec une trentaine de chevaux célestes et trois mille étalons et juments plus ordinaires. Pourtant l’armée de Wudi fut triée sur le volet en prenant en grande partie de véritables soldats de métier et des condamnés ainsi que les cavaleries fournies par les commanderies des régions frontalières. Ces soldats enrôlés devaient être capables d’avoir une remarquable endurance physique, d’effectuer de longues marches et d’investir une ville.

Selon l’historien Sima Qian, ce n’était pas la mort au combat ou le manque de vivres qui étaient responsables de ces pertes importantes mais seulement la soif et l’obsession des généraux de vouloir gagner la guerre à tout prix car leur vie dépendait de la victoire ou de l’échec de ces opérations. Récompenses et punitions sévères voire condamnations à mort faisaient partie des lots que Wudi leur réservera sans aucune illusion dès leur retour en Chine. Des généraux valeureux furent obligés de se suicider ou se rendre à l’ennemi ( Li Quian, Li Ling, Li Guanli etc.). La campagne de Ferghana était bouclée seulement en un an (Printemps de l’année -102 -Printemps de l’année -101).

Naissance de la route de la soie

Désormais, après la campagne du Ferghana, tous les royaumes situés sur le passage emprunté par l’armée Han ( connu plus tard sous le nom de la « route de la soie » ) acceptaient la vassalité de la Chine excepté les Xiongnu. Pour combattre ces derniers, Wudi tenta de chercher d’abord des alliances avec les ennemis de Xiongnu, les Da Yuezhi (ou grands Yuezhi) en envoyant une délégation conduite par Zhuang Qian en Asie centrale en -139. Finalement ce dernier ne réussit pas à remplir sa mission car il fut retenu par les Xiongnu pendant 10 ans avant de parvenir à s’évader pour découvrir durant sa fuite le Ferghana (Dayuan), la Sogdiane (région de Samarcande), la Bactriane (l’actuel Turkménistan) et le nord de l’actuel Afghanistan. Par contre, lors de son retour en Chine en l’an -126 avant J.C., il fit le rapport à Wudi. Cela lui permit de découvrir les pays que Zhuang Qian a visités et lui évoquer non seulement la possibilité de rejoindre le royaume de Shendu (l’Inde) à partir de Shu (Sichuan, Tứ Xuyên) mais aussi la puissance d’un empire lointain de nom Daquin (empire romain). À défaut d’avoir des alliés contre les Xiongnu, il était possible de trouver désormais des partenaires commerciaux s’intéressant aux produits chinois: soie, objets en laque, outils en fer etc. en échange du jade, des chevaux et de la fourrure.

La route de la soie était ainsi née et devenait le lien entre l’Orient et l’Occident. C’est seulement en l’an -115 que Zhuang Qian fut chargé de nouveau par Wudi pour une nouvelle mission diplomatique dans les contrées occidentales. Cette fois, il réussit à ramener non seulement la grande variété des plantes et des produits naturels (luzerne, le vin, le raisin, les noix, les grenades, les fèves, les lainages, les tapis etc.) mais aussi des éleveurs de chevaux, les Wusun. Impressionnés par la splendeur et la richesse de la cour des Han, ceux-ci acceptèrent de s’associer plus tard à l’entreprise proposée par Wudi et reconnurent implicitement la suzeraineté de la Chine. Cette alliance fut suivie par l’envoi d’une princesse chinoise de sang royal au roi des Wusun qui avait l’occasion de signaler deux fois à Wudi les intentions belliqueuses des Xiongnu durant cette alliance.

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DEUX MONDES, DEUX EMPIRES:

Vers l’an 100 après J.C., l’empire des Han était comparable à celui de Rome. L’économie du premier était basée essentiellement sur les paysans tandis que celle du second reposait sur l’esclavage.

Conquêtes chinoises :Nan Yue et Ye Lang

[Retour Dynastie des Han]

 


(*) Cette sueur est liée à la présence d’un parasite provoquant des hémorragies.

Di chỉ Tam Tinh Đôi (Phần 1)

Sichuan (Tứ Xuyên)

Version française

English version

Từ khi khám phá tình cờ được  một số đồ ngọc tinh xảo từ cái cuốc của một người nông dân  vào  năm 1929, kế tiếp  sau đó  với  cuộc khai quật hai hầm làm tế  lễ  rất quy mô bởi các nhà khảo cổ Trung Hoa vào năm 1986, di chỉ Tam Tinh Đôi mới tiết lộ ra một phần quan trọng  của nền văn minh của Tứ Xuyên mà chưa được ai biết đến. Cho đến giờ, qua các văn bản  cổ Trung Hoa  thì văn minh  Trung Quốc  được khởi đầu ở đồng bằng trung tâm của Hoàng Hà  với  An Dương, thủ đô  của nhà Thương,  được công nhận là một triều đại đầu tiên  trong lịch sử Trung Hoa. Chính ở trong truyền thống biên  sử, vua Đại Vũ, một vị vua  ở thời cổ đại,  có tiếng  phát triển kỹ thuật chinh phục  sông ngòi  và được xem là vị vua sáng lập triều Hạ đã có công sáng chế ngành kim khí ở lưu vực sông Hoàng Hà. Từ nay, các nhà khảo cổ buộc lòng phải kiểm điểm  lại cái nhìn của họ về những phát triển đầu tiên của thời kỳ đồ đồng vì    còn  có những trung tâm  văn hóa khác rất độc đáo và cùng thời với triều đại nhà Thương .

Hình ảnh lí tưởng của văn hóa Trung Hoa xuất phát từ An Dương bị vở nát  từ khi các nhà khảo cổ khám phá được di chỉ Tam Tinh Đôi. Mặc dầu nằm ở trong vùng man rợ nhưng di chỉ Tam Tinh Đôi   có được một nền văn hóa rất  tinh vi cũng như  triều đại nhà Thương,  nhất là không được biết đến qua các tài liệu và các sử gia Trung Hoa. Theo nhà khảo cổ  Task Rosen  của  viện bảo tàng  Anh  “British Museum”, việc khám phá nầy  có thể nói  làm nổi bật  hơn việc khám phá các kỵ  binh và ngựa   bằng đất nung  của Tần Thủy Hoàng ở Trường An (Xian). Bốn thẻ khảm ngọc lam tìm thấy ở trong một hố của Tam Tinh Đôi  giống  như những thẻ được xem thấy ở vùng Erlitou (tỉnh Hà Nam)  thường được các nhà khảo cổ coi là cái nôi văn hóa của thời đồ  đồng của Trung Hoa. Sự quan hệ  nầy  chứng nhận một cách  hiển nhiên  việc  giao lưu  hàng hóa  và  trao đổi  kiến thức kỹ thuật tinh vi từ đồng bằng Trung Nguyên đến Tứ Xuyên.  

Theo nhà  Hán học Alain Thote,   vùng trung lưu của con sông xanh (hay là Dương Tữ Giang) có thể   là  trạm dùng đến   trong việc giao lưu   nầy. Những kết quả  thu gặt được chất chì  qua sự phân tích  đồng  vị ở những nơi  như  di chỉ Tam Tinh Đôi ,  hay mồ của nữ hoàng chiến binh Phụ Hảo,  vợ của vua Vũ Đinh nhà Thương ở An Dương  (Hà Nam) hay là mộ ở  Tân Can (Giang Tô) đều xác nhận rõ ràng sự hiện diện của chất chì  có nguồn gốc đến  từ Vân Nam (Yunan). Trong ba nơi nầy , kỹ thuật chế tạo đều dùng các khuôn mẫu  đất sét phân cắt nhiều   đoạn trong việc nấu luyện  đã có ở thế kỷ 16 trước Công Nguyên với văn hóa Erlitou (Thời kỳ nhà Hạ?). Dựa trên các kết quả nầy,  chúng ta có thể  phỏng đoán rằng đã có sự thiết lập trao đổi ở  nhiều vùng ở giữa thời kỳ hai ngàn năm trước công Nguyên.  Các cuộc tương tác văn hóa cũng không còn là một câu hỏi hay nghi vấn chi nửa  trên toàn lãnh thổ Trung Hoa. Nhà Thương cũng không còn là một triều đại duy nhất có quyển lực toàn thế thường được  nói đến trong các văn bản Trung Hoa mà  họ có những nước  lân cận cũng hùng cường như họ mà  họ có  thiết lập liên kết chặc chẽ ít nhiều. 

Nằm cách xa 40 cây số về phía bắc của thủ đô Thành Đô (Tứ Xuyên),  gần thành phố Quãng Hán, di chỉ  Tam Tinh Đôi  thường được gọi buổi đầu là nơi có đất đầm nhất là có sự thành hình của ba gò đất  (Ba Sao).  Chỉ nhờ sự khám phá của hai hố vào năm 1986 mà các nhà khảo cổ mới bất đầu lưu ý nhiều đến nơi nầy và khi khai quật vào năm 1996 thì họ mới biết nơi nầy là môt thành phố được xây dựng đã có khoảng chừng 1800 năm trước Công Nguyên và được lan rộng trên mười mấy cây số. Hai hố nầy cách xa nhau cở ba chục thước. Mỗi hố có độ sâu khoảng chừng 1 thước rưởi và niên tuổi xa cách cở chừng vài chục năm (30 năm khoảng chừng). Hố thứ nhất có tất cả 420 cổ vật, các mảnh xương bị cháy, các ngà voi , các vỏ sò (ốc tiền) vân vân … trong lúc đó ở hố thứ hai thì không những có một số cổ  vật ba lần  gấp hơn  (1300 khỏang chừng)  mà còn có những bảo vật khổng lồ (pho tượng của một người có  thân hình thon và cao, các  cây « thần » đúc bằng đồng và các mặt nạ đen).

Không có sự thứ tự  rõ ràng trong việc chất  đặt  các món vật nầy.  Ngược lại các lễ vật cúng thì được tập hợp lại  và   phân chia  theo loại nhưng đều bị đánh vỡ và  cố tình   bị đốt cháy phần đông trong hai hố.  Trong những bảo vật tìm thấy ở di chỉ  thì những hiện vật đẹp nhất  vẫn là pho tượng của một người cao khoảng chừng một thước bảy chiều cao và đứng vững chắc trên một bệ trang trí  gồm có bốn mặt nạ  đầu thú   lật  ngược và theo giả thuyết của vài nhà khảo cổ, có cầm trong  hai tay một cao một thấp không tương xứng,  một hay nhiều vật có hình dáng  cây trụ hoặc là một ngà voi  và một cây « thần » bằng đồng  có chiều cao đến bốn thước sau khi đượ c khôi phục  lại và chỉ  dùng để thờ thần  mặt trời.

Nhưng chính các mặt nạ kinh ngạc bằng đồng nó làm lưu ý đến nhiều  các nhà khảo cổ lúc khai quật cái hố tế lễ  số 2  vì các tượng đầu bằng đồng nầy mỗi cái có một hình dáng kỳ cục so với các khuôn mặt của con người, lỗ tai  to tướng của các con voi, chiếc mũi  thẳng, khuôn mặt thì vuông,  một cái miệng hẹp nhưng rộng với chiều ngang của khuôn mặt  và  đôi mắt hình quả hạnh nhân được phóng đại. Tìm thấy  tổng cộng  được mười ba cái tượng  đầu người như vậy. Ngược lại triều đại Thương để lại văn  khắc trên các hiện vật bằng đồng, di chỉ Tam Tinh Đôi  không có lưu lại một chữ viết nào cả. Các nhà khảo cổ buộc lòng  gán cho di chỉ Tam Tinh Đôi tính chất hoàn toàn tôn giáo và tế lễ. Họ dựa vào một số tập quán dẫn chứng  qua các mặt nạ, các tạo vật lai căng giữa người và thú, các con rồng, các người chim, các vật tế lễ tìm  thấy  trong các hố, nhất là  không có các  đồ trang trí và   các đồ tế lễ  đều bị hoàn toàn hũy phá và sau cùng là cách thức đầm đất  qua nhiều lớp biểu lộ ý định niêm phong vĩnh viễn di chỉ Tam Tinh Đôi. Theo  Niannian Fan, một nhà khoa học chuyên nghiên cứu về sông ngòi ở đại học Tứ Xuyên (Thành Đô), di chỉ Tam Tinh Đôi bị chôn vùi bởi trận bùn lở do  cường độ nước dâng lên và rút xuống mau lẹ  của  sông  Minjiang  từ một trận động đất quan trọng  xảy ra có hơn  3000 năm.

 Niannian Fan dẩn chứng giả thuyết của ông bằng cách tìm trong các văn bản cổ về lịch sử, có xảy ra vào năm 1099 một  thảm họa  trọng đại ở thủ đô nhà Châu (Shaanxi). Theo ông, các dân cư ở Tam Tinh Đôi buộc lòng đời đô thời đó  về di chỉ Jinsha, cách đó 50 cây số  và nằm trên bờ sông Modi. Gỉa thuyết động đất và bùn lở không có gì thuyết phục cả nhất  là ông không có giải thích các lý do  khiến  các hiện vật tế lễ  đều bị hủy phá một cách cố tình trước khi được vứt xuống hố của Tam Tinh Đôi vào thời mà nơi nầy bị ruồng bỏ.

Theo nhà Hán học Pháp Alain Thote, chính vì  các cơn thinh nộ mà  con sông chảy qua nơi nầy  nó  xoá đi một phần nào  vết  tích của di chỉ   Tam Tinh Đôi. Ngoài những lý do không hiểu được về việc từ bỏ vụt chốc  di chỉ Tam Tinh Đôi và   thay thế nó sau nầy bởi di chỉ Jinsha được khám phá vào năm 1996 trong vùng ngọai ô nằm ở   hướng tây cũa Thành Đô (Chengdu), việc khám phá vẫn còn mang  nhiều  bí ẩn  và đánh thức thêm  sự quan tâm và  lòng  khao khát về sự  thật của các nhà khảo cổ. Có các hiện vật tìm được sự giải thích  chính đáng  còn có  nhiều hiện vật vẫn không có sự giải đáp  nào cả cho  đến ngày hôm nay. Lâu nay, chúng ta tưởng rằng Thục Quốc chỉ thuộc về huyền thọai nhưng sự khám phá di chỉ Tam Tinh Đôi  làm  cho chúng ta biết được không những Thục Quốc có thật  cách đây khoảng 5000 đến 3000 năm mà nó còn có những nghi lễ rất phức tạp qua các hiện vật quyến rũ và dị thường. Phần đông các  hiện vật nầy là các  tượng đầu người được chế trong một hệ thống  rất tĩ mĩ  dựa trên những tập tục riêng biệt của nghệ thuật Tam Tinh Đôi  với chủ đích làm các  hiện vật có khoảng cách   để tránh sự chiếu phản  chính  xác của thế giới hiện tại. Ngược lại không có  tìm thấy sự cá biệt hóa nào trong các  tượng đầu người.

Hố số 1 có được 13  tượng đầu người bằng đồng còn trong hố số 2 có được 44 tượng đầu người trong đó có 4 tượng đầu được phủ che  một phần trên mặt bằng vàng lá  rất mỏng được cắt  rạch hay  gò theo  kỹ thuật được thường dùng trong nghề kim hoàn (technique du repoussé) để có hình nổi (hay phù điêu). Vàng lá  được tìm thấy  được  ở  hai hầm của di chỉ Tam Tinh Đôi và ở di chỉ Jinsha qua  các vật trang trí của cây « thần » bằng đồng hoặc ở các mặt nạ hay là ở cây quyền  trượng dài 142 cm . Theo sự hiểu biết của các nhà khảo cổ,  vàng lá  dùng làm  các cổ vật tế lễ  thường mỏng, nhẹ và ít có trang trí. Vã lại kỹ thuật dùng mẫu sáp để nấu  vàng không có dùng.  Vàng lá nầy  chắc chắn đến từ các mỏ vàng của Tứ Xuyên   vì vùng nầy được biết  thưở xưa là nơi có giàu có tài nguyên khoáng sản. Đây là một trong những đăc  tính  của nghệ thuật Tam Tinh Đôi vì vàng vẫn chưa có  dùng đến  vào cuối  2000 năm TCN ở  thủ đô An Dương của triều đại nhà Thương.

Gươm  tế lễ  Zhang

Thường được gọi là  Zhang, các gươm tế lễ  bằng ngọc thạch hay được đẽo trong  các đá có hình dáng giống ngọc thạch  thường có một  hoặc  hai  mũi nhọn ở  đầu và   được xem  là đặc tính thứ nhì trong nghệ thuật của Tam Tinh Đôi. Những ngưòi có cái gươm  nầy phải có một  cương vị  rõ ràng trong đẳng cấp  xã hộị.   Các gươm tế lễ nầy  được  có một thời đóng một vai trò quan trọng trong các nghi lễ tập tục dành cho giới lãnh đạo của Tam Tinh Đô. Họ phải dùng gươm nầy bằng hai tay để trước ngực trong tư thế tôn kính trước mặt vua hay là   dâng  lễ trước các thần thánh.  Theo nhà Hán học Alain Thote, không  có sự quyết đoán  minh bạch nào về hai giả thuyết nầy cho đến ngày hôm nay.

Nhờ qua số lượng hình dáng và sự phong phú  biểu lộ  trong việc trang trí khéo léo với những nét khắc  tĩ mĩ  bằng kim, việc   trọng dụng các cây gươm  nầy  mang  lại sự thành công tuyệt vời ở Sanxingdui.  Điều nầy  chứng tỏ trong việc chế tạo,  ý định   tìm kiếm tối đa  sự thẫm mỹ và sáng tạo  riêng biệt  để  có sự so sánh với các gươm  đựợc tìm thấy ở miền trung và bắc  của Trung Hoa .  Tuy nhiên, qua bản đồ ghi các  cuộc khám phá mà được nghiên cứu thì  được biết  cái loại gươm nầy có nguồn gốc  xuất phát từ miền bắc của nước Trung Hoa và   sự hiện diện của nó không có  ở các nơi của vùng trung lưu của con sông xanh.  Như vậy    càng làm  giả thuyết  lưu truyền  trực tiếp  của các  cây gươ m tế lễ  nầy  từ đồng bằng trung nguyên đến Tứ Xuyên  trong thờì kỳ 2 thiên  niên kỷ  có lý hơn để rồi  các nhà lãnh đạo của Tam Tinh Đôi độc quyền  làm  sở hửu trong viêc trọng dụng   về sau nầy.  

[Di chỉ Tam Tinh Đôi (Tiếp  theo phần 2)]


Tài liệu tham khảo

Re-examination of the artifact pits of Sanxingdui. Shi Jingsong. Chinese archeology

New research exploring the origins of Sanxingdui. Rowan Flad. Backdirt 2008

Art et archéologie de la Chine impériale. Alain Thote, Robert W. Bagley. Livret annuaire 2002-2003-2004, pp 362-369

La redécouverte de la Chine ancienne. Corinne Debaine-Francfort. Découvertes Gallimard.


 

Les bronzes de Sanxingdui (Part 1)

Version vietnamienne

English version 

Depuis la découverte d’un grand nombre d’éléments de jade par le hasard à partir  d’un coup de pioche effectué en 1929 par un fermier, suivie ensuite par les deux fouilles sacrificielles en 1986 par les archéologues chinois, Sanxingdui révèle un pan inconnu de la civilisation de Sichuan. Jusqu’alors, selon les textes chinois, la civilisation chinoise émerge seulement dans la plaine centrale dont le cœur antique reste Anyang, l’ancienne capitale des Shang. C’est dans l’historiographie traditionnelle, que Yu le Grand, (Đại Vũ) le dompteur des eaux et le fondateur de la dynastie mythique des Xia, aurait le mérite d’inventer la métallurgie dans la vallée du fleuve jaune. Désormais, les archéologues sont obligés de réévaluer leurs idées sur les premiers développements de l’âge du bronze car il y avait à cette époque  d’autres foyers de civilisation aussi originaux et contemporains des Shang.

L’image idéale d’une civilisation chinoise issue d’Anyang (An Dương)  s’effrite depuis la découverte du site Sanxingdui car ce dernier, situé dans une périphérie barbare, révèle une culture aussi sophistiquée que celle des Shang et ignorée jusque-là par les historiens chinois et par les écrits. Selon l’expert en archéologie Task Rosen du « British Museum », la découverte de la culture de Sanxingdui semble être plus remarquable que celle des guerriers et des chevaux en terre cuite de Qin Shi Huang Di à Xian. Les quatre plaques incrustées de turquoise et trouvées dans la fosse de Sanxingdui sont très similaires à celles rencontrées dans la région d’Erlitou (province de Henan) que les archéologues ont considéré jusqu’alors comme le berceau de la culture  du bronze chinois. Cette parenté témoigne évidemment de l’échange commercial et de la transmission de savoirs techniques sophistiqués de la plaine centrale vers le Sichuan.  Cette région du cours moyen du fleuve Bleu (ou Yangzi Jiang)(Dương Tữ Giang) a joué  peut-être, selon le sinologue Alain Thote, le relais dans cette transmission.

Les résultats de l’analyse isotopique du plomb dans le bronze, que ce soit celui du site Sanxingdui, de la tombe de la reine guerrière Fu Hao (Phụ Hảo) de la dynastie des Shang à Anyang (An Dương) dans la province de Henan ou de Xin’gan au Jiangxi confirment la présence irréfutable du même plomb venant de la province de Yunnan. Dans ces trois régions, la technique de fabrication est la technique de la fonte renversée dans des moules d’argile segmentés, née au XVIème siècle avant notre ère dans la culture d’Erlitou (Période Xia?)(Nhà Hạ). Sur la base de ces résultats, on est amené à supposer que ces échanges aient été établies entre différentes régions vers le milieu du IIème millénaire avant J.C. Les interactions culturelles ne sont plus mises en doute sur une vaste étendue de la Chine ancienne. Les Shang n’étaient pas les seuls à détenir le pouvoir universel comme cela a été donné par les écrits chinois mais ils avaient des voisins aussi puissants qu’eux et avec lesquels ils échangeaient des liens plus ou moins étroits.

Situé à une quarantaine de kilomètres au nord de la capitale Chengdu (Thành Đô) de Sichuan, le site archéologique Sanxingdui, proche de la ville de GuangHan (Quãng Hán) est désigné au début comme un endroit de terre damée où se trouve la formation de trois buttes (Trois Etoiles). C’est seulement lors de la découverte des deux célèbres fosses en 1986 que les archéologues commençaient à s’intéresser à ce site qui, grâce à la fouille en 1996, se révélerait être l’ancienne occupation d’une cité remontant aux environs de 1800 avant J.C. et s’étendant sur une dizaine de kilomètres. Ces deux fosses sont situées à trente mètres l’une de l’autre et ont chacune une profondeur d’environ 1,5 m et un écart d’âge de quelques décennies (30 ans au moins).

La première contient un total de 420 objets, des fragments d’os carbonisés, de défenses d’éléphants, de coquillages marins (cauris) etc. tandis que dans la deuxième il y a non seulement un nombre de pièces trois fois plus important (1300 environ) mais aussi des pièces imposantes (une gigantesque statue verticale et mince  en bronze, , des arbres sacrés en bronze et des masques anthropomorphes). Aucun ordre précis n’est établi lors du dépôt de ces pièces. Par contre ces offrandes regroupées par catégories d’objets, ont été brisées et brûlées volontairement en grande partie dans les fosses. Parmi les trouvailles archéologiques du site Sanxingdui, les plus beaux éléments restent la statue d’un personnage monumental haut d’environ 1,71 m et debout sur un socle à décor masqué (constitué de quatre masques têtes d’animaux  renversés)  et portant selon certains archéologues, dans ses mains disproportionnées, soit un ou des objets de forme cylindrique soit une défense d’éléphant et un arbre des esprits en bronze brisé, pouvant atteindre 4 m de haut dans sa reconstitution et relatant le culte du soleil.

Mais ce sont plutôt les masques saisissants de bronze qui retiennent l’attention des archéologues lors la fouille de la fosse sacrificielle n°2 car ces têtes de bronze ont chacune un aspect plus grotesque que les figures humaines, de grandes oreilles d’éléphants, un nez droit, un visage carré,  une bouche étroite occupant la largeur du visage  et des yeux un peux exagérés  ayant la forme de la graine de  l’amande. On en a retrouvé treize  au total au moment de la découverte de cette fosse.

Contrairement aux Shang laissant des inscriptions sur leurs bronzes, le site de Sanxingdui n’a donné aucune trace écrite. Les archéologues ont été contraints de lui attribuer méthodiquement le caractère profondément religieux et sacrificiel. Leur justification s’appuie d’abord sur un faisceau dense de croyances à travers les masques, les créatures hybrides entre l’homme et la bête, les dragons, les hommes-oiseaux, les objets rituels trouvés dans les fosses, puis sur l’absence d’ornements et l’état des offrandes délibérément détruites et rendues inutilisables et surtout sur le tassement de la terre de remblai en plusieurs couches marquant l’intention de vouloir sceller pour toujours  ce site. Selon Niannian Fan, un scientifique spécialisé dans l’étude des rivières à l’université de Sichuan (Chengdu), le site Sanxingdui a été enseveli par le glissement du terrain dû à la montée et descente hâtive du lit de la rivière Minjiang lors d’un séisme majeur ayant eu lieu il y a plus de 3000 ans.

Niannian Fan tente de conforter son hypothèse en trouvant dans les anciens écrits historiques, un catastrophe majeur survenu en 1099 dans la capitale des Zhou (Shaanxi). Pour lui, les habitants de Sanxingdui furent obligés de transférer à cette époque leur cité à Jinsha, distant de 50 km de Sanxingdui et situé sur les berges de la rivière Modi. Malgré cela, l’hypothèse du séisme et du glissement du terrain n’est pas très convaincant car il ne peut pas expliquer les raisons pour lesquelles les objets rituels ont été cassés délibérément avant d’être jetés dans les fosses de Sanxingdui à l’époque où ce dernier fut abandonné.

Selon le sinologue français Alain Thote, du fait de ses débordements, la rivière traversant  le site était certainement responsable de la disparition d’une partie des vestiges située  au cœur de la cité Sanxingdui. Outre les raisons inconnues de l’abandon précipité  du site Sanxingdu et de son futur remplacement par le site Jinsha découvert en 1996 dans la banlieue ouest de Chengdu, la découverte continue à être empreinte de mystère et éveiller l’intérêt et la soif de la connaissance de la vérité. Certains objets ont trouvé une explication probante, d’autres restant en suspens jusqu’à aujourd’hui. Depuis longtemps, on a cru que le royaume de Shu (Thục Quốc) appartenait à la légende mais la découverte de Sanxingdui révèle désormais non seulement son existence datant d’au moins de 5000 ans à 3000 ans mais aussi la complexité de ses rites à travers ses artefacts fascinants et étranges. Ceux-ci sont principalement les têtes humaines fabriquées dans un système très élaboré de conventions propres à l’art de Sanxingdui dans le but de les mettre à distance par rapport au monde réel et  d’éviter de refléter exactement ce dernier.

Par contre, aucun souci d’individualisation n’est trouvé dans toutes ces têtes. La fosse n°1 contenait 13 têtes humaines en bronze tandis que dans la deuxième fosse, il y avait quarante quatre dont quatre étaient partiellement recouvertes d’une feuille d’or. De faible épaisseur, celle-ci était découpée et incisée ou martelée selon une technique proche du repoussé. Sa présence est décelée soit sur les ornements de l’arbre en bronze, soit sur les masques ou sur une canne longue de 142 cm dans les deux fosses de Sanxingdui et sur le site de Jinsha. En l’état des connaissances des archéologues,  les feuilles d’or associées aux objets rituels étaient à la fois minces,  légères et assez peu décorées. De plus, l’or n’était pas fondu à la cire perdue. Ce matériau précieux provenait probablement des gisements aurifères de Sichuan connue autrefois comme une région riche en ressources minières. C’est l’une des caractéristiques de l’art de Sanxingdui car l’or n’était pas utilisé encore à la fin du IIème millénaire avant notre ère à la capitale Anyang des Shang contemporains dans leur art.

Lame de cérémonie zhang (Nha chương)

Connues sous le nom de « zhang », les lames en jade ou taillées dans des pierres ayant l’aspect du jade se terminent   en une ou deux pointes et constituent la deuxième caractéristique trouvée dans l’art de Sanxingdui. Leur possession témoigne de l’appartenance à un certain rang dans la société de Sanxingdui. Elles semblaient revêtir à cette époque, une importance particulière dans les cérémonies rituelles réservées aux élites de Sanxingdui. Ces dernières devaient s’en servir en les prenant à deux mains en avant de leur poitrine, dans une attitude déférente en présence du roi ou dans un geste d’offrande devant les dieux. Selon le sinologue Alain Thote, rien n’est  permis de trancher encore entre ces deux théories.

Leur emploi connut un succès inouï révélé à Sanxingdui par la multitude des formes et l’enrichissement du décor finement incisé à l’aiguille. Cela témoigne incontestablement de la volonté de développer une recherche esthétique très poussée et de la créativité originale dans leur réalisation par rapport aux zhang trouvés en Chine du Nord et du Centre. Pourtant, selon l’étude de la carte des découvertes, associée à une analyse chrono-typologique, on sait que cette pièce est originaire  de la Chine du Nord et elle est absente sur les sites de la région du cours moyen du fleuve Bleu. Cela conforte l’hypothèse d’une transmission directe de cet objet rituel, de la plaine centrale à Sichuan au cours du deuxième millénaire pour laisser à la fin de sa diffusion, aux élites de Sanxingdui,  la prééminence d’en faire un très large usage.

[Les bronzes de Sanxingdui: Partie 2(Suite)] 

English version

Since the discovery of a large number of jade items by chance from a pickaxe strike made in 1929 by a farmer, followed by two sacrificial excavations in 1986 by Chinese archaeologists, Sanxingdui reveals an unknown aspect of the Sichuan civilization. Until then, according to Chinese texts, Chinese civilization only emerged in the central plain, whose ancient heart remains Anyang, the former capital of the Shang. In traditional historiography, Yu the Great (Đại Vũ), the tamer of waters and founder of the mythical Xia dynasty, is credited with inventing metallurgy in the Yellow River valley. From now on, archaeologists are forced to reassess their ideas about the early developments of the Bronze Age because at that time there were other centers of civilization as original and contemporary as the Shang.

The ideal image of a Chinese civilization originating from Anyang (An Dương) has been eroding since the discovery of the Sanxingdui site because the latter, located in a barbaric periphery, reveals a culture as sophisticated as that of the Shang and previously ignored by Chinese historians and writings. According to archaeology expert Task Rosen from the British Museum, the discovery of the Sanxingdui culture seems to be more remarkable than that of the terracotta warriors and horses of Qin Shi Huang Di in Xian. The four turquoise-inlaid plaques found in the Sanxingdui pit are very similar to those encountered in the Erlitou region (Henan province), which archaeologists had until now considered the cradle of Chinese bronze culture.

This kinship obviously testifies to commercial exchange and the transmission of sophisticated technical knowledge from the central plain to Sichuan. This region of the middle course of the Blue River (or Yangzi Jiang) (Dương Tữ Giang) may have played, according to sinologist Alain Thote, a relay role in this transmission. The results of isotopic analysis of lead in the bronze, whether from the Sanxingdui site, the tomb of the warrior queen Fu Hao (Phụ Hảo) of the Shang dynasty at Anyang (An Dương) in Henan province, or Xin’gan in Jiangxi, confirm the irrefutable presence of the same lead coming from Yunnan province.

In these three regions, the manufacturing technique is the inverted casting method in segmented clay molds, which originated in the 16th century BCE in the Erlitou culture (Xia Period?)(Nhà Hạ). Based on these results, it is assumed that these exchanges were established between different regions around the middle of the 2nd millennium BCE. Cultural interactions are no longer in doubt across a vast expanse of ancient China. The Shang were not the only ones holding universal power as stated in Chinese writings, but they had neighbors as powerful as themselves with whom they exchanged more or less close ties.

Located about forty kilometers north of the capital Chengdu (Thành Đô) in Sichuan, the Sanxingdui archaeological site, near the city of GuangHan (Quãng Hán), was initially designated as a place of compacted earth where three mounds (Three Stars) are found. It was only with the discovery of the two famous pits in 1986 that archaeologists began to take an interest in this site, which, thanks to excavations in 1996, revealed itself to be the ancient occupation of a city dating back to around 1800 BCE and covering about ten kilometers. These two pits are located thirty meters apart from each other, each about 1.5 meters deep, and have an age difference of a few decades (at least 30 years).

The first contains a total of 420 objects, including fragments of charred bones, elephant tusks, marine shells (cowries), etc., while the second not only has about three times as many pieces (around 1300) but also large items (a gigantic vertical and slender bronze statue, sacred bronze trees, and anthropomorphic masks). No specific order was established during the deposition of these pieces. However, these offerings, grouped by categories of objects, were largely broken and deliberately burned in the pits. Among the archaeological finds at the Sanxingdui site, the most beautiful elements remain the statue of a monumental figure about 1.71 meters tall, standing on a base decorated with masks (consisting of four overturned animal head masks) and holding, according to some archaeologists, in its disproportionate hands either one or several cylindrical-shaped objects or an elephant tusk and a broken bronze spirit tree, which can reach up to 4 meters tall in its reconstruction and relates to the sun cult.

But it was the striking bronze masks that captured the archaeologists’ attention during the excavation of Sacrificial Pit No. 2. Each of these bronze heads had a more grotesque appearance than the human figures, with large elephant ears, a straight nose, a square face, a narrow mouth spanning the width of the face, and slightly exaggerated eyes shaped like almond seeds. A total of thirteen were found at the time of this pit’s discovery.

Unlike the Shang, who left inscriptions on their bronzes, the Sanxingdui site yielded no written records. Archaeologists were forced to methodically attribute to it a profoundly religious and sacrificial nature. Their justification is based first on a dense bundle of beliefs through masks, hybrid creatures between man and beast, dragons, bird-men, ritual objects found in the pits, then on the absence of ornaments and the state of the offerings deliberately destroyed and rendered unusable and especially on the compaction of the earth of embankment in several layers marking the intention to want to seal forever this site. According to Niannian Fan, a scientist specialized in the study of rivers at the University of Sichuan (Chengdu), the Sanxingdui site was buried by the landslide due to the hasty rise and fall of the bed of the Minjiang River during a major earthquake that took place more than 3000 years ago.

Niannian Fan attempts to support his hypothesis by finding in ancient historical writings a major disaster that occurred in 1099 in the Zhou capital (Shaanxi). According to him, the inhabitants of Sanxingdui were forced to relocate their city to Jinsha at that time, 50 km from Sanxingdui and located on the banks of the Modi River. Despite this, the earthquake and landslide hypothesis is not very convincing because it cannot explain why ritual objects were deliberately broken before being thrown into the Sanxingdui pits at the time when the city was abandoned.

According to French sinologist Alain Thote, due to its overflowing, the river flowing through the site was certainly responsible for the disappearance of part of the remains located in the heart of the Sanxingdui city. Apart from the unknown reasons for the hasty abandonment of the Sanxingdu site and its eventual replacement by the Jinsha site discovered in 1996 in the western suburbs of Chengdu, the discovery continues to be shrouded in mystery and to arouse interest and a thirst for knowledge of the truth. Some objects have found a convincing explanation, others remain unresolved until today. For a long time, it was believed that the kingdom of Shu (Thục Quốc) belonged to legend but the discovery of Sanxingdui now reveals not only its existence dating back at least 5000 years to 3000 years but also the complexity of its rites through its fascinating and strange artifacts. These are mainly the human heads made in a very elaborate system of conventions specific to the art of Sanxingdui in order to distance them from the real world and to avoid reflecting it exactly.

On the other hand, no concern for individualization is found in all these heads. Pit No. 1 contained 13 bronze human heads while in the second pit, there were forty-four, four of which were partially covered with gold leaf. Thin, this was cut and incised or hammered using a technique close to repoussé. Its presence is detected either on the bronze tree ornaments, or on the masks or on a 142 cm long cane in the two pits of Sanxingdui and on the site of Jinsha. According to the state of knowledge of archaeologists, the gold leaves associated with ritual objects were both thin, light and relatively undecorated. Moreover, the gold was not melted using the lost wax method. This precious material probably came from the gold deposits of Sichuan, formerly known as a region rich in mineral resources. This is one of the characteristics of Sanxingdui art because gold was not yet used in their art at the end of the 2nd millennium BC in the contemporary Shang capital of Anyang.

Ceremonial blade zhang (Nha Chương)

Known as « zhang, » blades made of jade or jade-like stones end in one or two points and constitute the second characteristic found in Sanxingdui art. Their possession indicates belonging to a certain rank in Sanxingdui society. At this time, they seemed to have held particular importance in ritual ceremonies reserved for the elites of Sanxingdui. The latter were to use them by holding them with both hands in front of their chest, in a deferential attitude in the presence of the king or in a gesture of offering before the gods. According to sinologist Alain Thote, there is still no definitive answer between these two theories.

Their use enjoyed unprecedented success in Sanxingdui, revealed by the multitude of forms and the enrichment of the finely incised needlework. This undoubtedly demonstrates the desire to develop a very advanced aesthetic research and the original creativity in their realization compared to the zhang found in North and Central China. However, according to the study of the map of the discoveries, associated with a chrono-typological analysis, we know that this piece originates from North China and it is absent on the sites of the region of the middle course of the Blue River. This supports the hypothesis of a direct transmission of this ritual object, from the central plain to Sichuan during the second millennium to leave at the end of its diffusion, to the elites of Sanxingdui, the preeminence to make a very wide use of it.

[The Sanxingdui Bronzes: Part 2(Continued)]

 


Références bibliographiques

Re-examination of the artifact pits of Sanxingdui. Shi Jingsong. Chinese archeology
New research exploring the origins of Sanxingdui. Rowan Flad. Backdirt 2008
Art et archéologie de la Chine impériale. Alain Thote, Robert W. Bagley. Livret annuaire 2002-2003-2004, pp 362-369
La redécouverte de la Chine ancienne. Corinne Debaine-Francfort. Découvertes Gallimard.


 

Những cuộc xung đột tiềm tàng với Việtnam ( Conflits larvés avec le Việtnam)

Version française

Mỗi bên đều có thắng lợi cũng như có  thất bại. Cầm đầu một đạo binh có 20 vạn binh và một đội tàu chiến, sau mười ngày vây hãm, Taksin dành thắng lợi trong việc đánh đuổi được Mạc Tiên Tứ, con của Mạc Cửu ra khỏi Hà Tiên vì Mạc Thiên Tứ không những là đồng minh của các chúa Nguyễn mà còn là người bảo vệ con trai của vua cuối cùng của triều đại Ayutthaya đó là hoàng tử Chiêu Thúy (Chao Chuy). Đối với Taksin, Chiêu Thủy vẫn là mối lo ngại trọng đại vì vẫn tiếp tục được xem là một trong những người tranh đua kế vị ngôi vua Thái Lan. Qua những cuộc thất bại quân sự ở Châu Đốc và trong vùng Sa Đéc, Taksin buộc lòng chấp nhận một thỏa ước hoà bình mà Mạc Thiên Tứ đề nghị và từ bỏ Hà Tiên hoang tàn để đổi lại sư giao trả hoàng tử Chiêu Thúy cùng việc trả tự do cho cô con gái của Mạc Thiên Tứ bị bắt lúc Hà Tiên bị thất thủ và sự giữ lại trên ngôi vua của Cao Miên một vua thân Thái tên là Ang Non. Khi trở về Thái Lan, Chiêu Thúy cùng người em bị bắt ở Cao Miên, bị hành quyết. Còn chúa Nguyễn Phúc Thuần (sau nầy lấy tên là Duệ Tông) gặp nhiều trở ngại với việc nổi dậy của anh em nhà Tây Sơn, đành buộc lòng bảo chứng thỏa ước và tạm thời để người Thái thao túng chính sách bành trướng lãnh thổ ở Lào và Cao Miên. Nhưng cuôc hưu chiến rất ngắn ngủi nhất là với Mạc Thiên Tứ vì trong thời gian nầy ông bi đeo đuổi bởi quân Tây Sơn nhất là họ dành thắng lợi trong việc chiếm thành Gia Định (hay Saïgon) vào năm 1776 và bắt được Nguyễn Phúc Thuần ở Cà Mau. Mạc Thiên Tứ buộc lòng cùng bộ hạ và gia đình sang xin tá túc ở Thái Lan với Taksin. Lúc nào cũng ám ảnh nghi ngờ và đố kỵ, Taksin ra tay hành quyết gia dình của Mạc Thiên Tứ và tùy tùng trong đó có hoàng tử Tôn Thất Xuân. Để bảo tồn danh dự và phẩm cách, Mạc Thiên Tứ tự sát bằng cách nuốt một thỏi vàng. Bệnh đa nghi của Taksin càng ngày cảng lộ liễu cho đên nó trở thành một bệnh thần kinh tạo ra một hành vi khó hiểu, bạo ngược và hoang tưởng.

Rạch Gầm- Xoài Mút

Tranh ở bảo tàng lịch sử ở Saïgon


Đây là một trong những điểm chung thường thấy ở những vĩ nhân chính trị (Tào Tháo thời Tam Quốc, Tần Thủy Hoàng chẳng hạn) . Chính tính đa nghi thúc đẩy Taksin đến chổ nhốt tù các thân nhân của ông nhất là gia đình của con rể của ông, tướng Chakri đang dấn thân trong cuộc việc viễn chinh quân sự ở Cao Miên để chống chọi lại đoàn quân Việt của hoàng tử trẻ Nguyễn Ánh. Tứớng Chakri ( tức là vua Rama I trong tương lai) buộc lòng chịu thỏa hiệp với các phó tướng của Nguyễn Ánh đó là Nguyễn Hữu Thùy và Hồ văn Lân và nhận được lại một cây gươm và một lá cờ để tỏ lòng sự ủng hộ của nhà Nguyễn chống lại Taksin. Được về kịp lúc cuộc đảo chính chống Taksin và có công trong việc dẹp phiến loạn, tướng Thái Chaophraya Mahakasatsuk (hay Chakri) trở thành từ đó là vua Rama I và người lập triều đại Chakri. Việc đăng quang của Chakri kết thúc triều đại Thonburi và thay thế từ nay bởi một triều đại mới với việc dời đô về Vọng Các (Bangkok).Chính ở nơi nầy vua Rama I cố gắng phục hồi lại phong cách Ayutthaya qua hoàng cung của ông ở Bangkok. Sự dời đô không có mang lại sự đổi mới trong nghệ thuật của người dân Thái. Rama I chỉ quan tâm đến công trình dở dang của Taksin Đại Đế trong việc bành trướng ảnh hướng về phía đông. Ông không ngần ngại trợ tiếp hoàng tử Nguyễn Ánh trong cuộc chống chọi lại nhà Tây Sơn qua một cuộc viễn chinh quân sự ở trên sông Rạch Gầm- Xoài Mút trong tỉnh Tiền Giang ngày nay nhưng hoàn toàn thất bại và bị tiêu diệt bởi chiến lược thần tốc của người anh hùng áo vải Việtnam Nguyễn Huệ. Từ 50 vạn binh Xiêm La phối hợp với quân của nhà Nguyễn và 300 thuyền khởi đầu, chỉ còn lại có 2000 quân Xiêm La tẩu thoát mượn đường Cao Miên để trở về Thái Lan.

Thái Lan

Lợi dụng sự thiếu hiểu biết về địa thế và sự đánh giá thấp của quân địch, Nguyễn Huệ tránh  va chạm trực diện ở Sa Đéc và thành công trong việc làm thất bại sự xâm lấn của người Xiêm La trên kênh Rạch Gầm- Xoài Mút gần ở Mỹ Tho. Nguyễn Huệ cần một cuộc chiến thắng thần tốc vì  ông dư biết chúa Trịnh ở Bắc Việt có thể lợi dụng thời cơ để xâm chiếm Qui Nhơn ở miền trung Việtnam.

Bị săn đuổi như con thú và chìm trong vực thẳm của  sự phiền muộn, Nguyễn Ánh buộc lòng phải lưu vong một thời gian ngắn  (từ  năm  1785  đến  1787) ở Bangkok   cùng các cận thần   thân tín và 200 quân lính. Sau đó có 5000 vệ binh của Nguyễn Huỳnh Đức sang Thái Lan theo ông.  Theo giáo sư người Việt  Bùi Quang Tùng (1)  thì  có rất nhiều người tỵ nạn chọn  ở lại Xiêm La về sau  và kết hôn cùng  người  dân Thái. [Chính sách giao hảo với Viet Nam]

[Trờ về trang Thái Lan]

 


(1) Bùi Quang Tùng: Giáo sư,  thành viên khoa học của viện EFEO.  Tác giả  của nhiều quyển sách về Vietnam.

Vương quốc Ayutthaya ( Royaume d’Ayutthaya)

Version française

Vương quốc Sukhothaï suy  yếu  và không còn tồn tại được bao lâu sau khi Rama Khamheng đại đế qua đời vì các vua thừa kế Lo Tai (1318-1347) và Lu Tai (1347-1368) vùi mình trong việc mộ đạo mà quên để ý đến  các chư hầu mà trong đó có một vị hoàng tử rất dũng cảm và đầy nghị lực ở huyện U Thong (*), nổi tiếng có nhiều tham vọng về đất đai. Ông nầy không ngần ngại chinh phục vua Lu Tai và trở thành vua đầu tiên cùa một triều đại mới lấy Ayutthaya nằm ở thung lũng Ménam Chao Praya làm thủ đô. Ông lấy  vương hiệu Ramathibodi I (hay là  Ramadhipati). Vuơng quốc của ông không được  thống nhất theo cái nghĩa hẹp  mà thông thường dùng  mà nó chỉ giống một phần nào  một hệ thống Mạn Đà Là (mandala)(**). Vua ngự trị và   ở vị trí  trung tâm của nhiều vòng đai đất  của mô hình Mạn Đà Là thường thấy ở Đông Nam Á. Vòng đai đất  xa nhất thường gồm có những vùng độc lập (hay muờng) thường được cai trị mỗi vùng bởi một hoàng tộc thân thích của vua còn  vòng đai kế cạnh gần bên vua  thì được các tổng đốc cai  quản và được vua bổ nhiệm. Một chiếu chỉ đề từ năm 1468 hay 1469 mách lại có đến  20 chư hầu  đến  ăn mừng và tỏ lòng qui phục vua Ayutthaya. 

พระนครศรีอยุธยา


(*) U Thong: huyện toạ lạc trong tỉnh  Suphanburi. Đây là vương quốc Dvaravati mà người Trung Hoa thường nói đến  thưở xưa với tên là  T’o Lo po ti.  Chính ở nơi nầy  nhà sư nổi tiếng Trung Hoa tên là Huyền Trang (hay Tam Tạng)  được ghé sang đây  lúc ông đi thỉnh kinh Phật ở Ấn  Độ. 

(**)  Mandala được dùng bởi  học gỉả  WOLTERS,O.W. 1999. History, Culture and Religion in Southeast Asian Perspectives. Revised Edition, Ithaca, Cornell university and the Institute of Southeast Asian Studies. pp 16-28.


Tuy nhiên thống trị và quyền lực của vua cũng có giới hạn nhất là đối với những vùng xa  xôi mà  ở các nơi nầy , các lãnh tụ có uy thế  có thể bất cứ lúc nào đòi độc lập khi họ có tham vọng. Với vai trò một lãnh tụ tôn giáo (dharmarâja), vua có thể tạo thế cân bằng để làm giảm đi  sự tranh đua tiềm lực của các chư hầu. Chính vì vậy vương quốc Ayutthaya thường có   các  cuộc chiến tranh kế vị và đấu tranh nội bộ trong suốt thời gian của triều đại.

Trong thời kỳ hùng mạnh, vương quốc Ayutthaya chiếm cứ  đất đai khoảng  chừng như lãnh thổ mà Thái Lan hiện nay  có trừ bỏ đi vương quốc Lanna ( mà thủ đô là Chiang Mai) và một phần đất phía đông của Miến Điện. Theo nhà nghiên cứu Nguyễn Thế Anh thì loại hình thể chính trị nầy cũng có một thời ở đầu thế kỷ thứ 11 ở Việtnam nhưng sau  đó bị  mất  đi nhường lại cho  hình thể  chính trị  mà quyền lực nằm  trong tay chính quyền trung ương lúc dời đôi về Thăng Long (Hànôi) dưới triều đại  Lý Thái Tổ (Lý Công Uẩn). Theo nhà sử gia Thái  Charnvit Kasetsiri, hoàng tử U Thong nầy xuất  thân từ một gia đình người Trung Hoa.  Nhờ quan hệ hôn nhân với vua của vương quốc Lopbury,  ông được chọn trong việc thừa kế ông nầy. Từ đó, Ayutthaya trở thành trung tâm quyền lực chính trị của người dân Thái  cho đến  khi Ayutthaya bị tàn phá bởi quân Miến Điện của vua Hsinbyushin   vào năm 1767. Với chủ nghĩa bành trướng, Ramathibodi không ngần ngại xâm chiếm  Angkor năm 1353.  Cuộc xâm lược  nầy được tái diễn  lại 2 lần  sau nầy với Ramesuen (con trai của vua Ramathibodi) vào năm 1393 và với vua Borommaracha II  năm 1431. Người Khơ Me buộc lòng dời đô về Nam Vang với Ponheat Yat. Mặc dầu như thế, các vua của triều đai Ayutthaya vẫn tiếp tục tự hào họ là những người thừa kế của đế quốc Angkor. Họ không ngầ n ngại lấy lại cho họ  cách tổ chức của triều đình  và các quan  chức của kẻ thất bại mà luôn cả các  đội vũ công và đồ trang sức. Sự trở lại với  nghi lễ  và truyền thống của chế độ quân chủ  Angkor  càng rất rõ rệt. Vua trở thành một phần nào một ông Phật sống mà sự xuất hiện trước quần chúng càng hiếm có. Các bề tôi không được nhìn thẳng vào mặt vua ngoài trừ những người thân thích. Họ phải dùng một ngôn ngữ đặc biệt khi nói  chuyện với vua. Vì có quyền lực thiêng liêng , vua có thể định đoạt số mệnh của bề tôi. Dưới triều đại của Ramathibodi một loạt cải cách được tiến hành.  Ông mời các thành viên của một tăng đoàn từ Tích Lan đến Thái Lan  để thiết lập các trật tự tôn giáo mới. Vào năm 1360 Phật giáo nguyên thủy được công bố  là quốc giáo của  vương quốc Ayutthaya. Một  đạo luật gồm  có  các luật tục Thái và dựa trên Dharmashastra của Ấn Độ được áp dụng. Còn nghệ thuật Ayutthaya thì nó có tiến triển  buổi đầu dưới ảnh hưởng của nghệ  thuật Sukhothaï nhưng rồi nó tiếp tục tìm cảm hứng trong lãnh vực điêu khắc trước khi nó quay trở về với các  mô hình Khơ Me từ lúc vua  Trailokanatha kế vị vua cha lên ngôi  vào năm 1448. Nói tóm lại, trong phong cách Ayutthaya, có sự hỗn hợp của phong cách Sukhothaï và phong cách Khơ Me.

Kinh thành Ayutthaya được mô tả bởi ông thầy tu  François-Timoléon  de  Choisy,  một thành viên của phái đoàn Pháp được vua Louis XIV gởi sang Thái Lan để  viếng thăm vua Narai  vào năm 1685 là một thành phố đa ngôn ngữ và tuyệt vời. Kinh thành  Ayutthaya trở thành không bao lâu là con mồi  được   người Miến Điện dòm ngó nhất là kinh thành  Ayutthaya nổi tiếng giàu có về của cải và sang trọng. Mặc dầu Ayutthaya mang  tên là đồn lũy không thể thất thủ bằng tiếng phạn  thế mà  kinh thành Ayutthaya bị  cướp bóc và tiêu hủy vào năm 1569 bởi đoàn quân xâm lược Miến Điên của vua Toungoo Bayinnaung.  Rồi sau nầy kinh thành lại bị tiêu hủy một lần nửa  với vua Miến Điện   Hsinbyushin  vào năm 1767. Đoàn quân Miến Điện thừa dịp cơ hội nầy  nấu  chảy vàng mà họ tìm được qua các pho tượng phật nhưng họ bỏ lại một pho tượng trét bằng vữa  trong một ngôi chùa ở thủ đô.  Tuy nhiên dưới chất vữa nầy lại là một pho tượng bằng vàng ròng. Đây là một mẹo mà các nhà sư Thái dùng để che giấu vật báu trong lúc kinh thành bị vây hãm bởi đoàn quân Miên Điện. Chính pho tượng phật vàng nầy hiện nay được giữ ở chùa  Wat Traimit tọa lạc ở khu tàu của thủ đô Bangkok.

Sau khi hủy phá  kinh thành Ayutthaya, đoàn quân Miến Điện trong lúc rút lui họ  mang trở về không những tất cả những chiến lợi phẩm mà họ thu thập được và 60.000 tù binh mà luôn cả vua của vương quố c Ayutthaya và gia đình cua ông. Từ đó vương quốc Ayutthaya bị chia cắt hoàn toàn với sự xuất hiện nhiều lãnh tụ đia phương. Kinh thành Ayutthaya không còn là trung tâm quyền lực chính trị nửa. Theo nhà nhân loại học người Mỹ Charles Keyes, Ayutthaya không còn được  các ảnh hưởng vũ trụ để có thể bền vững lâu dài.  Lý do tồn tại nó không còn biện bạch được nửa. Ayutthaya sẽ thay thế bởi một thủ đô mới Thonburi , ở cận bên Bangkok có thể đến đường biển ( để phòng ngừa  trong trường hợp bị xâm lược bởi quân Miến Điện) và được thành lập  lên bởi tổng đốc của tỉnh Tak tên Sin.  Chính vì vậy mà thường gọi là Taksin (Trịnh Quốc Anh bằng tiếng Việt ) hay Taksin Đại Đế trong lịch sữ của Thái Lan.

Taksin, người Trung Hoa gốc Tiều Châu, được xem như là người có công giải phóng và thống nhất đất nước Thái Lan sau khi loại trừ tất cả đich thủ của ông và đánh bại đoàn quân Miến Điện ở Ayutthaya sau hai ngày chiến đấu mãnh liệt. Ông ngự trị được 15 năm (1767-1782). Nhờ ông mà Thái Lan có lại không những nền đôc lập vững chắc  mà còn thêm sự thịnh vượng. Thái Lan trở thành từ đó  một  trong những cường quốc ở Đông Nam Á nhất là người dân Thái giải phóng được vương quốc Lanna ra khỏi ách thống trị của Miến Điện vào năm 1774 và bành trướng ảnh hưởng và tùng phục  được Ai Lao và Cao Miên qua các cuộc viễn chinh quân sự. Thái Lan bất đầu dòm ngó vị trí quan trọng  ở  lãnh địa Hà Tiên mà một người  Minh Hương  gốc Quãng Đông, Mạc Cửu đang quản trị ở đầu thế kỷ 18 trong vịnh Xiêm La. Thái Lan thường ôm ấp cái mộng được độc chiếm và kiểm soát thương mại trong vịnh Xiêm La.

Chính ở Lào mà đoàn quân viễn chinh Thái của tướng Chakri ( vua Rama I về sau) lấy được Phật ngọc của người dân Lào  và  mang về ở Thonburi vào năm 1779 trước khi để vĩnh viễn ở hoàng cung ở Bangkok.  Phật ngọc trở thành từ đó là thần bảo hộ của triều đại Chakri và có nhiệm vụ bảo đảm sự thịnh vượng của đất nước Thái Lan.

Sau cái chết của vua Ai Lao  Surinyavongsa,  nước Lào bị chia ra thành ba vương quốc: Vạn Tương, Luông Pha Băng và Champassak và bị thống trị tạm thời bởi người Thái. Ngược lại ở Cao Miên, lợi dụng sự chia rẻ nội bộ  trong việc thừa kế của các  vua chúa và thường có chánh sách bành trướng về phía  đông để kiểm soát vịnh Xiêm La, người  dân Thái không ngần ngại gây sự để xung đột vũ trang với các chúa Nguyễn nhất là cho đến giờ phút nầy  các chúa Nguyễn có thẩm quyền dòm ngó  nước Cao Miên nhất là nước nầy đã đồng ý cho người dân Việt định cư ở trên lãnh thổ của họ  (Cochinchine ) với vua Prea Chey Chetta II  vào năm  1618 .Những cuộc xung đột  tiềm tàng với Việtnam

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Mang Khảm (Hà Tiên)

Version française

Version anglaise

Đối diện với vịnh Xiêm La, Hà Tiên một tỉnh lị nằm cách xa  khoảng 8 cây số với biên thùy Cao Miên.  Đây cũng là thành phố đánh dấu sự kết thúc cuộc hành trình  Nam Tiến của người dân Việt.  Trước khi được  biết với tên Hà Tiên, tỉnh lị nầy thường được gọi buổi đầu với tên Phương Thành sau đó có tên Mang Khảm. Lúc đầu rất hoan sơ, sau đó có sự phát triển kinh tế ở nơi nầy đó là nhờ  việc di cư ồ ạt của các phần tử thân triều đình nhà Minh (hay Minh Hương) mà trong đó có một  người nổi tiếng tên là Mạc Cửu.(Mac King Kiou)

Không khuất phục chính sách của Đại Thanh và rời  bỏ Trung Hoa vào lúc 17 tuổi,  ông sang định cư cùng gia quyến ở Nam Vang ( Cao Miên) năm 1671. Vài năm sau, ông được chức Ốc Nha phong  bởi vua Chân Lạp ( Cao Miên),  xem như là tri phủ hay là tỉnh trưởng  thời đó của Mang Khảm. Nhờ có óc buôn bán và tính hào hiệp, ông đã thành công trong việc biến  Mang Khảm một tỉnh lị nhỏ bé thành một thương cảng sầm uất , buôn bán  phồn thịnh  trong vùng. Để tránh  tham vọng  của người Xiêm La, ông cần sự bảo trợ của  người dân việt nhất là của  các chúa  Nguyễn chớ vua Cao Miên không  có đủ thế lực để bảo vệ ông. Vì lý đó, ông xin qui phục Nam Triều.  Từ đó Mang Khảm thuộc về lãnh thổ Việt Nam và lấy tên Hà Tiên.

Theo truyền thuyết dân gian thì có   thấy trên sông các vị tiên xuống trần tham dự cuộc du hồ (Hà có nghĩa là sông). Chính vì vậy mới gọi là Hà Tiên. Sau vài năm , Hà Tiên trở thành điểm xuát phát trong cuộc chinh phục các huyện của Chân Lạp: Long Xuyên (Cà Mau ngày nay), Kiên Giang (Rạch Giá), Trấn Giang (Cần Thơ), Trấn Di (Bạc Liêu) với con trai của Mạc Cửu:  Mạc Thiên Tứ. Ông nầy là một nhân vật phi phạm.  Định mệnh của ông rất liên hệ chặt chẽ với định mệnh của Nguyễn Ánh ( vua Gia Long ). Mạc Thiên Tứ trở thành công thần lừng danh của nhà Nguyễn trong việc chống chọi với nhà Tây Sơn. Với những năm lao đao của Nguyễn Ánh, Mạc Thiên Tứ buộc lòng sang Thái Lan nương thân cùng gia quyến với  Tôn Thất Xuân , một người chú của Nguyễn Ánh. Để làm người Xiêm La nghi ngờ tuyệt giao, quân Tây Sơn không ngần ngại làm giả mạo mật thư  nói rằng Mạc Thiên Tứ cùng bộ hạ sẻ làm nội ứng để lật đổ vua Xiêm La Trịnh Tân (Phraya Tak Sin). Tất cả gia đình của ông cùng Tôn Thất Xuân, tất cả 53 người  bị Trịnh Tân giết cả. Để bảo toàn danh dự và lòng trung thành, ông tuẫn tiết bằng cách nuốt vàng lá  vào miệng vào năm Canh Tý 1780, thọ hơn 70 tuổi. Mạc Thiên Tứ còn là một nhà thi sĩ nổi tiếng của thời đó. Chính ông là người làm  ra tập Hà Tiên Thập vịnh để ca ngợi các thắng cảnh tuyệt vời và thiên nhiên của Hà Tiên. Tập nầy khi lúc đầu  có được 10 bài sau đó được nhóm Chiêu Anh Các gồm có 31 thi sĩ, mỗi người 10 bài cho nên tổng cộng có  đến 320 bài  dưới sự khởi xướng của Mạc Thiên Tứ.  Sau cùng Nguyễn Cư Trinh có họa thêm 10 bài khiến tập nầy có một giá trị vô giá để lưu truyền cho hậu thế.

Hình ảnh 

Chúng ta cũng không thể quên bài thơ Lục Bát mà Mạc Thiên Tứ ứng khẩu để trêu nghẹo một cô gái Quảng Nam giả làm chàng   thư sinh tham dự trong một buổi  dạ hoa đăng:

Bên kia sen nở nhiều hoa
Người khen hoa đẹp nõn nà hơn em
Trên bờ em đứng em xem
Mọi người sao bỗng không thèm nhìn hoa

Không chút ngại ngùng, chàng thư sinh trả lời Mạc Thiên Tư như sau:

Mặt ao sen nở khắp
Trông hoa lẫn bóng người
Trên bờ ai đứng ngắm
Sao chẳng thấy hoa tươi?

Sau cuộc trao đổi thơ, Mạc Thiên Tứ mới khám phá được chàng thư sinh ấy là gái giả trai để tránh nạn cướp từ miền trung  đến , theo cha vào Hà Tiên buôn bán và tên là Nguyễn Thị Xuân. Mạc Thiên Tứ lấy nàng làm vợ lẽ nhưng nàng suýt chết vì sự ghen tương của bà vợ chánh nên đành rút về tu ở một am tự để sống hết quãng đời còn lại.  Trước khi mất, bà có để lại một bài thơ ví bà như một hoa sen , kể lại  sự trong sạch và cao thượng của bà trong một thế giới ghê tởm và đầy  ô nhục bẩn thỉu: 

 

Vươn khỏi bùn nhơ thoát vươn lên
Phỉ lòng trong trắng giữa thiên nhiên
Xuân thu đậm nhạt bao hồng tía
Ðừng sánh thanh cao với đóa sen.

hatien_2Nhắc đến Hà Tiên không thể nào không nghĩ đến Mạc Cửu và Mạc Thiên Tứ. Chính nhờ họ mà  Việtnam đã thành công cuộc Nam Tiến.  Cũng không có chi ngạc nhiên sự gắn bó sâu sắc và lòng kính nể mà người dân Việt dành cho Mạc Cửu và gia quyến nếu ai có lần đến thăm  viếng  đền của ông ở Hà Tiên.

 

Nguyễn An Ninh (Version anglaise)

Version vietnamienne
Version française

Sống sao không thẹn với đời
Chết sao để tránh ngàn lời mĩa mai
Sống vỉ thế hệ tương lai
Chết vì đất nước tù đày không than

A great homage to Nguyễn An Ninh

through my  Six-Eight verses:

To live in such a way one has no shame of living
To die in such a way to avoid thousands of ironies
Is to live for future generations
And to die for one’s country without complaining days in imprisonment.

Facing Nguyễn An Ninh’s flat refusal to repent and the alarming situation caused by the imminent landing of the Japanese army in Indochina in 1943, his jailer, the warden of the Poulo Condor prison, Mr. Tisseyre decided to eliminate this burdensome prisoner who was sick and potentially dangerous in his view because the Japanese could later use him as a pawn on the Indochina chessboard.

Nguyễn An Ninh since his coming back to Vietnam, became not only, as time went by, an idol for the Vietnamese youth but also one of the most respected leaders among Vietnamese intellectuals in Cochinchina. Even during his imprisonment in Poulo Condor, he was the only one to have received the esteem of all political prisoners no matter they are communists, nationalists, Trotskists or other etc.  and to have brought peace in case of stormy debates or virulent altercations between prisoners.

How come a young man like Nguyễn An Ninh arrived at becoming a « bête noire  » of the colonial authorities? However at the beginning he did not have intention to resort to violence like the Nguyễn Thái Học nationalists or the Vietnamese communists. He supported himself with his pen and the newspaper « La cloche fêlée » whose director was a longtime friend of his, a French of the name Eugene de Jean de la Bâtie. He made a mistake to have dared demand with fanfare for his compatriots the freedom of expression and fundamental rights which he had fully enjoyed during his years of study at the Sorbonne in Paris, and which were lacking then in Vietnam, by using his caustic and careless critics, and succinct analyses in his newspaper. He did not even conceal his sympathy that his has always had for the leader Phan Chu Trinh, a friend of his father Nguyễn An Khương. He was the translator of Jean Jacques Rousseau‘s « Social Contract ». By means of seminars and public debates, he succeeded in provoking a collective awareness among Vietnamese intellectuals of the 1920’s and 1940’s who up until then were asleep in a seemingly happiness, freedom and justice created by the colonial authorities.

Those young intellectuals only bothered with universally human subjects such as love, family, sadness of separation etc… Although they are often alongside with the rural area, they never asked any questions about what was going on there. Not that they ignore the poverty outside urban areas but they never lived there. Even though they were not issue of large estate bourgeoisie or sons of collaborators, they nourished the dream of becoming government officials.
From his return to Vietnam in 1922, instead of going into this traditional mould like others of his age, his generation, Nguyen An Ninh, this young man of 22 years of age, with rounded hairdo, law graduate from the Sorbonne, made his way in the opposite direction by advocating the method of the Indian poet Tagore. The latter thought it would be possible to obtain independence without bloodshed from the British by means of straightening up to the intellectual level of the Indian people. That was why with the help of some of his friends he did not hesitate to launch a series of debates on themes such as  » A culture for the Annamites », « The ideal of the Annamite youth » etc…, which provoked from then on visible swirls in a harbor of peace established by the Governor of Cochinchina, Mr. Cognacq.

He was the instigators of several petitions claiming not only freedom of expression but also freedom of education and freedom of the press for the natives. It was a significant worry for this governor because through his tonic speeches, Nguyễn An Ninh arrived at mobilizing and electrifying the intellectual youth of South Vietnam, casting doubts among the Vietnamese intellectuals having at the time total confidence in the French education system in Indochina. Cognacq was compelled to react because each speech animated by Nguyễn An Ninh provided the occasion to mobilize more and more people. Cognacq did not hesitate to remind him several times that there was always room at the prison of Poulo Condor for recalcitrant people like him. On the other hand, he would have access to an important post in the colonial administration if he gave up this suicidal adventure.

Despite this reminder full of threat, Nguyen An Ninh continued persevering in this political involvement, which compelled the colonial authorities to imprison him several times. His first incarceration was shortened thanks to the strong intervention of many French personalities of that time, especially that of Romain Rolland, Nobel Price winner in literature in 1915, before the colonial authorities. From then on, Nguyễn An Ninh became not only a regular visitor of the prison but a man to bring down for the colonial authorities. Having been aware of the impossibility of claiming before the colonial authorities the fundamental rights by peaceful means, he soon undertook secretly the armed struggle. He became thus the leader of the party « Hope of the Youth ( Ðảng Thanh Niên Cao Vọng ) being successful in having more than 7000 adherents during its existence and aiming at redistributing land to poor peasants in 1927.

His renown allowed him to make friend with the leaders of other political movements, especially with trotskist Tạ Thu Thâu, journalist Hồ Hữu Tường, young attorney Trịnh Ðình Thảo, communist Nguyễn Thị Minh Khai etc. He was contacted several times by the communists and the Nguyen Thai Hoc nationalists and asked to join their movements but he took the pretext of being closely watched by the colonial authorities to refuse their proposals with courtesy. Closer to the communists in his ideas and struggle, he knew however how to make a difference. He never concealed that he had in himself the ideas of Jean Jacques Rousseau and Diderot. He loved to be above the melees and political rivalries and considered himself above all a Vietnamese intellectual serving his country.

Taking advantage of the political confusion taking place in France by the dissolution of the French communist party by president Edouard Daladier ( 25 September 1939 ) and of the lack of support from the French intellectuals that Nguyễn An Ninh had up until then, it did not take the colonial authorities long to put their hand on Nguyễn An Ninh and expeditiously sent him to the Poulo Condor prison by charging him with being the troublemaker and instigator of peasant revolts.
Very few Vietnamese dared talk about this prison without emotion. It is all about an archipelago of 14 small islands located at 180km from Vũng Tàu (ex Cap Saint Jacques) and accessible after 12 hours by boat. By the end of 13th century, Marco Polo noted that island Côn Sơn, the greatest of all 14 islands was uninhabited. The Poulo Condor archipelago was the object of secular dispute between the Vietnamese, Khmers and Malays. It was discovered one beautiful morning, 28 November 1861, by the lieutenant of the French Royal Navy of Napoleon III, Lespes Sebastien Nicolas Joachim. It became thus a French possession during colonial time and stood out among famous prisons.

But Nguyễn An Ninh remained the only one capable of wiping out all stormy discussions between protagonists. To relax in jail, Ninh composed many poems but the most famous remains the following found in his pocket at his interment by his prison inmates:

Sống và chết

Sống mà vô dụng sống làm chi
Sống chẳng lương tâm, sống ích gì
Sống trái đạo người, người thêm tủi
Sống quên ơn nước , nước càng khi
Sống tai như điếc, lòng đâm thẹn
Sống mắt dường đui dạ thấy kỳ
Sống sao nên phải cho nên sống
Sống để muôn đời, sử tạc ghi…
….. ….
Chết được dựng hình tên chẳng mục
Chết đưa vào sử chữ không phai.
Chết đó, rõ ràng danh sống mãi
Chết đây, chỉ chết cái hình hài
Chết vì Tổ Quốc, đời khen ngợi
Chết cho hậu thế, đẹp tương lai

Living and Dying

Living useless is not worth living
Living without a conscience is living useless
Living counter to humanism is pitiable
Living forgetting one’s country is despicable.
Living as if deaf is shameful
Living as if blind is embarrassing
Living the way one should would one live
Living as such that history engraves memory

Dying statue erected in one’s name undecayed
Dying legacy entering history unfaded
Dying that way is like living for ever
Dying as such is only physical dying
Dying for one’s country is praised at all time
Dying for posterity is a beautiful dying

His death could have gone unnoticed had there not been the check of prison guard Rognon who by coincidence verified the bag containing the bodies of prisoners dead the day before ( 14 August 1943 ) and scheduled to be sent to the morgue. Taken by pity and admiration he always had for Nguyễn An Ninh, he decided to alert Mr. Tisseyre, the director of the prison and asked him for permission to bury Nguyễn An Ninh in a coffin. But he did not know that Nguyễn An Ninh was liquidated on order of Tisseyre with a shot of arsenic. That was why Tisseyre, embarrassed by that suggestion, did not hesitate to remind Rognon that he was beginning to be interested in businesses that have nothing to do with him. Alerted by the death of her friend Nguyen An Ninh she had known at the time when she was a young student at the Sorbonne, the wife of the director of the electric company at Poulo Condor, Mme Charlotte Printanière insisted at length with Tisseyre that Nguyễn An Ninh be buried with dignity. Facing Tisseyre’s inhuman treatment, she was compelled to to tell him with irritation:

A person like him deserves being respected when it comes to a Vietnamese patriot. You would lose nothing if you bury him the way it should be. Besides, you will be appreciated for your your generosity. For what reasons do you continue to stop showing your admiration toward this true revolutionary? Who dare say in the future you will always be the winner? »

In spite of this remark, Tisseyre remained impassible. He left the body of Nguyen An Ninh in a pitiful condition with his clothes in tatters. He was buried the next day at Hàng Keo by his prison inmates. As for Mme Charlotte Printaniere, she was recalled to Saigon a few days later and was forbidden to return to the island. Her remark became a prophecy a few years later. Tisseyre was imprisoned in his turn by the Japanese army and was sentenced to 20 years in prison by General De Gaulle ‘s court martial for having surrendered without conditions to the Japanese Army.

By means of Tisseyre, the colonial authorities succeeded in killing Nguyễn An Ninh. But they forgot the phrase that Nguyễn An Ninh had recalled well in his poem « Living and Dying« . Dying here is just the physical death of the body. Actually, Ninh has gone but there are many other Ninhs who came to take his place and the torch of the struggle. Since the beginning of time, history has taught us that it is always possible to eliminate all the instigators of revolts but it is impossible to eradicate their ideas, especially those having to do with the defense of a just and legitimate cause.

Nguyễn An Ninh is not only the person having a notable influence on the intellectuals of South Vietnam in the 1920’s and 1940’s but also a person capable of waking up a generation. It was the opinion of historian Daniel Hémery in his work « Saigon 1925-1945 » published in 1972 in Paris.

Nguyễn An Ninh was not only a Vietnamese patriot but also a valiant militant revolutionary who fought for the Country and the People to the last breath of his life. It was the terms used by Phạm văn Ðồng to pay homage to Nguyễn An Ninh in the Liberated Saigon newspaper issue 14 August 1993, no. 571. When he was alive Ngô Ðình Diệm, the ex-president of the Republic of Vietnam, did not even forget what Nguyen An Ninh had done to the country by giving to Admiral Courbet street near the Bến Thành central market the name Nguyễn An Ninh and restoring his tomb in Poulo Condor island.

It is no surprise to see Nguyễn An Ninh succeed in receiving still after so many decades unanimous approvals from all Vietnamese political tendencies. He has always been considered by his compatriots as a Vietnamese intellectual in his service to his country. He had the possibility to become rich with his degree at that time, to put himself on the side of the strongest in the difficult moments of the Vietnam history but he preferred to choose another way, the one to share the misfortune with his people and to engage a political combat in the pursuit of freedom.

How many Vietnamese politicians still have this ideal like Nguyễn An Ninh on this land of legends?