Yin et Yang dans la vie journalière des Vietnamiens (2ème partie)

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Yin et Yang dans la vie journalière des Vietnamiens: 

En parlant du couple symbolique cercle/ carré, on veut évoquer la perfection et  l’union heureuse. À partir d’un carré ayant 4 côtés, on peut avoir un octogone en multipliant le nombre de côtés  par 2. Puis en multipliant toujours par 2 le nombre de ces côtés on obtient à la fin un cercle n’ayant plus de côtés. C’est la forme parfaite (perfectissima forma) témoignant de la perfection absolue.

C’est pour cette raison qu’on est habitué à dire en vietnamien « Mẹ tròn, con vuông » pour souhaiter à la mère et à son enfant une bonne santé au moment de la naissance. Cette expression a été léguée par nos ancêtres dans le but de retenir notre attention sur le caractère créateur de l’univers. La rondeur et le carré sont les deux formes que prennent non seulement les gâteaux de riz gluant (Bánh Chưng, Bánh Tết) ou les gâteaux des mariés (Bánh Su Sê ou Phu Thê) mais aussi les anciennes pièces de monnaie vietnamienne (ou sapèques).

Sapèque
La forme de ces sapèques est liée à la cosmologie traditionnelle vietnamienne: la rotondité de ces pièces évoque celle du ciel et le trou central est carré comme la terre. Pour la superficie de ces sapèques, il y a toujours un pourcentage à respecter : 70% pour la partie ronde et 30% pour la partie carrée. On trouve aussi ces deux formes avec la canne en bambou tenue par le fils aîné  en marchant derrière le cercueil lors  du cortège funéraire de son père. Lorsque  la personne décédée est sa mère, il est obligé de marcher à reculons en regardant droit devant  le cercueil. C’est le protocole « Cha đưa mẹ đón » (Accompagner le père, recevoir la mère) à respecter dans les rites funéraires vietnamiens. Le bambou de la canne représente la droiture et l’endurance du père. Il est remplacé par une autre plante connue sous le nom « cây vong » et symbolisant la simplicité, la douceur et la souplesse lorsque la personne décédée est la mère. La canne doit avoir la tête ronde et le pied carré pour symboliser le Ciel et la Terre tandis que la partie médiane de la tige est réservée pour les enfants et les descendants. Cela veut dire que tout le monde a besoin de la protection du Ciel et de la Terre,  l’éducation des parents et l’aide mutuelle entre frères et sœurs dans la société.  Pour marquer son respect, le nombre de fois que l’invité est obligé d’accomplir en se prosternant devant le cercueil doit être un nombre Yin càd un nombre pair (càd 2 ou 4) car la personne décédée va rejoindre le monde des ténèbres de caractère Yin (Âm phủ en vietnamien). Autrefois, on avait l’habitude de mettre dans la bouche de la personne décédée une parcelle d’or pur lui insuffler le mana que contient le métal précieux. L’or représentant le principe yang est capable d’assurer la conservation du corps et d’empêcher la putréfaction. Selon le chercheur vietnamien Trần Ngọc Thêm, tout ce qui touche de près ou de loin avec la mort il faut employer des chiffres pairs (Yin=tranquillité= mort).

Au moment de l’agonie de la personne décédée, ses proches doivent lui filer un surnom (ou en vietnamien tên thụy) que lui et ses proches sont les seuls à connaître avec l’accord du génie du foyer car le jour de l’anniversaire de sa mort, ce surnom sera cité dans le but de l’inviter à participer aux offrandes et d’éviter de réveiller les autres âmes errantes. C’est pourquoi on est habitué à dire en vietnamien tên cúng cơm pour rappeler que chacun possède un surnom. De même, un bouquet de fleurs offert aux funérailles doit être constitué d’un nombre pair (ou yin) de fleurs. 

Autel des ancêtres

Il y a une exception à cette règle lorsqu’il s’agit de Bouddha ou des parents décédés. Devant l’autel de ces derniers, on a l’habitude de mettre 3 baguettes d’encens dans le vase ou on se prosterne complètement à  genoux, la tête à toucher terre avec un nombre impair (Yang) (con số dương)  de fois car on les considère toujours comme des êtres vivants. De même, pour marquer le respect vis-à-vis des gens âgés vivants, on accomplit seulement une ou trois fois dans la prosternation. Par contre, dans les rites de mariage, la future doit se prosterner devant ses parents pour les remercier de la naissance  et de l’éducation qu’ils lui ont donnée avant de rejoindre la famille de son époux. C’est le nombre pair (2 ou 4)(ou Yin)(con số âm) de fois qu’elle devra accomplir  car elle est considérée comme « morte » du fait qu’elle n’appartient plus à sa famille d’origine. Il y a une coutume pour la cérémonie de la première nuit de noce. On demande à une femme assez âgée, ayant beaucoup d’enfants et censée d’être bonne et honnête de prendre en charge l’étalement et la superposition d’une paire de nattes sur le lit nuptial: l’une ouverte et l’autre mise à l’envers à l’image de l’union du Yin et du Yang

Autrefois, les jeunes mariés avaient l’habitude d’échanger mutuellement une pincée de terre contre une pincée de sel. Ils voulaient honorer et pérenniser leur union et leur fidélité en prenant le Ciel et la Terre comme témoins de leur engagement. On trouve aussi la même signification dans l’expression suivante: Gừng cay muối mặn pour rappeler aux jeunes mariés qu’il ne faut jamais se quitter car la vie est amère et profonde avec des hauts et des bas comme le  gingembre piquant et le   sel  gardent leur goût au fil des années.

L’expression vuông tròn a été utilisée fréquemment dans un grand nombre de dictons populaires vietnamiens :

Lạy trời cho đặng vuông tròn
Trăm năm cho trọn lòng son với chàng!

Je prie Dieu pour que tout se passe bien et pour que je puisse garder éternellement mon cœur fidèle avec vous.

Ou bien

Đấy mà xử ngãi (nghĩa) vuông tròn
Ngàn năm ly biệt vẫn còn đợi trông

Voici : c’est la signification de l’amour conjugal
Je continue à attendre votre retour avec patience malgré notre séparation éternelle.

ou bien dans les strophes suivants 411-412 et 1331-1332 du best-seller Kim Vân Kiều

Nghĩ mình phận mỏng cánh chuồn
Khuôn xanh biết có vuông tròn mà haỵ

Mon sort est fragile comme l’aile d’une libellule.
Le Ciel sait-il que cette union est durable ou non?

ou
Trăm năm tính cuộc vuông tròn,
Phải dò cho đến ngọn nguồn lạch sông

Au cours de votre vie (cent ans), quand vous vous préoccupez de votre mariage, vous devez remonter le fleuve jusqu’à la source. (On doit  se renseigner sur la famille  de l’épouse jusqu’au moindre détail)

Cette  bipolarité Yin et Yang s’exprime sous diverses formes au Vietnam. En Chine, s’il y a un seul génie du mariage, on retrouve au Vietnam un couple de génies homme et femme (Ông Tơ Bà Nguyêt). De même, dans les pagodes vietnamiennes, on a sur l’autel un couple de bouddhas homme et femme (Phât ông Phât Bà) à la place d’un seul bouddha. Les Vietnamiens croient fermement que chacun d’eux est lié à un certain nombre de chiffres. Avant la naissance, l’embryon a besoin d’attendre 9 mois et 10 jours. Pour dire que quelqu’un a un heureux destin, on dit qu’il a un « sort heureux « (số đỏ). Par contre, le « sort néfaste (số đen) » est réservé pour les gens ayant un mauvais destin.

[Lire les nombres Yin et Yang)]

 

Théorie du Yin et du Yang (Âm Dương: 1ère partie)

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La théorie du Yin et du Yang continue à être liée intimement à la vie journalière des Vietnamiens et  trouve son application dans tous les domaines. Est de nature Yin tout ce qui est fluide, froid, humide, passif, sombre, intérieur, immobile, d’essence féminine comme le ciel, la lune, la nuit, l’eau, l’hiver. Est de nature Yang tout ce qui est solide, chaud, lumineux, actif, extérieur, mobile, d’essence masculine comme la terre, le soleil, le feu, l’été.

On retrouve même ce caractère Yin et Yang dans la grammaire vietnamienne par l’utilisation des mots « con » et « cái». 

Analogues aux articles définis « le » et « la », ceux-ci sont employés pour indiquer dans certains cas restreints le genre mais on peut se baser sur le caractère « mobile » ou « immobile » de l’objet qu’ils accompagnent pour indiquer son appartenance à la classe sémantique correspondante. Le mot cái est utilisé dans le cas où l’objet porte le caractère « immobile » (tĩnh vật) : cái nhà (maison), cái hang (grotte), cái nồi (marmite) etc… Par contre, lorsque l’état « mobile » (động vật) fait partie de la nature de l’objet, on se sert du mot « con » pour le précéder. C’est le cas des mots suivants : con mắt (œil), con tim (cœur), con trăng (couleuvre), con ngươi (pupille), con dao (couteau) etc.

L’œil bouge sans cesse comme le cœur palpite. De même la couleuvre se meut ainsi que la pupille. Le couteau est considéré par les Vietnamiens comme un animal sacré. Il est nourri avec du sang, du vin et du riz. Le même nom que porte un objet peut aboutir à deux interprétations différentes en fonction de l’utilisation du mot «cái» ou «con». L’exemple suivant traduit le caractère mobile (con) ou immobile (cái) de l’objet thuyền (ou barque en français) employé: Con thuyền trôi theo dòng nước (La barque s’avance sur l’eau). Cela veut dire que quelqu’un fait avancer la barque avec la rame ou avec le moteur. Par contre, lorsqu’on dit « cái thuyền trôi theo dòng nước « (La barque s’avance sur l’eau), on insiste sur le fait qu’il n’y a personne pour manœuvrer la barque. C’est le flot des eaux qui fait avancer la barque toute seule. Cela note le caractère immobile de la barque. L’influence du Yin et du Yang, n’est pas étrangère à la façon d’attribuer parfois le sexe à des objets courants. C’est le cas du couteau (dao) : dao cái (grand couteau), dao đực ou dao rựa (ou machette). Cette remarque a été notifiée par Alain Thote, l’archéologue et sinologue français, dans son article intitulé « Origine et premiers développements de l’épée en Chine » : Les épées de Yue ont joui dans l’Antiquité d’une très grande célébrité. C’est le cas de  l’épée des entrailles de poisson que le boucher de nom  Zhuan Zhu (Chuyên Chư) a utilisée  pour assassiner le souverain Liao ( Ngô Vương Liêu)  de l’état de Wu (nước Ngô) à l’époque des Printemps et Automnes (Xuân Thu) etc …Certaines épées portaient un nom et  pouvaient être de sexe masculin ou féminin. L’expression « đực rựa » qu’on entend évoquer souvent dans les conversations pour désigner les hommes, provient de la coutume des Vietnamiens d’autrefois de porter les machettes lors de leur sortie. 

L’association des sexes est visible aussi depuis longtemps au Vietnam dans la riziculture : l’homme laboure et la femme repique. Le soc de la charrue qui transperce la terre (âm)(Yin) symbolise le sexe mâle ( Yang)(dương) tandis que par le repiquage la femme transmet son pouvoir de fécondation (âm)(Yin) aux plants de riz (dương)(Yang). Pour noter la parfaite perfection dans l’union harmonieuse du Yin et du Yang, on est habitué à dire en vietnamien : Unis, mari et femme parviennent à écoper toute l’eau de la mer d’Orient. (thuận vợ thuận chồng tát biển Đông cũng cạn).

Étant riziculteurs, les Proto-Vietnamiens étaient attachés non seulement au sol mais aussi à l’environnement car grâce aux phénomènes naturels (pluie, soleil, vent, nuages etc …), ils pouvaient avoir de bonnes récoltes ou non. La riziculture extensive sur brûlis ou en terrains naturellement inondés dépendait des aléas du climat. C’est pourquoi ils avaient besoin de vivre en harmonie avec la nature. Ils considéraient qu’ils étaient le trait d’union entre le Ciel et la Terre (Thiên-Nhân-Địa). Partant de cette notion, on est habitué à dire en vietnamien : Thiên Thời, Địa Lợi, Nhân Hòa (être au courant des conditions météorologiques, connaître bien le terrain et avoir l’adhésion populaire ou la concorde nationale). Ce sont les trois facteurs clés de la victoire auxquels ont fait référence souvent les stratèges vietnamiens (Trần Hưng Đạo, Nguyễn Trãi,  Quang Trung) dans leur lutte contre les envahisseurs étrangers. Les Vietnamiens tiennent compte de cette triade (Tam Tài) dans leur mode de pensée et dans leur vie journalière. Pour eux, il n’y a pas de doute que cette notion a une influence incontestable sur l’homme lui-même: son destin est dicté par la volonté du Ciel et dépend de sa date de naissance. Avec l’environnement extérieur et intérieur de son logement, il peut recevoir le souffle néfaste ou bénéfique (qi) que génère la terre. L’art d’harmoniser l’énergie environnementale de son lieu d’habitation lui permet de minimiser ses ennuis et de favoriser son bien-être et sa santé. Un terrain plat sans ondulations ni collines est sans vie et manque de souffle qi (Khí). Les Vietnamiens appellent les collines et les montagnes Dragons et Tigres. Les bâtiments devraient avoir un dragon vert à la direction ouest et un tigre blanc à  la direction est. Le Dragon bienveillant doit être plus puissant que le Tigre. (Hữu Thanh Long, Tã Bạch Hổ) càd la montagne Dragon doit être plus haute que la colline Tigre.  La notion d’harmonie prend tout son sens lorsqu’un site adossé à une montagne et entouré de deux côtés par des chaînes de collines permettant de le protéger des vents qui dispersent le Chi (ou énergie cosmique) donne accès à un lac ou à un fleuve où il y a l’eau et la nourriture indispensable à la vie et  le cumul des énergies cosmiques (Chi).

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Situles (Thạp đồng)

 

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Bien que la situle (ou thạp en vietnamien) soit considérée avec le tambour de bronze comme l’image et son ombre (hình với bóng), elle reste pourtant méconnue du public pour plusieurs raisons. D’abord il y a peu d’écrits sur la situle dongsonienne. Puis l’aire de diffusion des situles est très limitée. Contrairement aux tambours de bronze ayant essaimé partout en Asie du Sud Est et en Chine du Sud, les situles ont été retrouvées par contre en grande partie au Vietnam. Leur concentration se situe dans les bassins des fleuves Sông Hồng (ou fleuve Rouge), Sông Mã et Sông Cả qui délimitaient, selon la mythologie vietnamienne, le territoire du royaume de Văn Lang à l’époque des rois Hùng. En Chine, il y a un nombre infime de situles dongsoniennes trouvées provenant probablement d’échanges commerciaux et localisées surtout dans les provinces frontalières Kouang Si (Quảng Tây), Yunnan (Vân Nam) et Kouang Tong (Quảng Đông). C’est aussi le cas particulier de la situle Phong Ðiền (Thừa Thiên Huế) qu’on a retrouvée en même temps qu’un tambour de bronze dongsonien de type I de Heger, un objet d’échange avec la population de la culture contemporaine de Sa Huỳnh.

Musée d’histoire (Hànội)

 

 

Référence bibliographique:

Thạp Đồng Đông Sơn
Hà Văn Phùng
Nhà Xuất Bản Khoa Học Xã

Những dấu vét đầu tiên của thời đại đồ đồng thau  ở Việtnam, NXb Khoa học xã hội, Hànội,1963. Lê văn Lan, Phạm văn Kỉnh, Nguyễn Linh

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Le tigre attrape sa proie. C’est ce qu’on a vu sur le couvercle de la jarre en bronze de la sépulture Vạn Thắng. Hànội 2008

 

 

Mais c’est aussi l’unique situle découverte dans cette région Thừa Thiên Huế jusqu’en 2005. Plus d’un siècle écoulé, depuis la découverte du premier couvercle de la situle déposé dans le tambour de bronze Ngoc Lũ (1893-1894) jusqu’à aujourd’hui, sur 250 situles connues et inventoriées, il n’y a que 15 situles retrouvées en Chine (9 situles dans la tombe du deuxième roi de Nan Yue, Zhao Mei (Triệu Muội), 1 situle dans une tombe de la province Kouang Tong, 4 situles dans la tombe Luobowan (La Bạc Loan )(Kouang Si) ) et 1 situle dongsonienne dans la région de Tianzimiao (district de Cheng-gong, Yunnan). Les 235 situles restantes sont localisées entièrement dans les sites dongsoniens « purs » au Vietnam et réparties en deux catégories: 205 situles sans couvercle et 30 situles avec couvercle. C’est seulement en 1930 que la situle fut décrite d’une manière sommaire pour la première fois par un érudit japonais Umeshra Sueji . Puis elle fut évoquée ensuite par l’archéologue suédois Olov Jansé, un collaborateur temporaire de l’Ecole Française d’Extrême Orient (EFEO) en 1936 lors des fouilles archéologiques.

Enfin les situles appartiennent à l’aristocratie. C’est ce qu’on a constaté fréquemment lors les fouilles dans les sépultures appartenant jusqu’à lors aux nobles et aux seigneurs locaux. La situle n’est pas un emblème de pouvoir ou de puissance mais elle est un récipient (ustensile) à usages multiples (tính đa năng). Elle est employée

  •  pour contenir de diverses sortes de liquides (eau divine, vin d’autel ou huiles végétales),
  •  pour faire des réserves de nourriture (poissons, crabes, crevettes, viande de gibier etc ..) en vue de la disette,
  • pour contenir des vestiges de balle de riz avec la situle de Làng Vạc (Nghệ Tịnh),
  • pour servir de réceptacle d’inhumation (ou à ossements) où on trouve tantôt la dépouille d’un enfant avec la situle Hợp Minh découverte en 1995 à Yên Bái, tantôt un crâne, celui du défunt ou de la victime du sacrifice avec la situle trouvée en 1961 à Thiệu Dương (Thanh Hoá),
  • pour contenir les cendres humains lors de l’incinération avec la situle Đào Thịnh (Yên Bái) en 1960
  •  pour servir d’objet funéraire pour accompagner le défunt dans l’autre monde avec la situle Vạn Thắng (Phú Thọ) en 1962. 

D’une manière générale, la situle qui se rencontre au Vietnam dans les sépultures riches a un caractère rituel chez les Luo Yue (ou les Dongsoniens). Pour ces derniers, la situle était considérée non seulement comme un ustensile indispensable dans la vie journalière mais aussi un objet que le défunt ne pouvait pas manquer dans l’autre monde. Le passage d’un objet d’usage à un objet funéraire était très fréquent chez les Dongsoniens car il s’agit d’une notion de partage entre les proches du défunt et lui-même, une tradition qui se perpétue sous diverses formes depuis la nuit des temps dans les civilisations antiques, en particulier dans la civilisation dongsonienne. 

Thạp đồng

La situle dont la forme est cylindrique et réduite  légèrement au niveau du fond, peut avoir au niveau du col un fin rebord pour faciliter le dépôt d’un couvercle convexe. Elle est munie de deux anses en forme de U renversée avec doubles spirales.  Connue pour son caractère usuel, la situle n’est pas un ouvrage d’art très étoffé par rapport au tambour de bronze. D’une manière générale, on trouve sur le corps du récipient, un ornement décoratif  en léger relief organisé en registres avec les motifs géométriques classiques du répertoire décoratif dongsonien (cercles pointés reliés par des tangentes, frises de losanges ou de hachures verticales etc…) ou un ornement  très simple.

Mais on peut se retrouver avec des situles d’une beauté inégalée et dont la décoration est aussi sophistiquée que celle des tambours de bronze. C’est le cas des situles Đào Thịnh (Yên Bái), Vạn Thắng ( Phú Thọ), Hợp Minh (Yên Bái ) ayant chacune un couvercle orné d’une étoile en son centre ou couronné de figures humaines ou animales en relief dont la disposition s’effectue dans le sens inverse d’une montre. C’est ce qu’on découvre avec 4 couples en copulation sur le couvercle de la situle Đào Thịnh ou 4 fauves saisissant leur proie sur celui de la situle Vạn Thắng. Par contre, 4 pélicans figurent en relief sur celui de la situle Hợp Minh.

En comparant l’ornement  décoratif de pirogues  accompagnées  par des hommes emplumés sur le corps de la célèbre situle de Đào Thịnh avec celui des tambours de bronze de type I de Heger ( Ngọc Lũ, Hoàng Hạ, Cổ Loa, Sông Đà (Moulié) …), on a l’impression d’avoir des produits du même style artistique faits par des habiles bronziers issus de la même école,  ou provenant plutôt d’une  culture commune.  Cela prouve que ces produits ont été crées  par le même propriétaire qui n’est autre que la population de la civilisation Đồng Sơn depuis deux mille ans. Il est difficile d’établir une classification basée sur l’ornementation  car celle-ci porte le caractère symbolique  sur la plupart des situles.

Certains archéologues suggèrent la dimension comme critère de classification mais il y a une gamme de situles allant de la plus grande taille (Hợp Minh, Thiệu Dương, Xuân Lập etc …) jusqu’à la plus petite en miniature (mingqi ou minh khí en vietnamien) (situles retrouvées à Châu Can (Hà Nam), Núi Nấp ( Thanh Hoá ) etc …), ce qui ne permet pas d’avoir une classification souhaitée. Finalement, c’est la notion de couvercle qui a été prise en compte dans la classification des situles. La richesse et la sophistication du décor sont visibles sur toutes les situles possédant un couvercle. Ce n’est pas le cas des situles sans couvercle. Grâce à un léger ressaut au niveau de son col (gờ miệng), on peut identifier une situle avec couvercle ou non même si ce dernier a aujourd’hui disparu.

La situle constitue non seulement avec les tambours de bronze l’un des éléments représentatifs de la culture de Ðồng Sơn mais aussi la preuve irréfutable de l’origine locale dongsonienne au Vietnam.

Elle peut s’inspirer de la hotte (gùi en vietnamien) en osier qu’on retrouve encore aujourd’hui chez certaines minorités ethniques du Vietnam car cette dernière possède aussi des anses permettant de faciliter le fixage des cordons lors du déplacement. Pour certains archéologues, la situle est bien l’image de la hotte que les Dongsoniens avaient l’habitude d’utiliser autrefois avec le couvercle d’autant plus qu’elle était conçue au départ pour servir de réceptacle. Selon l’archéologue vietnamien Nguyễn Việt, certaines situles, en particulier celle exposée au musée de Barbier-Mueller à Genève (Suisse), attestent de la probable influence des habiles bronziers du royaume de Dian (Ðiền Quốc) au Yunnan (Vân Nam). Il est possible que la civilisation de Ðồng Sơn qui s’est développée dans un cadre très ouvert, a échangé réciproquement les informations et les objets avec le royaume de Dian au moyen du fleuve Rouge. En prenant la source au Yunnan, celui-ci était considéré autrefois comme la route de la soie fluviale. Mais cela n’empêche pas d’affirmer d’une manière catégorique que la situle dongsonienne est un objet étranger à la tradition chinoise et qu’elle est de facture locale (ou vietnamienne).

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Bai Yue (Bách Việt)

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Les Bai Yue étaient probablement les héritiers de la culture Hoà Bình  (9000-5600 av J.C.), une découverte extrêmement importante de la part de l’archéologue française Madeleine Colani dans la province Hoà Bình du Vietnam. Ils étaient un peuple d’agriculteurs avertis: ils cultivaient le riz en brûlis  et en champs inondé  et élevaient buffles et porcs. Au moment du contact avec les gens nomades du Nord d’origine turco-mongole, les ancêtres des Hán (ou Chinois), ils étaient appelés par ces derniers, sous le nom « les Yue ». Ceux-ci   vivaient disséminés au sud du bassin du fleuve bleu (ou Dương Tử Giang), de Zhejiang (Triết Giang) jusqu’au Jiaozhi (Giao Chỉ)(le Nord du Vietnam d’aujourd’hui)  avant l’ère chrétienne et  avaient l’habitude de se servir de la hache dans la riziculture et dans les combats. Les ancêtres des Vietnamiens (ou les Luo Yue) faisaient partie de ces Bai Yue, les propriétaires des tambours de bronze. icon_tambour

 

Tambour de bronze exposé au musée Branly (Paris)

Ils se consacraient à la riziculture et se distinguaient des Chinois habitués à cultiver le millet et le blé. Ils buvaient de l’eau infusée avec les feuilles  d’une  plante   connue sous le nom « théier (trà) » qu’ils cueillaient dans la forêt. Ils aimaient danser, travailler tout en chantant et alterner des répliques dans les chants. Ils se déguisaient souvent dans la danse avec les feuilles des plantes. On les retrouva à cette époque dans les provinces actuelles de la Chine du Sud: Foujian (Phúc Kiến), Hunan (Hồ Nam), Guizhou ( Qúi Châu), Guangdong  (Quảng Ðông), Jiangxi (Giang Tây) , Guangxi (Quảng Tây) et Yunnan (Vân Nam) ainsi que dans le nord du Vietnam actuel. Ils étaient issus de la civilisation de  Liangzhu au bas du fleuve Yangtsé (Dương Tử).

Caractéristiques des Bai Yue

1°) La pratique de couper court les cheveux et le tatouage.
2°) La construction des maisons sur pilotis.  (construction Ganlan).
3°) La tenue en pagne et turban.
4°) Le noircissement ou la mutilation des dents de devant (dents canines).
5°) L’utilisation des palourdes et des amphibiens  dans leur régime alimentaire.
6°) Le moulage et l’utilisation rituelle des tambours de bronze.
7°) La divinisation effectuée avec les os des oiseaux et des volailles en particulier.
8°) Le culte totémique ( oiseaux, reptiles, et amphibiens).
9°) La pratique des enterrements sur les falaises.
10°) La participation active du père  dans la naissance  et  l’éducation de l’enfant et le retour de la mère aux activités rizicoles.
11°)  L’utilisation  intensive des barques et l’expertise dans l’art de guerre  maritime.
12°) La technique de tissage hautement développée.

 Version vietnamienne

Đại tộc Bách Việt


Đại tộc  Bách Việt có lẽ họ là  nhóm bộ tộc  thừa kế của  nền văn hóa Hòa Bình (9000-5600 TCN), một khám phá cực kỳ quan trọng của bà Madeleine Colani ở tỉnh Hòa Bình (Việtnam) . Họ    chuyên sống  về  nông nghiệp:  họ thường đốt nương trồng lúa trên rẫy hay  trên nước và nuôi bò và lợn. Lúc họ tiếp xúc  với những bộ tộc du mục ở phương bắc  thuộc góc Thổ-Mông, tổ tiên người Hán (hay người Hoa) thì họ được gọi bỡi các nhóm người nầy với cái tên Yuê (hay Việt). Đó là tên ám chỉ những dân tộc sống  ở phía nam  sông xanh Dương Tử Giang,  từ Triết Giang đến Giao Chỉ (miền bắc của nước Việt Nam ngày nay) từ thời trước công nguyên    và    thường dùng loại rìu để canh tác và giao chiến. Bộ tộc Lạc Việt (hay Lo Yue), tổ tiên của người Việt, cũng  thuộc về đại tộc Bách Vịệt, chủ nhân của trống đồng.  Họ đến từ văn hóa Lương Chử ở hạ nguồn của sông Dương Tử. 

Khác hẳn với dân tộc Hoa trồng kê và lúa mì, họ thì sống chuyên  nghề trồng lúa. Họ thường uống nước đun với một loại lá cây họ hái ở trong rừng mà họ thường gọi là trà. Họ  thích nhảy múa,  thường cải trang với lá cây  và  hát  đối đáp trong lúc làm việc.   Thời đó, họ thường định cư ở các tỉnh hiện nay thuộc về miền nam của Trung Quốc: Phúc Kiến, Hồ Nam, Quảng Đông, Giang Tây, Vân Nam và miền Bắc của nước Việt Nam.

Đặc tính của đại tộc Bách Việt

  1. Tục cắt tóc ngắn và xăm mình.
  2. Xây nhà sàn.
  3. Trang phục đặc trưng  với quần ngắn hay váy quấn và đầu đội khăn xếp .
  4. Tục nhuộm răng và nhổ răng ( răng nanh hoặc răng cửa trên).
  5. Chế độ ăn nhiều sò hến và ếch.
  6. Đúc và sử dụng trống đồng trong các nghi lễ .
  7. Bói bằng xương chim, đặc biệt là xương gà.
  8. Thờ vật tổ, đặc biệt là chim, bò sát, và cóc hay ếch.
  9. Tục táng trên vách đá.
  10. Tục lệ người cha tham gia quá trình đỡ đẻ và chăm sóc con nhỏ sau đó để người mẹ trở lại với việc làm đồng.
  11. Sử dụng nhiều đến thuyền bè và điêu luyện về thủy chiến.
  12. Kỹ thuật dệt phát triển cao.

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Lotus (Hoa Sen)

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Version vietnamienne

Aucune plante aquatique ne suscite autant l’admiration des Vietnamiens que le lotus. Outre son emblème bouddhique, le lotus est synonyme de la pureté, de la beauté et de la sérénité. Le lotus se distingue des autres plantes aquatiques non seulement par la grâce de sa fleur  à la fois simple et distinguée mais aussi par la richesse des traditions qui l’accompagnent en Asie, en particulier au Vietnam. Dans ce dernier, il fait partie des quatre nobles plantes ( Tứ Quí ) : mai ( prunier ) , liên ( lotus ), cúc ( chrysanthème ), trúc ( bambou ) employées dans la représentation des quatre saisons ( Tứ Thì ). 
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Vương Hồng Sển (1902-1996)

 

Vương Hồng Sển (1902-1996)

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Né à Sóc Trăng dans le Sud Vietnam, Vương Hồng Sển était connu non seulement comme un collectionneur d’antiquités mais aussi un homme de grande culture. Dans ses écrits, il parlait de ce qu’il a connu ou il a vécu avec un style à la fois comique et déroutant. Pourtant ceux-ci constituent aujourd’hui un fond documentaire d’une valeur inestimable pour ceux qui aimeraient connaître la culture vietnamienne. Durant sa vie, il a eu l’occasion de collectionner plus de 800 objets en céramique parmi lesquels se trouvaient en grand nombre ceux à décor en deux couleurs (bleu et blanc) et datant de 18 ou 19 ème siècle. Avant sa mort, il a offert sa collection d’objets et tous ses écrits à l’Etat dans le seul but de pouvoir les préserver intégralement et d’apporter sa contribution à la recherche et à la sauvegarde du patrimoine culturel national.

Musée national d’histoire (Saïgon)

Galerie des photos

Version anglaise

Being born at Sóc Trăng in South Vietnam, Vương Hồng  Sển was known not only as a art collector but also a man of great culture. In his writings, he talked about  what he has known or he has lived with comic and disconcerting style. However these  writings  are today documentary resources of inestimable value for those who would like to be interested in Vietnamese culture. During his life, he had the opportunity to collect more than 800 pieces of art including a wide number of ceramic objects decorated with blue and white colours in  18th or 19th  century. Before his death,  he has offered his fine collection of objects and books to  State with the aim of  giving his contribution to the preservation of the national cultural heritage.

Version vietnamienne

Sưu tập Vương Hồng Sển

Sinh ở Sóc Trăng thuộc về miền nam Vietnam, Vương Hồng Sển là một nhà nghiên cứu văn hoá và sưu tập cổ vật nổi tiếng ở miền Nam. Trong các tác phẩm của ông, ông thường nói những gì ông hiểu biết và  tai nghe mắt thấy  với một lối viết văn rất khôi hài và nửa đùa nửa thật khiến người đọc khó quên và dễ say mê.  Tuy nhiên những tác phẩm nầy nó mang một giá trị vô giá cho những ai muốn biết và tìm hiểu thêm về văn hóa Việt Nam.  Trong suốt cuộc đời, ông đã say mê và thu thập được hơn 800 cổ vật mà trong đó gồm phần đông là các đồ gốm men xanh trắng từ thế kỷ  18 hay 19.  Đến cuối đời, ông cống hiến cho nhà nước toàn bộ cổ vật và sách viết với  chủ đích để tránh sự thất lạc và bảo tồn văn hóa quốc gia.

Céramique (Gốm Viet Nam)

 

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Version française

English version

Bất chấp sự thống trị lâu dài một ngàn năm của Trung Hoa ở  Vietnam, người ta rất ngạc nhiên khi nhận thấy quốc gia nầy  thành công  thể hiện xuất sắc được sự khác biệt  từ thế kỷ 14 trở đi trong lĩnh vực đồ  gốm. Do đó, Viet Nam trở thành một diễn viên  thiết yếu cho sự  phát triển thương mại mạnh mẽ ở Đông Nam Á trong lãnh vực đồ gốm với các thuyền bè và chiếc la bàn mà Viet nam đựợc biết đến từ thế kỷ thứ 11. Các cuộc khai quật dưới lòng biển của những con tàu có giá trị đến lịch sử gốm sứ Việt Nam trong những năm 1997-1999 ở Biển Đông, đặc biệt là ở đảo Cù Lao chàm (Poulo Cham) và đảo Hòn Dầm gần đảo Phú Quốc (Kiên Giang) khẳng định  lại vai trò chủ yếu mà Việt Nam đã đóng trong việc buôn bán đồ gốm lúc bấy giờ với vô số hiện vật vô giá trong đó  có một  chiếc bình sứ màu xanh và trắng có họa tiết thiên nga được công nhận từ đây là bảo vật quốc gia. 

Trong quyển  sách Suma Oriental (1515), sứ giã Bồ Đào Nha, Tomé Pirès  có tóm tắt lại tất cả các cuộc  trao đổi này và ghi nhận luôn việc sản xuất  đồ gốm mà Việt Nam dành riêng để bán cho Trung Hoa. Thậm chí vào thời điểm này còn có các đồ gốm hoa lam của Vietnam được nhái  trong  các lò nung Swatow  ở Trung Hoa. Theo nhà khảo cúu Pháp Philippe Colomban (CNRS) thì tính đặc thù của  đồ gốm Vietnam bắt đầu thể hiện cùng sự thành hình của một quốc gia độc lập. Các đồ gốm dưới hai triều Lý và Trần đều là đơn sắc. Ba loại men được trông thấy: men ngà, men nâu và men bắt chước ngọc từ màu xanh đến màu vàng. Từ khi Trung Quốc bị  xâm lược bởi  người Mông Cổ, đồ gốm Việt Nam được triều đình của hoàng đế nhà Nguyên Hốt Tất Liệt (Kubilai Khan) ưa chuộng vì thế trong các vật dụng mà Việt Nam phải cống nạp thì thấy ngoài những chiếc sừng của con tê giác và ngọc trai, còn có các chén sứ màu trắng.

Sự thành công  nầy phần lớn nhờ vào màu xanh của cobalt đã mang lại cho  nghệ thuật gốm Việt Nam một tinh thần  được tồn tại hai thế kỷ và dẩn đến sự chinh phục  được  các  người nước ngoài  ở  những vùng xa xôi  tại Á Châu. Đây là trường hợp của một bình lớn được tìm thấy ở cung điện Topkapi  (Istanbul) mang một dòng chữ bằng chữ Trung Hoa, màu xanh lam có thể đọc được bằng tiếng Việt: được vẽ với niềm vui của nghệ nhân Pei theo sau là chữ Thị (hiển nhiên một người đàn bà) ở huyện Nam Sách trong năm thứ 8 của Thái Hoà (1143-1459)  hoặc một đĩa hoa lam trang trí với các hoa được lưu giữ ở bảo tàng Ardabil (Tehéran).

Nếu màu xanh coban đã được biết đến ở Viet Nam trong một thời gian dài ngay cả trước cuộc xâm lăng của quân Minh bạo tàn thì việc sử dụng nó được áp đặt  chỉ vào những năm 1430-1450. Chính từ thời điểm này,  các đồ gốm đơn sắc được thay thế  bởi các đồ gốm hoa lam. Chính nhờ sự  thông thạo  hoàn hảo các kỹ thuật chế tạo, trang trí và  cách nung gốm mà nghệ nhân Vietnam Nam có thể trau dồi trí tưởng tượng của mình. Mặc dù  có những hạn chế  trong cách vẽ tô màu  nhất là không thể sửa chữa lại được, chúng ta nhận thấy sự xuất hiện trên  sành không chỉ  những hình vẽ phức tạp hơn mà còn có nhiều sắc tố  với các hình dạng và hoa tiết  nguyên bản khiến  biến nghệ nhân trở thành một nghệ sĩ xuất sắc. Nếu có  mượn một số lượng lớn các hình vẽ  trang trí từ Trung Quốc (hoa mẫu đơn, hoa sen, hoa, tán lá vân vân..), thì nghệ nhân Vietnam có ý tưởng tạo ra một phong cách  độc lập ít  có theo nghi thức và rạo rực hơn so với nghệ nhân Trung Hoa  qua sự sống động của nét vẽ và sự tự nhiên.  

Còn biết làm thế nào để thích ứng những yếu tố trang trí này theo phong cách Vietnam: cá vàng Trung Hoa  trở thành cá bống, một loài cá nước ngọt ở Vietnam. Chúng ta  cũng lưu ý rằng  các đồ gốm Viet Nam không bị ảnh hưởng phương Tây. Có sự liên tục trang trí đồng tâm trên các  đĩa Viet Nam. Đây không còn là trường hợp của Trung Quốc nữa từ khi quốc gia  này đã  khám phá  ra được phối cảnh từ triều đại Gia Kinh nhà Minh (1522-1566). Mặt khác,  các họa tiết ở trung tâm của các đĩa  thấy được rõ  ràng, có chất lượng vượt trội so với các họa tiết bổ sung, điều này chứng tỏ có sự tham gia  của nhiều  người thủ công trong  việc thực hiện.

Version française

Il est étonnant de constater que, malgré la longue  domination de la Chine durant 1000 ans sur le Vietnam, ce dernier arriva à se distinguer brillamment à partir du XIVème siècle dans le domaine de la céramique. Il devint ainsi un acteur essentiel du  commerce florissant du Sud-Est asiatique dans ce domaine avec ses jonques et sa boussole connue depuis le XIème  siècle. Les récentes fouilles sous-marines  des bateaux chargés de l’histoire de la céramique vietnamienne durant les années 1997-1999   dans la mer de l’Est en particulier  à l’île Poulo Cham (Cù Lao chàm) et l’île Hòn Dầm près de l’île de Phú Quốc (Kien Giang) confirment  le rôle  majeur qu’eut joué le Vietnam dans le commerce des céramiques vietnamiennes à cette époque avec la récupération de  plusieurs objets inestimables parmi lesquels figure le vase en porcelaine bleu et blanc avec les motifs de cygne  reconnu depuis comme le trésor national du Vietnam. Tome Pirès dans sa Suma Oriental (1515) résuma tous ces échanges et nota l’existence même d’une production céramique vietnamienne destinée à la vente pour la Chine. Il y eut même à cette époque l’imitation des bleu et blanc vietnamiens dans les fours chinois de Swatow. 

Selon le chercheur français Philippe Colomban du CNRS, la spécificité de la céramique vietnamienne  commença à se manifester à la naissance d’un Vietnam indépendant.  Les céramiques des Lý et Trần étaient monochromes. Trois types d’émaux étaient rencontrés: ivoire, brun et une couleur à l’imitation du jade, allant du vert au jaune. Lors de l’invasion de la Chine par les Mongols,  la céramique vietnamienne fut très appréciée par la cour de l’empereur  Kubilai Khan (Nguyên Thế Tổ) car dans le tribut  que  le Viet Nam  dut  lui apporter comportait outre les cornes de rhinocéros, des perles, des bols de porcelaine blanche. Son succès est dû en grande partie plus tard  au bleu de cobalt qui insuffle à l’art céramique vietnamien un esprit durant  pendant deux siècles et qui lui permet de conquérir le public étranger même dans les coins les plus refoulés de l’Asie. C’est le cas d’un grand vase- bouteille trouvé du palais Topkapi d’Istanbul portant une inscription en caractères chinois, en bleu sous couverte que l’on peut lire à la vietnamienne : Peint pour le plaisir par Pei suivi par le qualificatif Thi (désignant sans ambiguïté le sexe féminin)  de Nam Sách dans la 8ème année de Thái Hoà (1443-1459) ou un plat à décor floral bleu et blanc du Trésor d’Ardabil (Musée de Téhéran).

Si le bleu de cobalt fut connu au Vietnam depuis longtemps même avant l’invasion chinoise des Ming cruels, il apparaît que son utilisation s’imposa seulement autour des années 1430-1450. C’est à partir de cette époque que le bleu et blanc supplantèrent définitivement les céramiques monochromes.

Vase (Dynastie des Lê)
Photo Loan de Fontbrune

C’est grâce à la maîtrise parfaite des techniques de fabrication, de décoration et de cuisson que le potier vietnamien peut cultiver son imagination. Malgré des contraintes de la peinture sous couverte n’empêchant tout repentir, on voit apparaître sur le grès non seulement des dessins de plus en plus sophistiqués mais aussi une variété de pigments, une éruption de formes et des décors originaux qui l’érigent en artiste  distingué. Si celui-ci emprunte un bon nombre de dessins décoratifs à la Chine (pivoines, lotus, fleurs, rinceaux etc.), il a par contre l’idée de créer un style autonome moins hiératique et plus enjoué que son homologue chinois par la vivacité de son trait et par sa spontanéité.

Il sait adapter ces éléments décoratifs au style vietnamien: le poisson rouge chinois devenant ainsi un gobie  (Cá Bống), un poisson d’eau douce vietnamien. On note également que la céramique vietnamienne ne subit aucune influence occidentale. Il y a la continuité de l’ornementation concentrique sur les assiettes vietnamiennes. Ce n’est plus le cas de la Chine depuis que celle-ci découvrit la perspective à partir du règne de Jiajing (1522-1566). Par contre, la qualité du motif central trouvé sur les assiettes, est nettement supérieure à celle des motifs annexes, ce qui témoigne de l’intervention de plusieurs artisans dans leur réalisation.

Des céramiques vietnamiennes chargées d’histoire  (Philippe Colomban CNRS)

English version

It is astonishing to note that, despite China’s long domination over Vietnam for 1000 years, the latter managed to distinguish itself brilliantly from the 14th century onwards in the field of ceramics. It thus became a key player in the flourishing Southeast Asian trade in this field with its junks and its compass known since the 11th century. Recent underwater excavations of boats carrying the history of Vietnamese ceramics during the years 1997-1999 in the East Sea, particularly at Poulo Cham Island (Cù Lao Chàm) and Hòn Dầm Island near Phú Quốc Island (Kiên Giang), confirm the major role Vietnam played in the trade of Vietnamese ceramics at that time with the recovery of several priceless objects, among which is the blue and white porcelain vase with swan motifs now recognized as a national treasure of Vietnam. Tome Pirès, in his Suma Oriental (1515), summarized all these exchanges and noted the very existence of Vietnamese ceramic production intended for sale to China. At that time, there was even imitation of Vietnamese blue and white ceramics in the Chinese kilns of Swatow.

According to the French researcher Philippe Colomban from the CNRS, the specificity of Vietnamese ceramics began to manifest with the birth of an independent Vietnam. The ceramics of the Lý and Trần dynasties were monochrome. Three types of glazes were encountered: ivory, brown, and a jade imitation color, ranging from green to yellow. During the Mongol invasion of China, Vietnamese ceramics were highly appreciated by the court of Emperor Kubilai Khan (Nguyên Thế Tổ) because the tribute that Vietnam had to bring him included, besides rhinoceros horns and pearls, bowls of white porcelain. Its success is largely due later to cobalt blue, which infused Vietnamese ceramic art with a spirit lasting for two centuries and allowed it to conquer foreign audiences even in the most remote corners of Asia. This is the case of a large bottle-shaped vase found in the Topkapi Palace in Istanbul bearing an inscription in Chinese characters, in underglaze blue, which can be read in Vietnamese: Painted for pleasure by Pei followed by the qualifier Thi (unambiguously indicating the female gender) from Nam Sách in the 8th year of Thái Hoà (1443-1459), or a blue and white floral-decorated dish from the Ardabil Treasury (Tehran Museum).

Although cobalt blue had been known in Vietnam for a long time, even before the invasion of the cruel Ming Chinese, its use only became widespread around the years 1430-1450. It was from this period that blue and white definitively supplanted monochrome ceramics.
Thanks to the perfect mastery of manufacturing, decorating, and firing techniques, the Vietnamese potter could cultivate his imagination. Despite the constraints of underglaze painting that prevent any correction, not only increasingly sophisticated designs appear on the stoneware but also a variety of pigments, an eruption of forms, and original decorations that elevate him to the status of a distinguished artist. While he borrows many decorative designs from China (peonies, lotuses, flowers, scrolls, etc.), he has the idea to create an autonomous style that is less hieratic and more playful than his Chinese counterpart, through the liveliness of his line and his spontaneity.

He knows how to adapt these decorative elements to the Vietnamese style: the Chinese goldfish thus becoming a goby (Cá Bống), a Vietnamese freshwater fish. It is also noted that Vietnamese ceramics do not undergo any Western influence. There is a continuity of concentric ornamentation on Vietnamese plates. This is no longer the case in China since it discovered perspective starting from the reign of Jiajing (1522-1566). However, the quality of the central motif found on the plates is clearly superior to that of the secondary motifs, which indicates the involvement of several artisans in their creation.

Bình màu lam ở điện Tokapi (Istanbul, Thổ Nhi Kỳ)

Articles  trouvés concernant la céramique vietnamienne

La céramique vietnamienne (Philippe Colomban CNRS)
Des céramiques vietnamiennes chargées d’histoire  (Philippe Colomban CNRS)

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Art culinaire (Nghệ thuật ẩm thực của người Việt)

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Vietnamese version

Les Vietnamiens accordent une grande importance à l’art culinaire, en particulier à leur manger. Celui-ci est une première nécessité dans leur vie journalière et dans leur culture. Rien n’est surprenant de voir qu’un grand nombre de mots usuels ont été préfixés par le mot « ăn » bien que l’utilisation de ce dernier ne soit pas justifiée dans la signification de ces mots. Parmi ceux-ci, on peut citer: ăn nói ( parler ), ăn mặc ( habiller ), ăn ở ( vivre ), ăn tiêu ( consommer ) , ăn ngủ ( dormir ), ăn trộm ( voler ), ăn gian ( tricher ), ăn hối lộ (corrompre), ăn hiếp ( opprimer ) etc .. On a l’habitude de dire souvent : Trời đánh tránh bữa ăn pour dire que même Dieu n’ose pas déranger les Vietnamiens durant leur repas.

Leur manger est élaboré soigneusement selon le concept du Yin et du Yang et de 5 éléments (Thuyết Âm Dương Ngũ Hành) qui est à la base fondamentale de leur civilisation Văn Lang.  Yin -Yang (Âm Dương) est la représentation de deux pôles de toutes choses, une dualité à la fois contraire et complémentaire. Est de nature Yin tout ce qui est fluide, froid, humide, passif, sombre, intérieur, d’essence féminine comme le ciel, la lune, la nuit, l’eau, l’hiver. Est de nature Yang tout ce qui est solide, chaud, lumineux, actif, extérieur, d’essence masculine comme la terre, le soleil, le feu, l’été.  L’homme est le trait d’union entre ces deux pôles ou plutôt entre la Terre (Dương) et le Ciel ( Âm ). L’harmonie peut être trouvée seulement dans l’équilibre que l’homme apporte à son environnement, à son univers et à son corps.

La nourriture des Vietnamiens trouve ainsi toute sa préparation méticuleuse et sa particularité dans la relation dialectique de la théorie du Yin et du Yang. Elle témoigne aussi du respect de la tradition culturelle millénaire d’un pays agricole et d’une civilisation connue pour la culture du riz avec sa technique de la rizière inondée (trồng lúa nước). C’est pour cela que le riz ne peut pas être manquant dans un repas vietnamien. Il est à la base d’un grand nombre de plats vietnamiens. (bánh cuốn, bánh xèo, phở, bún , bánh tráng, bánh chưng etc.) (raviolis, crêpe, soupe tonkinoise, vermicelle, galette de riz, gâteau de riz etc.). Le riz peut être complet, rond, long, concassé, parfumé, gluant etc. Plus qu’un aliment, le riz est pour les Vietnamiens la preuve intangible de leur culture Bai Yue, la trace d’une civilisation qui ne se perd pas sous le poids de la longue domination chinoise.

Âm Dương trong nghệ thuật ẩm thực của người Việt

 

La manière de manger des Vietnamiens n’est pas étrangère non plus à la recherche du juste milieu prôné dans le concept du Yin et du Yang. « Manger ensemble » exige à leurs yeux un certain respect, un certain niveau de culture dans l’art de manger car il y a l’interdépendance indéniable des convives dans le partage alimentaire et spatial. On a l’habitude de dire : Ăn trông nồi , ngồi trông hướng. On doit faire attention à la marmite du riz lorsqu’on mange et à l’orientation au moment où on est assis. C’est la maxime que les parents vietnamiens ont l’habitude de dire à leurs enfants quand ils se mettaient à table et étaient encore de jeunes garçons. On doit se comporter au juste milieu lorsqu’on est invité à un repas. On n’a pas le droit de manger trop vite pour éviter d’être taxé d’impolitesse mais on ne peut pas manger trop lentement à son rythme car on peut laisser les autres convives dans l’attente. 

On n’est pas permis de vider les plats ou la marmitée car on se sent trop gourmand. Par contre, on ne connaît pas le savoir-vivre si on mange un tout petit peu, ce qui pourrait vexer l’hôte de la maison. Ce comportement circonspect peut être résumé par le dicton suivant: Ăn hết bị đòn, ăn còn mất vợ. (Vider la marmitée mérite une fessée, en laisser le reste conduit à la perte de l’épouse). C’est cette recherche constante de l’équilibre évoqué dans la théorie de Yin et de Yang que le Vietnamien doit exercer avec habileté dans un repas . On ne peut pas ignorer non plus le caractère « varié » que porte la nourriture vietnamienne. Celle-ci se caractérise par la diversité et l’exubérance visible des couleurs des ingrédients dans sa préparation.

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Etre femme au Vietnam

Người phụ nữ Vietnam

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Être femme au Vietnam

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Version française

Việt Nam là một quốc gia mà Nho giáo có ảnh hưởng đáng kể đến đời sống chính trị và xã hội. Là triết lý nhà nước dưới thời Hán, Nho giáo nhiều lần được sử dụng làm mô hình duy nhất cho việc tổ chức nhà nước và xã hội Việt Nam. Ảnh hưởng Nho giáo này không phải là không liên quan đến những điều kiện truyền thống áp đặt lên người phụ nữ Việt Nam. Họ phải tuân theo luật tam tòng sau: Tam tòng:

Tại gia tòng phụ, xuất giá tòng phu, phu tử tòng tử.

-vâng lời cha trước khi kết hôn,
-vâng lời chồng sau khi kết hôn,
-vâng lời con trai cả sau khi góa bụa.

Luật này đã được Nguyễn Trãi, cố vấn của vua Lê Lợi, nhắc lại trong « Gia Huấn Ca » vào đầu thế kỷ 15. Dưới triều Nguyễn, bộ luật Gia Long, có hiệu lực vào thế kỷ 19, là bộ luật lạc hậu và khắt khe nhất mà Việt Nam từng biết đến.

Mặc dù vậy, phụ nữ Việt Nam vẫn giữ vai trò chủ đạo trong gia đình và xã hội Việt Nam. Điều này được thể hiện qua các bài hát, bài thơ, truyện kể và những bài hát ru. Phụ nữ Việt Nam không chỉ được miêu tả là những sinh vật dịu dàng, ngoan ngoãn và đức hạnh, mà còn là những người chăm chỉ, được ban cho một lòng kiên nhẫn vô bờ bến.

Hai chị em Trưng Trắc Trưng Nhị là những nữ anh hùng được ca ngợi và tôn kính không kém gì các anh hùng Quang Trung, Hưng Đạo Vương, vân ân. Họ là những người phụ nữ đầu tiên nổi dậy, giải phóng dân tộc khỏi ách đô hộ của Trung Quốc. Họ cũng là những người phụ nữ sát cánh cùng nam giới trong cuộc đấu tranh giành độc lập. Trường hợp tiêu biểu nhất vẫn là nữ anh hùng Nguyễn Thị Giang. Theo truyền thống Việt Nam, bà đã tự sát vào năm 1930 sau khi chồng bà, nhà lãnh đạo quốc gia Nguyễn Thái Học, bị hành quyết.

Phụ nữ Việt Nam là hình mẫu hoàn hảo cho việc bảo vệ tổ quốc và danh dự quốc gia. Điều này được thể hiện rõ qua câu chuyện « Hòn Vọng Phu ». Đó là câu chuyện về một người phụ nữ đứng chết trân trên đỉnh đồi, bế con trên tay, chờ đợi người chồng đã ra đi biên cương trở về. Hình ảnh người phụ nữ mẫu mực này hiện diện ở nhiều nơi trên khắp lãnh thổ Việt Nam (Cao Bằng, Ninh Hòa, vân vân).

Người phụ nữ mẫu mực này cũng được tìm thấy trong truyện « Thiếu Phụ Nam Xương« . Đó là câu chuyện về một người phụ nữ đã tự tử vì bị chồng đánh giá sai về lòng chung thủy của mình. Đàn ông có quyền yếu đuối, nhưng phụ nữ thì không. Cô ấy phải là một hình mẫu hoàn hảo. Điều này đã gây ra nhiều tranh cãi và tranh cãi trong nhiều năm.

Một số phụ nữ đã cố gắng phá vỡ ách Nho giáo này. Một số phụ nữ đã cố gắng phá vỡ ách thống trị của Nho giáo. Đó là trường hợp của nhà thơ Hồ Xuân Hương, người đã phá vỡ những điều cấm kỵ bằng cách sáng tác những bài thơ gợi cảm vào cuối thế kỷ 18. Bà luôn khẳng định mình trên phương diện văn chương, như một người phụ nữ được giải phóng. Thơ của bà luôn tràn ngập những gợi cảm.

Sự phản đối mạnh mẽ này của một người phụ nữ trong xã hội Nho giáo có thể được tìm thấy trong bài thơ sau đây mô tả bánh Trôi Nước (một loại bánh trắng, tròn với phần nhân ngọt, được tắm trong nước đường caramen): 

Thân em vừa trắng lại vừa tròn
Bẩy nỗi ba chìm với nước non
Rắn nát mặc dầu tay trẻ nặng
Mà em vẫn giử tấm lòng son

Bà ám chỉ một người phụ nữ, vào thời điểm đó, bất chấp những ô uế của cơ thể và những khó khăn của cuộc sống, vẫn giữ được trái tim chung thủy và trong sáng. Bà cũng là người duy nhất dám đề cập đến quyền lợi của phái nữ và nói về tình yêu xác thịt mà không hề xấu hổ. Bà đã đi trước thời đại. Bà đã tránh được sự chỉ trích nhờ kỹ năng sử dụng ẩn dụ và ẩn dụ vô song. Bà đã dùng những miêu tả vô hại về phong cảnh và đồ vật để nói về sự khiêu dâm, về những điều thô tục nhất trong xã hội phong kiến.

Thậm chí còn có một giai thoại về bà, do chính nhà thơ Xuân Diệu kể lại: Một hôm trời mưa. Đường trơn trượt. Hồ Xuân Hương bỗng nhiên ngã. Bà nằm dài ra, hai tay giơ ra sau đầu, hai chân dang rộng. Bọn con trai cười ồ lên. Bà liền ứng khẩu làm một câu đối: 

Giơ tay với thử trời cao thấp
Xoạc cẳng đo xem đất vắn dài

Đây cũng là trường hợp của Ỷ Lan, người được vua Lý Thánh Tôn sủng ái. Bà đã lợi dụng chiến dịch chống Chiêm Thành của chồng để bảo vệ quyền nhiếp chính một cách xuất sắc. Vào thời điểm đó, bà đã thực hiện nhiều biện pháp xã hội đối với người nghèo, đặc biệt là đối với phụ nữ. Tuy nhiên, vào năm 1907, lần đầu tiên các lớp học dành cho nữ sinh được mở tại một trường tư thục. Phong trào nữ quyền bắt đầu được phát động.Ngày nay, mặc dù luật pháp thừa nhận bình đẳng giới trong mọi lĩnh vực kinh tế, chính trị và xã hội, nhưng sự bất bình đẳng này vẫn tồn tại trên thực tế.

Đây không còn là vấn đề pháp lý nữa, mà là vấn đề tâm lý. Tình trạng này vẫn tồn tại ở khắp mọi nơi, đặc biệt là ở các vùng nông thôn.

Le Vietnam est un pays où le confucianisme influe considérablement sur la vie politique et sur la société. Devenu philosophie d’état sous les Han, le confucianisme fut employé à plusieurs reprises comme le modèle unique de l’organisation de l’état et de la société vietnamienne. Cette emprise confucéenne n’est pas étrangère aux conditions traditionnelles imposées aux femmes vietnamiennes. Celles-ci sont soumises à la loi des trois obéissances suivantes: Tam Tòng:

Tại gia tòng phụ, xuất giá tòng phu, phu tử tòng tử

   –obéissance au père avant le mariage,
   -obéissance au mari une fois mariée,
   -obéissance au fils aîné une fois veuve

Cette loi fut rappelée dans ses « Instructions familiales » ( Gia Huấn Ca ) par Nguyễn Trãi, le conseiller du roi Lê Lợi au début du XVème  siècle. Sous les Nguyễn, le code Gia Long qui était en vigueur au XIXème  siècle est le plus rétrograde et le plus rigoriste que le Vietnam ait connu.

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Culture de Sa Huỳnh (Văn Hóa Sa Huỳnh)

 

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Version vietnamienne

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Réputée pour ses marais salants et sa belle plage, Sa Huỳnh (*) située dans la province de Quảng Ngãi ( Centre du Vietnam) est aussi la région où l’archéologue français M. Vinet découvrit en 1909 non loin du marais An Khê à Long Thạnh un étrange dépôt de 200 jarres funéraires provenant d’une brillante civilisation maritime à l’aide d’une inscription chame. Grâce à un heureux concours de circonstances, Mme Labarre, épouse d’un contrôleur du bureau local des douanes et passionnée d’archéologie, eut l’occasion de reprendre la fouille archéologique en 1923. Elle ne tarda pas à retrouver au sommet de dunes littorales un autre dépôt de 120 jarres en terre cuite jusque-là intact et proche du village de Phú Khương dans la même région. Un troisième site de 187 jarres rapporté plus tard par l’archéologue française Madeleine Colani en 1934 se trouvait à Tràng Long sur une dune de sable appelée localement sous le nom du « plateau des colliers » à cause d’une quantité énorme de colliers trouvés sur place.

C’était aussi la première archéologue à employer le terme scientifique Sa Huỳnh pour l’attribuer à cette culture. Puis c’était au tour de l’archéologue suédois O. Jansé de découvrir en 1939 à Phú Khương (Sa Huỳnh) une nécropole de 84 jarres. Cette découverte fut révélée tardivement dans un bref compte-rendu. Puis plus au Sud, près Xuân Lộc, à Hàng Gòn (Long Khánh, Đồng Nai), Dầu Giây et Phú Hoà, des champs de jarres analogues à ceux de Sa Huỳnh furent découverts malgré leur localisation dans l’aire appartenant à la civilisation de Đồng Nai (Văn hóa Nam Bộ) lors des travaux récents de E. Saurin (1973) et H. Fontaine (1972).

Des boucles d’oreilles

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(*) Au départ, c'est le nom Sa Hoàng donné à cette région.
 Comme le mot Hoàng était le prémom du seigneur Nguyễn Hoàng,
la dynastie des Nguyễn a changé dès lors Hoàng par le mot Huỳnh.

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On constate que ceux-ci ont l’âge de la culture de Sa Huynh avec les datations au radiocarbone effectuées sur les débris de charbon de bois et des tessons contenus dans ces jarres. Il ne faut pas oublier de mentionner les champs de grandes jarres monolithiques et de pierres funéraires énigmatiques de Trần Ninh (ou Xieng Khouang) (Laos), attribués dubitativement au Ier siècle de notre ère par Madeleine Colani (1932) et continuant à garder jusqu’à aujourd’hui tous leurs secrets et à nous laisser une insatiable curiosité sur le lien et l’influence qu’ils pourraient avoir avec la culture de Sa Huỳnh. Celle-ci était supposée issue pourtant de la culture des jarres de pierre de Trần Ninh par Madeleine  Colani dans son ouvrage intitulé « Mégalithes du Haut Laos ».

Contemporaine de la civilisation de Dong Son  dans le delta du Fleuve Rouge, celle-ci était en plein épanouissement le long de la côte vietnamienne dans le centre du Vietnam (de Thừa Thiên Huế jusqu’à Ninh Thuận, Bình Thuận) entre 1000 ans avant J.C. et 200 après J.C. avant l’hindouisation de la région côtière. Ses sites furent découverts en grande partie à proximité des dunes, des étangs et des rivières. C’est pour cette raison qu’on lui donne aussi le nom de « civilisation des dunes et des étangs ( ou Văn hoá cồn bàu en vietnamien). Ses traces ont été trouvées non seulement dans les hauts plateaux du Centre ( Tây Nguyên) mais aussi dans l’archipel Cù Lao Chàm (Quảng Nam), l’île Cù Lao Ré (Quảng Ngãi) ou dans les ilôts de Nha Trang (Khánh Hoà), ce qui prouve bien que les gens de la culture de Sa Huynh étaient des excellents navigateurs.

Son étroit contact avec la civilisation de Đồng Nai n’était plus mis en doute lors des fouilles entamées dans les sites Giồng Phệt và Giồng Cá Vồ (Cần Giờ, à une cinquantaine de kilomètres de Saigon ) car on trouve dans cette dernière certains éléments saillants de la culture de Sa Huynh au niveau de la poterie et d’ornement. Les méthodes de décoration trouvées dans la culture de Sa Huynh s’effectuent soit par l’incision soit par l’impression mais rarement par la peinture. Le décor pointillé est très fréquent. Il est incisé parfois de lignes croisées, dans le coquillage ou pointé de manière linéaire dans des zones triangulaires. Les couleurs fréquemment employées sont le rouge et le noir de plomb (đen ánh chì). On pense que dès le troisième millénaire avant J.C. était constitué en Asie du Sud Est un répertoire décoratif commun (fréquence de la double spirale, dents de scie, lignes pointillées, bandes sinueuses en crochets, triangles alternés ou inversés etc.) qui s’épanouit visiblement sur les jarres et les poteries de Sa Huynh.

Les sites rattachés ou en étroite relation avec la culture de Sa Huynh ne manquaient pas de s’en inspirer ou de s’en servir. C’est le cas de la grotte Kalanay de l’île Masbate (Philippines) où selon William Solheim II, des sépultures découvertes ont donné des poteries analogues à celles de Sa Huynh.(1). Mais l’archéologue vietnamien Hà Văn Tấn pense qu’il faut approfondir cette hypothèse avec des preuves supplémentaires bien qu’elle soit probable. (2). La culture Buni qui s’est développée de 400 avant J. C. à 100 après J.C. sur la côte nord de la partie occidentale de l’île de Java se caractérise par une poterie d’argile aux motifs décoratifs incisés et géométriques, ayant aussi des similitudes avec celle de la culture de Sa Huynh.

On trouve à l’intérieur de ces jarres une grande variété de poteries de forme et de dimensions différentes: marmites, écuelles, situles, vases, coupelles, assiettes, pots etc.. , des objets de parure: des perles en verre et en pierres dures ( cornaline, agate, grenat, zircon, titanomagnétite etc.) et des ornements d’oreilles. Ceux-ci sont en forme de disques fendus en pierre, verre, serpentine ou néphrite. Parfois, on trouve des colliers et des boucles d’oreille en or (Lai Nghi, Hội An 2004). Dans certains sites sahuynhiens, on découvre aussi des boucles d’oreilles à trois pointes (Khuyên tai ba mấu nhọn) ainsi que des pendants zoomorphes (Khuyên tai hai đầu thú) représentant deux protomes accolés d’animaux . Ces parures très originales constituent ainsi l’une des caractéristiques trouvées dans la culture de Sa Huynh.

1): W.G. Solheim, 1964, The archaeology of central Philippines. A study chiefly of the iron age and its relationships , 
Manila, National Institut of Sciences and Technology, monograph 10.
(2): Theo dấu văn hóa cổ. Hà Văn Tấn. Nhà Xuất Bản Khoa Học xã hội Hà Nội, Hà nội 1998

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