Nguyễn Thái Học (Yên Bái-VF)

Chàng thì tuổi trẻ tài ba
Chết vì đất nước đúng là nam nhi
Nàng thì thân liễu sá chi
Chết vì tình nghĩa đáng ghi muôn đời

Version vietnamienne

Contrairement à d’autres villes vietnamiennes, Yên Bái n’a aucun charme touristique. Elle n’est qu’une capitale provinciale, une ville fluviale située dans la vallée du Fleuve Rouge à mi-chemin sur la route menant de Hà-Nôi à la frontière chinoise Lào Cai. Malgré cela, elle continue à s’illustrer dans le passé par sa résistance armée animée par les nationalistes vietnamiens dans la lutte pour l’indépendance. Elle incarne non seulement l’espoir du peuple vietnamien de retrouver sa liberté par la force mais aussi l’intrépidité des nationalistes devant la mort après l’échec de leur révolte en 1930. Il faut se placer dans le contexte politique de cette époque pour connaître non seulement les causes de cette révolte mais aussi l’aspiration profonde du peuple vietnamien à l’indépendance après l’échec de Phan Chu Trinh de prôner la priorité du progrès global de la société sur l’indépendance politique, suivi par sa mort et la mise en résidence surveillée d’une autre figure de proue Phan Bội Châu à la capitale Huế par les autorités coloniales.

Malgré la mise en garde du colonel Parfait-Louis Monteil en 1924, peu de réformes étaient engagées en faveur des autochtones. Par contre, l’exploitation de la main d’œuvre à bon marché dans les plantations d’hévéa était au top de son efficacité et de son horreur. L’écrivain Roland Dorgelès en a parlé dans son ouvrage  » La Route Mandarine « . Cette terre vierge, quand elle s’ouvre sous le choc dégage une haleine mortelle. Autant d’allées tracées, autant de tombes ouvertes. Les hévéas grêles et bien en ligne, sortaient de terre,  comme des rangées de croix. Les morts se compteraient par dizaines de milliers pour cause de maladie ou de sous alimentation. C’est pourquoi on ne cessait pas de se plaindre à travers le poème suivant:

Kiếp phu đỗ lắm máu đào
Máu loang mặt đất máu trào mủ cây
Trần gian địa ngục là đây Ðồn điền đất đỏ nơi Tây giết người.

Le coolie a laissé tant de sang
Qui se répandait sur la terre et qui se mélangeait avec le latex de l’hévéa,
C’était ici l’enfer sur terre
Les plantations d’hévéas de terre rouge étaient l’endroit où les colons terriens tuaient des gens.

Mù Cang Chải (Yên Bái)

Pendant un demi-siècle, les colons terriens récupéraient du latex qu’ils transformaient en or. C’était dans ces plantations que se formait le germe de la révolte. Quelques uns comme Nguyễn Văn Viên arrivaient à sortir de cet enfer et rejoignaient ainsi le parti nationaliste vietnamien (Việt Nam Quốc Dân Ðảng ) dirigé par Nguyễn Thái Học. Pour montrer sa ferveur et trouver un écho favorable auprès des déshérités , en particulier des coolies des plantations, Nguyễn Văn Viên prit l’initiative, malgré la réticence de Nguyễn Thái Học, d’assassiner Bazin connu pour son zèle dans le recrutement des coolies et dans l’expédition de ces derniers dans les plantations d’hévéas du Sud Vietnam. La mort de ce dernier donnait aux autorités coloniales l’occasion de relancer la politique de répression tous azimuts.

Le parti nationaliste devint ainsi la cible privilégiée dans cette croisade. Il n’avait plus la possibilité de se mouvoir facilement. S’il ne réagissait pas, ce serait une mort lente car tous ses membres seraient capturés tôt ou tard par les autorités coloniales. S’il réagissait par la révolte, il savait que ce serait un suicide collectif, hasardeux et exemplaire. C’est pourquoi Nguyễn Thái Học avait l’habitude de dire souvent à ses compagnons de parti:


Ðại hà chi thanh, nhân thọ kỷ hà?
Ðợi sông Hoàng Hà trong trở lại, đời người thọ là bao?
En attendant que l’eau du fleuve Jaune devient limpide, combien d’années l’homme peut-il vivre?

Photo de Nguyễn Thái Học en prison.

Selon les Chinois, le fleuve Jaune ne retrouve sa limpidité que tous les trois cents ans. Nguyễn Thái Học savait très bien qu’il emmenait ses compagnons de parti vers une mort certaine. Il ne pouvait plus attendre. Mais cette mort semblait utile car elle rappelait au peuple vietnamien qu’il n’y avait pas de choix possible autre que la lutte. Elle marquait aussi le début d’une prise de conscience et le réveil de tout un peuple face à son destin qui était jusque -là dirigé par des héritiers indignes de la dynastie des Nguyễn (Khải Ðịnh, Bảo Ðại). La révolte de Yên Bái était un échec incontestable car la plupart des leaders nationalistes étaient capturés.

Par contre, elle jetait une base solide et durable dont le parti communiste vietnamien bénéficiait pour asseoir son autorité et sa popularité auprès du peuple dans les années à venir dans la conquête de l’indépendance. Elle sonnait aussi le glas d’un empire colonial qui avait perdu vainement tant d’occasions pour rétablir le dialogue et la coopération avec les autochtones. Cela se traduisait par la condamnation à mort de tous les leaders nationalistes. Nguyễn Thái Học était le dernier à être guillotiné. Avant son exécution, il était impassible. Malgré sa faiblesse, il tenta de crier à haute voix en français:

Mourir pour sa patrie
C’est le sort le plus beau
Le plus digne d’envie….

Puis il s’allongea sans émotion en face du couperet de la guillotine. « Vive le Vietnam » c’étaient les derniers mots entendus avant la chute du couperet de la guillotine. Son sang gicla partout sous un ciel assombri. Sa tête tomba dans un seau contenant de la sciure de bois. (17 Juin 1930). Il n’avait que 27 ans. Fidèle à la tradition vietnamienne, sa femme Nguyễn Thị Giang ne tarda pas à le suivre en se suicidant le 18 Juin 1930 à l’auberge où ils se rencontraient souvent avant leur mariage. Elle a laissé une lettre dont les phrases illustraient bien l’amour indéfectible qu’elle a porté pour son mari et pour son pays:

Sống nhục sao bằng sự thoát vinh
Nước non vẹn kiếp chung tình
………
Cuộc đời xá kể chi thành bại
Trai trung thì gái phải trinh

Mieux vaut mourir que vivre avec lâcheté
Je préfère éterniser mon amour pour toi et pour notre pays
….
Le succès et l’échec sont insignifiants dans la vie
Toi, tu choisis le dévouement et moi, je préfère la fidélité.

Les dépouilles des treize nationalistes vietnamiens furent enterrées le lendemain sur une colline proche de la gare de Yên Bái.

Si cette ville est moins connue que la plupart des villes vietnamiennes, elle incarne par contre quelque chose qu’aucune ville ne peut avoir. Elle est le symbole de la maturité et de la dignité retrouvée de tout un peuple face à son destin. Elle grandissait vaillamment dans le passé en même temps que le peuple vietnamien dans sa lutte pour l’indépendance.

Việt Nam Quốc Dân Ðảng

Histoire du Vietnam (Lịch Sử)

 

Vietnamese version

English version

Le mot Vietnam ne fut connu qu’au XIXème lorsque l’empereur Gia Long décida de rebaptiser le pays Nam Việt. Marco Polo l’a évoqué dans son récit de voyage intitulé Le livre des merveilles sous le nom Caugigui (Giao Chỉ Quán). Son histoire peut se résumer en quelques mots: combats pour l’indépendance, la conquête de nouvelles terres et l’unification du pays.

Les Vietnamiens apparurent pour la première fois à l’âge du Bronze (civilisation Ðồng Sơn). Au Xème siècle, ils réussirent à se libérer du joug des Han et ils commencèrent à entamer dès lors le mouvement Nam Tiến avec Lê Hoàn en tentant de progresser vers le Sud à partir du delta du Fleuve Rouge, le berceau de la nation vietnamienne. Celle- ci  poussa sans relâche de nouvelles cellules dans chaque parcelle de terre propice à son mode de culture. Elle s’appuya sur une multitude de petits foyers politiquement indépendants constitués par des soldats paysans et renforcés quelquefois par les troupes du pouvoir central, se comporta comme un gigantesque madrépore formant peu à peu son atoll, finissant par encercler et à assimiler le nouveau territoire  et agrandissant ainsi le Vietnam. Cela constitue un avantage indéniable pour une politique d’expansion mais cela suppose qu’il y ait  une autorité centrale toujours forte. Le sage Confucius avait déjà parlé de ces Vietnamiens dans son livre des Rites (ou Kinh Lễ). Grâce aux facultés préhensiles de leur gros orteil bien détaché de leurs autres doigts, ces Vietnamiens pouvaient traverser les rizières et escalader les montagnes sans jamais se lasser.

L’histoire du Vietnam ce n’est pas celle de dynasties ou de grands mouvements d’idées. Mais c’est l’histoire d’un peuple de paysans obstinés qui, de la frontière de Chine jusqu’à à la pointe de Cà-Mau, peine durement dans ses rizières et impose sa marque au paysage.

Au moindre relâchement de cette autorité, le pays s’émiette facilement. C’est l’une des raisons principales qui explique que l’histoire du Vietnam est une suite de troubles et de guerres éternelles. Le Vietnam  a l’avantage d’avoir une triple structure nationale cohérente: l’état bureaucratique construit sur le modèle confucéen autour de la fonction impériale, détentrice du mandat céleste, la famille et le village, conservatoires d’une civilisation paysanne vécue par chacun des Vietnamiens comme un attachement total aux forces du sol et aux ancêtres. Cette politique de grignotage de vers à soie a permis la lente absorption de l’espace occupé par les autres peuples indochinois khmer et Cham. Les vestiges de ces derniers trouvés actuellement dans le centre du Vietnam (Phan Thiết, Ðà-Nẳng etc.. ) et dans le delta du Mékong témoignent bien de cette conquête.  

L’attachement à l’indépendance a été maintes fois prouvé dans le passé et dans la guerre du Vietnam. Il lui faut de longs siècles de combats, de guerres, de douleurs et de secousses avant d’acquérir enfin aujourd’hui la taille d’un petit dragon en Asie. On trouve dans l’histoire du Vietnam  la grandeur d’un peuple vivant avec sa  dignité et trouvant sa noblesse dans sa pauvreté et ses souffrances. On y trouve deux mille ans de lutte constante contre l’eau et la nature, ce qui traduit non seulement un attachement profond à cette terre mais aussi un accord intime et profond de ces paysans avec cette nature. Paul Mus n’a pas hésité de le souligner dans son ouvrage intitulé « Vietnam, sociologie d’une guerre, Paris, le Seuil 1952« . Cet accord s’est révélé si intime que, partout où ces circonstances se sont réalisées aucun peuple n’a réussi à résister  à la poussée des Vietnamiens, pas plus qu’aucune force étrangère n’est ensuite venue à bout de leur accrochage sur le terrain.

Malgré l’occupation pendant un millénaire par les Chinois, les Vietnamiens, imprégnés de leur culture, ont conservé leur langue bien qu’elle soit  transcrite en chinois et romanisée plus tard après l’arrivée du jésuite Alexandre de Rhodes. Si les Vietnamiens n’ont refusé aucun apport de l’étranger, c’est qu’ils ont réussi à le « vietnamiser », à garder tout ce qui est cher à tout peuple du monde, les traditions. Ce sont celles qui sont transmises de génération en génération par des hommes frêles, les pieds enfouis dans la boue des rizières.

 

Comment ne pas s’attacher à ce Vietnam, ce pays perdu où le sacrifice n’est pas un vain mot. Ce sacrifice, on l’a trouvé maintes fois dans les annales de l’histoire du Vietnam. Mieux vaut être un fantôme au Sud que devenir un prince du Nord avait déclaré le général Trần Bình Trọng avant d’être exécuté par les Mongols en 1257. La vie est un jeu de hasard. La chance est contre nous. Mieux vaut mourir maintenant pour ce pays et laisser l’exemple du sacrifice, avait dit le leader nationaliste Nguyễn Thái Học avant d’être guillotiné le 17 juin 1930 à Yên Bái.

Comment effacer dans la mémoire collective le visage innocent du jeune empereur captif Hàm Nghi, exilé à 18 ans en Algérie, les larmes aux yeux?. Comment oublier la mort tragique de l’empereur exilé Duy Tân (un accident d’avion à OuBangui-Chari en Afrique) dont le retour annoncé aurait pu changer probablement en 1945 les événements regrettables de l’histoire du Vietnam durant les dernières décennies?

Comment ne pas regretter cette terre natale qui n’est pas pourtant tendre? C’est l’impression donnée par l’écrivain Huỳnh Quang Nhường dans son best-seller Mon pays perdu (The land I lost) édité par Castor Poche Flammarion.

 Un pays que j’aime arrive-t-il à exister encore au fil de son histoire?

                    –Citadelle en colimaçon et son mythe (Cổ Loa thành và huyền thoại)
                    –Arbalète magique (Huyền thoại Trọng Thủy et Mỵ Châu)

 

 

Nan Yue (Nam Việt)

namviet
Version vietnamienne 
English version

Le royaume de Nan Yue dont le nom signifie littéralement « le pays des Yue du sud » était  à l’origine de celui du Vietnam. Il occupait entre le IIème  et le Ier siècle avant Jésus-Christ, un territoire couvrant les provinces actuelles du Guangdong (Quảng Ðông), Guangxi (Quảng Tây), HaiNan (Hải Nam) et le royaume de Âu Lạc, l’ancien pays des Vietnamiens. Ce dernier appartenait au roi An Dương Vương et  était annexé par le général Qin Zhao Tuo (ou Triệu Ðà ou Triệu Vũ Vương en vietnamien), le fondateur du royaume de Nan Yue. Aux dires des Vietnamiens, la disparition de leur pays est liée étroitement à la légende de l’arbalète magique.

Cette disparition est due en fait à cette époque  à la division des Yue et  à la manière  adoptée par Triệu Ðà pour mener  une guerre éclair contre An Dương Vương tout en faisant lui  miroiter des compromis territoriaux. Une fois réunies ces provinces sous sa bannière, Zhao Tuo fixa son siège à Panyou (Phiên Ngung) non loin de Guangzhou devenue aujourd’hui  l’actuelle Canton. Il divisa le royaume de Âu Lạc en deux commanderies, l’une connue sous le nom de Giao Chỉ et constituée essentiellement de la région du Nord Vietnam et l’autre sous le nom Cửu Chân regroupant toutes les autres provinces du centre Vietnam (Thanh Hoá, Nghệ An etc..). Selon la chercheuse française Maud Girard-Geslan (1), la population est constituée des non Hans  appartenant au groupe Bai Yue auquel sont rattachés les Luo Yue (Lạc Viet) et Xi Ou (Tây Âu).

     Vương Quốc  Nam Việt

A la chute des Qin (206 avant Jésus-Christ), il se proclama roi de Nanyue et prit le titre de Wu Wang, puis  celui d’empereur en 187. Il ne cessa pas de défier l’empire des Hán en le harcelant à maintes reprises et en occupant les hameaux du comté de Chang Sa appartenant à la dynastie des Han après que l’impératrice douairière Lu Zhi (Lã Thái Hậu) eut décidé de couper les relations commerciales avec le Nanyue. À cause de l’humidité du climat,  l’armée chinoise tomba malade et ne réussit pas à descendre dans le sud de la Chine. Elle fut obligée d’abandonner le projet d’annexion. Après le décès de  sa mère,  l’impératrice Lu Zhi et son intronisation en l’an 180 avant J.C., l’empereur Han Wen Di tenta  de  convaincre Zhao Tuo.  Il ordonna à ses fonctionnaires d’entretenir avec soin et de faire des offrandes sans cesse aux tombes des ancêtres  de ce dernier à Zhengding et il envoya en même temps sur les conseils de son premier ministre Cheng Ping (Trần Bình) l’ambassadeur  Lu Jia (Lục Giả)  pour convaincre Zhao Tuo d’accepter de se soumettre à la dynastie des Han et d’abandonner son titre d’empereur en reprenant celui du roi des Yue.   Zhao Tuo connut peut-être à cette époque le rapport des forces qui ne lui était pas favorable avec la population de l’empire des Han estimée à 50 millions d’habitants par rapport à celle de son royaume (1 million d’habitants). Il décida de reprendre le titre de roi des Yue et accepter d’être sous le giron de  l’empire des Han. Il était officiellement roi sur les papiers lors de l’échange des ambassadeurs mais dans son  royaume il continuait à se comporter comme un empereur jusqu’à la fin de sa vie car les pays aux alentours, les royaume des Man Yue et des Xi Ou de l’Ouest acceptaient d’être sous sa protection. Grâce à la clairvoyance et le courage politique, il réussit à regrouper tous les petits états Yue et à les transformer  en un royaume fort et unifié des Yue face au péril des gens du Nord.

Il était apprécié par la plupart des historiens vietnamiens tels que Lê văn Hưu de l’époque des Trần dans son ouvrage intitulé « Le livre complet sur l’histoire du Grand Viet ») ou dans la  » Grande déclaration sur la pacification des Chinois » de Nguyễn Trãi de l’époque des Lê postérieurs »: les dynasties Triệu, Đinh, Lý, Trần se succédaient pour édifier le pays. Zhao Tuo était considéré ainsi comme le premier roi vietnamien depuis qu’on avait l’histoire écrite. Selon l’écrivain vietnamien Hà văn Thùy, Zhao Tuo a le mérite de laisser aux Vietnamiens un héritage précieux. Il réussit à créer et à consolider l’esprit d’union des Vietnamiens afin d’éviter la sinisation durant presqu’un siècle. C’est grâce à lui qu’il y avait la base solide pour les futures  révoltes des sœurs Trưng, Triệu Ẩu, Lý Nam Đế , Mai Hắc Đế, Phùng Hưng  avant la réussite de Ngô Quyền dans la guerre de libération. La révolte des sœurs Trưng reçut à cette époque l’écho favorable non seulement dans le territoire des Vietnamiens mais aussi dans la région Liangguang (Guangdong)  jusqu’à  Hai Nan. C’est dans le sud de la Chine que lors de sa visite avec  l’équipe médicale française entre les années 1979-1989,  le docteur vietnamien Trần Đại Sỹ a relevé la présence de plus de 200 sites où la vénération des sœurs  Trưng (Zheng Cè et Zheng Er) était visible avec leurs autels.  Le  royaume de Nanyue ne peut pas être absent dans le parcours de la lutte d’indépendance des Vietnamiens.  Quoique Zhao Tuo fût le général de l’armée des Qin, il épousa une femme vietnamienne Trình Thị issue de Đồng Xâm (Thái Bình). Son fils Trọng Thủy, son petits-fils Triệu Muội, son arrière petit-fils Anh Tề tous avaient plus ou moins du sang Yue dans leurs veines. Ils avaient aussi un attachement profond à leur pays. Ils étaient  fiers  d’être « Enfants du Dragon, Grands Enfants de l’Immortelle ». Ils méritaient d’être rois de la dynastie des Yue du Sud.

Sa renommée était si grande que dans les écrits chinois de l’époque, son nom comme son royaume, fut cité à maintes reprises. Il décéda en l’an 137 avant J.C. Ses descendants devaient régner sur ce royaume durant au moins un siècle à travers cinq générations. Son successeur immédiat était Zhao Mei, son petit-fils, plus connu sous le titre d’empereur Wen de Nanyue. Sa tombe, creusée au flanc de la colline de Xianggang, près de Canton, fut  découverte en 1983 par une équipe d’archéologues cantonais. Sous l’influence de sa mère Cù Thị d’origine chinoise, l’avant-dernier empereur de cette dynastie décida de céder son royaume à l’empire des Han. Étant mis au courant de ce projet, son premier ministre vietnamien Lử Gia décida de l’éliminer ainsi que sa mère et d’introniser à sa place son demi-frère connu sous le nom de « Dương Vương« . Prétextant l’usurpation du pouvoir, les Han envahirent le royaume et l’annexèrent en l’an 111 avant J.C. malgré la résistance héroïque de Lữ Gia. Dès lors, le pays des Vietnamiens  passa sous la domination chinoise. La propagation de la culture chinoise ne se faisait pas d’une manière pacifique durant presque un siècle. Elle était marquée par une série de révoltes sanglantes suivantes:

  • Révolte de deux héroïnes Trưng Trắc (Zheng Cè) l’aînée et Trưng Nhị (Zheng Èr)  durant les années 40-43 après J.C.
  • Révolte de l’héroïne Triệu Ẩu en l’an 248.
  • Révolte du héros Lý Bôn (ou Lý Nam Ðế) durant les années 544 – 602.
  • Révolte dirigée par Mai Thúc Loan (ou Mai Hắc Ðế) en 722.
  • Révolte du héros Phùng Hưng (ou Bồ Cái Ðại Vương) en 791.

 Cela conduisait à la fin à la victoire écrasante sur le fleuve Bạch Đằng avec le général Ngô Quyền  en l’an 938 et terminait la première domination chinoise durant presque 1000 ans.

  Dynastie des Yue du Sud

  • Triệu Đà:  Zhao Wu Di  (Triệu Vũ Đế) 203-137 avant J.C.
  • Triệu Muội: Zhao Wen Di (Triệu Văn Đế) 137-122 avant  J.C.
  • Triệu AnhTề: Zhao Yinqi (Triệu Minh Vương) 122-113 avant J.C.
  • Triệu Hưng: Zhao Xing (Triệu Ai Vương) 113-112 avant J.C.
  • Triệu Kiến Đức: Zhao Jiandé (Triệu Dương Đế) 112-111 avant J.C.

Paris le 12/11/2020

Nước Nam Việt

Nam Việt được gọi  là « nước của người Việt ở phía nam » có nguồn gốc đến nước Việt Nam và bao gồm từ thế kỷ thứ hai đến thế kỷ thứ nhất trước Công nguyên, các tỉnh Quảng Đông, Quảng Tây, Hải Nam  và nước Âu Lạc, một quốc gia cổ của người Việt.  Nước  nầy có vua tên là An Dương Vương, bị thôn tính bởi tướng  nhà Tần Triệu Ðà hoặc Triệu Vũ Vương, người sáng lập vương quốc Nam Việt. Theo người Việt, sự biến mất của nước Âu Lạc có gắn liền với truyền thuyết về nỏ thần. Trên thực tế là do sự chia rẻ giữa người Việt và  cách hành sự của Triệu Đà trong một cuộc chiến chớp nhoáng chống lại An Dương Vương  bằng cách hứa giải về  lãnh thổ. Sau khi các tỉnh này được thống nhất dưới ngọn cờ của ông, Triệu Đà đóng đô tại  Phiên Ngung không xa Quảng Châu mà ngày nay được gọi là Canton. Ông đã chia Âu Lạc thành ra hai quận, một quận được gọi là Giao Chỉ và chủ yếu nằm ở miền bắc Việt Nam và một quận dưới tên Cửu Chân gồm  tất cả các tỉnh khác ở miền trung Việt Nam. (Thanh Hoá, Nghệ An vân vân…). Theo nhà nghiên cứu người Pháp Maud Girard-Geslan (1), cư dân ở nơi nầy không phải là người Tàu mà thuộc về dòng đại tộc Bách Việt trong đó có người Lạc Việt  và Tây Âu.

Khi nhà Tần bị diệt vong (năm 206 TCN), Triệu Đà tự xưng vương lập ra nước Nam Việt dưới tên là Triệu Vũ Vương rồi sau đó xưng Triệu Vũ Đế vào năm 187 TCN. Ông không ngừng thách thức đế chế  nhà Hán bằng cách đánh chiếm  các ấp của quận Trường Sa thuộc về nhà Hán sau khi Lã Hậu cắt đứt buôn bán với Nam Việt. Nhưng vì thời tiết oi bức binh sĩ của  nhà Hán đổ bệnh và không thể đi xuống phương nam khiến cuộc xâm chiếm nước Nam Việt bất thành. Sau khi Lã Thái hậu qua đời và sau khi  lên ngôi  năm 180 TCN thì Hán Văn Đế cố gắng thuyết phục Triệu Vũ Đế.  Ông sai quân chăm nôm mồ mả và lo hương hỏa tổ tiên của Triệu Đà ở Chân Định và gửi sứ giả  Lục Giả theo lời chỉ bảo của Trần Bình sang Nam Việt để thuyết phục Triệu Vũ Đế trở lại làm vương của nhà Hán. Có lẽ Triệu Đà thấy sức mạnh của nhà Hán lúc bấy giờ với số dân 50 triệu nên ông buộc lòng qui phục lại nhà Hán và trở  lại xưng vương (tương kế tựu kế).   Nhưng chỉ vương với nhà Hán trên giấy tờ luc trao đổi sứ thần chớ ở Nam Việt ông vẫn là hoàng đế ở phương Nam vì các nước như Mân Việt, Tây Âu Lạc cũng chịu qui phục với Nam Việt. Nhờ sự sáng suốt khéo léo chính trị, ông thành công trong việc thống nhất được các tiểu quốc người Việt để tạo thành một nước Việt hùng mạnh để chống họa đến từ phương bắc. 

Ông được nhiều sử gia nước Việt khen ngợi như Lê Văn Hưu (đời Trần) trong « Đại Việt Sử ký toàn thư » hay trong « Bình Ngô đại cáo » của Nguyễn Trãi (đời nhà Hậu Lê):Triệu, Đinh, Lý, Trần nối đời dựng nước.  Như vậy Triệu Đà được thừa nhận là một ông vua đầu tiên dựng nước ta từ khi có sử. Theo nhà văn Hà văn Thùy thì Triệu Đà có công để lại cho người dân Việt một di sản qúi báu. Ông tạo nên và củng cố tinh thần người dân Việt  tránh sự hán hóa có được gần một thế kỷ. Chính nhờ ông mà có nền tảng cho các   cuộc khởi nghĩa về sau của hai Bà Trưng, Triệu Ẩu, Lý Nam Đế , Mai Hắc Đế, Phùng Hưng trước khi Ngô Quyền  thành công  trong công cuộc giải phóng dân tộc. Cuộc khởi nghĩa của hai bà Trưng  được  sư hưởng ứng vào thời đó  không những ở Việtnam mà luôn cả vùng Lưỡng Quảng sang tận  đến Hải Nam. Chính ở vùng phiá nam Trung Quốc, qua cuộc viếng thăm của bác sỹ Trần Đại Sỹ cùng phái đoàn ủy ban y học của Pháp trong những năm 1979-1989, thì có  ghi nhận đến 200 địa điểm có đạo thờ vua bà (Hai bà Trưng).  Không thể  thiếu Nam Việt trong cuộc hành trình giành độc lập của người dân Việt.  Dù Triệu Đà võ tướng nhà Tần nhưng có vợ  Trình Thị người Giao Chỉ (Đồng Xâm, Thái Bình) nên con  Trọng Thủy, cháu Triệu Muội luôn cả  Anh Tề cũng có một phần máu Việt trong người. Họ cũng có sự gắng bó mật thiết với  đất nước. Họ không thẹn con Rồng cháu Tiên và cũng xứng đáng làm vua chúa của một triều đại Việt Nam.

Tiếng tăm  của ông lừng lẫy đến nỗi ông được nhắc đến nhiều lần nhất là là vương quốc của ông trong các tác phẩm Trung Hoa thời bấy giờ. Ông qua đời vào năm 137 TCN. Con cháu của ông tiếp tục cai trị vương quốc này cũng gần một thế kỷ qua năm thế hệ. Người kế vị ngay sau  ông là  Triệu Muội (Zhao Mei), cháu trai của ông, con Trọng Thủy được biết đến nhiều với tên là  Triệu Văn Đế của nước Nam Việt nhờ cuộc khám phá lăng mộ của ông vào năm 1983 bởi một nhóm nhà khảo cứu người Quảng Đông. Mộ nầy nằm dưới độ sâu 20 thước ở dưới chân núi Tượng Cương ở thành phố Quảng Châu. Bị  ảnh hưởng của mẹ Cù Thị  là người gốc Hoa, vị hoàng đế áp chót của triều đại này đã quyết định nhượng lại vương quốc của mình cho đế chế nhà Hán dưới thời cai trị của Hán Vũ Đế. Được biết rõ  dự án này, tể tướng Lử Gia  quyết định loại bỏ vua nầy và mẹ của ông và đưa anh trai cùng cha khác mẹ với ông là « Dương Vương » lên làm vua. Dựa cớ soán ngôi, người Hán mở ra chiến lược  xâm lược và thôn tính vương quốc nầy vào năm 111 TCN bất chấp sự kháng cự anh dũng  của Lữ Gia cùng người Việt. Từ đó về sau, đất nước của người dân Việt bị Trung Quốc cai trị. Việc truyền bá văn hóa Trung Hoa  không diễn ra một cách bình yên trong suốt một nghìn năm  đô hộ này. Nó  được đánh dấu bằng một loạt các cuộc nổi dậy đẫm máu sau đây:

  • Cuộc khởi nghĩa của hai nữ anh hùng Trưng TrắcTrưng Nhị trong những năm 40-43 SCN.
  • Cuộc khởi nghĩa của nữ anh hùng Triệu Ẩu năm 248.
  • Cuộc khởi nghĩa của anh hùng Lý Bôn (tức Lý Nam Ðế) trong những năm 544 – 602.
  • Cuộc khởi nghĩa do Mai Thúc Loan (tức Mai Hắc Ðế) lãnh đạo năm 722.
  • Cuộc khởi nghĩa của anh hùng Phùng Hưng (hay Bồ Cái Ðại Vương) năm 791.

và dẫn đến chiến thắng vẽ vang trên sông Bạch Đằng với Ngô Quyền vào năm 938 và kết thúc gần thiên niên kỷ Bắc thuộc.

Tombe à linceul de jade du roi
Triệu Văn Đế (Zhao Mei)


Bibliography
(1) Maud Girard-Geslan: La tombe à linceul de jade du roi de Nan Yue à Canton In: Arts asiatiques. Tome 41, 1986. pp. 96-103.
Hà Văn Thùy:  Hành trình tìm về côi nguồn . Nhà xuất bản Văn Học
Lê Văn Hưu:  Đại Việt Sử ký toàn thư

Cổ Loa thành ( citadelle en colimaçon )

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Loa Thành và Huyền Thoại

Thục Quốc Sơn Hà nguyên cổ Việt
Loa Thành cung tẩm sướng tiền Ngô
Sông núi nước Thục vốn là nước Việt xưa
Cung khuyết ở thành Cổ Loa, bắt đầu xây dựng từ thời Ngô Quyền
Les monts et fleuves du royaume Thục appartenaient à l’ancien pays des Vietnamiens.
La porte du palais royal situé dans la citadelle fut édifiée à l’époque de Ngồ Quyền.

Theo truyền thuyết, thành Cổ Loa ban đầu có chín vòng xoắn ốc đất. Đây là lý do tại sao vua An Dương đặt cho nó cái tên « Loa Thành (thành cổ xoắn ốc) ». Trong các cuộc khai quật khảo cổ gần đây, các nhà khảo cổ học Việt Nam và Nhật Bản chỉ tìm thấy sự tồn tại của 3 vòng xoắn ốc. Được xây bằng đất, các vòng xoắn nầy được bao quanh bởi những con hào rộng và được gia cố chắc chắn bằng hàng rào tre. Sự hiện diện của những con hào này và sự củng cố của những vòng xoắn này là minh chứng cho sự hiểu biết hoàn hảo của người dân Việt cổ về điạ hình của vùng đất.  Nhờ thế  An Dương Vương chống lại anh dũng  các cuộc tấn công  của người Hoa nhiều lần.

Theo truyền thuyết, tòa thành không thể thất thủ được nhờ chiếc nỏ thần được  biếu tặng cho nhà vua bởi con rùa vàng vào thời điểm chia tay. Loa thành chỉ bị thất thủ vào năm 208 nhờ mưu đồ khéo léo của  tướng Trung Hoa Triệu Đà  thành công thực hiện cùng con trai Trọng Thủy  bằng cách đồng ý sự kết hôn với công chúa Mỵ Châu, đứa con gái duy nhất của  An Dương Vương. Gần đây phát hiện một nơi lưu trữ  các đầu mũi tên tại Cổ Loa khiến việc nầy không còn xa lạ với truyền thuyết và chứng thực nỗ lực kháng cự và tham gia mãnh liệt trong cuộc bảo vệ tòa thành. (1).

Tọa lạc ở quận Đồng Ánh, cách trung tâm thủ đô Hà Nội  18 cây số, thành Cổ Loa được xây dựng vào thế kỷ thứ 3 trước Công nguyên bởi vua An Dương Vương. Thành nầy trở  thành ngày nay một quần thể kiến trúc tôn giáo và tưởng niệm mà được thấy có một ngôi đình, một đền dành riêng để  thờ  công chúa Mỵ Châu, một ngôi chùa được gọi là Bảo Sơn, ngôi đền của vua An Dương Vương vân vân … Được xem là  thành hoàng của làng Cổ Loa, An Dương Vương được vinh danh mỗi năm vào ngày thứ 6 tháng âm lịch đầu tiên qua một cuộc diễu hành trọng thể  ở làng. An Dương Vương là một nhân vật lịch sử bởi vì theo kết luận của nhà nghiên cứu Trung Quốc Dư Duy Cương, viên ngọc mà chúng tôi tìm thấy  trong lăng mộ Triệu Đà là một chiến lợi phẩm thuộc về An Dương Vương (2)

Selon la légende, la citadelle comportait au début neuf spirales de terre. C’est pour cela que le roi An Dương  lui donna le nom « Loa Thành (la citadelle en colimaçon) ». Lors des fouilles archéologiques  récentes, les archéologues vietnamiens et japonais ont constaté seulement l’existence de 3 spirales. Etant constituées de remparts  de terre, celles-ci étaient bordées par de larges douves et renforcées solidement par des haies de bambous. La présence de ces douves et la fortification de ces spirales  témoignent de la connaissance parfaite de la configuration du terrain par les Vietnamiens d’autrefois. Cela permit au roi An Dương Vương de résister vaillamment tant de fois aux assaillants chinois. 

Selon la légende, la citadelle était imprenable grâce à l’arbalète magique dont la gâchette était une griffe offerte au roi par la tortue d’Or au moment de la séparation. Elle fut prise seulement en 208 grâce au stratagème ingénieux que le général chinois  Zhao Tuo avait réussi à mettre à exécution avec son fils Trọng Thủy (Zhao Shi) en consentant à ce dernier de se marier avec la princesse Mỵ Châu, fille unique du roi An Dương Vương. La découverte récente  d’un stock de pointes de flèches à Cổ Loa n’est pas étrangère à cette légende et témoigne d’un gigantesque effort  de résistance engagé dans la défense de la citadelle.(1)

Pointes de flèches découvertes  (Cổ Loa)

Etant localisée dans le district de Đồng Ánh, à 18 km du centre de la capitale Hànội, la citadelle de Cổ Loa qui fut construite au IIIème siècle avant J.C. par le roi An Dương Vương, devient aujourd’hui un complexe architectural religieux et commémoratif où on trouve à la fois une maison communale, un temple dédié à la princesse Mỵ Châu, une pagode nommée  Bảo Sơn, un temple consacré au roi An Dương Vương etc…Etant le génie tutélaire du village de Cổ Loa, le roi An Dương Vương est honoré chaque année le sixième jour du premier mois lunaire par la procession de sa statue dans le village. An Dương Vương était un personnage historique car selon les conclusions du  chercheur chinois Dư Duy Cương, la tablette de jade  qu’on a trouvée dans le tombeau de Zhao Tuo était un butin appartenant à  An Dương Vương. 

Version anglaise

The citadel and its myth

According to legend, the citadel included 9 spirals of soil. That is why An Dương King gave it the name « Loa Thành » (spiral citadel). During recent archaeological excavations, Vietnamese and Japanese archaeologists have only seen   the existence of three spirals.  Being constituted by ramparts of soil, they were surrounded by wide moats and reinforced firmly by bamboo hedgerows. The presence of these moats and fortification of these spirals  testifies to the perfect knowledge of the land  configuration by  old Vietnamese. That allowed An Dương King to show so many times amazing resistance against  Chinese attackers. 

According to legend, this citadel was impregnable with the magic crossbow, the trigger of which was a claw  offered  by the golden turtle to the king at the time of their separation.  This fortress was taken only in 208 through the ingenious  stratagem adopted by Chinese general Zhao Tuo (Triệu Đà)  with his son Trọng Thủy by consenting to  the latter to get married with Princess Mỵ Châu, the sole daughter of  King An Dương. The recent discovery of a stock of arrowheads  at Cổ Loa is not unrelated to this legend and testifies to the gigantic resistance  effort invested in the the citadel’s defence.(1)

Being located  about 18km in the  Đồng district from  Hànội,  the citadel Cổ Loa which  was build at the 3rd century before J.C. by King An Dương, becomes today a religious and memorial  architectural  complex where one  simutaneously finds a communal house, a temple dedicated to Princess Mỵ Châu,  a pagoda named Bảo Sơn, a temple consacred to An Dương king etc … Being the guardian genius of Cổ Loa village, King An Dương is honored every year, on the 6th day  of the first  lunar month by the procession of his statue in the village. An Dương Vương was a historical personage because, according to the Chinese researcher Dư Duy Cương conclusions, the jade tablet found in the Zhao Tuo tomb was a  spoils belonging to King An Dương.(2)

Galerie des photos


(1) Catherine Noppe, Jean François Huppert: Arts du Vietnam: La fleur du pêcher et l’oiseau d’azur. Collection Références. Éditeur: La renaissance du livre 2002.
(2) Trần Văn Giáp: Numéro spécial sur la tablette de jade d’An-Dương. Quelques points de vue sur la tablette de jade d’An-Dương et le problème de Thục An Dương Vương, Văn Sử Địa, n° 28, Mai 1957.
 

Royaume du Champa (Version française)

C’est un ancien royaume d’Indochine connu autrefois sous le nom « Lâm Ấp » (ou Lin Yi)(192-749), puis Hoàn Vương (Huanwang)  (758-859) et enfin Chiêm-Thành (ou Tchan-Tcheng en chinois)(988-1471) et situé dans ce qui est aujourd’hui le centre du Viêt-Nam, de la cordillère annamitique  Hoành Sơn, Quảng Bình au nord  jusqu’à Bình Thuân (Phan Thiết) au sud. Les étonnantes tours chams en briques rouges et en grès trouvées  dans le centre sont le seul témoignage silencieux d’une civilisation disparue dans les tourbillons de l’histoire.

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Les Chams étaient sans doute d’origine austronésienne et occupaient les côtes du centre et du sud du Viêtnam depuis l’époque néolithique. Au IIème siècle, ce peuple de marins adopta l’hindouisme au contact des commerçants indiens, ce qui donna naissance au royaume du Champa.

Un voyageur chinois du IVème siècle les décrit avec un type physique particulier: grand nez droit, cheveux noirs et frisés, pratiquant un rituel funéraire qui comporte l’incinération au son du tambour. Les Chams étaient non seulement d’excellents marins mais aussi de redoutables bâtisseurs et d’ingénieux agriculteurs. Les Chams réussirent à achever l’unité du pays au début du Vème siècle après avoir résisté à plusieurs reprises aux tentatives de domination chinoise. Leur capitale se situait à Indrapura (Trà Kiệu), près de Ðà-Nẵng (ex Tourane des Français) du VIIème au IXème siècle.

Grâce au commerce de la soie, des épices et de l’ivoire entre la Chine d’une part et l’Inde et le monde musulman d’autre part, ce royaume connut une période de prospérité qui fut troublée d’abord par la conquête des Khmers en 1145-1147 puis ensuite par la politique d’expansion des Mongols de Kubilai Khan. Pour faire face à cette domination, les Chams cherchèrent l’alliance avec le Vietnam, ce qui permit aux Chams et aux Vietnamiens de sortir victorieux lors de cet affrontement. Pour sceller cette union, une princesse vietnamienne de nom Huyền Trân de la dynastie des Trần, sœur du roi Trần Anh Tôn fut proposée en 1306 pour épouse au roi Champa de nom Chế Mẫn (Jaya Simhavarman III) en échange de deux territoires du Champa Châu Ô et Châu Rí, situés au Col des Nuages. Ceux-ci ne sont autres que les deux provinces septentrionales de Quảng Trị et Thừa Thiên du Vietnam actuel (Huế).

Cette union ne fut que de courte durée. Les Vietnamiens continuèrent à revendiquer plus de terres vers le Sud et la mort du roi Chế Mẫn un an après un an de mariage, sans avoir d’héritier, ne fut qu’un prétexte supplémentaire dans la conquête du Champa. Le roi du Vietnam monta un complot en envoyant son général Trần Khắc Chung pour faire évader sa sœur qui devait être sacrifiée, selon la tradition chame, au moment des funérailles de son mari. Les provinces Châu Ô et Châu Rí devinrent alors un sujet de discorde entre Champa et le Vietnam.

Les Chams eurent un sursaut avec le roi Chế Bồng Nga (Binasuor) (ou Che Bunga) qui battit à maintes reprises les Vietnamiens en pillant la capitale Thăng Long en 1371 et en 1377. Mais celui-ci fut assassiné en 1389 lors d’une nouvelle invasion du Vietnam et sa mort marqua le déclin des Chams. Les Vietnamiens annexèrent ce royaume aux alentours de 1470 sous la dynastie des Lê avec le roi Lê Thánh Tôn. Aujourd’hui, les Chams sont dispersés en diaspora depuis le Cambodge jusqu’à la Malaisie et constituent l’une des minorités ethniques du Vietnam. (moins de 100000 Chams).

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