Les Nùng (Zhuang).

 

Les Nùng

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Les Nùng font partie du groupe Tày-Thái de la famille ethnolinguistique austro-asiatique. Selon les ethnologues étrangers, ils sont apparentés aux Tày du Vietnam et aux Zhuang ou Choang (dân tộc Tráng) de la Chine. Bien que les Tày et les Nùng parlent leurs langues respectives, ils arrivent à se comprendre parfaitement. Leurs langues diffèrent légèrement au niveau phonétique mais ils se ressemblent au niveau de l’emploi des vocabulaires et de la grammaire. Les Tày furent présents à la fin du premier millénaire avant J.C.

Ce n’est pas le cas des Nùng. Leur installation au Vietnam ne remonta qu’à environ 300 ans. Pourtant leur présence dans le sud de la Chine (Kouang Si (Quảng Tây), Kouang Tong (Quảng Ðông), Yunnan (Vân Nam), Guizhou (Qúi Châu) et Hunan (Hồ Nam)) n’est pas très récente. Ils étaient aussi l’une des ethnies du groupe austro-asiatique Bai Yue ou Cent Yue (Bách Việt). Connus aussi sous le nom Tây Âu (Si Ngeou ou Âu Việt ) à une certaine époque, ils ont joué un rôle majeur dans la fondation du deuxième royaume du Vietnam, le royaume Âu Lạc de An Dương Vương mais ils ont engagé aussi une lutte implacable contre l’expansion chinoise menée par l’empereur Qin Shi Huang Di (Tần Thủy Hoàng) avec les Luo Yue (les Proto-Vietnamiens). Ils ont participé aussi au soulèvement des deux héroïnes vietnamiennes Trưng Trắc  et Trưng Nhị dans la reconquête de l’indépendance sous la dynastie des Han. Ils continuent à garder encore de nos jours de nombreux souvenirs et légendes au sujet de ces deux héroïnes dans le Kouang Si.

À une certaine époque lointaine, les Nùng furent considérés comme une branche des Luo Yue vivant dans les montagnes avant de leur attribuer définitivement le nom « Choang » car ils sont plus proches des Tày et des Thaïs que des Vietnamiens au niveau d’organisation sociale et linguistique. En se donnant le nom de Cần Slửa Ðăm (gens à vêtements noirs)(người mặc áo đen), ils prétendent être différents des Tày car ces derniers sont connus sous le nom Cần Slửa Khao (gens à vêtements blancs)(người mặc áo trắng). Malgré leurs vêtements de la même couleur indigo, tous les deux peuples ne s’habillent pas de la même façon. C’est l’observation relevée par l’écrivain vietnamien Hữu Ngọc. Hoàng Nam, auteur du premier essai monographique sur les Nùng au Vietnam, a souligné une remarque importante sur la signification des mots Đăm et Khao. Pour lui, ceux-ci permettent d’identifier et de distinguer l’appartenance des sous-groupes dans le groupe linguistique Tày-Thaï grâce aux différences de couleurs des vêtements, de dialectes et de coutumes. Appartiennent au Đăm (noir ou Đen en vietnamien) les Nùng, les Thái Noirs, les Thaï, les Hmongs noirs, les Lolo noirs etc …et au Khao (blanc ou trắng en vietnamien) les Tày, les Thái Blancs, les Lao (ou Dao), les Lolo Blancs, les Hmongs Blancs etc …

Cette remarque n’arrive pas convaincre le linguiste vietnamien Hoàng Mai issu du peuple Tày car pour ce dernier, les Tày malgré leur appartenance au groupe « Khao ou Blanc « , portent toujours des vêtements noirs. De plus, le mot Slửa n’est pas simplement un mot désignant un vêtement qu’on porte tous les jours mais il est en quelque sorte Áo hồn (Slửa Khoăn) car chez les Thaïs, les Tày et les Nùng, un vêtement représente symboliquement l’âme vivante de chaque individu. C’est ce qu’a rapporté l’ethnologue vietnamien Cầm Trọng dans son article intitulé « La participation de culture Thái dans la formation et l’évolution de la culture vietnamienne ». (International Conference on Thai Studies (1984/08/22-24; Bangkok).

En s’appuyant sur cet argument de poids, il a été amené à conclure que le couple de mots Đăm – Khao (Noir-Blanc) doit être plutôt dans le domaine de la culture spirituelle car il est employé dans le but de pouvoir remonter à l’origine des sous-groupes dans le groupe ethnique Tày-Thái comme chez les Vietnamiens on a l’habitude d’évoquer le couple de mots  Rồng-Nước représenté respectivement par Lạc Long Quân et Âu Cơ  pour retrouver leur origine.

Les Nùng sont divisés en plusieurs sous-groupes connus sous différents noms: Nùng Inh, Nùng, Dính, Nùng An, Nùng Phàn Sinh, Nùng Cháo etc… Ceux-ci trouvent leur origine d’appellation dans la migration des Nùng venant des provinces de Kouang Si et Kouang Tong de la Chine. Au Vietnam, les Nùng sont localisés dans les régions montagneuses, dans les forêts profondes ou dans les vallées dont l’altitude ne dépasse pas 300 mètres par rapport au niveau de la mer. Ils vivent souvent mêlés aux Tày dans les provinces de la Haute Région. Mais leur concentration est plus importante à Lạng Sơn (43% de la population de la province) et à Cao Bằng (32%). La plupart des Nùng vivent dans des maisons sur pilotis mais il existe quand même une petite minorité préférant vivre dans des maisons au ras du sol et au mur en pisé ou en briques non cuites.

 Avant de construire la maison, le propriétaire doit examiner minutieusement l’horoscope de son âge pour trouver l’année propice à la construction. Parfois il faut attendre 2 ou 3 ans au moins pour la trouver. Sa présence est indispensable au moment du déblayage du terrain de construction, de l’établissement de la fondation et des colonnes et de la mise en place de la toiture. L’orientation de la maison est l’un des critères importants que le propriétaire ne peut pas négliger car elle pourrait être responsable de tous les maux pour lui et pour sa famille. On est habitué à dire en langue Nùng: đảy kim dòm mò mả, thong thả dòm tì lườn (On réussit dans les affaires grâce aux tombes ancestrales. On est en sécurité grâce à la terre et à l’orientation de la maison).

Au niveau démographique, ils sont classés au 7ème rang parmi les 54 ethnies du Vietnam. Dans leur histoire, les Nùng ont aussi la légende de Báo luông Slao Cải. C’est l’histoire du géant bienfaiteur qui avait défriché la terre et qui leur avait appris à y faire pousser du riz, du maïs, du coton et  tout ce dont ils avaient besoin. Les Nùng ont l’habitude de porter des vêtements assez simples, sans broderie et sans motifs. Ceux-ci sont faits des étoffes grossières de couleur indigo. Celle-ci est en harmonie avec la nature dans un environnement vert qu’est la forêt. Leur vêtement peut varier de la couleur claire jusqu’à la couleur foncée de l’indigo. Cette variation est liée en fonction de la préférence de chaque groupe Nùng. La couleur indigo reste le symbole de fidélité rapporté par une légende Nùng:

Il y avait une pauvre orpheline vivant dans une cabane au bord de la forêt. Un beau matin, un jeune mendiant se présenta devant sa porte et lui demanda de la nourriture. Étant tellement pauvre, elle ne put pas en lui offrir. Elle fut obligée d’aller au marché pour vendre sa belle chevelure et lui acheta de la nourriture. Depuis ce jour, ils devinrent mari et femme. A cause de la guerre, il fut enrôlé de force et il ne revint jamais. Lasse de ne pas recevoir les nouvelles, elle fut partie à sa recherche et mourut en cours de route. Elle se transforma en indigotier dont les feuilles fournissent l’indigo, une couleur impérissable et synonyme de la fidélité au fil des temps.

Dans le costume traditionnel des femmes Nùng, il y a le turban foulard, la veste et le pantalon. D’une manière générale, quel que soit le groupe Nùng, on trouve toujours un turban carré, une veste à 5 pans boutonnée sous l’aisselle droite et descendant jusqu’au dessous de la hanche et un pantalon chân què (*) dont les bords supérieurs sont rabattus avec une ceinture retournée. En fonction du groupe Nùng, il y a une légère modification au niveau de la veste. C’est le cas des groupes Nùng In et Phàn Slình dont les femmes portent les vestes dont les manches et la bande de boutonnage sont ornées de morceaux de couleur noire. Par contre, pour le groupe Phàn Slình Cúm Cọt, les vestes sont plus courtes que celles des autres groupes et elles sont accompagnées des franges rouges autour du cou. Il n’y a que les détails qui permettent de différencier ces groupes. Par contre les femmes Tày se servent des robes longues jusqu’au mollet et dont les manches sont assez serrées.

En ce qui concerne les pantalons, on retrouve un pantalon classique chân què et ample pour la plupart des femmes des groupes Nùng sauf celles du groupe Nùng Dính qui sont habituées à porter la jupe avec une ceinture ornée de 12 morceaux de couleur symbolisant ainsi les douze mois de l’année. Leurs bijoux sont en argent car dans leurs traditions ancestrales, ils les protègent contre les mauvais vents nuisibles à leur santé. Outre la beauté esthétique que ce métal peut leur procurer, il est considéré toujours comme un thermomètre dans l’évaluation des épidémies saisonnières. Les femmes et les hommes Nùng ont l’habitude de porter les colliers, les bracelets et les anneaux. Il y a en plus dans les parures des femmes Nùng, les boucles d’oreilles et les chaînes autour de leur taille.

 

Quant aux hommes Nùng, leur pantalon est du même style que celui de leurs femmes. Leur veste à col officier haut de 2 cm à peu près, est ouverte sur le devant et garnie de 7 boutons en tissu et de 4 poches. Les Nùng ont plusieurs Tết dans l’année mais le Têt lunaire reste leur grande fête. Celle-ci est célébrée en grande pompe et marquée par la présence d’un grand nombre de plats délicieux dans chaque famille pour dire adieu à l’ancienne année. Les Nùng ont coutume de manger quand même un canard car celui-ci permet de se débarrasser de la poisse qu’ils ont eue durant l’ancienne année et de leur apporter la chance avec la nouvelle année. La veille du nouvel Têt lunaire, la femme Nùng doit chercher de l’eau du puits avec un seau. Puis elle la fait bouillir pour faire un bon thé avant de l’offrir aux ancêtres. Quant au mari Nùng, il doit visiter le temple pour déposer les offrandes. Il y a un grand nombre d’interdits qu’il faut respecter durant les premiers jours du nouvel an lunaire:

Pour le premier jour, personne n’a le droit de rendre visite à qui que ce soit sauf le chef de la lignée paternelle  (trưởng tộc bên nội)  pouvant se déplacer seul pour adresser les meilleurs vœux de la nouvelle année à chaque membre de sa lignée.

Cúng hỉ phát sò ( Chúc vui phát tài)
Je vous adresse mes meilleurs voeux de bonheur et de prospérité

Bươn chiêng pi mấu (Tháng Giêng năm mới)
pour le mois de Février de la nouvelle année

Hét lăng tú lì (Làm gì cũng được)
Vous serez permis d’accomplir vos réalisations

Chi lăng tú đẩy a (Ước gì cũng thấy)
et de concrétiser tous vos souhaits

La femme Nùng n’a pas le droit de laver le linge la veille du nouvel an. Les poulets ne peuvent pas être tués. Les bœufs et les buffles ne doivent pas être maltraités. Il ne faut pas casser les bols et faire le ménage.

Pour le deuxième jour, on peut commencer à tuer les poulets pour les offrir aux ancêtres et aux génies. On est permis de rendre visite à ses proches en particulier à sa famille maternelle (Bên ngoại). Les enfants vont recevoir de l’argent que les adultes ont coutume de leur donner au moyen des petites enveloppes connues sous le nom de « bao lì xì ».

A partir du troisième jour, dans chaque village, les Nùng organisent un festival populaire « Hội Lùng Tùng » (descente aux champs) ayant lieu souvent sur le terrain situé en face de leur maison communale. La participation de chaque famille est visible avec un plateau à offrandes. La présence d’un chaman est indispensable car c’est lui qui est censé d’accomplir les rites dans le but d’avoir les faveurs du Ciel pour les activités agricoles et les meilleures récoltes et de protéger les gens contre les maladies. Outre la cérémonie rituelle, il y a aussi des jeux folkloriques: la danse des lions, le lancement des boules d’étoffe (chơi ném còn), tir à la corde (kéo co), le lancement de la toupie, le volant etc… C’est aussi l’occasion pour les filles et les garçons de se connaître en se formant des groupes pour des chants alternés, des slì échangés entre deux jeunes filles et deux jeunes garçons.

Analogues aux autres minorités ethniques du Sud Est asiatique, les Nùng sont des animistes. Ils croient qu’il existe une âme qui anime non seulement les êtres vivants mais aussi les plantes, les pierres etc…  C’est pour cela qu’on voit dans leur culte un grand nombre d’esprits: esprit de la forêt, esprit du sol, esprit des montagnes, esprit des fleuves et des ruisseaux, esprit tutélaire, esprit de l’enfance (Mụ Mẹ Hoa) etc…

Mais le culte le plus important reste le culte des ancêtres. Chaque foyer Nùng a un autel placé toujours dans un compartiment de gauche. Celui-ci est un endroit sacré. Au centre de cet autel se trouve une tablette ancestrale murale (ou un bài vị) portant des sentences parallèles et des caractères chinois rapportant la lignée de ses aïeux. D’une manière générale, le chef de la famille joue un rôle important sur tous les plans.

Étant à la fois père et mari, il est le seul qui peut arbitrer tous les problèmes familiaux, en particulier le partage des biens. Celui-ci sera réalisé lors de la mort des parents ou lors du détachement de l’un des enfants mariés vivant jusque-là sous le même toit. Il n’y a que les garçons qui peuvent prétendre à ce partage. Le frère aîné recevra alors une part importante du fait qu’il sera chargé de vivre avec les parents. Néanmoins, il y a une exception pour le groupe Nùng Dín Hoàng Sa Phì (Hà Giang). C’est le dernier enfant de la famille qui héritera d’une part importante des biens car il sera le dernier à se marier et à avoir la charge d’accompagner les parents jusqu’à la fin de leur vie.

Au cas où la famille n’a pas des garçons, les biens reviennent au gendre qui est obligé de changer de nom et qui a la charge d’entretenir désormais l’autel des ancêtres de sa femme. Il y a un grand nombre d’interdits que la jeune mariée est censée de connaître lorsqu’elle vit sous le toit de la famille de son mari. Elle ne peut pas passer devant l’autel des ancêtres. Elle n’a pas le droit de s’asseoir dans l’espace d’accueil réservé pour les visiteurs. Elle ne peut pas entrer dans l’endroit où son beau-père dort ou rester à la même table avec ce dernier. En cas d’absence de son mari, il est interdit à son beau-père de lui donner quelque chose ou d’entrer dans sa chambre. Le beau-père ne peut pas accompagner sa bru. Il n’a pas le droit de travailler ensemble avec sa bru dans le même lopin de rizière. On retrouve les mêmes interdits dans la relation entre le gendre et sa belle-mère.

Analogues aux Mường, les Nùng ont besoin de consulter l’horoscope des mariés pour éviter le problème d’incompatibilité entre leurs âges. La décision d’entamer le mariage ou non revient aux parents sur la base de l’égalité des conditions sociales et familiales de deux familles.

Pour les garçons, le critère de sélection reste le même comme chez les autres ethnies: le labeur, la robustesse, l’aptitude pour la chasse et l’agriculture. Pour les filles, on est habitué à chercher leur profil à travers certains dictons nùng très connus:

Nả hang khàng suổi phịn siêng (con gái mặt vuông chữ điền trông như tiên)
Le visage rectangulaire de la fille est celui de la fée.

ou

Kiêu sải bố thưng tum , mì cua tẻ sè lùm sèo móp
Gót chân không chạm đất khổ suốt đời
Le talon n’arrivant pas à effleurer le sol est le signe d’une vie malheureuse.

Parfois le jugement s’appuie sur l’observation de la famille de la jeune mariée. C’est ce qu’on trouve dans le dicton nùng suivant:

Chiếu khẩu lệ chiếu phàng, Chiếu nàng lẽ chiếu mẻ
Muốn biết được lúa, nhìn vào gốc rạ. Muốn biết nàng dâu, nhìn vào người mẹ.
Pour connaître la qualité du plant de riz, il faut examiner ses racines. Pour connaître la jeune mariée, il faut observer sa mère.

Par contre, avant le mariage, les filles et les garçons ont la liberté de s’aimer, de se comprendre grâce aux occasions des grandes fêtes où ils peuvent participer à des jeux folkloriques ou ils peuvent alterner des chants slì. Ils peuvent en profiter pour s’offrir certains souvenirs.  (paniers à boules de coton (hắp lì), paniers à boules de fil (cóm lót), turban pour les garçons (cưn nả), peigne (phooc phum), sacs brodés etc..).

Dans le mariage des Nùng, l’entremetteur (ou l’entremetteuse) reste le personnage incontournable car c’est lui qui assume toutes les démarches protocolaires et les transactions financières entre les deux familles. Dans la plupart des cas, le frère de la mère du jeune marié est désigné dans cette fonction ardue car il sera plus tard après le mariage, le parrain de la jeune mariée avec son épouse. Dans les transactions financières, la famille de la fille a tendance de demander plus de cadeaux car la valeur de la fille sera grande en fonction du nombre de ces cadeaux. Le rite matrimonial a plusieurs étapes dont la plus importante est de conduire la jeune mariée chez son mari. Elle est obligée d’effleurer un plateau de nourriture mis à sa disposition à l’entrée de la porte principale et de le renverser avec son pied. Puis elle doit franchir le seuil de la porte avec rapidité. Cette procédure est connue sous le nom de « Nghi lể tách nhập ma (Procédure de détachement et d’union des fantômes). Dès lors, elle devient un membre entier de la famille de son mari tant sur le plan spirituel que matériel. Elle rejoindra définitivement la maison de son mari au moment où elle sera enceinte ou après 6 mois de son mariage.

Décès

Dans la tradition ancestrale des Nùng, lorsqu’il y a un décédé dans la famille, tous les proches de la famille maternelle (ou păang lăng) doivent être présents avant la déposition du trépassé dans le cercueil. Il faut aussi un chamane (thẩy tào) qui est censé d’assumer de A jusqu’à Z toutes les démarches rituelles relatives aux funérailles.

Il doit entamer la première procédure importante Khay lò pour déblayer le chemin et accompagner l’âme du décédé dans l’autre monde car pour les Nùng, l’âme échappée d’un corps mort continue à vivre. Les filles mariées et les nièces doivent apporter les arbres de monnaie pour leurs contributions comme les proches de la famille maternelle un cheval pour leurs offrandes funéraires. Pour les Nùng, même après l’enterrement, l’âme continue à rôder autour de la maison. C’est pour cela qu’un autel doit être mis en place à côté de l’emplacement où le décédé a l’habitude de dormir lorsqu’il est encore en vie.

Après les cent jours d’enterrement, il y aura une cérémonie accompagnée par un grand nombre de plats délicieux (porc, poulet et riz glutineux (xôi)). Puis elle sera suivie par une autre  marquant la fin du deuil au bout de trois ans. Chaque groupe Nùng a sa façon de célébrer cette fin. Les Nùng Lôi détruisent un tube en bambou qu’ils laissent jusqu’alors sur l’autel du décédé en le brûlant tandis que les Nùng An fabriquent un grand nombre d’animaux familiers (cochons, poulets, buffles, bœufs) et les outils agraires au moyen des papiers découpés et les rangent dans un pot qu’ils vont enterrer sous l’emplacement de la tombe du décédé. Les Nùng ne voient que dans la mort le début d’une autre vie pour le décédé. C’est pour cela qu’il a besoin de ces offrandes pour pouvoir mener une vie plus agréable dans l’autre monde.

Naissance

Analogues aux Mường, il y a un grand nombre d’interdits pour la naissance d’un enfant. Celui-ci a besoin d’être protégé par la déesse de l’enfance dont l’autel sera dressé dans la maison. Outre la fête du premier mois de l’enfant, certains groupes Nùng font aussi une fête pour donner un nom à l’enfant quand il atteint l’âge de la majorité.

Analogues aux Vietnamiens, les Nùng ont une longue histoire et une culture millénaire. C’est avec eux que les Vietnamiens faisaient partie des Cent Yue. Dans le passé, face à des adversaires redoutables qu’étaient les gens du Nord, ils tentaient de créer un état propre mais ils n’arrivaient pas à le réaliser. On ne peut pas nier leur contribution indéniable dans la fondation du royaume Âu Lạc des Vietnamiens. Leur héros Nùng Trí Cao continue à avoir une place dans notre histoire. Il n’y a aucune raison de ne pas faire connaître leur histoire, leur culture aux jeunes Vietnamiens car les Nùng ont aussi une part de responsabilité non négligeable dans la construction de l’avenir de notre Vietnam avec les 52 autres ethnies.

(*) Chân què: Chaque jambe du pantalon possède deux pièces assemblées dans le sens de la longueur et dont la plus grande est 5 fois plus grande que la petite qui va de l’entrejambe à l’ourlet.

Tài liệu tham khảo

Người Nùng. Nhà xất bản Thông Tấn. VNA Publishing house.

James Anderson: The rebel Den of Nùng Trí Cao. Loyalty and identity along the Sino-Vietnamese frontier. Editeur:  University of Washington Press, 12 Mai 2011.

Mosaïque culturelle des ethnies du Vietnam. Nguyễn Văn Huy. Maison d’Edition de l’Education. Novembre 1997

Dân tộc  Nùng

Dân tộc  Nùng thuộc nhóm  người Tày-Thái của hệ ngôn ngữ  Nam Á. Theo các nhà dân tộc học ngoại quốc, họ có quan hệ với dân tộc Tày ở Việt Nam và dân tộc Tráng ở Trung Quốc. Mặc dù người Tày và người Nùng nói ngôn ngữ riêng tư nhưng họ rất hiểu nhau một cách hoàn hảo. Ngôn ngữ của họ hơi khác nhau trên trình độ ngữ âm, nhưng họ giống nhau về cách sử dụng  các từ vựng và ngữ pháp. Người Tày có mặt vào cuối thiên niên kỷ thứ nhất trước Công Nguyên (TCN).

Đây không phải là trường hợp của người Nùng. Sự định cư của họ ở Việt Nam chỉ có khoảng chừng 300 năm. Tuy nhiên, sự hiện diện của họ ở miền nam Trung Quốc, Quảng Tây, Quảng Đông, Vân Nam, Quý Châu  và Hồ Nam cũng không phải là gần đây. Họ là một bộ tộc của chủng Nam Á  trong đại tộc Bách Việt. Còn được gọi là Tây Âu (hay Âu Việt), họ đã đóng một vai trò quan trọng trong việc thành hình vương quốc thứ hai của Việt Nam, đó là vương quốc Âu Lạc của An Dương Vương nhưng họ cũng tham gia vào một cuộc đấu tranh không ngừng chống lại sự bành trướng của Trung Quốc bởi hoàng đế Tần Thủy Hoàng cùng với người Lạc Việt (hay ngươì Việt Cổ). Họ cũng tham gia vào cuộc khởi nghĩa của hai nữ anh hùng Việt Nam Trưng Trắc và Trưng Nhị nhằm giành lại độc lập dưới thời nhà Hán. Ngày nay họ vẫn còn lưu giữ nhiều kỷ niệm và truyền thuyết về hai nữ anh hùng này ở Quảng Tây.

Có một thời kỳ xa xôi nào đó, người Nùng được xem là một chi nhánh của người Lạc Việt sống ở trên miền  núi trước khi họ được mang cái tên « Choang » vì họ rất gần với người Tày và người Thái hơn là với người Việt ở cấp độ tổ chức xã hội và ngôn ngữ. Bằng cách tự đặt cho mình cái tên Cần Slửa Ðăm (người mặc áo đen), họ tự xưng là họ  khác với người Tày vì người Tày được gọi là Cần Slửa Khao (người mặc áo trắng). Mặc dù quần áo của họ có cùng màu chàm, nhưng không phải hai dân tộc đều ăn mặc giống nhau. Đây là  sự nhận định của nhà văn Việt Hữu Ngọc. Hoàng Nam, một tác giả chuyên luận về chữ  của dân tộc Nùng đầu tiên ở Việt Nam, đã nêu một quan điểm quan trọng về ý nghĩa của hai từ Đăm và Khao. Theo tác giả, những từ nầy giúp để  xác định và phân biệt sự phụ thuộc của các tiểu nhóm trong nhóm ngôn ngữ Tày-Thái nhờ sự khác biệt về màu sắc trang phục, phương ngữ và phong tục tập quán. Thuộc về Đăm (hoặc đen theo tiếng Việt), người Nùng, người Thái đen, người Hmông đen, người Lolo đen vân vân …và người Khao (hoặc trắng trong tiếng Việt) là người Tày, người Thái trắng, người Lao (hoặc người Dao), người Lolo trắng, người Hmong trắng vân vân …

 

Sự nhận xét này không thuyết phục được nhà ngữ học người Tày Hoàng Mai vì đối với nhà ngữ học nầy, người  Tày dù thuộc nhóm « Khao hay Trắng » đều luôn luôn luôn mặc trang phục màu đen. Hơn nữa, chữ  Slửa không chỉ là từ dùng đơn giản để chỉ trang phục mà người hay mặc hàng ngày mà nó còn thể hiện ở cách « Áo hồn » (Slăn Khoăn) vì ở  các dân tộc Thái, Tày và  Nùng, chiếc áo tượng trưng cho linh hồn sống của mỗi cá nhân.

Đây là điều mà nhà dân tộc học người Việt Cầm Trọng đã thuật lại trong bài có tựa đề « Sự tham gia của văn hóa Thái vào sự hình thành và phát triển của văn hóa Việt Nam ». (Hội nghị Quốc tế về Nghiên cứu Thái Lan (1984/08 / 22-24; Bangkok). Dựa trên lý lẽ vững chắc này, ông đã đi đến kết luận rằng hai từ đôi đại diện Đăm và Khao (hay Đen – Trắng) này phải thuộc về lĩnh vực văn hóa tâm linh vì cặp từ nầy được sử dụng nhằm để quay trở về nguồn gốc của các nhóm nhỏ  ở trong nhóm dân tộc Tày-Thái cũng như ở người dân  Việt, chúng ta thường nhắc đến cặp Rồng-Nước mà được Lạc Long Quân và Âu Cơ tượng trưng để tìm về cội nguồn.

 

Người Nùng đưa chia ra nhiều phân hệ được biết dưới các tên khác nhau: Nùng Inh, Nùng Dính, Nùng An, Nùng Phàn Sinh, Nùng Cháo vân vân …Những tên nầy được có từ những vùng họ xuất phát di cư thuộc hai tỉnh Quảng Tây và Quảng Đông của Trung Hoa. Ở Việt Nam người Nùng họ cư trú ở những vùng miền núi, rừng sâu hay là ở những thung lũng có độ cao không hơn 300 thước so với mặt nước biển. Họ thường sống xen kẽ với người Tày ở các tỉnh miền thượng du. Nhưng sự  tập trung của họ nhiều nhất ở Lạng Sơn (43% dân số toàn tỉnh) và Cao Bằng (32%). Hầu hết người Nùng ở nhà sàn, nhưng vẫn còn có một bộ phận nhỏ thích ở nhà sát mặt đất với vách tường bằng đất nén, gạch hay bằng gạch không nung.

Trước khi xây nhà, gia chủ phải xem kỹ tử vi tuổi của mình để tìm năm xây nhà  cho nó phù hợp. Đôi khi phải đợi ít nhất 2 hoặc 3 năm để tìm được sự phù hợp nầy. Sự hiện diện của gia chủ rất cần thiết vào thời điểm thu dọn công trường, thiết lập nền móng và các cột, lắp đặt mái nhà. Hướng của ngôi nhà là một trong những tiêu chí quan trọng mà gia chủ không thể lơ là được vì có thể gia chủ phải chịu mọi vận hạn cho mình và cho gia đình. Chúng ta vẫn thường nói trong  tiếng nùng: đùn kim dòm dòm, thông thả dòm lườn (Chúng ta làm ăn thành công nhờ mồ mả tổ tiên.  Chúng ta an khang nhờ đất và hướng của ngôi nhà).

Về cấp độ dân số, người Nùng đứng hạng thứ 7 trong số 54 dân tộc ở Việt Nam. Trong lịch sử của họ, người Nùng còn có sự tích về Báo luông Slao Cải. Đây là câu chuyện về vị ân nhân khổng lồ đã khai khẩn đất đai và dạy họ cách trồng lúa, ngô, bông, bất cứ thứ gì họ cần. Người Nùng thường ăn mặc khá giản dị, không có thêu  và không hoa văn. Các quần áo được làm bằng vải thô màu chàm. Điều này hòa hợp với thiên nhiên trong một môi trường xanh đó là rừng. Quần áo của họ có thể thay đổi từ màu sáng đến màu chàm đậm. Sự biến đổi này được liên kết theo sở thích của từng nhóm Nùng. Màu chàm vẫn là biểu tượng của lòng trung thành được kể lại qua một huyền thoại của người Nùng như sau:

Có một cô gái  trẻ mồ côi nghèo khổ sống trong một căn nhà gỗ bên cạnh rừng. Một buổi sáng đẹp trời, một người ăn xin trẻ tuổi đến trước cửa nhà và xin thức ăn. Quá nghèo, cô  nầy không thể  biếu cho anh thức ăn. Cô buộc phải ra chợ để bán mái tóc đẹp của mình và mua thức ăn cho anh ta. Từ ngày đó, họ trở thành vợ chồng. Người chồng  bị cưỡng bức đi lính vì có  chiến tranh và không bao giờ quay trở về. Mệt mỏi vì không nghe được tin tức chi cả, nàng mới đi tìm chồng và chết ở dọc đường. Nàng biến thành một cây chàm có đầy lá màu chàm, một màu không phai cũng như sự chung thủy với thời gian.

Trang phục truyền thống của  người phụ nữ Nùng gồm khăn xếp, áo khoác và quần dài. Nói chung, không kể nhóm người Nùng nào, bao giờ cũng có khăn xếp vuông, áo khoác 5 vạt cài khuy dưới nách phải và dài xuống dưới hông, quần có chân què với mép trên gấp xuống bằng và một dây thắt lưng hếch. Tùy nhóm  người Nùng mà có sự chỉnh sửa đôi chút về áo khoác. Đây là trường hợp của nhóm người Nùng In và Phàn Slình mà phụ nữ mặc áo khoác có tay áo và  đường cài cúc được trang trí bằng các mảnh màu đen. Mặt khác, đối với nhóm Phàn Slình Cúm Cọt, áo khoác ngắn hơn các nhóm còn lại và có viền đỏ xung quanh cổ. Nó chỉ là những chi tiết giúp bạn có thể phân biệt các nhóm này. Mặt khác, người phụ nữ Tày sử dụng váy dài đến bắp chân và các tay áo khá chật.

Về quần, chúng ta thấy hầu hết  các phụ nữ nhóm Nùng đều có quần cổ điển chân què và rộng, ngoại trừ nhóm Nùng Dính  thường quen mặc váy có thắt lưng tô điểm với 12 màu tượng trưng cho mười hai tháng của năm. Đồ trang sức của họ được làm bằng bạc vì theo truyền thống của tổ tiên, chúng sẽ bảo vệ họ khỏi những cơn gió xấu có hại đến sức khỏe. Bên cạnh vẻ đẹp thẩm mỹ mà kim loại này có thể mang lại cho các đồ trang sức, thì nó vẫn được xem coi như một hàn thử biểu trong việc ước lượng dịch bệnh theo mùa. Phụ nữ và nam giới người Nùng hay quen đeo vòng cổ, vòng tay và nhẫn. Trong đồ trang sức của phụ nữ người Nùng còn có khuyên tai và dây xích đeo ngang lưng.

 

Còn người đàn ông Nùng thì quần cũng kiểu  với quần của người vợ. Áo khoác của họ có cổ của các sĩ quan cao khoảng 2cm, hở ở mặt trước, có 7 cúc vải và 4 túi. Người Nùng có nhiều Tết trong năm nhưng Tết Nguyên Đán vẫn là lễ lớn của họ. Lễ này được tổ chức vô cùng hoành tráng và được đánh dấu bằng sự hiện diện của một số lượng lớn các món ăn ngon trong mỗi gia đình để tạm biệt năm cũ. Người Nùng thường ăn vịt vì nó giúp giải trừ những điều xui xẻo trong năm cũ và mang lại may mắn cho năm mới. Vào thời khắc giao thừa, người phụ nữ Nùng phải lấy nước từ giếng bằng xô. Sau đó, cô đun sôi nó để tạo thành một loại trà ngon trước khi dâng lên cho tổ tiên. Còn người chồng Nùng thì phải vào chùa  đóng góp lễ vật. Có một số điều cấm phải tuân thủ trong những ngày đầu năm mới Âm lịch:

Ngày mùng một, không ai được đến thăm viếng ngoại trừ trưởng dòng họ (trưởng tộc nội), người có thể đi một mình để gửi những lời chúc tốt đẹp nhất trong năm mới và đến từng thành viên trong dòng họ.

Cúng hỉ phát sò ( Chúc vui phát tài)

Bươn chiêng pi mấu (Tháng Giêng năm mới)

Hét lăng tú lì (Làm gì cũng được)
Chi lăng tú đẩy a (Ước gì cũng thấy)

Người phụ nữ Nùng không được giặt quần áo trong đêm giao thừa. Không thể giết gà. Bò và trâu không nên bị ngược đãi. Bạn không cần phải làm vỡ bát và làm việc nhà.

Sang ngày mùng hai, chúng ta có thể bắt đầu giết gà để cúng tổ tiên, thần tài. Mọi người được phép đi thăm họ hàng của mình, đặc biệt là họ ngoại của mình. Những đứa trẻ sẽ nhận được số tiền mà người lớn thường cho chúng qua những chiếc phong bì nhỏ được gọi là « bao lì xì ».

Từ ngày mồng ba, ở mỗi làng, người Nùng tổ chức lễ hội “Hội Lùng tùng” (Xuống ruộng) thường diễn ra trên khu đất trước cửa đình. Sự tham gia của mỗi gia đình được thể hiện bằng một mâm cúng. Sự hiện diện của một thầy cúng là rất cần thiết vì ông là người thực hiện các nghi lễ để có được sự ưu ái của Trời Đất cho các hoạt động nông nghiệp, mùa màng tươi tốt và bảo vệ con người chống lại  các bệnh tật. Bên cạnh nghi lễ cấp sắc còn có các trò chơi dân gian: múa lân, ném bóng vải, kéo co, ném con quay, đá cầu vân vân … Đây là cơ hội để trai gái được làm quen với nhau bằng cách thành lập các nhóm hát xen kẽ, giao lưu giữa hai cô gái và hai chàng trai trẻ.

Tương tự các dân tộc thiểu số khác ở Đông Nam Á, dân tộc  Nùng là những người theo thuyết  duy linh. Họ tin rằng có một linh hồn không chỉ tạo ra sinh vật sống mà còn luôn cả thực vật, đá vân vân… Đây là lý do tại sao chúng ta thấy một số lượng lớn trong việc thờ cúng thần và ma: ma  rừng, thổ địa, ma núi,  ma sông suối, ma thần bản, thần  chăm sóc trẻ con (Mụ). Nhưng thờ cúng quan trọng nhất vẫn là thờ tổ tiên. Mỗi nhà Nùng có một bàn thờ luôn đặt ở gian bên trái. Đây là một nơi linh thiêng. Chính giữa bàn thờ này có một bài vị được treo tường viết  chữ Hán liên quan đến tổ tiên và dòng họ cùng các  câu đối.

Nhìn chung, người đứng đầu gia đình có vai trò quan trọng trên mọi khía cạnh. Vừa là cha vừa là chồng, anh là người duy nhất có thể phân xử mọi vấn đề trong gia đình, đặc biệt là việc phân chia tài sản. Điều này sẽ được thực hiện khi cha mẹ qua đời hoặc khi một trong những người con trai gia đình kết hôn sống chung cho đến lúc đó dưới một mái nhà. Chỉ có  các đứa con trai mới có thể đòi hỏi phần chia này. Người anh cả sẽ nhận được sau đó một phần quan trọng trên thực tế  vì anh ta có trách nhiệm sống chung cùng cha mẹ. Tuy nhiên, có một ngoại lệ đối với nhóm Nùng Dín Hoàng Sa Phì (Hà Giang). Người con cuối cùng của gia đình sẽ được thừa kế một phần tài sản đáng kể vì sẽ là người lập gia đình cuối cùng và có trách nhiệm phụng dưỡng cha mẹ đến cuối đời.

Trong trường hợp gia đình không có con trai thì tài sản chuyển về cho con rể, người có nghĩa vụ sang tên đổi họ và người này hiện có trách nhiệm giữ gìn bàn thờ tổ tiên của vợ. Có muôn vàn điều cấm kỵ mà nàng dâu phải biết khi chung sống dưới mái gia đình nhà chồng. Cô ấy không thể đi ngang qua bàn thờ tổ tiên. Cô không được phép ngồi trong khu vực lễ tân dành riêng cho khách. Cô ấy không thể bước vào nơi cha chồng của cô ấy ngủ hoặc ngồi cùng bàn với cha chồng. Khi vắng chồng, cha chồng không được cho con dâu bất cứ thứ gì hoặc vào phòng của con dâu. Cha chồng cũng không được đi cùng con dâu. Ông cũng không được phép cùng con dâu làm chung một thửa ruộng. Chúng ta nhận thấy những điều cấm đoán giống nhau trong mối quan hệ giữa con rể và mẹ vợ.

Tương tự như dân tộc Mường, người Nùng cần tham khảo tử vi của cô dâu, chú rể để tránh gặp vấn đề xung khắc giữa các tuổi. Việc quyết định kết hôn hay không là của cha mẹ trên cơ sở bình đẳng điều kiện xã hội và gia đình của hai gia đình.

Đối với  các con trai, tiêu chí lựa chọn vẫn giống như các dân tộc khác: chăm chỉ, có sức bền, có năng khiếu săn bắn và nông nghiệp. Đối với các cô con gái, chúng ta thường tìm kiếm lý lịch của họ qua một số câu nói nổi tiếng như sau:

Nả hang khàng suổi phịn siêng (con gái mặt vuông chữ điền trông như tiên)
hay

Kiêu sải bố thưng tum , mì cua tẻ sè lùm sèo móp
Gót chân không chạm đất khổ suốt đời
Đôi khi việc phán đoán còn dựa trên sự nhận xét gia đình bên  cô dâu. Bởi vậy trong một ngạn ngữ mới có câu như sau:

Chiếu khẩu lệ chiếu phàng, Chiếu nàng lẽ chiếu mẻ
Muốn biết được lúa, hãy nhìn vào gốc rạ. Muốn biết nàng dâu, nhìn vào người mẹ.

Mặt khác, trước khi kết hôn, trai gái có quyền tự do yêu nhau, hiểu nhau nhờ những dịp lễ lớn được tham gia vào các trò chơi dân gian hoặc có thể xen kẽ các bài hát slì. Họ có thể tận dụng cơ hội để có được những kỷ niệm nhất định (giỏ bông, giỏ bóng bằng sợi, khăn xếp cho chàng trai (cưn nả), lược (phooc), túi thêu vân vân…). Trong  việc hôn nhân của người Nùng, người mai mối (hay bà mối) vẫn là nhân vật cốt yếu vì chính người nầy là người đảm nhận mọi thủ tục, giao dịch tài chính giữa hai bên gia đình. Trong hầu hết các trường hợp, người em trai của mẹ chàng rể được chỉ định trong chức vụ gian khổ này vì ông sau này sẽ là cha đỡ đầu của cô dâu cùng vợ. Trong các giao dịch tài chính, nhà gái thường có xu hướng đòi quà nhiều hơn vì giá trị của cô dâu sẽ rất lớn tùy thuộc vào số lượng quà này. Nghi thức cưới hỏi có nhiều giai đoạn, trong đó quan trọng nhất là việc dẫn cô dâu về nhà chồng.

Cô dâu  buộc phải chạm vào khay thức ăn được đặt theo ý ở lối vào cửa chính và dùng chân hất đổ nó. Vậy thì cô ấy phải nhanh chóng vượt qua sau đó ngưỡng cửa. Thủ tục này được biết đến với cái tên « Nghi lễ tách nhập ma (Thủ tục tách biệt và liên minh những hồn ma). Từ đó trở đi, cô dâu  trở thành một thành viên của gia đình chồng cả về tinh thần lẫn vật chất. Cô dâu sẽ gia nhập dứt khoát với nhà chồng khi cô ấy có thai hoặc sau 6 tháng kết hôn.

Theo truyền thống của tổ tiên người Nùng, khi trong dòng họ có người qua đời thì tất cả họ hàng bên ngoại (hay păang lăng) đều phải có mặt trước khi đặt người quá cố vào quan tài. Cần có một thầy tào đảm nhận tất cả các thủ tục nghi lễ liên quan đến đám tang từ A đến Z.

Người  nầy phải bắt đầu làm thủ tục khay lò quan trọng đầu tiên để dọn đường và đưa linh hồn người đã khuất sang thế giới bên kia vì đối với người  Nùng, linh hồn thoát khỏi xác vẫn tiếp tục sống. Các đứa con gái có chồng, các cháu gái đã lập gia đình phải mang theo cây mã tiền trong việc tham gia cũng như các người  họ hàng  bên ngoại mang một con ngựa đến để làm lễ tang. Đối với người Nùng, ngay cả sau khi chôn cất, linh hồn vẫn đi lang thang khắp nhà. Đây là lý do tại sao bàn thờ phải được lập bên cạnh nơi người đã khuất thường ngủ khi còn sống.

Sau một trăm ngày chôn cất, sẽ có một buổi lễ kèm theo một số lượng lớn các món ăn ngon (thịt lợn, gà và xôi). Sau đó, sẽ được tiếp nối bởi một cái lễ khác  đánh dấu sự kết thúc của việc tang tóc sau ba năm. Mỗi nhóm  người Nùng có một cách riêng để kỷ niệm sự kết thúc này. Người Nùng Lôi hủy và đốt đi một ống nứa để lại trên bàn thờ người đã khuất trong khi người Nùng An làm một số lượng lớn vật nuôi (như lợn, gà, trâu, bò) và nông cụ làm bằng giấy và đặt chúng vào một cái chậu rồi chôn dưới phần mộ của người đã khuất. Người Nùng chỉ nhìn thấy trong cái chết sự khởi đầu của một cuộc sống khác cho những người đã khuất. Đây là lý do tại sao người quá cố cần những lễ vật này để có thể có một cuộc sống dễ chịu hơn ở trong thế giới tiếp theo.

Tương tự như dân tộc Mường, có rất nhiều điều cấm đối với việc sinh con. Người Nùng cần được bảo vệ bởi bà Mụ hay nữ thần thời thơ ấu, bàn thờ bà Mụ được dựng trong nhà. Bên cạnh lễ đầy tháng của đứa trẻ, có một số nhóm người Nùng còn tổ chức lễ đặt tên cho trẻ khi trẻ đến tuổi thành niên.

Tương tự như người Mường, người Nùng có lịch sử lâu đời và văn hóa có nghìn năm tuổi. Với họ, người dân Việt (hay người Kinh) thuộc về đại tộc Bách Việt. Trong quá khứ, đối mặt với những kẻ thù đáng lợi hại là những người dân phương Bắc, họ đã cố gắng dựng lên một quốc gia riêng tư nhưng họ không thể đạt được. Chúng ta không thể phủ nhận sự đóng góp của họ trong việc thành lập nước Âu Lạc của người  dân Việt. Anh hùng Nùng Trí Cao của họ tiếp tục có một vị trí trong lịch sử của nước ta. Không có lý do nào để cho giới trẻ Việt Nam không  biết đến lịch sử và văn hóa của họ được vì người Nùng cũng có một phần trách nhiệm không nhỏ trong việc xây dựng tương lai của Việt Nam chúng ta cùng với 52 dân tộc anh em khác.

               

 

Lý Thái Tổ (Dynastie des Lý postérieurs)

Version française

Lý Thái Tổ

Lý Thái Tổ tên là Công Uẩn , người làng Cổ Pháp, tỉnh Bắc Ninh, mẹ họ Phạm, sinh ngày 12 tháng 2 năm Giáp Tuất (974).   Ông là  một  vị hoàng đế để  lại cho đến ngày hôm nay nhiều cuộc tranh cãi và gây ra nhiều thắc mắc  về nguồn  gốc sinh thành cũng như việc lên ngôi của ông với  cái chết đột ngột của vua Lê Long Đĩnh được xem như một bạo chúa trong sử. Tuy nhiên ông là một vị vua có công trạng rất lớn  đối với đất nước trong việc ổn định chính trị, kinh tế và văn hóa. Ông không những đem lại hoà bình cho muôn dân mà còn lại là một vị vua hiền đức ít ai có thể so sánh bằng. Ông lên ngôi thiên tử thuận ý trời (niên hiệu thuận thiên),  được  lòng dân và được sự ủng hộ của tổ chức Tam giáo nhất là Phật giáo dưới sự chỉ dẫn của thiền sư tài năng Vạn Hạnh.

Một cuộc cách mạng không đổ máu, một tham vọng cho vận nước được lâu dài và tính kế cho con cháu được  muôn vạn thế hệ và muôn vật được phồn thịnh và phong phú  với chiếu dời đô và một triều đại nhân ái và khoang dung khiến  sử gia Ngô Sĩ Liên không ngớt lời khen ngợi về sau nầy. Trước ông, các vua đều là những bậc võ biền, nhân loạn mà nắm được chính quyền. Học thức của vua rất kém nên không được có như  ông văn võ song toàn với sự dạy dỗ của sư Vạn Hạnh theo lời nhận xét của giáo sư Hoàng Xuân Hãn trong bài tựa đề «Đạo Phật đời Lý ». 

Vậy ông là người thể nào?  Ông có phải con của thần như được kể ở trong truyền thuyết hay không? Tại sao ông cần phải giấu lý lịch để rồi cho đến ngày hôm nay. Ông là một vị vua có mang nhiều huyền thoại nhất  mà còn để lại một câu hỏi khiến làm cho các sử gia phải bồn chồn, phải cố gắng tìm lời giải đáp để hợp lí trong tinh thần khoa học.

Theo Phan Kế Bính trong quyển sách « Nam Hải dị nhân » thì thân sinh của ông nghèo khổ làm ruộng thuê ở chùa Tiêu Sơn phải lòng một người tiểu nữ có mang thai khiến nhà chùa thấy thế đuổi đi chổ khác và cha ngài  sau đó bị té giếng mà chết ở rừng Báng khiến mẹ phải xin tá túc ở chùa Ứng Tâm vài tháng rồi lâm bồn và sinh ngài ra rồi qua đời  nhưng trong sử thì nói bà mẹ của ông thì nằm mơ thấy giao cảm với thần núi Tiêu Sơn mà sinh ra ông. Rồi sau đó mẹ ông nhờ sư ở chùa Cổ Pháp tên là Lý Khánh Vân nhận làm con nuôi trước khi bà qua đời. Vì thế ông lấy theo họ Lý và khi ông 7, 8 tuổi thì ông được theo học với sư Vạn Hạnh ở chùa Tiêu Sơn. Có một lần học không thuộc bài, ông bị sư Vạn Hạnh trừng phạt trói lại bắt nằm dưới đất. Có một đêm ông mới ngâm câu thơ rằng :

Canh khuya không dám giang chân ruỗi
 Vì ngại non sông Xã tắc xiêu.

Vạn Hạnh nghe thế đem lòng kính trọng vì thấy ông có khẩu khí thiên tử. Có lắm câu chuyện thần thoại thêu dệt về ông từ lúc còn nhỏ. Chẳng hạn như ông mới sinh ra trên tay có bốn chữ « Sơn hà xã tắc » hay là chuyện báo mộng của Long Thần. Một hôm, nhà sư nhờ ông lúc còn bé đem bánh oản dân cúng Long Thần, ông khoét lấy ruột ăn oản mất đi. Tối lại nhà sư bị Long Thần báo lại trong mộng. Sáng lại ông bi qưở bởi nhà sư nên ông bực tức mà hỏi nhà sư rằng: Ai nói với thầy như thế ? Nhà sư mới kể lại chuyên báo mộng của Long Thần. Ông không nói chi cả mà lên nơi thờ Long thần, đánh vào lưng của Long Thần một đấm rồi viết: Lưu tam thiên lý. (Đày đi ba ngàn dậm). Về đêm, Thần về nói với sư là Thần bị đuổi phải đi thôi. Sáng sớm, sư lại ở nơi thờ Thần thì thấy có các chữ ấy nhờ chú tiểu rửa mà không sạch. Sư đành bảo ông rửa. Ông chỉ nhổ ít nước bọt rồi lại chùi thì sạch ngay.

 Còn có nhiều bài kệ (như kệ cây gạo bị  sét đánh)  và các chuyện thần thoại khác như chuyện con chó trắng trên lưng có chữ thiên tử, chuyện rồng bay lên trời  khi lúc dời đô vân vân…  nhầm làm hợp lý với chân dung của Lý Công Uẩn để thuận lòng dân ý trời  và trở thành thiên tử nhất là ở thời đó dân ta rất còn mê tín, theo tín ngưỡng dân gian nên các nhà sư học thức uyên bác như nhà sư Vạn Hạnh phải lên kế hoạch để Phật giáo với tính cách ôn hoà và thần bí chóng mới ăn sâu vào lòng tín ngưỡng của người dân Việt.

Các sư được sống gần dân rất biết rõ dân chúng không có vật lực để vun bồi giáo dục và chậm phát triển dưới  ách đô hộ của phong kiến phương bắc nên có khát vọng muốn từ lâu đất nước có được một nền độc lập tự chủ và tự cường. Trong thời loạn lạc, những bậc võ biền khi có được chính quyền hay thường truy nã và diệt tận gốc những kẻ đối địch nguy hiểm của mình luôn cả con cháu qua những cực hình ghê gớm như cột đồng đốt nóng, vạc dầu đun sôi, chuồng hổ báo vân vân …

 Bởi vậy khi Ngô Quyền dành được độc lập và qua đời  thì em vợ là Dương Tam Kha không ngần ngại soán ngôi tìm con của Ngô Quyền, Ngô Xuân Ngập mà giết mà luôn cả con cháu. Vì vậy một đứa con trưởng của Ngô Xuân Ngập phải ẩn thân vào chùa làm sư, đó là thiền sư Ngô Chấn Lưu tức là đại sư Khuông Việt được phong làm tăng thống  đầu tiên trong lịch sử Phật giáo Việt Nam và là quốc sư dưới triều đại nhà Đinh. Cho đến Lý Công Uẩn thì chuyện ẩn náu trong chùa cũng  không phải ngoại lệ. Trong sử, ông là con nuôi của sư Lý Khánh Vân nên giữ họ Lý cũng đúng thôi. Nếu có cha thì cha chết sớm còn không cha thì con của thần đó là các lời được kể trong sử. Vậy ông con của ai ? Ông không phải con của thần vì khi lên ngôi vua thì ông liền ban tước  Vũ Uy Vương cho anh và Dục Thánh Vương cho em. Ông có một người chú ruột còn sống và được phong làm Vũ Đạo Vương và con của người chú nầy tên là Lý Trung Hiển đựợc giử chức Thái úy trong triều. Như vậy ông có gia tộc hẳn hoi. Ông còn tôn tạo ngôi mộ cho cha  và xây lăng cho mẹ ở rừng Báng không xa chùa Thiên Tâm và Dương Lôi và truy phong cha là Hiển Khánh Vương và mẹ là Minh Đức Thái Hậu. Ông không phải con của thiền sư Vạn Hạnh vì ông có cha có anh em mà còn có chú. Vã lại nếu ông là con ruột của sư Vạn Hạnh thì giả thuyết nầy càng không nghiêm túc nhất là  nghĩ rằng sư Vạn Hạnh vì vụ lợi riêng tư cho con mình nên mới có tác đông như vậy chớ không hiểu rằng ông là một người xuất gia đi tu từ thưở nhỏ, một nhà trí thức uyên thâm nên hiểu rõ tâm tư nguyện vọng của quần chúng sau một ngàn năm đô hộ của  người phương bắc thì  Lý Công Uẩn là người được thiền sư chọn lựa vì trước là ở thời đó  Phật giáo giử một vai trò chủ đạo và ông  là học trò gương mẫu được thiền sư nuôi và dạy dỗ.

Như vậy Lý Công Uẩn phải có mối quan hệ huyết thống với một gia tộc nào mà bị hai triều Đinh Lê truy nã. Theo nhà nghiên cứu Trần Viết Điền ông là cháu nội của Lý Khuê,  một vị sứ quân chiếm cứ vùng Siêu Loại, nơi có trung tâm Phật giáo Thuận Thành- Lũy Lâu, nơi  đào tạo tăng tài Tiêu Sơn, đã phát triển hằng trăm năm với nhiều ngôi chùa cổ, với các vị sư tầm cỡ như Định Không, Thông Thiện, Đinh La Quí, Thiền Ông, Vạn Hạnh vân vân…

Đấy là sứ quân Lý Lãng Công, một vị hùng trưởng của miền đất nằm hai bờ sông Đuống được  lực lượng tín đồ Phật giáo ủng hộ mà  bị tướng Lưu Cơ của Đinh Bộ Lĩnh ở Hoa Lư đánh bại. Dòng họ Lý của sứ quân Lý Khuê một số bị giết, nhưng số còn lại phải đi ẩn, phải vào rừng sinh sống, phải vào tu ở các chùa trong núi sâu thẳm nhằm mai danh ẩn tích. Lý Vạn Hạnh mặc dầu họ Lý nhưng cũng có thời kỳ phải mang họ Nguyễn. Theo nhà nghiên cưú Trần Viết Điền thì Thiền uyển tập anh ngữ lục là chìa khoá để  giải mã bí ẩn tông tích của Lý Công Uẩn thì có ghi chép thiền sư Định Không (730-808) từ  thời thuộc nhà Đường, người họ Nguyễn (thực ra là họ Lý), thuộc hương Diên Uẩn rất  giỏi thuật số và  biết được họ Lý của ngài sẽ có người làm vua về sau nầy và nước Việt được độc lập và Phật giáo được chấn hưng.

Vì thế các sư Thiền Ông-Vạn Hạnh-Khánh Vân phải  trợ tiếp đám con cháu của Lý Khuê, tạo điều kiện cho cha, bác, chú của Lý Công Uẩn mai danh ẩn tích để tránh sự bố ráp gắt gao của hai triều Đinh và Tiền Lê. Đây là cuộc vận đông qui mô  nhầm để đưa dòng họ Lý lên ngôi,  phải được tiến hành cả trăm năm từ khi thiền sư Đinh La Qúi  ở chùa Châu Minh, rất giỏi về phong thủy trồng cây gạo để bổ cứu long mạch đế vương của hương Cổ Pháp (Diên Uẩn) và dự đoán họ Lý ở Cổ Pháp sẽ có người  làm vua. Như vậy Lý Công Uẩn đã được thế  lực Phật giáo ủng hộ từ lâu và bảo trợ. Chỉ cần thời cơ và đúng lúc để mà hành sự mà thôi nhất là để pháp hoá việc soán ngôi, một cuộc cách mạng không bạo động theo ý trời thuận lòng dân  với sự vận động quần chúng tài tình của sư Vạn Hạnh qua các bài kệ ly kỳ và các truyền thuyết về Lý Công Uẩn. Nhờ cái nhìn thực tiễn của sư Vạn Hạnh và cái đức độ vô song của Lý Công Uẩn thì mới thấy có  được ở đất nước chúng ta một triều đại nhân ái, một triều đại được kéo dài 216 năm. (Lý Bát Đế)

Chiếu dời đô

De son vrai nom Lý Công Uẩn, Lý Thái Tổ, est né le  8 Mars 974 et mort le 31 Mars 1028. Le fondateur de la dynastie des Lý postérieurs est originaire du village de Cổ Pháp dans la  province de Bắc Ninh. Il est l’empereur ayant soulevé  jusqu’à aujourd’hui beaucoup de discussions passionnées et des interrogations concernant l’origine de sa naissance comme la montée sur le trône avec la disparition subite du roi Lê Long Đĩnh taxé d’être un roi cruel dans l’histoire. Cependant il est intronisé pour répondre à la volonté du Ciel et au souhait du peuple avec le soutien des trois religions importantes du pays  (bouddhisme, taoïsme, confucianisme), en particulier le bouddhisme sous la direction du moine zen  talentueux Vạn Hạnh.

C’est une révolution sans effusion de sang, une ambition pour la stabilité politique et la  prospérité économique à long terme pour le pays et  pour des milliers de générations avec le transfert de la capitale et une dynastie de bienveillance et de tolérance que l’historien Ngô Sĩ Liên n’a pas cessé de féliciter.  Avant lui, les rois étaient tous des soudards et des rebelles profitant du désordre politique  pour prendre le pouvoir. Leur éducation  était très limitée et ne pouvait pas égaler celle donnée par le moine zen Vạn Hạnh à Lý Công Uẩn selon la remarque du professeur Hoàng Xuân Hãn dans son article intitulé  « Le bouddhisme de la dynastie  des Lý »

Alors quel genre de personne est-il? Est-il le fils  d’une divinité comme cela a été dit dans la légende? Pourquoi a-t-il besoin de cacher son identité jusqu’à ce jour? Il est le roi ayant suscité bien plus de légendes mais il laisse aussi une question qui rend les historiens perplexes  de trouver une réponse appropriée et  logique dans l’esprit scientifique.

Dans le livre intitulé « Les personnages  talentueux et extraordinaires de Nam Hải » de Phan Kế Bính, son père était tellement pauvre qu’il  travaillait en tant que fermier pour le compte de la pagode Tiêu Sơn. Il était tombé amoureux d’une gonzesse devenue enceinte. C’est pour cela qu’ils furent obligés de se réfugier ailleurs. Son père  fit une chute  un jour dans un puits et il fut décédé dans la forêt de Báng. Sa mère dut demander un abri  dès lors  à la pagode Ứng Tâm durant quelques mois avant de lui donner naissance. Mais dans la version de  l’histoire, on a dit que sa mère fut en relation avec le génie de la montagne Tiêu Sơn dans le rêve  pour lui donner naissance. Puis, elle demanda  au moine responsable de la pagode Cổ Pháp, nommé Lý Khánh Vân, de l’adopter avant sa mort. Il prit ainsi le nom de famille Lý et à l’âge de 7 ou 8 ans, il fut autorisé à recevoir l’enseignement  et l’éducation auprès du moine  Vạn Hạnh à la pagode Tiêu Sơn. Une fois, alors qu’il ne réussit pas à rappeler la leçon, il fut puni et ligoté par ce dernier.  Il fut forcé de s’allonger par terre. Dans la nuit, il commença à s’exclamer:

Je ne peux pas m’étirer les jambes durant la  nuit car j’ai la crainte de voir disparaître mon royaume …

En entendant cela, Vạn Hạnh ne cessa pas de le respecter car il trouva en lui la stature d’un roi. Il existe de nombreuses histoires mythiques  élaborées à son nom depuis son enfance. Par exemple, il est né avec quatre mots « Sơn Hà Xã Tắc » trouvés dans les paumes de ses mains ou le message laissé par   Dieu-Dragon (Long Thần) dans le rêve du bonze. Un jour, le moine de la pagode  lui demanda de déposer  de petits  gâteaux « oảnh » sur l’autel de ce Dieu-Dragon  quand il était encore  enfant.  La nuit, le moine fut rapporté  dans son rêve par Dieu-Dragon  que la plupart de ces gâteaux n’avaient plus la garniture. Le lendemain,  il reçut des reproches de la part du bonze. Agacé, il lui demanda: Qui vous a dit ça? Le bonze commença à raconter sa rencontre avec Dieu Dragon dans le rêve.  Il ne broncha pas mais il alla tout de suite  sur le lieu où se trouvait l’autel du Dieu-Dragon.  Il  donna un coup de poing sur le dos de sa statue et y écrit ensuite: Exilé à trois mille  mètres. Dans la nuit, Dieu Dragon avertit au bonze responsable  qu’il dut s’exiler à trois mille mètres. Le lendemain, le  moine effectua la vérification sur place et demanda à un garçonnet d’essuyer ces mots écrits sur le dos de la statue avec de l’eau sans obtenir satisfaction.  Il fut obligé de redemander à Lý Công Uẩn  de le faire. Celui-ci réussit à  les enlever avec un peu de son salive.

Il existe également de nombreuses  stances  (comme celle du kapokier frappé par la foudre) et d’autres mythes tels que le chien blanc ayant le mot « roi » sur son dos, l’histoire d’un dragon volant dans le ciel lors du transfert de la capitale Thăng Long etc…  Cela permet de coller au profil de Lý Công Uẩn pour répondre à la volonté divine et celle du peuple et devenir l’empereur car à cause de la croyance populaire, notre peuple était très superstitieux à cette époque. Les  moines savants comme Vạn Hạnh devaient en tenir compte. Le bouddhisme, avec son caractère pacifique et mystique  pouvait être ancré ainsi dans les croyances des Vietnamiens.

Proches du  peuple, les moines savent très bien qu’il n’a pas les  moyens pour améliorer l’éducation et les connaissances et il tarde à  évoluer sous le joug féodal des gens du Nord mais il a donc un désir ardent d’avoir depuis longtemps un pays indépendant et autonome.  Dans la période de troubles, les  soudards  traquent et éliminent souvent leurs ennemis et leurs descendants dangereux lors de la prise du pouvoir en se servant  des  tortures extrêmement horribles comme l’utilisation  des poteaux en cuivre chauffés, du chaudron plein d’huile bouillante ou bien de la cage du tigre etc …

C’est pourquoi lorsque  Ngô Quyền obtient  l’indépendance du pays  et il est décédé, son beau-frère  Dương Tam Kha n’hésite pas à usurper le trône. Puis il tente  de retrouver ensuite les descendants de Ngô Quyền  pour les éliminer, en particulier Ngô Xuân Ngập et ses enfants. Le fils aîné de Ngô Xuân Ngập doit se cacher dans une pagode et devenir ainsi le moine connu sous le nom de Ngô Chấn Lưu. C’est le grand moine Khuông Việt qui a été désigné comme le chef suprême du clergé bouddhiste vietnamien sous la dynastie des Đinh. Lý Công Uẩn ne se fait pas exception non plus car il doit se cacher aussi dans la pagode dès son jeune âge. Dans l’histoire, il a été adopté par le moine Lý Khánh Vân. C’est pour cela qu’il peut  garder le nom de la famille Lý.

S’il a un père biologique,  celui-ci mourra tôt. Par contre, sans père, il doit être  le fils d’un génie cité dans l’histoire. Alors qui est-il  exactement?  Il n’était pas le fils d’un génie  car lors de son intronisation, il accorda  immédiatement  le titre de Vũ Uy Vương  à son grand frère et  celui de Dục Thánh Vương à son petit frère. Il avait un oncle vivant nommé  Vũ  Đạo Vương et le fils de ce dernier, Lý Trung Hiển, avait le grade de sous-lieutenant à la cour.  Il avait  donc vraiment  une famille. Il rénova ensuite la tombe de son père et construisit un mausolée  pour sa mère dans la forêt de Báng non loin des pagodes Thiên Tâm et Dương Lôi et attribua respectivement  à son père et à sa mère  le titre posthume Hiển Khánh Vương et Minh Đức Thái Hậu. Il n’est pas le fils du moine zen Vạn Hạnh car il a un père avec ses deux frères mais aussi un oncle. D’ailleurs, s’il est le fils biologique du moine Vạn Hạnh, cette hypothèse n’est pas sérieuse du tout car on peut penser que Vạn Hạnh doit agir ainsi  pour ses intérêts personnels. Mais on oublie qu’il devient moine très jeune et qu’il connait les aspirations du peuple après mille ans de domination chinoise en tant qu’un érudit illustre.  Lý Công Uẩn est choisi par Vạn Hạnh car à cette époque, le bouddhisme  joue  un rôle de premier plan et il est le  disciple exemplaire élevé, éduqué et guidé par lui-même.

Lý Công Uẩn doit  avoir un lien  de sang avec une famille recherchée et poursuivie  activement  par les deux dynasties Đinh et Lê postérieur. Selon le chercheur vietnamien Trần Viết Điền, il est le petit-fils de Lý  Khuê, un seigneur  féodal ayant occupé la région de Siêu Loại où se trouve à cette époque le centre bouddhiste Thuận Thành-Lũy Lâu. C’est ici que les moines de Tiêu Sơn ont été formés et on a vu depuis une centaine d’années la construction d’un grand nombre de pagodes antiques  avec des moines illustres comme Định Không, Thông Thiện, Đinh La Qúi, Thiền Ông, Vạn Hạnh etc ..

C’est  le seigneur Lý Lãng Công (ou Lý Khuê), un chef du territoire localisé  sur les deux rives de la rivière Đuống. Il est  soutenu par les forces bouddhistes et vaincu par le général Lưu Cơ de l’empereur Đinh Bộ Lĩnh à Hoa Lư. Certaines des lignées Lý de ce seigneur Lý Khuê ont été tuées, mais d’autres ont dû aller se cacher, vivre dans la forêt, rester dans les pagodes ou dans les montagnes profondes. Bien que Vạn Hanh porte bien  le nom de famille Lý, il y a  une  époque où il devait prendre  le nom de famille Nguyễn. Selon le chercheur Trần Viết Điền, le livre intitulé Thiền Uyển Tập Anh (Floriflège du jardin du Thiền)  est la clé pour décoder le mystère de l’identité de Lý Công Uẩn. On  révèle dans ce livre qu’à l’époque des Tang en Chine, le moine zen Đinh Không (730-808) dont le nom de famille est Nguyễn, vivant à Diên Uẩn  a  un don de divination. Il prévoit que dans sa lignée  Lý il y a plus tard quelqu’un qui sera roi. Le pays sera indépendant et le bouddhisme  aura le renouveau.

C’est pourquoi  les moines  Thiên Ông-Vạn Hạnh-Khánh Vân doivent aider et protéger les descendants de Lý Khuê, créant ainsi  les conditions idéales pour que le père,  les oncles de Lý Công Uẩn et lui-même  ne soient pas traqués et restent anonymes sous les deux dynasties Đinh et Tiền Lê. On peut dire qu’il s’agit d’une campagne à grande échelle pour amener l’une de la lignée des Lý sur le trône.  Elle doit être menée  presque cent ans depuis que le bonze zen Đinh La Qúy  de la pagode Châu Minh, expert en Feng-Shui a planté le kapokier pour fortifier l’énergie Qi de l’artère royal du sol de Cổ  Pháp (Diên Uẩn) et a prédit que la lignée des Lý de Cổ  Pháp aura un descendant devenu roi.

Lý Công Uẩn  a ainsi le soutien et la protection par les forces bouddhistes depuis longtemps. Il a besoin de l’opportunité et du moment opportun pour agir et  pour légitimer notamment l’usurpation. C’est une révolution non violente qui se prête à la volonté du peuple acquise grâce au mouvement de masse animé  avec ingéniosité par le talentueux bonze Van Hanh à travers les stances mystiques  et les histoires légendaires  sur Lý Công Uẩn. Grâce au regard réaliste de Vạn Hạnh et à la vertu inégalée de Lý Công Uẩn, on peut voir naître dans notre pays une dynastie de clémence, une dynastie  qui a duré 216 ans.

Bibliographie

Phan Kế Bính : Nam Hải Dị Nhân. Nhà Xuất Bản Trẻ. Hanội. Năm 2011
Hoàng Xuân Hãn: Đạo Phật đời Lý.
Nguyễn Lang: Việt Nam Phật Giáo Sử Luận

Mùa xuân Paris 2021

Art du Champa (Nghệ thuật Champa)

Nghê thuật Chămpa

Version vietnamienne

English version

L’art cham continue à représenter une partie importante dans l’art du Sud Est Asiatique connu dans le passé sous le nom « art trans-indien ». On le trouve par le biais de leurs vestiges architecturaux religieux. Ceux-ci deviennent la clé de voûte de l’art Cham. Bien que ces édifices ne soient pas des monuments splendides et grandioses comme Pagan en Birmanie, Angkor au Cambodge, Borobudur en Indonésie, ils sont d’une grande beauté pleine de charme. Certains méritent de faire partie des patrimoines mondiaux de l’humanité car on y trouve à la fois une décoration composée de riches sculptures en grès et des motifs ornementaux finement gravés dans les briques. On peut dire que c’est une broderie de briques et de grès, un joyau unique en son genre pour l’humanité. Rien n’est étonnant de voir la cité sainte Mỹ Sơn d’être classée comme l’un des patrimoines mondiaux de l’humanité.  

Les habitants de l’ancien Champa ont incarné leur âme dans la terre et dans la pierre et ont su tirer parti de la nature pour en faire un Mỹ Sơn splendide, mystérieux et grandiose. C’est un vrai musée architectural, sculptural et artistique du monde de valeur inestimable qu’il est difficile de comprendre entièrement.

Feu architecte Kasimierz Kwakowski 

L’architecture chame est d’inspiration indienne. Les ouvrages architecturaux sont des ensembles comprenant un temple principal (ou kalan en langue chame) entouré de tours et de temples, le tout englobé dans une enceinte.

Les temples sont bâtis en forme de tour et en briques tandis que les linteaux, les bas-reliefs, les corniches, les tympans etc. sont en grès. Les règles de la disposition des temples cham ont été bien définies. Cela doit refléter la cosmogonie hindoue. Après avoir érigé le temple-tour, les sculpteurs Chams commencent à exécuter des bas-reliefs sur les murs du temple. Pour les ornements  de décoration, ils se servent  des motifs  de fleurs, de feuilles, de branches, d’animaux  et de scènes inspirées de l’histoire pour évoquer des sujets religieux.

Les temples et les tours chams sont construits avec des briques en terre cuite. Celles-ci sont associées à des ornements en grès: jambages, pilastres, linteaux etc.  De dimensions variées, ces briques dont les formes sont souvent parallélépipédiques sont chauffées à petit feu. Malgré l’absence du mortier, elles continuent à rester soudées les unes des autres au fil des siècles, ce qui permet aux tours et aux temples de résister tant bien que mal aux attaques des intempéries. Cela constitue encore une énigme pour la plupart des scientifiques et cela prouve que la technique de fabrication et d’utilisation des briques a atteint chez les Chams un très haut niveau. 

Par contre, selon le chercheur vietnamien, spécialiste de l’art Cham, Trần Kỳ Phương, l’extraordinaire solidité de ces énormes blocs de briques agrégés entre eux provient de l’utilisation d’un mélange d’huile (dầu rái)  venant de la résine de Pipterocarpus Alatus Roxb et de la chaux provenant de la cuisson des coquillages et de la poudre de brique. D’autres chercheurs n’hésitent pas à reprendre la vieille idée qui est pourtant abandonnée depuis longtemps. C’est celle d’une cuisson de l’édifice tout entier en une seule fois. C’est l’hypothèse émise par un chercheur vietnamien Ngô Văn Doanh dans son ouvrage intitulé « La culture du Champa, Editions Culture et Informations, Hanoï , 1994 » (Văn Hóa Chămpa, Thông Tin , Hanoï ).

En admirant ces tours, le voyageur ne peut pas retenir sa tristesse de voir disparaître l’une des civilisations brillantes d’Indochine dans les tourbillons de l’histoire. C’est à nous, les Vietnamiens de redonner à ce peuple vaincu la place et la dignité qu’il mérite dans notre société et de lui montrer notre attachement à sa culture. C’est seulement dans cet esprit d’ouverture et de tolérance que le Vietnam est fier d’être une mosaïque de 54 ethnies. C’est un apport culturel inouï à notre richesse culturelle millénaire.

Version vietnamienne

Nghệ thuật Chămpa vẫn tiếp tục là một bộ phận quan trọng của nghệ thuật Đông Nam Á được gọi là « nghệ thuật xuyên qua Ấn Độ« . Nó được tìm thấy thông qua các di tích kiến ​​trúc tôn giáo. Các dấu tích kiến trúc nầy trở thành nền tảng của nghệ thuật Chămpa. Tuy không phải là những công trình kiến ​​trúc lộng lẫy và hoành tráng như Pagan ở Miến Điện, Angkor ở Cao Miên, Borobudur ở Nam Dương, nhưng cũng mang lại vẻ đẹp tuyệt vời đầy quyến rũ. Một số di tích xứng đáng là một phần di sản thế giới của nhân loại bởi vì được tìm thấy ở trang trí các tác phẩm điêu khắc phong phú trên đá sa thạch và các họa tiết được chạm một cách tinh xảo trên gạch. Có thể nói, đây  là bức tranh thêu bằng gạch và đá sa thạch, một loại ngọc có một không hai đối với nhân loại. Không có gì ngạc nhiên khi thánh địa Mỹ Sơn được xếp vào một trong những di sản thế giới của nhân loại.

Người Chàm cổ đã gởi tâm linh vào đất, đá và đã biết dựa vào thiên nhiên để làm nên một Mỹ Sơn tráng lệ, thâm nghiêm và hùng vĩ. Đây là một bảo tàng kiến trúc điêu khắc nghệ thuật vô giá của nhân lọai  mà còn lâu chúng ta mới hiểu biết  đựơc hết.

Cố kiến trúc sư Kasimierz Kwakowski

Kiến trúc Chămpa lấy nguồn  cảm hứng từ Ấn Độ. Các công trình kiến ​​trúc là  những tổng thể gồm có  một ngôi đền chính (hoặc kalan trong tiếng chàm) được các tháp và đền bao xung quanh, tất cả được bao bọc thêm  ở  ngoài bởi một vòng vây.

Các ngôi đền  được xây dựng theo hình tháp và bằng gạch, còn các lanh tô,  các phù điêu, các gờ kiến trúc, các ô trán vân vân… được làm bằng đá sa thạch. Các quy tắc bố cục của các đền tháp Chăm đã được xác định rõ. Nó phải phản ánh vũ trụ quan của người Hindu. Sau khi dựng xong đền-tháp, các nhà điêu khắc người Chăm mới bắt đầu làm những bức phù điêu trên tường của ngôi đền. Họ sử dụng các họa tiết trang trí như lá cây, hoa lá, động vật, thần linh vân vân … để gợi lên những chủ đề tôn giáo.

Các đền tháp chàm được xây dựng bằng gạch đất nung và được kết hợp với các đồ trang trí bằng đá sa thạch: chồng trụ, cột trụ tường, lanh tô vân vân… Với nhiều kích cỡ khác nhau, những viên gạch này, có hình dạng thường là hình hộp, được nung ở nhiệt độ thấp. Mặc dù không có vữa, các viên gạch nầy vẫn tiếp tục gắn liền với nhau qua nhiều thế kỷ, cho phép các tháp và đền thờ  nầy có thể chống chọi  lại không ít thì nhiều với thời tiết khắc nghiệt. Điều này vẫn còn là một bí ẩn đối với tất cả  nhà khoa học và nó chứng tỏ rằng kỹ thuật chế tạo và sử dụng gạch đã đạt đến trình độ rất cao của người Chàm.

Mặt khác, theo nhà nghiên cứu Việt,  một chuyên gia về mỹ thuật Chămpa, Trần Kỳ Phương, sự  vững chắc lạ thường của những khối gạch khổng lồ nầy được kết hợp với nhau là do việc sử dụng hỗn hợp dầu từ nhựa cây dầu rái  Pipterocarpus Alatus Roxb và vôi nấu từ các vỏ sò và bột gạch. Các nhà nghiên cứu khác không ngần ngại tiếp thu  lại ý tưởng cũ đã bị bỏ rơi từ lâu. Đó là việc nung  nguyên toà nhà cùng một lúc. Đây là giả thuyết được nhà nghiên cứu Việt Nam Ngô Văn Doanh đưa ra trong tác phẩm “La culture du Champa, Editions Culture et Informations, Hanoi, 1994” (Văn Hóa Chămpa, Thông Tin, Hà Nội).

Khi được chiêm ngưỡng những tháp này, người  lữ khách không khỏi bùi ngùi khi chứng kiến ​​sự diệt vong của một trong những nền văn minh rực rỡ ở  Đông Dương  trong cơn lốc lịch sử. Người  dân Việt chúng ta cần phải trả lại cho một dân tộc bị bại trận nầy vị trí  và phẩm giá  mà họ rất xứng đáng có được  ở trong xã hội của chúng ta và cho họ thấy chúng ta rất gắn bó mật thiết đối với nền văn hóa của họ. Chỉ với tinh thần cởi mở và khoan dung mà  Việt Nam mới có thể tự hào là bức tranh khảm của 54 dân tộc. Đây cũng  là sự đóng góp văn hóa phi thường của họ  vào nền văn hóa  mà chúng ta có hơn nghìn năm tuổi.

English version

Cham art continues to be an important part of Southeast Asian art known in the past as « trans-Indian art« . It is found through their religious architectural remains. These become the keystone of Cham art. Although these buildings are not splendid and grandiose monuments like Pagan in Burma, Angkor in Cambodia, Borobudur in Indonesia, they are of great beauty and charm. Some of them deserve to be part of the world heritage of humanity because they are decorated with rich sandstone sculptures and ornamental patterns finely engraved in the bricks. It can be said that it is an embroidery of bricks and sandstone, a unique jewel for humanity. No wonder the holy city Mỹ Sơn to be listed as one of the world heritage sites of mankind.

The people of ancient Champa have embodied their soul in the earth and stone and have taken advantage of nature to make a splendid, mysterious and grand Mỹ Sơn. It is a true architectural, sculptural and artistic museum of the world of priceless value that is difficult to fully understand.

The late architect Kasimierz Kwakowski

Chame architecture is inspired by Indian architecture. The architectural works are complexes consisting of a main temple (or kalan in the Chame language) surrounded by towers and temples, all enclosed in a compound.

The temples are built in the form of a tower and in brick while the lintels, bas-reliefs, cornices, tympanums etc. are in sandstone. The rules for the layout of Cham temples have been well defined. It must reflect the Hindu cosmogony. After erecting the temple-tower, Cham sculptors start to execute bas-reliefs on the temple walls. For the decorative ornaments, they use motifs of flowers, leaves, branches, animals and scenes inspired by history to evoke religious subjects.

Cham temples and towers are built with clay bricks. These bricks are associated with sandstone ornaments: jambs, pilasters, lintels etc.  Being of various dimensions, these bricks whose forms are often parallelepipedic are heated over a small fire. Despite the absence of mortar, they continue to be welded together over the centuries, which allows the towers and temples to resist the attacks of the weather. This is still an enigma for most scientists and it proves that the technique of making and using bricks has reached a very high level among the Cham.

On the other hand, according to the Vietnamese researcher, specialist in Cham art, Trần Kỳ Phương, the extraordinary solidity of these huge blocks of bricks aggregated together comes from the use of a mixture of oil (dầu rái) coming from the resin of Pipterocarpus Alatus Roxb and lime coming from the cooking of shells and brick powder. Other researchers do not hesitate to take up the old idea that has long been abandoned. It is that of a cooking of the whole building at once. This is the hypothesis put forward by a Vietnamese researcher Ngô Văn Doanh in his book entitled « La culture du Champa, Editions Culture et Informations, Hanoi , 1994 » (Văn Hóa Chămpa, Thông Tin , Hanoi ).

While admiring these towers, the traveler cannot hold back his sadness to see one of the brilliant civilizations of Indochina disappearing in the whirlwinds of history. It is up to us, the Vietnamese, to give back to this defeated people the place and dignity they deserve in our society and to show our attachment to their culture. It is only in this spirit of openness and tolerance that Vietnam is proud to be a mosaic of 54 ethnicities. It is an incredible cultural contribution to our millennial cultural wealth.

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Moine Vạn Hạnh (Version vietnamienne)

 

Version française

Thiền sư Vạn Hạnh

Ông được sử sách xem làm một nhà sư có công tham gia dựng nước dưới ba triều Đinh, Tiền Lê và Lý nhất là dưới triều Lý, một triều đại nhân ái được sử gia Ngô Sĩ Liên nói đến  trong « Ðại Việt Sử Ký toàn thư ». Chính ông đóng vai trò quan trọng trong cuộc đảo chánh dẫn đến việc  lên ngôi của Lý Công Uẩn dựng lên một vương triều kéo dài được hơn 200 năm. Ông không những là thầy dạy dỗ Lý Công Uẩn từ thưở nhỏ mà là người có tài năng, hiểu thấu thời cuộc chính trị ở thời đó để đem đạo vào đời mà đào tạo một đứa  trẻ mồ côi  sống nương tựa ở nhà chùa  trở thành một vị vua anh minh  hiền đức và một phật tử chân chính. Ông đúng là một thiền sư phi thường. Ông không phải một sa môn chỉ biết tu để  lo truyền đạo,  để được giải ngộ và thoát vòng luân hồi riêng cho mình mà là một người đem hết tâm quyết và tài năng của  chính mình mà phục vụ đất nước dưới ba triều, không màng danh lợi, không làm quan cho một triều đại nào mà chỉ biết đồng hành cùng dân tộc để  mang lại cho đất nước có được một nền độc lập tự chủ với ngoại bang và thịnh vượng.

Ông tên là họ Nguyễn, sinh ra năm 938 ở  làng Cổ Pháp, huyện Tiên Sơn, tỉnh Bắc Ninh và mất vào năm 1018 dưới triều của vua Lý Thái Tổ.  Từ thưở nhỏ, ông rất thông minh nên ông thông suốt ba cõi (quá khứ, hiện tại và tương lai) và  biết dung hợp Nho, Lão, Phật. Năm 21 tuổi, ông xuất gia, tu ở chùa Lục Tổ dưới sự chỉ dẫn của thiền sư Thiền Ông đạo giả. Sau khi  thiền sư Thiền Ông viên tịch (năm 979), ông chuyên tâm tập tu Tổng Trì Tam Ma Địa (Dharanisammadh)i,một  pháp tu thuộc Mật giáo  lấy đó làm hạnh riêng và đạt đến tam muôi (hay chính định) có nghĩa là tập trung tinh thần và giữ tâm tĩnh lặng không tán loạn. Nhờ đó ông thu được những điều huyền vi của giáo lý, ông trở thành từ đó người có đạo lực và có trí tuệ. Những câu  ông nói ra dân chúng đều cho là những câu sấm kỳ diệu. Ông thuộc dòng Thiền Tỳ Ni Đa Lưu Chi, thế hệ thứ 12  cùng với sư Đạo Hạnh.  Vì vậy, vua Lê Đại Hành rất kính trọng  ông  và hay thường mời ông vào cung hỏi ý kiến khi có đại sự cùng với  các thiền sư Khuông ViệtĐỗ Pháp Thuận.  

Năm 980, nhà Tống sai Hầu Nhân Bảo đem quân sang xâm lược nước ta. Quân Tống đóng binh ở Cương Giáp, tỉnh Lạng Sơn. Vua mời ngài đến hỏi tình thế thắng bại thế nào, ông quả quyết “Chỉ trong ba đến bảy ngày giặc phải lui”. Sau đó quả đúng như vậy.

Khi vua muốn đánh Chiêm Thành, còn đang do dự chưa dứt khoát thì ông  khuyên vua nên cất binh, nếu không sẽ mất cơ hội. Vua bèn xuất quân và dành thắng lợi hoàn toàn. Theo Đại Việt sử ký toàn thư, vua thân chinh đi đánh Chiêm Thành bởi vì trước đó vua sai Tử MụcNgô Tử đi sứ Chiêm Thành, bị Chiêm Thành bắt giữ  nên vua nổi giận muốn chinh phạt Chiêm Thành.

Theo sách Thiền Uyển tập anh thì ông dùng rất nhiều phương pháp hữu hiệu và tài tình như sấm truyền và tiên tri khiến làm dấy lên lòng tin của quần chúng. Một khi nhân tâm đã định thì việc chung  có thể  đạt được đến tới 90%. Như vậy ý trời cũng là ý dân rồi cũng như việc soán ngôi của Lý Công Uẩn với sự  giải thích sự xuất hiện  con chó  trắng có chữ « thiên tử trên lưng », sấm cây gạo vân vân…khiến sự thay đổi triều đại nó chỉ cần đến lúc mà thôi.  Ông tận dụng trí tuệ tới mức siêu đẳng để việc lên ngôi của Lý Công Uẩn nó trở thành một cuộc cách mạng bất bạo động và không đổ máu. Ai cũng có một ngày đến ngưỡng cửa tử thần  thì đâm ra sợ hãi. Ông thì không nên trước khi ông hóa (qua đời), ông chỉ dạy cho các đệ tử  sống theo vận trời, nhìn thịnh suy như chu kỳ thiên nhiên mà chớ hoảng sợ hãi, an nhiên tự tại ở nơi mình mà hành nghiệm (thiền), tự thắp đuốc mà tìm lấy triết lý sâu sắc qua một bài kệ có tên là « Thi đệ tử » như sau:

Thân như bóng chớp, có rồi không,
Cây cối xuân tươi, thu não nùng.
Mặc cuộc thịnh suy đừng sợ hãi,
Kìa kìa ngọn cỏ giọt sương đông.

Bản dịch của Ngô Tất Tố

La vie  de l’homme est un éclair sitôt né sitôt disparu
Verdoyant au printemps, l’arbre se dépouille à l’automne
Grandeur et décadence pourquoi s’en effrayer?
Épanouissement et déclin ne sont que des gouttes de rosée perlant sur un brin d’herbe. (Mille ans de littérature vietnamienne. Une anthologie).

Công của ông rất lớn luôn cả việc dời đô từ Hoa Lư về Thăng Long của Lý Thái Tổ. Có lẽ ông là  người đứng sau hậu trường lên kế hoạch dời đô nầy từ lâu với Lý Công Uẩn với chuyện thấy rồng  vàng xuất hiện ở nơi thuyền ngự nhất là ông rất giỏi về phong thủy. Theo giáo sư Nguyễn Lang thì ông vừa là người thảo chiếu, vừa là người thiết kế họa đồ cho kinh đô Thăng Long vậy  để cho đất nước có  đựợc một nền độc lập lâu dài và kinh đô được phồn vinh chớ Hoa Lư quá chật hẹp làm sao cho kinh tế được phát triển.

 

Trong lúc trị vị, vua Lý Nhân Tôn (1072-1127) có truy tặng một bài kệ thâu tóm lại thân thế và ảnh hưởng của sư Vạn Hạnh trong công cuộc dựng vương triều như sau:

Vạn Hạnh dung tam tế
Chân phù cổ sấm ky
Hương quan danh Cổ Pháp
Trụ tích trấn vương kỳ.

Vạn Hạnh thông ba cõi    
chính hợp lời sấm xưa
quê hương tên Cổ Pháp
chống gậy giữ kinh kỳ  

Version française

Le moine zen Vạn Hạnh

Il a été décrit dans les anciens écrits historiques vietnamiens  comme un moine ayant le mérite de participer  à la formation du pays sous les trois dynasties des Đinh, des Lê antérieurs et des Lý, en particulier celle des Lý que l’historien Ngô Sĩ Liên a qualifiée comme une dynastie de clémence dans son ouvrage intitulé « Les Mémoires historiques du Grand Viet au complet ». C’est lui qui a joué un rôle important dans le coup d’état aboutissant à l’intronisation du roi Lý Công Uẩn, le fondateur d’une dynastie durant plus de 200 ans. Il est non seulement le maître de ce roi dès son plus jeune âge mais aussi le personnage talentueux ayant la capacité de connaître à fond la situation politique de cette époque pour faire intégrer  la religion dans la vie  sociale en aidant le jeune orphelin vivant aux dépens de la pagode à devenir un grand roi sage et vertueux  et surtout un bouddhiste authentique. C’est vraiment un moine zen extraordinaire. Vạn Hạnh ne se fait pas religieux pour prêcher les enseignements bouddhiques ou pour faire des efforts accomplis par lui-même dans le salut pour atteindre à la bouddhéité et à se libérer de la réincarnation mais il est  un personnage pleinement résolu à apporter son talent pour servir le pays sous les trois dynasties Đinh, Lê antérieurs et Lý.  Il ne s’intéresse ni aux honneurs  ni aux richesses comme les autres gens. Il n’aime pas être au service d’une dynastie ou d’un roi. Par contre il aime à  être toujours ensemble avec le peuple pour permettre à la nation d’avoir à la fois l’indépendance, l’autonomie et la prospérité.

On ne connait que son nom de famille (Nguyễn) et son nom religieux (Vạn Hạnh). Il  est né en l’an  938 dans le village de Cổ Pháp du district  Tiên Sơn de la  province de Bắc Ninh et il  est mort en 1018 sous le règne du roi Lý Thái Tổ. Dès son jeune âge, il est très intelligent. Il réussit à connaitre à fond le passé,  le présent et le futur et à  fusionner le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. À 21 ans, il se fait religieux  et devient disciple du moine bouddhiste Thiền Ông đạo giả à la pagode Lục Tổ. Après le décès de son maître zen (en 979), il se consacre à l’étude du Dharanasamadhi (ou Tổng Trì Tam Ma Điạ), une pratique  du bouddhisme tantrique censée d’avoir sa propre vertu et d’atteindre  le samadhi  (ou chính định en vietnamien). Cela signifie une concentration totale de l’esprit dans la méditation. Grâce à cela, il acquit les bienfaits  dans l’enseignement. Il devient ainsi un homme de puissance et de sagesse.  Tout ce qu’il  prononce devient désormais une prophétie. Les gens y croient fermement. Il appartient  à l’école de Vinitaruci (Thiền Tỳ Ni Đa Lưu Chi) et fait partie de la douzième génération avec le moine  Đạo Hạnh. Le roi Lê Đại Hành a un plus  grand respect pour lui et l’invite souvent à la cour pour lui demander des conseils lorsqu’il y a les affaires d’état importantes  avec les autres  moines Khuông Việt  et Đỗ Pháp Thuận.

En l’an 980, la dynastie des  Song envoya  le général Hầu Nhân Bảo et ses soldats  pour envahir notre pays. L’armée des  Song s’installa  à Cương Giáp, dans la province de  Lạng Sơn dans l’attente des renforts militaires.  Le roi l’invita à  la cour pour lui  demander son avis sur l’issue de cette confrontation. Il  lui répondit sans hésitation: dans trois à sept jours à venir, l’ennemi devra se retirer.  Effectivement, l’armée des Song  fut obligée de déguerpir car les renforts n’arrivaient pas à la rejoindre au temps voulu.

Envieux de  punir le Champa pour son tort de retenir les deux émissaires Từ Mục et Ngô Tự, le roi  Lê Đại Hành était encore hésitant. Vạn Hạnh lui conseilla d’entamer immédiatement  l’expédition militaire et de ne pas laisser s’échapper l’occasion. Le roi décida de monter l’expédition sur-le-champ  et il gagna  la guerre.

 Selon le livre bouddhique intitulé  « Floriflège du jardin du Dhyana (Thiền Uyển Tập Anh » , Vạn Hạnh a utilisé de nombreuses méthodes efficaces et ingénieuses telles que les oracles et les prophéties ayant suscité la confiance des masses de population. Une fois l’opinion et le cœur humain établis, le but de la communication  peut atteindre la réussite  jusqu’à 90%. Ainsi la volonté du ciel est aussi celle du peuple comme c’est  le cas de l’usurpation de Lý Công Uẩn avec l’explication de l’apparition d’un chien blanc portant sur son dos le mot «empereur», la prophétie du fromager (sấm cây gạo) etc …

Le changement dynastique n’est qu’une question de temps. Vạn Hạnh se sert de son intelligence « surnaturelle » pour que l’accession au trône de Lý Công Uẩn devienne une révolution du palais non violente et sans effusion de sang. Un jour, face à la mort, tout le monde prendra peur plus ou moins. Par contre grâce à l’entendement et à la maîtrise des sensations, Vạn Hạnh y reste indifférent avec sérénité. C’est pourquoi, avant sa mort,  il instruisit ses disciples de vivre selon le mouvement du ciel en observant la grandeur et la décadence comme le cycle de la nature sans prendre peur, en restant spontanément à leur place avec calme pour pratiquer la concentration méditative et en  cherchant soi-même la philosophie profonde à travers la stance bouddhique (ou kệ en vietnamien)  nommée «Conseil aux disciples» comme suit:

La vie  de l’homme est un éclair sitôt né sitôt disparu
Verdoyant au printemps, l’arbre se dépouille à l’automne
Grandeur et décadence pourquoi s’en effrayer?
Épanouissement et déclin ne sont que des gouttes de rosée perlant sur un brin d’herbe. (*)

Son grand succès tient aussi au transfert de la capitale Hoa Lư à Thăng Long décidé par Lý Thái Tổ. Etant caché probablement derrière  les coulisses, il prévoit de réaliser le projet de transfert  depuis longtemps  avec Lý Công Uẩn. C’est pourquoi  l’histoire de l’ascension du dragon d’or n’est pas étrangère à ses pratiques habituelles (ou oracles) dans la communication.  De plus, il est très bon en Feng-shui. Selon le professeur Nguyễn Lang, il est à la fois rédacteur de l’édit du transfert et architecte du plan géographique de Thăng Long, afin que le pays puisse avoir une indépendance et une prospérité à long terme pour dix mille générations  car l’ancienne capitale  Hoa Lư est donc trop exiguë  pour le développement économique  en cas de paix.

Pendant son règne, le roi Lý Nhân Tôn (1072-1127) lui  a rendu hommage à  travers un poème résumant  à la fois l’identité et l’influence du moine Vạn Hanh dans la  fondation  du royaume comme suit:

Vạn Hạnh thông ba cõi    
chính hợp lời sấm xưa
quê hương tên Cổ Pháp
chống gậy giữ kinh kỳ.

Bibliographie
(*) Mille ans de littérature vietnamienne. Une anthologie . Edition Picquier. 1996
Lưu Văn Vịnh : Việt sử siêu linh. Edition Hạ Long Thư Các. 1998
Đại Việt sử ký toàn thư.  Nhà xuất Bản Thời Đại.
Nguyễn Lang: Việt Nam Phật Giáo sử luận.
Philippe Langlet: Modernité et proximité des moines lettrés vietnamiens sous les premières dynasties (Xème-XIIIème siecles)

 

 

 

 

Les Mường (Version française)

Les Mường

Version vietnamienne

Version anglaise

Étant la troisième minorité du Vietnam d’aujourd’hui par le nombre (estimé à 1,4 millions de personnes), les Mường ont été établis de longue date dans les provinces Hoà Bình, Thanh Hoá, Phú Thọ, Sơn La, Ninh Bình etc …

Selon le digne successeur vietnamien de l’ethnologue française Jeanne Cuisinier, Trần Từ (ou Nguyễn Đức Từ Chi), le mot Mường est employé par les Vietnamiens (ou les Kinh ) pour désigner la région où il y a plusieurs villages mường. Les Vietnamiens profitent de cet usage pour nommer ce peuple. Celui-ci se désigne souvent par un nom lié à la région où il habite: mol, moan à Hoà Bình, mwanl à Thanh Hoá ou Mol, Monl à Thanh Sơn et signifie avec exactitude « người » (personne, individu).

En se plongeant dans le récit de leur mythe de création (Ngu Kơ et Lương Wong) et celui des Vietnamiens (Âu Cơ -Lạc Long Quân) , on s’aperçoit qu’ils pourraient être issus du même peuple que l’histoire et la géographie auraient scindé en deux groupes vers le IX-Xème siècles, le premier constitué des Vietnamiens descendus dans la plaine et subissant une forte influence chinoise, l’autre composé des Mường restés dans les coins les plus refoulés des régions montagneuses et recevant une forte influence de la part  des Thaï refoulés en masse au sud du territoire chinois. C’est pourquoi les Mường continuent à être plus proches des Vietnamiens par la langue. Ils sont dans le même groupe Việt-Mường de la langue austro-asiatique ( Ngữ hệ Nam Á ) à laquelle appartient aussi la sous-famille môn-khmer. C’est l’origine des tons du vietnamien (6 tons) qui permit au savant français A.G. Haudricourt d’affirmer dans ses travaux en 1954 l’appartenance du vietnamien aux langues austro-asiatiques, opinion communément partagée aujourd’hui par un grand nombre de chercheurs étrangers et de linguistes vietnamiens. L’ethnologue français Christine Hemmet du Musée de l’homme (Paris), a réitéré cette appartenance lors d’une conférence du 18 Mai 2000 sur la pluralité ethnique, multilinguisme et développement du Vietnam. 

Puis ce groupe việt-mường se divisa en deux langues indépendantes: le vietnamien et le mường du XIVème  au XVIème siècle. Avec les emprunts chinois et français, le premier réussît à connaître au début du XXème siècle un prodigieux développement avec son quốc ngữ dans le domaine de la littérature vietnamienne où il parvint à exprimer toutes les nuances de la pensée et du sentiment dans tous les aspects de la vie (1). Quant au second, il était à l’écart de l’influence étrangère et restait dans l’état où il devient ce qu’on a aujourd’hui. On trouve dans cette langue mường, celle des Vietnamiens d’autrefois (ou des Proto-Vietnamiens). Pour les Mường, les Vietnamiens ( ou les Kinh) sont issus des parents communs et ont le même sang qu’eux. C’est pourquoi ils sont habitués à dire dans l’une de leurs chansons populaires les deux vers suivants:

Ta với mình tuy hai mà một
Mình với ta tuy một thành hai

Bien que moi et vous soyons DEUX êtres, nous ne faisons qu’UN.
Etant UN seul être, moi et vous pourrions être considérés toujours comme DEUX.

C’est aussi dans l’une des légendes mường (Đức Thánh Tản Viên) qu’on retrouve les luttes répétées des génies de l’eau et des montagnes évoquées par les Vietnamiens dans leur légende célèbre « Sơn Tinh Thủy Tinh« . Cela montre bien à tel point que les Vietnamiens et les Mường, malgré leurs destins différents, sont si proches que même leurs légendes ne soient pas tellement distinctes. Deux rois vietnamiens célèbres étaient issus des Mường (Lê Đại Hành et Lê Lợi). Par contre, au niveau d’organisation sociale et culturelle, les Mường sont plus proches aujourd’hui des Thái et des Tày.

Le territoire habité par les Mường est divisé en régions (ou mường) dont les chefs sont des seigneurs appelés « lang cun » et dont chacune a 20 ou 30 hameaux. Ceux-ci sont dirigés par des « lang đạo », des descendants des héros bâtisseurs de ces hameaux et sont appelés en fonction de leur situation topographique: Xóm Ðác ( hameau à côté d’une chute d’eau), Xóm Ðung ( hameau tout près de la forêt), Xóm Ðôn ( hameau sur une colline), Xóm Thung ( hameau sur une vallée ) ou ou en fonction du nom des arbres fruitiers et familiers: Xóm Trạch (hameau bambou), Xóm Mít (hameau jaquier) etc … ou en fonction des noms des animaux: Xóm Hò ( hameau Tortue), Xóm Oong (Hameau Abeille) etc.. ou en fonction des catégories de la société mường: Xóm Chiềng ( hameau où vit le lang cun (ou seigneur féodal)), Xóm Roong ( hameau appartenant à des cultivateurs ).

On voit apparaître dans la société traditionnelle des Mường, l’établissement d’une oligarchie. Ce système qu’on appelle en vietnamien NHÀ LANG, est basé essentiellement sur le droit du premier occupant à posséder la terre, les bois, les rivières, à les fructifier et à les léguer toujours aux descendants aînés de la lignée mâle de génération en génération dans le respect de la tradition observée dans le culte des ancêtres des Mường. Cela permet à NHÀ LANG de contrôler pratiquement les trois quarts des terres qui sont cultivés et entretenus par des rotations périodiques d’équipes de villageois corvéables et d’accorder à ces derniers le droit d’exploiter en compensation le quart des terres restant. Malgré ces lacunes, on ne peut pas nier qu’il existe une relation assez démocratique entre NHÀ LANG et les Mường.

En comparaison avec le système foncier féodal vietnamien de cette époque, NHÀ LANG des Mường a des facteurs de progrès indiscutables car elle défend non seulement ses droits mais aussi ceux des Mường. Il doit aider les villageois mường en cas de sécheresse, de famine ou de mauvaises récoltes. Il doit rendre des comptes au cas où son lang cun a un comportement indigne de son rang. C’est le cas du fils de ce dernier commettant un acte déshonorable en violant par exemple une villageoise ou en se bagarrant dans la rue.

On peut aller jusqu’à la destitution du lang cun si celui-ci n’assume pas correctement son autorité et ses devoirs. Dans ce cas, les villageois peuvent faire appel à NHÀ LANG pour son remplacement. C’est aussi le cas où le lang cun n’a pas d’héritiers mâles. Cela revient aussi à NHÀ LANG la charge d’organiser les festivités concernant les récoltes et les ripailles liées aux cultes des génies. Par contre il y a des règles que les villageois mường ne peuvent pas ignorer. Ils ne peuvent pas épouser une fille de NHÀ LANG car celle-ci ne peut que choisir les gens de son rang et issus de NHÀ LANG. De même une villageoise qui est choisie par hasard comme épouse par le lang cun et qui a des enfants avec ce dernier ne peut pas prétendre jouer un rôle important dans le NHÀ LANG. Ses enfants ne peuvent pas devenir des lang cun car cette fonction est réservée uniquement pour les descendants aînés de la lignée mâle dont la mère doit être une fille issue de NHÀ LANG. Les membres de celui-ci sont respectés même s’ils sont jeunes. Quel que soit l’âge de l’enfant, un villageois doit l’appeler respectivement par « Chàng » ou « Nàng » lorsqu’il est un garçon ou une fille de NHÀ LANG.

La hiérarchie est tellement respectée qu’il est possible de connaître l’appartenance de la personne en question. De plus, ce système permet d’attribuer aux lang cun le monopole de certains noms (Ðinh, Hà etc..). Il fut supprimé dans les années 50 par le gouvernement vietnamien lors de l’organisation des  coopératives agricoles. Malgré cela, ce système constitue l’un des traits originaux de la société traditionnelle des Mường et reste l’une des traditions qu’on ne peut pas ignorer quand on parle des Mường. Pour insinuer ce système, les Mường ont l’habitude de dire: Mường có lang, làng có tạo. (Les régions ont des lang comme les villages des tạo (ou Đạo en vietnamien)). On se sert de LANG ĐẠO pour désigner ce système.

Les Mừơng ont l’habitude de choisir les basses terres et les terrains accidentés pour construire leurs maisons. Celles-ci sont adossées d’une manière générale aux flancs des collines et des montagnes pour bénéficier de l’air pur et pour faciliter le déplacement au niveau de la chasse et la cueillette. Ces maisons possèdent chacune une toiture à 4 pans ressemblant à la carapace des tortues. Leur maison se dresse sur des pilotis très bas et est construite sur 3 niveaux. Cela correspond bien à la conception de création de l’univers des Mường: un monde céleste et terrestre ( thiên giới và trần giới ), un monde marin (thủy quốc) et un monde souterrain (âm phủ). Le premier niveau est réservé au stockage des aliments. Il est en quelque sorte le grenier.

Le deuxième niveau correspond bien à l’endroit où les activités familiales prennent place et où on reçoit les visiteurs. Quant au dernier niveau situé au dessous du plancher, il est destiné à élever le bétail et à ranger les outils agraires. La construction de leur maison doit répondre aux exigences matérielles aussi bien que spirituelles. Pour les Mường, la fenêtre de la pièce (voong tong) où est situé l’autel des ancêtres est très sacrée. Aucun n’a le droit de s’appuyer sur cette fenêtre ou de faire passer les objets à travers de celle-ci car selon les Mường, les ancêtres ne sont pas autant coupés des vivants. Ils continuent à participer avec eux aux grandes occasions de leur existence. De plus, les 2 escaliers de la maison ont chacun un nombre impair de marches. L’escalier principal, est tout proche de la pièce d’entrée (voong toong) et il est réservé uniquement pour les hommes. Quant aux femmes, elles sont obligées de prendre le second escalier qui n’est pas loin de leur pièce intérieure (voong khua). Les Mường improvisent d’ingénieux systèmes hydrauliques (roue, rigole etc … ) pour canaliser et faire monter de l’eau dans le but d’arroser les extraordinaires rizières en terrasses  sur les pentes des collines. Ils pratiquent aussi la culture sur brûlis, ce qui leur fournit le benjoin, la canne à sucre, le manioc, le maïs etc.

Comparés à d’autres minorités ethniques, les costumes mường sont tout à fait uniques. Les hommes sont très simples dans l’habillement. Ils portent un pantalon de couleur indigo. Par contre le vêtement des femmes mường est plus compliqué.

D’une manière générale, on trouve dans le costume traditionnel des femmes: un turban blanc ou bleu (mu) fait d’un carré d’étoffe de dimension 35cm x150 cm attaché par derrière au niveau de la nuque, une camisole (yếm ou ạo báng), une chemise courte (áo cánh ou ạo pắn en langue mường ), une jupe longue et noire (váy ou kloốc en langue  mường) descendant jusqu’à la cheville et une  large ceinture en soie ou en tissu.

Etant de couleur blanche, vert pâle ou rose, la chemise courte mường a 4 pans dont les deux situés à l’arrière sont très bien cousus et les deux situés en avant ont chacun un longue bordure allant du cou jusqu’à l’ourlet de la veste. Analogues aux Vietnamiennes, les femmes mường se servent des chemises courtes ayant un cou assez rond et mesurant à peu près 2,5 cm ou 3 cm et deux manches longues. Etant ouvertes sur le devant et souvent non boutonnées, ces chemises sont destinées à couvrir la camisole dont l’ourlet inférieur est rangé soigneusement derrière la large ceinture de la jupe (cạp váy) en soie ou en tissu rugueux illustrant bien le charme folklorique et la séduction. C’est la particularité majeure retenant l’attention  dans les  costumes féminins mường.

On trouve dans la constitution de cette large ceinture trois bandes rectangulaires à riches ornements appelées respectivement « dang trên », « dang cao » et  « dang dưới » qui sont cousues  solidement ensemble. La bande « dang dưới » se distingue des deux autres par la richesse des motifs représentant des animaux hiératiques (dragons, phénix, tortues etc..) ou familiers (serpents, grues, poissons etc.). La tunique (ạo chụng) est préférée à la place de la veste lors des jours de fêtes. La couleur de la tenue change en fonction du statut de la femme mường. Pour son mariage, elle doit se vêtir d’une longue tunique de couleur verte tandis que la couleur blanche est réservée pour sa demoiselle d’honneur (dâu phụ). Les vêtements funéraires (đồ tem) sont confectionnés toujours à l’envers avec les ourlets inférieurs effrangés.

Parmi ceux-ci, il y a un bonnet de deuil, une jupe dépourvue de la large ceinture rectangulaire aux multiples couleurs, une chemise courte de couleur blanche et une ceinture en tissu rugueux. En cas de deuil des beaux-parents, la mariée mường doit porter usuellement une jupe noire, une camisole, une chemise courte et une veste  en brocart rouge. Les Mường ont l’habitude de dire: Diện như nàng dâu đi quạt (1) (S’embellir à  la manière de la bru au moment des funérailles). Le port de la tenue reste le même à l’exception de la chemise courte qui doit posséder la couleur blanche lorsque les parents de la mariée sont encore en vie.

Pour montrer leurs différences avec les Vietnamiens, les Mường ont un proverbe très connu:

Cơm đồ, nhà gác, nứớc vác, lợn thui, ngày lùi, tháng tới.
Rit cuit à la vapeur ou à l’étouffée, maisons sur pilotis, eau contenue dans le tube en bambou porté sur l’épaule, porc cuit à la broche, jour en retard et mois en avance.

Ce sont les coutumes caractéristiques des Mường qu’on ne trouve pas chez les Vietnamiens d’aujourd’hui. Les Mường préparent la plupart des aliments et des gâteaux à partir du riz: riz glutineux (lõ kẳm) (2) riz cuit à l’ordinaire (gạo tẻ). Il y a plusieurs types de gâteaux : gâteau de riz (bánh chưng) durant les fêtes du Têt, gâteau bánh bò ou bánh trâu en l’honneur du génie-buffle (vía trâu), gâteau uôi pour les funérailles, gâteau bắng pour le mariage, gâteau ống pour les fiançailles etc…

Pour le calcul des jours et des mois, les Mường s’appuyent sur le calendrier Ðoi qui est différent de celui des Vietnamiens. Ðoi est une étoile qui s’avance plus vite que la lune. En se basant sur le déplacement de cette étoile, leur calendrier Ðoi est en avance de 4 mois sur le calendrier lunaire des Vietnamiens.

Analogues aux Vietnamiens, les Mường ont une maison communale (đình) réservée pour le génie tutélaire (ou thành hoàng) dans chaque hameau ou village. Ils croient à l’existence d’un grand nombre d’esprits malfaisants qui hantent les forêts et qu’ils appellent ma-khũ (ou ma qũi en vietnamien). Ceux-ci sont des âmes désincarnées errant dans le monde des morts et celui des vivants et pouvant causer des soucis aux humains.

Pour les Mường, il y a dans un être humain plusieurs âmes qu’ils nomment wại. Celles-ci se divisent en deux catégories:  wại kang (les âmes fastueuses) et wại thặng (les âmes dures). Les premières sont supérieures et immortelles tandis que les secondes, attachées au corps, sont mauvaises. La mort n’est que la conséquence de l’évasion de ces âmes. Grâce au rite funéraire (ma chay), les âmes supérieures peuvent résider au ciel. Elles auront besoin d’être accompagnées par le concours et la sollicitude de la famille durant leur périlleuse migration. C’est ce qu’on trouve dans l’affection et l’attachement que Les Mường réservent particulièrement au défunt par un ensemble des règles d’habillement, de décoration et d’accompagnement du cercueil (un tronc de bois fendu en deux et évidé) . Grâce à l’accomplissement du dernier rite, les âmes reposeront en paix sinon les âmes dures pourront être néfastes et maléfiques en devenant ainsi des esprits flottants et dangereux (Ma). Ce rite funéraire (mo tang) peut durer plusieurs jours (12 jours au moins) et nécessite la présence d’un sorcier (ou mo en langue mường).

 Selon les Mường, le défunt possède une force surnaturelle qui empêche les vivants de lui communiquer et de l’aider matériellement ou spirituellement. C’est thầy mo (ou le sorcier) qui peut le faire seulement. C’est à lui la charge de guider, avant l’enterrement, l’âme du défunt dans toutes les démarches administratives auprès du seigneur céleste (Chạo Hẹ) pour obtenir un jugement. Celui-ci sera rendu dans un panier de cendres déposé à l’entrée de la porte de la maison, à l’endroit où le défunt devra rentrer chez lui. Il y a un procès car durant son existence, le trépassé a sacrifié beaucoup d’animaux pour sa consommation.

En fonction du verdict du jugement révélé grâce à l’interprétation  des signes ou à des empreintes par le sorcier, il pourra être condamné à se réincarner dans le corps d’un de ces animaux sacrifiés ou mener désormais une vie en paix. Le sorcier occupe une place importante dans le rite funéraire des Mường. C’est lui qui accompagne l’âme du défunt pour aller chercher de l’argent dans la maison du grand-père paternel (ta keo heng), emprunter ensuite les vêtements à la maison de Thiên mư, s’inscrire dans le registre des fantômes (sổ ma) pour faciliter le déplacement et procurer enfin des objets usuels indispensables dans le monde des fantômes. C’est aussi lui qui donne à l’âme du défunt le dernier repas et qui l’aide à déménager la nuit ses affaires dans la sépulture. On y trouve un grand nombre d’objets : bols, plats, jarres d’eau etc… et des tambours de bronze pour un lang cung (ou seigneur féodal). Puis c’est aux enfants de ce défunt d’organiser à la fin du troisième jour d’enterrement, une cérémonie célébrant le retour de son âme à la maison avant de pouvoir commencer son culte. Celui-ci permet au défunt d’être présent désormais dans toutes les grandes occasions et dans tous les festins animant le quotidien: mariages, fêtes du nouvel an, inauguration d’une maison etc. ). Analogues aux Vietnamiens, les Mường célèbrent l’anniversaire de la mort du défunt avec solennité et ils portent le deuil. Le défunt fait partie désormais des ancêtres qui ont été honorés sur l’autel familial jusqu’à la cinquième génération. Le culte des ancêtres est très important dans la vie spirituelle des Mường.

Ma Chay

Analogues aux autres minorités ethniques du Vietnam, les Mường sont des animistes. Ils pensent que toute chose possède une âme. C’est pourquoi on trouve dans leur culte un grand nombre de génies, de dieux et d’esprits malfaisants ou non. Même dans chaque famille mường, il existe un esprit bienveillant (ou bien le démon des ancêtres (ma tổ tiên)) censé de protéger la famille. C’est pourquoi il y a une tradition que les Mường doivent respecter après l’annonce du décès d’un de leurs proches. Le fils aîné du défunt doit frapper trois fois de suite la porte de la maison du trépassé avec un couteau pour blâmer l’attitude du démon familial de ne pas intervenir à temps dans la mort de son père. Avant d’abattre de gros arbres dans la forêt, les Mường présentent une offrande au génie des arbres (Thần cây) en même temps que la hache qui doit leur servir pour ce travail. Même en tuant une gibier à la chasse, ils sont obligés de rendre hommage au génie des fauves en lui offrant la tête et une épaule, une fois la bête dépecée. C’est en quelque sorte une amende honorable au protecteur des fauves, une coutume fréquemment rencontrée chez d’autres peuples chasseurs. Les Mường ont coutume de vénérer les roches, les citrouilles rouges au moment de leur installation dans la nouvelle maison (lễ tân gia), l’arbre cây si, les totems de famille, les sources d’eau, les génies du sol et de la cuisine etc..

Chez les Mường, la résurrection et la réincarnation de l’âme sont des sujets  tabous. Pour eux, l’âme est multiple, indestructible et immortelle, bonne ou mauvaise. Dans cette conception mường, la naissance d’un enfant est entourée de mystère. Ils se sont posé beaucoup de questions sur son identité: enfant, génie, esprit malfaisant ou mânes des ancêtres?

De plus, pour les Mường, la naissance du premier enfant, marque le début de maturité de jeunes parents. Ils comptent aussi sur leurs enfants afin de pouvoir avoir plus tard une paisible retraite. Le dicton mường suivant montre à tel point ce soutien souhaité:

Trẻ cậy cha, gìa cậy con
Les jeunes comptent sur leur père comme les vieux sur leurs enfants.

LA NAISSANCE

C’est pourquoi la naissance d’un enfant tient une place importante dans la vie des Mường. Pour parer à toute éventualité, les Mường prennent un grand nombre de précautions habituelles et rituelles liées à la grossesse et à la naissance. Au moment où la mère est enceinte, elle doit respecter certaines règles immuables depuis la nuit des temps: se protéger contre les esprits malfaisants avec une feuille d’arbre lors de son passage devant les cimetières et les temples, éviter les funérailles (un effet néfaste pour la mère et son futur enfant au niveau de la santé) et les mariages (un possible divorce pour les parents ), s’abstenir de marcher sur l’écorce de l’arbre utilisé dans la fabrication des cercueils (un possible avortement ), ne pas fuir devant le serpent pour empêcher le nouveau né d’avoir une langue allongée hors de sa bouche, éviter de manger des fruits « jumeaux » (une possible naissance multiple), faciliter l’accouchement en se réveillant de bonne heure le matin et en ouvrant toutes les portes de la maison, garder toujours la sérénité et la joie, éviter la colère etc…

De même, le mari doit connaître un grand nombre d’astreintes. Il lui est interdit de porter le cercueil, de remplacer la toiture de la maison, et de rénover la maison. A l’approche de son accouchement, la femme mường enceinte n’a pas l’intérêt de fréquenter la maison de ses parents car au cas où l’évènement aura lieu, elle sera obligée d’accoucher l’enfant sous le plancher à l’endroit où se trouve le bétail. Selon les Mường, la femme enceinte ne fait plus partie de leur famille (Con gái là con của người ta) mais elle est la fille de la famille de son mari. L’enfant né n’a pas le même sang de la famille (khác máu tanh lỏng). Cela pourra jeter plus tard un sort pour les gens de la maison. Pour une fille qui tombe enceinte sans mari, son accouchement ne pourra pas avoir lieu dans la maison. Il devra se tenir dans le jardin. La punition est la même pour la fille commettant la faute de tomber enceinte avant son mariage.

D’une manière générale, l’accouchement se déroule à la maison. L’heureux évènement de la naissance est annoncé par la présence d’un signe distinctif rangé toujours à gauche (s’il s’agit d’un garçon) et à droite (s’il s’agit d’une fille) à l’entrée de la maison. Ce signe sera enlevé à la fin du septième jour pour un garçon et neuvième jour pour une fille. Parfois, l’intervention du sorcier (thầy mo) est souhaitable au cas où on pense avoir affaire à des esprits malfaisants et à les tenir responsables de ces difficultés.

Il y a beaucoup d’astreintes pour la femme mais aussi pour le mari durant la grossesse.  Même après la naissance, l’enfant continue à être la cause des plus grands maux pour ses parents durant ses premières années de vie. Selon les Mường, l’âme attachée à son corps est tellement volage et vagabonde qu’elle peut s’évader de son corps à tout moment. C’est pour cela que l’enfant, avant de sortir de la maison, a besoin d’être protégé en lui accrochant à ses poignets ou à ses chevilles un bracelet d’argent (pwok wai) dont le rôle sert à empêcher son âme de sortir. Au cas où cette dernière quitterait son corps, ce bracelet lui permettrait d’y revenir et de prendre possession de l’enfant. De plus pour s’assurer que rien ne lui arrive durant ses premières années, ses parents mường organisent une cérémonie rituelle connue sous le nom cak wai pour lui permettre d’être désormais sous la protection des génies protecteurs Mẹ Mụ. Ceux-ci sont en quelque sorte les nourrices célestes de l’âme de l’enfant. Les Mu ont le droit d’avoir dans chaque maison mường, leur autel qui a été inauguré après la première naissance.

On ne peut pas ignorer la relation entre mari et femme chez les Mường car elle est l’un des traits saillants permettant à ces derniers d’acquérir des qualités louables et de fonder une société à la fois pacifique, humaniste, hospitalière et altruiste.

Etant basée essentiellement sur la fidélité, l’amour et le bonheur, cette relation permet de cimenter la société mường et lui permet de résister mieux à l’évolution des mœurs qu’a connue le Vietnam depuis sa réunification.

Malgré les facilités de pouvoir se parler, se fréquenter et se connaître avant le mariage, les jeunes ne peuvent pas outrepasser les principes et les exigences que la tradition mường a instaurées depuis la nuit des temps. Un homme doit être à la fois sérieux, fort, droit et gentil. Ce sont les qualités qu’on demande à un homme pour pouvoir se marier sinon il lui est difficile de trouver une femme dans la société mường. « Học ăn, học nói, học gói, học mở » (Apprendre à se comporter, à parler, à affronter et à dénouer les difficultés de la vie) c’est la devise qu’on aimerait appliquer dans la recherche d’un futur mari pour une fille mường. Un homme doit savoir construire la maison, tresser les panneaux de toiture en paille, élever le bétail etc … On est habitué à dire aussi dans un proverbe mường: Một đàn ông không dựng nổi nhà (un homme est incapable de construire la maison ) pour montrer à tel point leur attachement à cette opinion préconçue. Cette exigence est facile à comprendre car dans un environnement inhospitalier et dans une société à la fois solidaire et hiérarchique, un homme mường doit montrer sa capacité et être à la hauteur de cette exigence. Quant à la femme mường, elle n’est pas bien lotie non plus. On lui demande de posséder certaines qualités: avoir une bonne conduite, parler avec douceur, être courtoise, savoir se confectionner des habits etc…

MARIAGE

Hantés par le proverbe suivant  » Một đàn bà không cắt nổi gianh » (Une femme est incapable de couper le panneau en chaume), les Mường sont amenés à avoir un jugement plus clairvoyant sur leur future belle-fille et à déceler ses qualités et ses défauts avec lucidité. La devise « Lấy vợ xem tông, lấy chồng xem họ » (Epouser une femme après avoir observé sa lignée, chercher un mari après avoir connu sa famille) n’est pas étrangère non plus à leur comportement et leur observation dans le mariage. Pour réussir ce dernier, ils ont besoin de l’aide d’une entremetteuse (bà mờ) (1) qui est en quelque sorte le pivot central dans cette affaire ardue. Elle est non seulement l’interface privilégiée de deux familles mais aussi la responsable et le témoin engagé des transactions émanant de ces deux familles. Elle doit être proche de la famille de la future mariée. Elle doit avoir du talent dans la communication pour convaincre les gens. Le proverbe mường suivant: » Thiếu gì nước trong giếng, thiếu gì tiếng trong mồm mà không nói ra cho vừa lòng nhau » (Il y a tellement de l’eau dans le puits comme des sons dans la bouche. Pourquoi n’arrive-t-on pas à trouver des mots pour se plaire ?) montre  l’attachement des Mường à tel point à la communication. Son respect est incontestable dans le village. Son profil répond à un grand nombre de critères que la tradition mường exige: avoir une vie irréprochable dans son couple et dans sa famille. Il est évident pour elle d’avoir comme enfants garçon et fille d’après un proverbe mường: có nếp, có tẻ ( il y a du riz gluant et du riz ordinaire ). Avant d’entamer sa démarche auprès de la famille de la femme, elle doit consulter le calendrier Đoi (2) car selon les calculs, il y a certainement des mois et des heures néfastes dans le jour (tháng thướm, giờ thướm ) qu’il faut éviter à tout prix pour le mariage. C’est aussi le cas des Vietnamiens avec le mois « Ngâu » qu’ils ont à proscrire pour cet évènement. Elle est censée de connaître la date de naissance de chacun des mariés afin d’éviter plus tard le problème d’incompatibilité et la mésentente du couple. En cas du divorce ou d’échec, c’est sur elle que seront tombés tous les griefs et les reproches de deux côtés. De plus, elle recevra le blâme du seigneur local (quan lang).

Après l’obtention de tous les éléments d’information et le feu vert de la famille du mari, l’entremetteuse peut commencer à fixer le premier rendez-vous (Thoỏng thiếng ou ướm tiếng ) avec la famille de la future mariée. Celle-ci doit aviser tous ses proches de cet heureux évènement et leur demander parfois des conseils. Lors de cette visite, elle a l’habitude de remettre à la famille de la fille une bouteille de vin qui va être accrochée tout de suite à l’intérieur de la maison à la colonne principale. Si cette bouteille de vin aura été servie après l’entretien, l’entremetteuse sera sûre de la réussite de sa mission. Dans le cas contraire, elle sera partie avec la bouteille de vin. Connue sous le nom en mường « Tì kháo thiếng« , cette étape est suivie au moins 3 ou 4 fois par le va-et-vient (ou nòm en mường) de l’entremetteuse qui ne parvint pas à obtenir immédiatement l’accord pour la première fois. Il est dans l’intérêt de la famille de la future mariée de montrer à l’entremetteuse qu’il s’agit d’un fait important nécessitant une période de réflexion et de concertation avec la fille. Cela permet à approfondir les relations entre les deux familles et à les rendre plus intimes par le biais de l’entremetteuse.

Grâce aux va-et-vient (ou nòm), on s’assure de trouver en mari et femme toutes les qualités requises. C’est à la fin du dernier nòm, on commencera à choisir la date pour fêter le « nòm cả » (nòm principal). Connue sous le nom de « ăn hỏi ou tì nòm », cette cérémonie est célèbrée en grande pompe. On trouve dans les présents du futur mari un grand nombre d’objets symboliques parmi lesquels figurent un cochon, 20 tubes de liqueur de riz (rượu cần), 2 paires de bottes de canne à sucre, des feuilles de bétel, des gâteaux de riz gluant (bánh chưng) sans garniture (không nhân), une beauté morale et une convention tacite sur la virginité de la future mariée. Tous les cadeaux offerts doivent être en nombre pair. C’est lors de cette cérémonie que le futur mari sera présenté à la famille de la fille. Cette présentation est connue sous le nom mường: ti cháu ( lễ ra mắt chú rể). A la fin de cette cérémonie, la famille de la future mariée parlera de la dot aux parents du futur époux. Connue en mường sous le nom de « thách cưới (défier le mariage) », elle est acceptée avec facilité par ces derniers pour montrer qu’ils sont à la hauteur de cette exigence financière et pour ne pas perdre la face. C’est à l’entremetteuse le soin de marchander le coût de la dot, de le réduire ou de refuser carrément le mariage. Parfois, le futur époux sera assuré par la promesse de la famille de la fille de recevoir une part de l’héritage au cas où celle-ci n’a pas d’héritiers mâles.

Connue pour ses études sur les Mường, l’ethnologue française Jeanne Cuisinier a vu dans ce marchandage un acte d’achat pour les mariés. Rien ne permet de justifier entièrement cette interprétation car du côté de la famille de la fille, il y a bien un acte d’engagement, une caution morale pour ce mariage avec la participation de toute sa lignée et une sincérité de vouloir pérenniser la vie du couple par le biais de cette exigence financière ardue. En cas du divorce, la famille de l’épouse devra restituer intégralement toute la dot reçue au moment du mariage. C’est une contrainte supplémentaire permettant d’éviter la séparation et de mûrir bien la réflexion avant tout acte irréparable. C’est aussi l’un des facteurs qui permettent d’expliquer la cohésion familiale et sociale des Mường par rapport à d’autres ethnies, en particulier à des Kinh. De plus, pour le futur époux, il y a une promesse de lui céder une part de l’héritage et une habitude de l’adopter dans une famille n’ayant pas des héritiers mâles. Ce n’est pas vraiment la signification du terme d’achat trouvé dans sa définition car le futur époux recevra en compensation une dot quand même.

Selon la tradition mường, la cérémonie officielle aura lieu après 3 ans du nòm principal. C’est la période durant laquelle les futurs mariés devront se connaître, s’échanger des conversations et aplanir les divergences dans le but de faciliter plus tard la vie du couple. Cette fois, la cérémonie commence très tôt le matin car l’entremetteuse accompagnée par les proches du mari doit ramener un grand nombre d’objets et d’animaux répondant à l’exigence formulée au moment du nồm principal. (un buffle, deux cochons, 5 ou 6 paniers du riz gluant, un régime de noix d’arec, une centaine de feuilles de bétel, 20 tubes de liqueur de riz etc.). Le nombre de gens composant la suite doit être pair. Etant reçue par la famille de la mariée et participant avec les autres à une fête organisée en leur honneur, l’entremetteuse va demander aux parents de la mariée la permission de ramener leur fille à la maison de son mari à l’heure jugée convenable et portant la chance pour les mariés. Avant son départ, la mariée doit prier devant l’autel des ancêtres puis elle doit effectuer des lạy devant ses grand-parents ainsi que ses parents. Sur le chemin de retour, elle porte un chapeau conique et a toujours dans sa main un couteau pour éloigner les esprits malfaisants et protéger son « âme ». Il lui est interdit de retourner la tête en arrière. Cela prend du temps car dans la plupart des cas, les villages sont très éloignés les uns des autres. C’est pourquoi on est habitué à dire en mường: Làm rể vào buổi trưa, làm dâu vào buổi tối. (On devient le gendre  le matin, la bru le soir ).

Une fois arrivée sur place, elle est accueillie par la soeur du mari qui lui demande d’aller laver les pieds et de passer au dessus d’un fagot de bois avant de monter sur l’escalier de la maison. Elle est obligée d’aller prier tout de suite devant l’autel du génie de la cuisine avant d’effectuer le même geste devant l’autel des ancêtres et les parents du mari. Puis une cérémonie rituelle (lễ tơ hồng) a lieu au milieu de la maison en présence des mariés. Elle sera suivie ensuite par un festin en l’honneur du nouveau couple. Quelques jours après, celui-ci retournera à la maison de la mariée pour sa première visite ( lễ ra mặt). Dans le passé, il faut une période du défi (bù mà ruộng) avant de pouvoir entamer réellement la vie conjugale.

Pour les Vietnamiens, les Mường ne sont pas seulement une ethnie minoritaire mais aussi un peuple conservatoire d’une culture commune originelle. C’est pourquoi, il est dans l’intérêt des Vietnamiens de faire des études ethnographiques sur les Mường car grâce à eux, ils réussirent à comprendre mieux le genre de vie de leurs ancêtres ainsi que leur culture archaïque et millénaire. L’ethnologue vietnamien Nguyễn Từ Chi a eu l’occasion de rappeler les traits caractéristiques des Mường dans la culture Việt dans son livre « La cosmologie Mường ( Vũ trụ quan Mường ) ». Sans les Mường, on croit que la culture vietnamienne est celle des Chinois, une opinion largement fausse et erronée au fil des siècles. Ils méritent d’être pour toujours les cousins des Vietnamiens ou plutôt les frères jumeaux comme ils ont eu l’habitude de dire souvent dans l’une de leurs chansons populaires:

Ta với mình tuy hai mà một
Mình với ta tuy một thành hai

Bien que moi et vous soyons DEUX êtres, nous ne faisons qu’UN.
Etant UN seul être, moi et vous, nous pourrions être considérés toujours comme DEUX.

Les Mường sont plus que jamais les survivants de la culture antique des Vietnamiens. Ils sont là pour en témoigner et pour rappeler aux Vietnamiens qu’ils ont comme eux une culture propre qui leur permet de se différencier des Chinois et qui mérite d’être connue et préservée pour les futures générations face à l’évolution galopante de la société vietnamienne d’aujourd’hui.


(1) quạt: ce mot est utilisé pour désigner les funérailles (quạt ma).
(2): Le riz glutineux est une sorte de riz dont le grain est noir.
(1) Parfois c’est un entremetteur (ồng mờ).
(2): Calendrier Đoi: une caractéristique unique de la culture Mường. Ce calendrier est constitué de douze pièces en bambou et sculpté avec des lignes dans le but de faciliter l’indication des phénomènes et des changements climatiques.

Văn hóa Điền Quốc và Nam Chiếu (Royaume de Dian et Nanzhao)

Văn hóa Điền Quốc

Version française
English version 

Thời kỳ Bắc thuộc,  nước Giao Châu thường bị quấy nhiểu cướp bóc bởi nước Nam Chiếu 南诏 (Vân Nam)  nhất là cuối đời nhà Đường thời vua Huyền Tôn (Xuanzong). Nước nầy được thống nhất nhờ tù trưởng của chiếu Mông Xá,  Bi La Cáp (Piluoge) và gồm có sáu nước nhỏ  mà mỗi nước nầy được gọi là chiếu (zhao). Chiếu Mông Xá (Meng She) của  Bi La Cáp  nằm  ở  phiá nam vì vậy mới gọi là Nam chiếu. Vương quốc nầy ở gần hồ Nhĩ Hải (Erhai)  nằm ở tỉnh Vân Nam ngày nay và ở phiá tây của bắc bộ Việt Nam. Theo sử gia Trần Trọng Kim thì người Nam Chiếu phần đồng là người nòi thái mà có cả người Bạch và người Lô Lô thuộc về nhóm Tạng-Miến. Nhờ sự thống nhất nầy mà Nam Chiếu càng ngày càng mạnh đem quân đi đánh Thổ phồn (Tây Tạng)  rồi dời đô lên đóng ở thành Thái Hoà (thành Đại Lý ngày nay). Nam Chiếu cũng đã từng xâm chiếm An Nam (tên gọi khi đó của Việt Nam dưới thời nhà Đường ) từ những năm 858 tới năm 866. Hai lần nhà Đường gữi binh sang cứu Giao Châu cũng bị thất bại nên phải đợi đến năm ất dậu (865) vua nhà Đường sai tướng là Cao Biền mới bình được giặc quân Nam Chiếu. Có lần quân Nam Chiếu chiếm đoạt được thành giết dân  Giao Châu hơn 15 vạn. Đất Giao Châu bị Nam Chiếu phá hại gần mười năm trời.

Sở dĩ Nam Chiếu thường liên tục phát động các cuộc chiến tranh xâm lấn An Nam Đô hộ phủ  (Vietnam) hay Tây Xuyên (dải phía Tây Tứ Xuyên) là chủ yếu cướp bóc tài nguyên và nô lê.  Nước nầy thống trị dựa trên ba bộ phận mà mà bộ phận chính là nô lệ. Bậc trên  cao cả là  bậc thống trị gồm có các đại diện của qúy tộc chủ nô (vương thất, tướng tá, quan lớn nhỏ), bậc kế  đó có các bình dân và bậc sau cùng  là tù binh chiến tranh và dân thiểu số bị chinh phục và trở thành nô lệ.  Sau khi bị đuổi  bởi Cao Biền ra khỏi An Nam  thì Nam Chiếu bị suy dần vì chiến tranh triền miên. Năm 873, Nam chiếu bị đẩy ra khỏi Tứ Xuyên và phải lùi sau đó về Vân Nam. Khi Viêt nam được thoát ách thống trị Trung Hoa với Ngô Quyền thì nước Nam Chiếu bị tiêu diệt và được thay thế sau một thời gian ngắn  bởi  vương quốc  của Đoàn Tư Bình. Ông nầy lập ra nhà Đại Lý vào năm 937 và bị thôn tính bởi quân Mông Cổ vào năm 1253.

Sở dĩ Nam Chiếu nhất là Vân Nam được nhắc đến nhiều ở trong sử ta vì nơi nầy có một nền văn hoá Điền Quốc cùng thời với nền văn hoá Đồng Sơn của Việt Nam. Theo sự quan sát của nhà khảo cổ học Việt Nguyễn Việt, có thể nói vào thời đó, văn hóa Đồng Sơn đuợc phát triển trong bối cảnh cởi mở, đã trao đổi lẫn nhau những thông tin và sản phẩm với Điền quốc qua sông Hồng. Lấy nguổn nước ở Vân Nam, sông Hồng được xem thời đó như là đường tơ lụa sông.  Qua các cuộc khai quật khảo cổ, các  dữ liệu tích lũy hơn nửa thế kỷ đã chứng minh rằng các hiện vật kiếm được, từ vùng Đông Sơn và Vân Nam, thuộc hai nền văn hóa có liên quan trong lĩnh vực văn hóa dựa trên nền tảng văn hóa Việt ở tây nam Trung Quốc và bán đảo Đông Dương. Cả hai trung tâm khu vực đều là nơi mà những người tiêu dùng nhiều các trống đồng và các dụng cụ kim loại.  Người Điền thường  sử dụng trống đồng lớn nhằm để liên lạc trong chiến trận.  Cũng trông thấy trong các ngôi mộ của tầng lớp quý tộc người Điền có các trống đồng lớn chứa vỏ sò. Phần trên của trống thường được  thay thế bằng một nắp đúc từ đồng thiếc.  Trên nắp  được thấy nhiều cảnh vật khác nhau trong cuộc sống hằng ngày của người dân Điền qua các tượng hình nhỏ bé: săn bắn, trộng trọt hay dệt vải. Đôi khi còn có các cảnh êm đềm hơn nữa như khiêu vũ, đấu bò tót vân vân…

Người Điền là  những người có đầu óc sáng kiến khiến họ tạo ra nhiều hình dáng phưc tạp và tinh xảo. Họ  dùng  cả hai phương pháp khuôn sáp đã mất và phương pháp khuôn mảnh. Phải làm thế nào để  sáng tỏ  hai nền văn hóa này tương tác với nhau trong bối cảnh luyện kim ở châu Á? Hiển nhiên  là ngoài ra mối quan hệ rõ ràng với văn hoá Đông Sơn, đồ đồng Vân Nam cũng thể hiện những đặc điểm nổi bật ở các khu vực phía bắc và phía tây của hồ Điền quốc  mà  được xem đó là  các nguồn có thể có cho sự  cảm hứng trong việc sáng tạo. (TzeiHuey Chiou-Peng).

Bibliographie:

TzeHuey Chiou-Peng: Dian bronze art : its source and formation.  IPPA 2008, n° 28, pp 34-43.
Trần Trọng Kim: Việt nam sử lược. Imprimerie Vĩnh Thanh, Hànôi 1928.
Chiêm Toàn Hữu: Văn hóa Nam Chiếu Đại Lý. Nhà xuất bản văn hóa thông tin Hànôi 2004.

Version française

La culture de Dian 

Durant la période de domination chinoise, la province Giao Châu était souvent envahie  et pillée par le royaume  de Nanzhao 南诏 (Yunnan), en particulier à la fin de la dynastie  des Tang sous le règne de l’empereur Huyền Tôn (Xuanzong). Ce pays était unifié par le  roi de Meng She, Piluoge (ou Bi La Cáp en vietnamien) et constitué de six petits royaumes, dont chacun était appelé un zhao (ou chi  ).  Le royaume  Meng She de  Piluoge était localisé  dans le sud. C’est pour cette raison qu’il était désigné  sous le nom Nan Zhao (ou pays au sud). Ce royaume était situé  près du lac Erhai dans l’actuelle province de Yunnan et à l’ouest du nord du Vietnam. Selon l’historien vietnamien  Trần Trọng Kim, le royaume de Nan Zhao était occupé en grande partie par la population Thaïe mais les Bai  et les Lo Lo appartenant au groupe tibéto-birman y étaient aussi présents. Grâce à cette unification,  le royaume Nan Zhao se renforça de jour en jour et envoya ses troupes pour combattre Thổ Phồn (ou Tibet) puis déplaça et installa  sa capitale à  la ville  Thái Hòa (capitale Dali d’aujourd’hui). Nan Zhao a également envahi An Nam (le nom donné au  Vietnam à l’époque de la dynastie des Tang) de l’an 858 jusqu’en   866. La dynastie Tang a tenté d’envoyer  deux fois des troupes pour sauver la  province Giao Châu de cette occupation mais  elle a échoué complètement.  Il faut attendre jusqu’en l’an 865, pour que l’empereur des Tang envoyât cette fois le général Kao Ping (Cao Biền) pour chasser définitivement les Nan Zhao et  pacifier la province Giao Châu. Une fois, l’armée de Nan Zhao réussit à occuper la province An Nam et tuer plus de 15 000 habitants. La province  Giao Châu  supporta incessamment le harcèlement des Nan Zhao durant presque dix ans.

La raison pour laquelle le royaume de Nan Zhao a lancé incessamment des guerres pour envahir An Nam (Vietnam) ou la bande occidentale du Sichuan était principalement le pillage des ressources et la capture des esclaves. Ce pays était fortement hiérarchisé  avec une structure à trois niveaux dont le plus important et le plus bas était basé essentiellement au système  d’esclavage. Le niveau le plus élevé revenait à la classe dirigeante  composée de représentants de la noblesse et des maîtres d’esclaves (famille royale, généraux, grands et petits fonctionnaires). Le niveau suivant comprenait les gens ordinaires et le dernier niveau était occupé par  les prisonniers de guerre et la minorité ethnique chargés d’entretenir le système d’esclavage. Après avoir été expulsé par Kao Ping hors d’An Nam,  le royaume de Nanzhao a progressivement décliné en raison de la guerre sempiternelle avec ses voisins. En 873, les Nan Zhao furent expulsés du Sichuan et  refoulés vers la région de Yunnan. Lors de la libération du Viêt Nam de la domination chinoise  avec Ngô Quyền, le royaume de Nan Zhao fut entièrement détruit et  remplacé peu de temps après par le royaume de Duan Siping ( Đoàn Tư Bình). Celui-ci fonda le royaume de Dali en  937 et disparut lors de la conquête mongole en 1253.

Le royaume de Nan Zhao ainsi que la province de Yunnan était mentionné souvent dans notre histoire car elle avait la culture de Dian à la même époque  de celle de  Đồng Sơn au Vietnam. Selon l’archéologue vietnamien Nguyễn Việt, on peut dire qu’à cette époque, la culture Đồng Sơn s’est développée dans un cadre très ouvert, a échangé réciproquement  les informations et les  objets avec  le royaume de Dian  au moyen du fleuve Rouge. Prenant la source au Yunnan, le fleuve Rouge était considéré à l’époque comme la route de la soie. Grâce à des fouilles archéologiques, les données recueillies durant  plus d’un demi-siècle ont prouvé que les artefacts comparables dans les régions de Đồng Sơn et de Yunnan, appartenaient à deux cultures apparentées dans la sphère culturelle des Yue du sud-ouest de la Chine et la péninsule indochinoise. Les deux centres régionaux abritaient de nombreux consommateurs de tambours de bronze et d’instruments métalliques. Les Dian utilisaient souvent de grands tambours en bronze pour faciliter la communication au combat. On voit également dans les tombes de l’aristocratie  de Dian de grands tambours en bronze contenant des coquillages. La partie supérieure du tambour est généralement remplacée par un couvercle en fonte de bronze. Sur le couvercle, on peut voir de nombreuses scènes différentes de la vie quotidienne des Dian à travers des figurines: chasse, agriculture ou tissage. Parfois, il y a des scènes encore plus paisibles  comme la danse, la tauromachie etc.

Les Dian étaient des gens créatifs qui leur permettaient de créer de nombreuses formes très complexes et sophistiquées. Ils utilisaient à la fois la méthode de moulage à la cire perdue et la méthode de moulage en plusieurs fragments. Comment ces deux cultures devraient-elles interagir dans le contexte de la métallurgie en Asie? Il est évident  qu’outre  leurs affinités évidentes avec la culture de Đồng Sơn, les bronzes de Yunnan présentent aussi les caractéristiques des régions nord et ouest du lac de Dian considérées comme les sources  possibles pour leur inspiration. (TzeiHuey Chiou-Peng).

Bibliographie:
TzeHuey Chiou-Peng: Dian bronze art : its source and formation.  IPPA 2008, n° 28, pp 34-43.
Trần Trọng Kim: Việt nam sử lược. Imprimerie Vĩnh Thanh, Hànôi 1928.
Chiêm Toàn Hữu: Văn hóa Nam Chiếu Đại Lý. Nhà xuất bản văn hóa thông tin Hànôi 2004.
 

During the period of Northern domination, the region of Giao Châu was often disturbed and plundered by the Nam Chiếu state 南诏 (Nanzhao, located in Yunnan), especially towards the end of the Tang dynasty during the reign of Emperor Xuanzong. This state was unified by the chieftain of the Mông Xá tribe, Bi La Cáp (Piluoge), and consisted of six small states, each called a « chiếu » (zhao ). The Mông Xá chiếu (Meng She) of Bi La Cáp was located in the south, hence the name Nam Chiếu. This kingdom was near Erhai Lake, situated in present-day Yunnan province and to the west of northern Vietnam. According to historian Trần Trọng Kim, the people of Nam Chiếu were mostly of the Tai ethnicity, including both the White Tai and Lolo people, who belong to the Tibeto-Burman group. Thanks to this unification, Nam Chiếu grew stronger and sent armies to attack the Tubo (Tibet) region, then moved their capital to the city of Thái Hòa (now Dali). Nam Chiếu also invaded An Nam (the name for Vietnam under the Tang dynasty) from 858 to 866. Twice the Tang dynasty sent troops to rescue Giao Châu but were defeated, and it was not until the year Ất Dậu (865) that the Tang emperor dispatched General Cao Biền to suppress the Nam Chiếu forces. On one occasion, the Nam Chiếu army captured a citadel and killed over 150,000 people of Giao Châu. The land of Giao Châu suffered devastation by Nam Chiếu for nearly ten years.

The reason Nam Chiếu frequently launched continuous invasions against the An Nam Protectorate (Vietnam) or Tây Xuyên (the western strip of Sichuan) was mainly to plunder resources and slaves. This country was ruled based on three components, with the main component being slaves. The highest class was the ruling class, including representatives of the slave-owning aristocracy (royalty, generals, officials large and small), followed by commoners, and the lowest class were war captives and conquered ethnic minorities who became slaves. After being driven out of An Nam by Cao Biền, Nam Chiếu gradually declined due to continuous warfare. In 873, Nam Chiếu was pushed out of Sichuan and had to retreat to Yunnan. When Vietnam freed itself from Chinese domination under Ngô Quyền, Nam Chiếu was destroyed and was shortly replaced by the kingdom of Đoàn Tư Bình. He established the Đại Lý kingdom in 937, which was annexed by the Mongol army in 1253.

The reason Nam Chiếu, especially Yunnan, is frequently mentioned in our history is because this place had a Dian Kingdom culture contemporaneous with the Đông Sơn culture of Vietnam. According to the observations of Vietnamese archaeologist Nguyễn Việt, it can be said that at that time, the Đông Sơn culture developed in an open context, exchanging information and products with the Dian Kingdom across the Red River. Originating from the waters of Yunnan, the Red River was considered at that time as a river silk road. Through archaeological excavations, data accumulated over more than half a century has proven that the artifacts found from the Đông Sơn region and Yunnan belong to two related cultures in terms of cultural aspects based on Vietnamese culture in southwestern China and the Indochinese Peninsula. Both regional centers were places where people extensively used bronze drums and metal tools. The Dian people often used large bronze drums for communication during battles. It is also seen in the tombs of the Dian nobility that large bronze drums containing shells were present. The top part of the drum was often replaced by a lid cast from bronze-tin alloy. On the lid, many different scenes of daily life of the Dian people are depicted through small figurines: hunting, farming, or weaving. Sometimes there are even more peaceful scenes such as dancing, bullfighting, and so on.

Dien people

The Dien people are those with innovative minds that lead them to create many complex and exquisite shapes. They use both the lost-wax casting method and the piece-mold casting method. How can we clarify the interaction between these two cultures in the context of metallurgy in Asia? Obviously, besides the clear relationship with the Dong Son culture, the bronze artifacts of Yunnan also exhibit prominent features in the northern and western regions of the Dien kingdom, which are considered possible sources of inspiration for creativity. (TzeiHuey Chiou-Peng).

Bibliographie:

TzeHuey Chiou-Peng: Dian bronze art : its source and formation.  IPPA 2008, n° 28, pp 34-43.
Trần Trọng Kim: Việt nam sử lược. Imprimerie Vĩnh Thanh, Hànôi 1928.
Chiêm Toàn Hữu: Văn hóa Nam Chiếu Đại Lý. Nhà xuất bản văn hóa thông tin Hànôi 2004.

Ngô Quyền (Libérateur de la nation vietnamienne)

Ngô Quyền

Version vietnamienne

Version anglaise 

Face à l’armée chinoise ayant l’habitude de recourir à  la force et la brutalité lors  de sa conquête et  sa domination envers les autres pays, il faut aux Vietnamiens de trouver l’ingéniosité de mettre l’accent sur la tactique souple et inventive adaptée essentiellement au champ de bataille  afin de réduire son élan et sa supériorité matérielle en homme et nombre. Il ne faut jamais se jeter à corps perdu dans cette confrontation car on cherche à opposer  dans ce cas la dureté  de l’œuf à celle de la pierre (lấy trứng chọi đá)  mais on doit combattre le long avec le court, tel est l’art militaire employé par le généralissime talentueux  Ngô Quyền. C’est pour cette raison qu’il dut choisir le lieu de l’affrontement à l’embouchure  du fleuve Bạch Đằng en anticipant l’intention des Han du Sud de vouloir l’emprunter avec leur flotte de guerre dirigée par le prince héritier Liu  Hung-Ts’ao (Hoằng Thao) ordonné par son père Liu Kung (Lưu Cung) comme roi du Jiaozhi  pour faciliter rapidement le débarquement dans le territoire vietnamien. Cette flotte céleste s’engagea dans cette embouchure comme prévu. Ngô Quyền  fit planter des pieux pointus recouverts  de fer dans le lit du fleuve et invisibles pendant les hautes eaux avant cette confrontation.  Il essaya d’attirer la flotte céleste au-delà  de ces  barrages de pieux pointus en la harcelant incessamment avec des bateaux à fonds plats. À marée basse, les navires chinois refluèrent en désordre face à des attaques des troupes vietnamiennes et ils étaient assaillis de tous les côtés et entravés désormais par le barrage des pieux émergés, ce qui provoqua non seulement l’anéantissement des navires et troupes chinoises mais aussi la mort de  Hung-Ts’ao.

Ngô Quyền était un fin stratège car il réussit à synchroniser parfaitement le mouvement des marées et l’apparition de la flotte céleste dans un laps de temps  nécessitant à  la fois la grande précision et la connaissance de ce lieu. Il sut retourner la supériorité de la force adverse à son avantage car l’armée des Han du Sud fut connue excellente en matière maritime et rendre toujours l’eau ou le fleuve Bạch Đằng comme  son allié dans la lutte contre ses adversaires. L’eau est  le principe vital pour la civilisation du riz inondé  des Vietnamiens mais elle est aussi le principe mortel car elle peut devenir une force incomparable dans leurs  combats.  C’est ce qu’a constaté plus tard un haut mandarin chinois Bao Chi dans un rapport confidentiel adressé à l’empereur des Song: les Vietnamiens sont des races bien douées pour le combat sur l’eau.  Si les Vietnamiens fuient vers la mer, comment les soldats de Song peuvent-ils les combattre car ces derniers ont peur du vent et de la vague (1). Ngô Quyền  sut faire référence aux trois facteurs clés: Thiên Thời, Địa Lợi, Nhân Hòa (être au courant des conditions météorologiques et propices, connaître bien le terrain et avoir l’adhésion populaire ou la concorde nationale) pour apporter la victoire à son peuple et pour  marquer un tournant majeur dans l’histoire du Vietnam. C’est ainsi que se termine la fin de la domination chinoise durant presque 1000 ans mais ce n’est pas la dernière domination car le Vietnam continue à rester un obstacle majeur à l’expansion chinoise vers le Sud.  La première figure du nationalisme vietnamien au début du XXème siècle  Phan Bội Châu l’a considéré  comme le premier libérateur de la nation vietnamienne (Tổ trùng hưng).

 

 Comment peut-il réussir à se  libérer du joug chinois lorsqu’on sut qu’à cette époque notre population s’éleva à peu près à un million d’habitants face à un mastodonte chinois estimé à plus de 56 millions  d’habitants.  Il faut qu’il ait du courage, de l’esprit inventif et du charisme pour arriver à se libérer de ce joug avec ses partisans.  Mais qui est cet homme que les Vietnamiens considèrent toujours aujourd’hui comme le premier dans la liste des héros vietnamiens?

Ngô Quyền est né en l’an 897 à au village Đường Lâm localisé à 4 kilomètres à l’ouest de la ville provinciale Sơn Tây. Il était le fils d’un administrateur local Ngô Mân. Quand il était jeune, il avait l’occasion de montrer  son caractère et sa volonté de servir le pays.  En 920, il fut au service de Dương Đình Nghệ, un général de la famille du gouverneur Khúc de la province Ái Châu (Thanh Hóa). Dương Đình Nghệ avait le mérite de battre les Han du Sud en leur prenant  la capitale Đại La (ancienne Hànội)  en 931 et se déclara désormais gouverneur de Jiaozhi. Il confia à Ngô Quyền le soin d’administrer la province Ái Châu. En trouvant en lui le grand talent et la détermination de servir le pays, il décida de lui accorder la main de sa fille. Durant ses 7 années de gouvernance (931-938), il fit preuve d’apporter la vie paisible à cette  contrée. En 937, son beau père Dương Đình Nghệ fut assassiné par son subalterne Kiều Công Tiễn pour prendre  le poste du gouverneur de Jiaozhi. Cet acte odieux provoqua la colère de toutes les couches de la population. Ngô Quyền décida de l’éliminer au nom de sa belle famille et de la nation car  Kiều Công Tiễn demanda de l’aide à l’empereur des Han du Sud, Liu Kung. Pour ce dernier c’était une occasion  en or de reconquérir le Jiaozhi.

Malheureusement pour Liu Kung,  cette opération militaire hasardeuse mit fin à une longue domination chinoise au Vietnam et permit à Ngô Quyền de fonder la première dynastie féodale au Vietnam.  En 939, il se proclama roi d’Annam et installa la capitale  à Cổ Loa (Phúc Yên). Son règne ne dura que 5 ans. Il mourut en 944. Son beau-frère Dương Tam Kha profita de sa mort pour s’emparer du pouvoir, ce qui provoqua la colère de toute  la population  et conduisit à l’éclatement du pays avec l’apparition de 12 seigneurs de guerre locaux (Thập nhị sứ quân). Ce chaos politique dura jusqu’en l’an 968 où un brave garçon de Ninh Bình, Đinh Bộ Lĩnh réussit à les éliminer un par un et unifier le pays sous sa bannière. Il fonda la dynastie des Đinh et fut connu sous le nom « Đinh Tiên Hoàng ». Il s’installa à Hoa Lư dans la région du fleuve Rouge  et le Vietnam de cette époque devint ainsi « Đại Cồ Việt  (ou le Grand Việt)».

Version vietnamienne 

Làng Đường Lâm

Đối mặt với quân Tàu thông  thường hay dùng vũ lực và hành sự tàn bạo trong các cuộc chinh phạt và thống trị các nước khác, người  dân Việt phải khéo léo tìm ra được  một chiến thuật linh hoạt và sáng tạo thích nghi cốt yếu ở chiến trường để  làm giảm bớt  động lực và tính ưu thế  của họ về số người và số lượng. Chúng ta đừng bao giờ lao đầu vào cuộc đối đầu này bởi vì chúng ta chỉ lấy trứng chọi đá  trong trường hợp này mà chúng ta nên phải  lấy cái ngắn chống cái dài, đấy mới  là nghệ thuật quân sự  của tướng tài ba Ngô Quyền. Chính vì lẽ đó mà ông phải chọn nơi để giao chiến ở cửa sông Bạch Đằng, ông đã đóán được ý đồ của quân Nam Hán. Họ muốn đem thuyền bè theo sông Bạch Đằng mà tiến vào mau để nhanh chóng đổ bộ trên lãnh thổ Việt Nam và được thái tử  Hoằng Thao  chỉ huy theo lệnh của cha là Lưu Cung. Ông được phong làm Giao vương. Thuyền bè của quân Nam Hán này tiến vào cửa miệng sông đúng theo kế hoạch. Ngô Quyền đã cắm cọc nhọn bằng sắt dưới lòng sông và không thể trông thấy khi  thủy triều dâng cao trước cuộc đương đầu này.  Quân ta cố gắng dụ thuyền bè quân Nam Hán vượt qua những cọc nhọn này bọc sắt  bằng cách quấy nhiễu không ngừng với những chiếc thuyền nhỏ. Khi thủy triều xuống, các thuyền bè bị hỗn loạn trước sự tấn công của quân ta và  bị bao vây từ mọi phía nhất là còn bị cản trở bởi hàng loạt cọc nổi lên, điều này không chỉ khiến tàu bè quân Nam Hán  bị tiêu diệt mà luôn  cả cái chết của Hoằng Thao. 

Ngô Quyền là một nhà chiến lược tài ba vì ông đã thành công trong việc kết hợp hoàn hảo sự chuyển động của thủy triều và sự xuất hiện các  tàu bè của quân Nam Hán trong khoảng thời gian đòi hỏi sự chính xác và kiến ​​thức về điạ hình. Ông biết cách trở ngược lại ưu thế lực lượng  của đối phương thành lợi thế cho mình vì quân lính Nam Hán  rất nổi tiếng giỏi về hàng hải và biết dùng sông Bạch Đằng làm thành đồng minh trong cuộc chiến chống lại kẻ thù của mình.

Nước là nguyên tắc sống của nền văn minh lúa nước của người dân Việt nhưng nó cũng là nguyên tắc gây chết người vì nó có thể trở thành một lực lượng vô song trong các cuộc đấu tranh của họ. Bởi thế có một viên quan cao cấp của Trung Quốc là Bảo Chi  gữi một bản báo cáo bí mật trong đó ông có nhận định như sau cho Hoàng đế nhà Tống: Người Việt Nam là một chủng tộc có năng khiếu chiến đấu trên mặt nước. Nếu người Việt chạy ra biển thì làm sao quân Tống đánh được vì họ sợ sóng gió (1). Ngô Quyền đã dựa vào 3 yếu tố then chốt: Thiên thời, địa lợi, nhân hòa để dành lại thắng lợi cho dân tộc mình và đánh dấu một bước ngoặt quan trọng trong lịch sử Việt Nam. Đây là kết thúc sự thống trị của Trung Quốc gần có  một ngàn năm, nhưng nó không phải là sự thống trị cuối cùng khi Việt Nam  vẫn tiếp tục là một trở ngại lớn cho sự bành trướng của Trung Quốc về phía Nam. Là nhân vật đầu tiên của chủ nghĩa dân tộc Việt Nam vào đầu thế kỷ 20, Phan Bội Châu đã coi ông là người khai phóng đầu tiên của dân tộc Việt Nam (Tổ trùng hưng).

Làm sao Ngô Quyền có thể thành công trong việc giải phóng dân tộc ra khỏi ách thống trị của Trung Quốc khi được biết rằng vào thời điểm đó dân số của chúng ta chỉ lên đến khoảng một triệu người  trong khi đó  nước Trung Quốc khổng lồ ước tính có hơn 56 triệu người. Cần phải có lòng can đảm, óc sáng tạo và sức thu hút để có thể mới  thoát khỏi ách thống trị này với những người ủng hộ ông. Nhưng ông là người thể nào mà được người dân Việt vẫn xem là người đứng đầu trong danh sách những nhân vật anh hùng  của đất Việt ?

Ông sinh năm 897 tại làng Đường Lâm, cách tỉnh lỵ Sơn Tây 4 cây số  về phía Tây. Ông là con trai của một hào trưởng địa phương tên là Ngô Mân. Khi còn trẻ, ông có cơ hội thể hiện bản lĩnh và có ý chí phục vụ đất nước. Năm 920, ông phục vụ cho Dương Đình Nghệ, một tướng của dòng họ của tổng đốc Khúc ở tỉnh Ái Châu (Thanh Hóa). Dương Đình Nghệ có công đánh đuổi quân Nam Hán, lấy lại kinh đô Đại La (Hànội cũ) vào năm 931 và từ đó tự xưng là thống đốc Giao Chỉ. Ông giao cho Ngô Quyền việc cai quản tỉnh Ái Châu. Nhận thấy ở Ngô Quyền có  tài năng lớn và lòng quyết tâm phụng sự đất nước, ông quyết định gả đứa con gái của mình. Trong 7 năm cai trị của mình (931-938), Ngô Quyền đã thể hiện được việc mang lại cuộc sống yên bình cho vùng đất này. Năm 937, cha vợ của ông là Dương Đình Nghệ bị thủ hạ là Kiều Công Tiễn ám sát để giành chức Tổng đốc Giao Chỉ. Hành động tàn ác này đã khiến làm quần chúng phẫn nộ. Ngô Quyền nhân danh gia đình bên vợ và đất nước  quyết định trừ diệt Kiều Công Tiễn nhất là Kiều Công Tiễn đã cầu cứu hoàng đế Nam Hán là Lưu Cung. Đây là cơ hội để Lưu Cung tái chiếm lại đất Giao Chỉ.

Làm sao Ngô Quyền có thể thành công trong việc giải phóng dân tộc ra khỏi ách thống trị của Trung Quốc khi được biết rằng vào thời điểm đó dân số của chúng ta chỉ lên đến khoảng một triệu người  trong khi đó  nước Trung Quốc khổng lồ ước tính có hơn 56 triệu người. Cần phải có lòng can đảm, óc sáng tạo và sức thu hút để có thể mới  thoát khỏi ách thống trị này với những người ủng hộ ông. Nhưng ông là người thể nào mà được người dân Việt vẫn xem là người đứng đầu trong danh sách những nhân vật anh hùng  của đất Việt?

Ông sinh năm 897 tại làng Đường Lâm, cách tỉnh lỵ Sơn Tây 4 cây số  về phía Tây. Ông là con trai của một hào trưởng địa phương tên là Ngô Mân. Khi còn trẻ, ông có cơ hội thể hiện bản lĩnh và có ý chí phục vụ đất nước. Năm 920, ông phục vụ cho Dương Đình Nghệ, một tướng của dòng tổng đốc Khúc ở tỉnh Ái Châu (Thanh Hóa). Dương Đình Nghệ có công đánh đuổi quân Nam Hán, lấy lại kinh đô Đại La (Hànội) vào năm 931 và từ đó tự xưng là thống đốc Giao Chỉ. Ông giao cho Ngô Quyền việc cai quản tỉnh Ái Châu. Nhận thấy ở Ngô Quyền có  tài năng lớn và lòng quyết tâm phụng sự đất nước, ông quyết định gả đứa con gái của mình. Trong 7 năm cai trị của mình (931-938), Ngô Quyền đã thể hiện được việc mang lại cuộc sống yên bình cho vùng đất này. Năm 937, cha vợ của ông là Dương Đình Nghệ bị thủ hạ là Kiều Công Tiễn ám sát để giành chức Tổng đốc Giao Chỉ. Hành động tàn ác này đã khiến làm quần chúng phẫn nộ. Ngô Quyền nhân danh gia đình bên vợ và đất nước  quyết định trừ diệt Kiều Công Tiễn nhất là Kiều Công Tiễn đã cầu cứu hoàng đế Nam Hán là Lưu Cung. Đây là cơ hội để Lưu Cung tái chiếm lại đất Giao Chỉ.

Thật không may cho Lưu Cung, sự thất bại của chiến dịch quân sự này chấm dứt sự thống trị lâu dài của Trung Quốc ở Việt Nam và cho phép Ngô Quyền thành lập triều đại phong kiến ​​đầu tiên ở Việt Nam. Năm 939, ông tự xưng làm vua An Nam và đóng đô ở Cổ Loa (Phúc Yên). Triều đại của ông chỉ kéo dài được 5 năm. Ông mất năm 944. Em vợ của ông là Dương Tam Kha lợi dụng cái chết của ông để nắm giữ binh quyền, khiến làm toàn dân phẫn nộ và dẫn đến sự sụp đổ của đất nước với sự xuất hiện của thập nhị sứ quân. Sự hỗn loạn chính trị này kéo dài cho đến năm 968 thì có một chàng trai dũng cảm người Ninh Bình tên là Đinh Bộ Lĩnh thành công đứng lên tiêu diệt từng người một và thống nhất đất nước dưới ngọn cờ của mình. Ông thành lập triều đại nhà Đinh và được gọi là “Đinh Tiên Hoàng. Ông định cư ở Hoa Lư thuộc vùng sông Hồng và Việt Nam thời bấy giờ mới được gọi là “Đại Cồ Việt”.

Bibliographie

Hoàng Xuân Hãn: Lý Thường Kiệt, Univisersité bouddhique de Vạn Hạnh Saigon 1966 p. 257
Lê Đình Thông: Stratégie et science du combat sur l’eau au Vietnam avant l’arrivée des Français. Institut de stratégie comparée.
Boudarel Georges. Essai sur la pensée militaire vietnamienne. In: L’Homme et la société, N. 7, 1968. numéro spécial. 150° anniversaire de la mort de Karl Marx. pp. 183-199.
 Trần Trọng Kim: Việtnam sử lược, Hànội, Imprimerie Vĩnh Thanh 1928

Les deux sœurs Trưng Trắc Trưng Nhị (Deuxième domination chinoise)

Hai bà Trưng (40-43)

Version française

Version anglaise

Ở các vùng lãnh thổ bị người Hán chinh phục, đặc biệt là ở miền nam Trung Quốc, công cuộc hán hóa vẫn tiếp tục diễn ra một cách mạnh mẽ. Đây là lý do khiến các cuộc nổi dậy khởi đầu liên tục tiếp nối nhau ở Điền quốc (86, 83 trước Công nguyên, từ năm 40 đến năm 45 sau Công nguyên) và bị trấn áp nghiêm khắc. Những cuộc nổi dậy này một phần lớn là do sự lạm dụng của các quan chức người Hán và hành vi của những người định cư Trung Hoa nhằm chiếm sỡ hữu những vùng đất màu mỡ và đẩy dân cư địa phương đến  những nơi xa xôi hẻo lánh ở trên lãnh thổ của họ. Ngoài ra, họ còn  phải chấp nhận dùng ngôn ngữ, phong tục và tín ngưỡng tôn giáo của người Hán.

 Năm 34, vua Quang Vũ sai Tô Định sang làm thái thú quận Giao Chỉ. Tô Định là ngược rất bạo ngược, chính trị rất tàn ác khiến một cuộc nổi loạn nghiêm trọng đã xảy ra vào năm 40, ở tỉnh Giao Châu  bao gồm lúc bấy giờ một phần lãnh thổ của Quảng Tây (Kouang Si) và Quảng Đông (Kouang Tong). Cuộc khởi nghỉa nầy được dẫn đầu bởi hai đứa con gái của một quan lạc tướng ở huyện Mê Linh, Trưng Trắc (Zheng Cè) và Trưng Nhị (Zheng Èr). Vì sự  phản đối chính sách đồng hóa bởi Thi Sách, chồng của Trưng Trắc mà thái thú nhà Hán Tô Định (Su Ding) thực hiện một cách tàn bạo khiến Tô Định không ngần ngại xử tử Thi Sách để noi gương  cho  quân nổi dậy, đặc biệt là người dân Việt.

Cuộc hành quyết gương mẫu này đã làm phẩn nộ hai bà Trưng và dấy lên phong trào nổi dậy ở toàn các vùng lãnh thổ của người Yue. Tô Định phải chạy trốn về Nam Hải. Hai bà Trưng đã thành công trong việc chiếm được 65 thành trì trong một khoảng thời gian ngắn.

Hai bà giải phóng độ  chừng 1,5 triệu người thoát khỏi ách thống trị của nhà Hán. Chuyện ầy nó rất phù hợp với phạm vi lãnh thổ của 65 thành trì mà được hai bà giải phóng bao gồm từ Lưỡng Việt (Quảng Đông, Quảng Tây ngày nay) đến Mũi nậy được 9 quận: Nam Hải, Uất Lâm, Thương Ngô, Giao Chỉ,  Cửu Chân và Nhật Nam.  Có thể nơi nầy  là địa bàn của vương quốc Văn Lang dưới thời Hồng Bàng khiến có sự hưởng ứng nhanh lẹ để chỉ định nước ta. Chính ở nơi nầy còn thấy  ngày nay có đến 200 đền thờ vua bà. (theo lời nghi nhận của bác sỹ Trần Đại Sỹ trong bài viết Nam Việt). Hai bà tự phong là nữ vương ở  trên các lãnh thổ được chinh phục và định cư ở  Mê Linh (Meiling). Hai bà làm vua được ba năm. Vào năm 41 sau Công Nguyên, hai bà bị đánh bại bởi  Phục Ba Tướng Quân Mã Viện vì quân của Trưng Vương là quân vì quân của Trưng Vương là quân ô hợp  khiến dễ tan rã theo sử gia Trần Trọng Kim (trang 31 trong « Việt Nam sử lược »). Hai bà tự sát để tránh  đầu hàng bằng cách tự deo mình xuống sông Hát vào năm 43. Vì vậy, hai bà trở thành biểu tượng của cuộc kháng chiến của người Việt Nam. Ngày nay, hai bà vẫn tiếp tục được thờ cúng không chỉ ở Việt Nam mà còn ở nhiều vùng thuộc lãnh thổ Việt của Trung Quốc (Quảng Tây và Quảng Đông). Mã Viện bắt đầu áp dụng chính sách khủng bố và cưỡng bức bằng cách đặt người Trung Quốc ở tất cả các cấp chính quyền địa phương và áp đặt tiếng Trung Hoa là ngôn ngữ chính thức trên toàn lãnh thổ Việt Nam.

Dưới thời kỳ bắc thuộc, số lượng trống đồng còn lưu giữ rất ít ỏi vì nhà Hán cố tình phá hoại trống đồng của người Việt vì nó biểu tựơng quyền lực của thủ lĩnh.  Chính nhờ nó mà thủ lĩnh có thể  kêu gọi mọi người ở khắp nơi  tụ về để tham chiến. Chính Mã  Viện muốn diệt đi cái nhuệ khí của dân Việt.  Theo Hậu Hán Thư  mỗi lần nghe trống đòng đánh thì dân Giao Chỉ rất hăng say lúc ra trận. Chính vì vậy các trống đồng được chôn giấu từ đấy.  

Nhắc đến Mã Viện thì cũng không nên quên  nói đến cột đồng. Theo một số sử cũ thì có khắc sáu chữ Hán trên cây cột đồng lớn nầy: « Đồng trụ triệt, Giao chỉ diệt ». Có nghĩa là cột đồng nầy gãy thì Giao chỉ bị diệt nên người Việt đi qua dưới chân cột đồng nầy cứ lấy đá bồi đấp lên mãi thành gò đống cao để tránh đổ gẫy. Cột đồng nầy được làm từ các dụng cụ bằng đồng trong đó có trống đồng được xem thuộc về văn hóa Đồng Sơn mà được nhà khảo cứu Pháp Louis Pajot tìm thấy vào năm 1924  ở Đồng Sơn (Thanh Hóa).

 Như vậy cột đồng nầy có thật hay chỉ là lời truyền miệng. Nếu có  thì Mã Viện dựng ở nơi nào. Thông thường được thấy trong lịch sử Trung Hoa mỗi lần viễn chinh thành công thì có cái trò dựng cột để  ghi công của các tướng Tàu như Hà Lý Trinh, Trương Chu và Mã Tống thuộc đời nhà Đường. Chắc chắn là có vì Minh Tư Tông Chu Do Kiểm (tức hoàng đế Sùng Trinh) ngạo mạn ám chỉ cột đồng nầy để khinh khi người dân Việt khi tiếp sứ giã Giang Văn Minh qua câu đối: Đồng trụ chí kim đài dĩ lục (Cột đồng đến giờ đã rêu xanh) nhưng sau đó tức giận giết Giang Văn Minh vì câu vế đối lại quá hào khí dũng cảm: Ðằng giang tự cổ huyết do hồng  (Bạch Đằng từ xưa vẫn nhuộm  máu đỏ). Theo Đại Thanh nhất thống chí (tức là bộ điạ dư đời nhà Thanh) thì cột đồng được dựng ở núi Phân Mao ở động Cổ sâm cách Khảm Châu khoảng ba dặm về phiá tây. Ở đây có một thứ cỏ tranh do khí hầu nên cỏ nầy ngả theo hai hướng Bắc Nam.

Đây là bắc thuộc lần thứ hai từ  năm 43 cho đến Lý Bôn (hay Lý Nam Đế) có cơ hội mà nổi lên lập ra nhà Tiền Lý vào năm 544.

Version française

Dans les territoires conquis par les Han, notamment dans le Sud de la Chine, la sinisation continua à battre son plein. C’est pourquoi les révoltes se succédèrent d’abord dans le royaume de Dian (86, 83 av. J.C., de 40 à 45 apr. J.C.). Elles furent réprimées avec sévérité. Ces soulèvements étaient dus en grand partie aux exactions des fonctionnaires Han et aux comportements des colons chinois de prendre possession des sols fertiles et de refouler les populations locales dans les coins perdus de leur territoire. De plus, ces dernières devaient adopter la langue, les coutumes, les croyances religieuses des Han.

En l’an 40, une grave rébellion éclata dans la province Jiaozhou (ou Giao Châu en vietnamien) incluant à cette époque une partie du territoire de Kouang Si (Quảng Tây) et de Kouang Tong (Quảng Đông). Elle fut menée par les filles d’un préfet local, Trưng Trắc (Zheng Cè) l’aînée et Trưng Nhị (Zheng Èr) sa cadette. Comme le mari de l’aînée Shi Suo (Thi Sách) s’opposa à la politique d’assimilation chinoise menée brutalement par le proconsul chinois Tô Định (Su Ding), ce dernier n’hésita pas à l’exécuter pour faire un exemple contre les insurgés yue, notamment les Vietnamiens.

Cette exécution exemplaire révolta les sœurs Trưng et déclencha immédiatement le mouvement d’insurrection dans les territoires yue. Les deux sœurs Trưng réussirent à y enlever 65 citadelles dans un laps de temps très court. Elles réussirent à libérer à peu près 1,5 million de Yue sous le joug des Hans. Cela est en concordance avec la libération de 65 citadelles libérées comprenant, de Lưỡng Việt (Kouang Tong, Kouang Si d’aujourd’hui ) jusqu’à  Mũi nậy  (Phú Yên): Hai Nan (Nam Hải) , Yu-Lin (Uất Lâm), Ts’ang-wou (Thương Ngô), Giao Chỉ (Jiaozhi), Kieou-tchen  (Cửu Chân)  và Jenan (Nhật Nam).

C’est probablement le territoire de l’ancien royaume  Văn Lang durant la période des Hồng Bàng. C’est pour cela que l’adhésion populaire est tellement forte et prompte  à cette époque et on y trouve  aujourd’hui au moins de 200  sites où la vénération des sœurs Trưng est encore visible avec leurs autels.  (récit du docteur  Trần Đại Sỹ lors de sa visite au sud de la Chine durant les années  1979-1989). Elles se proclamèrent reines sur les territoires conquis et s’établirent à Meiling (ou Mê Linh). Elles réussirent à régner durant trois ans. En l’an 41, elles furent vaincues par le général Ma Yuan (Mã Viện, Phục Ba Tướng Quân) (Dompteur des flots)  car leur armée était disparate et susceptible d’être anéantie et dispersée  selon l’historien Trần Trọng Kim (page 31 dans son ouvrage intitulé  » l’histoire du Vietnam (Việt Nam sử lược »). Elles préférèrent se suicider au lieu de se rendre  en se jetant dans le fleuve Hát. Elles devinrent ainsi le symbole de la résistance des Vietnamiens. Elles continuent à être vénérées aujourd’hui non seulement au Vietnam mais aussi dans certains endroits des territoires Yue de la Chine (Kouangsi et Kouang Tong). Ma Yuan commença à appliquer une politique de terreur et de sinisation à marche forcée en plaçant à tous les échelons de l’administration, des hommes de confiance chinois et en imposant le chinois comme langue officielle dans tout le territoire des Vietnamiens.

Durant la période de domination chinoise, il reste seulement un nombre très limité de tambours de bronze car les Hans s’efforçaient de les détruire car ces tambours de bronze symbolisaient la puissance des seigneurs  locaux. C’est grâce à ces instruments que ces chefs pouvaient convoquer et mobiliser tous leurs sujets vivant dans leur territoire pour participer à la guerre. C’est Ma Yuan qui voulait anéantir le moral et l’ardeur de combattre l’ennemi chez les Viet. Selon le livre des Han postérieurs (Hậu Hán Thư), les gens de Jiaozhi étaient tellement excités et montraient leur ardeur au combat. Depuis lors, ils devaient cacher  leurs tambours de bronze pour éviter la destruction systématique imposée par les Han. 

En évoquant le nom de Ma Yuan, cela nous fait penser à l’histoire de sa colonne de bronze .  Selon un certain nombre des écrits anciens, il y a six caractères chinois gravés sur cette colonne de bronze « Đồng trụ triệt, Giao chỉ diệt (La colonne détruite, le Jiaozhi disparu). C’est pour cela que selon la rumeur, les Vietnamiens  tentèrent de consolider à cette époque cette  colonne de bronze  et la rendirent à devenir un monticule avec un morceau de pierre déposé par chacun d’eux  lors de leur passage. Cette colonne  était fabriquée à partir du bronze recueilli lors de la destruction systématique des tambours de bronze appartenant à la civilisation de Đồng Sơn que l’archéologue français Louis Pajot découvrit en 1924 à Đồng Sơn (Thanh Hoá) lors de ses fouilles archéologiques.

La colonne de bronze de Ma Yuan existe-elle réellement ou s’agit-il d’une rumeur par voie orale? On est habitué à trouver dans l’histoire de la Chine l’acte d’édifier,  lors de la victoire de la conquête territoriale,   la colonne  pour délimiter la frontière  comme les généraux des Tang  Hà Lý Trinh, Trương Chu et  Mã Tống. La colonne de bronze devrait exister sûrement car le dernier empereur insolent  des Ming Zhu Youjian n’hésita pas à faire allusion à cette colonne de bronze de Ma Yuan pour humilier l’ambassadeur du Vietnam Giang Văn Minh dans son vers principal: Đồng trụ chí kim đài dĩ lục (La colonne de bronze continue à  verdir à cause de la mousse qui s’accumule au fil des ans). Mais il fut agacé et furieux en tuant immédiatement Giang Văn Minh à cause de son vers répliquant témoignant de la grandeur d’âme et du courage:  Ðằng giang tự cổ huyết do hồng  (le fleuve Bạch Đằng continue à se colorer en rouge à cause du sang des envahisseurs ). Selon Theo Đại Thanh nhất thống chí (ou l’ouvrage géographique de la dynastie des Qing), cette colonne fut édifiée à cette époque dans la montagne Phân Mao de la grotte Cổ Sâm distante de Khảm Châu à peu près  de 3 kilomètres dans la direction ouest. C’est ici qu’on trouve une sorte d’herbe vivace qui s’oriente  dans les directions Nord Sud en fonction du climat. C’est la deuxième domination chinoise durant depuis 43 après Jésus-Christ jusqu’à la rébellion de Lý Bôn. Ce dernier saisit l’occasion propice en l’an 544 après Jésus Christ pour fonder la dynastie des Lý antérieure en l’an 544.

Paris ngày 18/11/2020

Văn hóa dùng đũa (civilisation des baguettes)

Văn hóa dùng đũa

 Chopsticks civilization

Version française

English version

Trong văn hóa phương đông nhất là ở các nước như Việt Nam, Nhật Bản, Hàn Quốc hay Trung Hoa thường thấy tục lệ hay dùng đũa khi ăn cơm. Vậy nguồn gốc của đôi đũa  nó có từ đâu. Theo một số tài liệu nghiêu cứu của phương tây thì chiếc đũa là dụng cụ thuộc về văn hoá Trung Hoa nhất là   được tìm thấy một cặp đũa kim loại dưới triều đại nhà Ân-Thương (khoảng năm 1600-1406 TCN) ở điạ điểm Ân Khư. Nhưng theo các sử gia và  học giả Trung Quốc như Lương Khải Siêu, Khang Hữu Vi, Quách Mạt Nhược, Đàm Gia Kiện thì  tổ tiên của người Hoa là người du mục đến từ Tây lưu vực sông Hoàng Hà mà được gọi là người Yi ăn bốc các thức ăn như thịt, bánh bao, bánh mì thì với văn hóa nông nghiệp khô (kê, lúa mạch)  cần chi đến đôi đũa. Dụng cụ nầy nó phải thuộc về các người nông dân trồng lúa nước mà thường được gọi là Miêu tộc  (tổ tiên cũa người Bách Việt và Lạc Việt) mà người Hoa Bắc vay mượn sau khi  đánh bại  Xi Vưu ở Trác Lộc trong cuộc hành trình thôn tính phương nam (lãnh thổ của dân Bách Việt).

Theo cố giáo sư  Trần Quốc Vượng, động tác gấp thức ăn là mô phỏng việc con chim lạc hay chim hồng dùng mỏ để mổ và nhặt hạt. Chính con chim lạc nầy mà chúng ta được thấy  trên trống đồng. Chắc chắn là một loại cò mà thường được thấy ở trên các cánh đồng Việt Nam ngày nay. Theo sử gia Trung Hoa Đạm Gia Kiện thì người Hoa Bắc vẫn còn ăn bốc . Chỉ dưới thờì nhà Tần Hán  khi nước Bách Việt bị thôn tính thì người Tàu mới bắt chước nguời Bách Việt mà dùng đũa để gấp các thức ăn cứng trong canh và cháo. Theo giáo sư Trần Ngọc Thêm, việc dùng đũa cụ thể hóa được tình thần tổng hợp và lý luận. Một đôi đũa có được nhiều chức năng như gắp thức ăn, quấy trộn, xé ra từ mảnh nhỏ, đẩy cơm vân vân… Khác hẵn với người Tây Phương, họ cần ít nhất ba dụng cụ: dao, thìa, nĩa, mỗi thứ có một chức năng rõ ràng.  

Người dân Việt biết dùng đũa rất sớm từ thời Hồng Bàng qua sử tích trầu cau. Để phân biệt hai anh em Cao Tân và Cao Lang, cô con gái của người thầy buộc lòng dùng một mẹo nhỏ bằng cách chỉ dọn một tô cháo để trên bàn cùng một đôi đũa. Tục lệ thời đó, em phải nhường cho anh trước. Nhờ vậy cô con gái mới biết Cao Tân là anh và Cao Lang là em vì Cao Lang nhường cho anh ăn. (trái ngược thời buổi bây giờ anh phải nhường cho em  thì cũng đúng thôi). Thời đó anh phải lập gia đình trước em. Vì vậy cô con gái mới chọn Cao Tân làm chồng. Nói tóm lại, các đôi đũa nầy chỉ làm ra được từ những vùng có nhiều tre.  Chỉ có vùng phía nam Trung Quốc và Đông Nam Á.  Đũa là công cụ thô sơ được chế biến theo hình giống mỏ chim để có thế bắt lấy dễ dàng hột gạo hay cá và tránh việc bẩn tay với các món ăn có nước (súp, cháo, nước  mắm vân vân…). Người ta tìm thấy ở nơi người dân Việt một triết lý giản dị và hóm hỉnh trong việc dùng đôi đũa.  Đôi đũa thường được xem như cặp vợ chồng:

Vợ chồng như đôi đũa có đôi
Bây giờ chồng thấp vợ cao như đôi đũa lệch so sao cho bằng.

Dưới thời nhà Lê, việc bẻ gãy đôi đũa đồng nghĩa với hai chữ ly dị.  Thà có một bà vợ ngây ngô hơn là có một cặp đũa cong vòng. Chính vì vậy ta thường nghe qua tục ngữ nầy như sau: Vợ dại không hại bằng đũa vênh

Ngoài tính cách nhanh nhẹn và linh hoạt trong việc dùng đũa, người ta không thể quên tính cách tập thể mà thuờng gán cho đũa. Thông thuờng người ta ám chỉ bó đũa để nhắc đến sự đoàn kết. Tục ngữ : « Vơ đũa cả nắm » phản ánh cái ý niệm nầy khi người ta muốn chỉ trích người nào hay gia đình của họ từ một cuộc tranh cãi hay thảo luận nào mà không cần biết đến tính cá biệt.

Cũng như các văn hóa khác ở châu Á, người Việt dùng đũa cũng có những qui tắc cần phải biết nếu không sẽ bị đánh giá là thiếu văn hóa. Bởi vậy phải thực tập từ thưở nhỏ. Có vụng về đến đâu đi nữa có một điều tối kị cần phải biết là không được cấm đũa thẳng đứng vào bát cơm vì  tương ứng như việc cắm nhang vào bát hương để cúng người qua đời. Đũa còn mang cả triết lý Âm Dương. Nó được chuốt từ tre, trúc hay cây với hai đầu, một tròn và một vuông để biểu tượng Trời tròn và Đất vuông.

Khi cầm đôi đũa để gắp thức ăn, chiếc đũa nằm dưới ở thể tĩnh (âm), chiếc đũa nằm trên thì động để kẹp chặt miếng gắp (dương). Vì vậy mà đôi đũa được ví như cặp khí âm dương, như cặp vợ chồng (âm dương) gắn bó keo sơn:« vợ chồng như đũa có đôi ». Người ta  thường gọi là đôi đũa (Âm Dương) chớ không được nói là « hai chiếc đũa ». Đũa là một sản phẩm của người Bách Việt mà người Tàu cố tình làm sở hửu riêng tư cũng như triết lý Âm Dương Ngũ Hành, Kinh Dịch, trống đồng, con Rồng vân vân …

Xuất phát từ nền văn hóa trồng lúa nước, đôi đũa là một phần không thể thiếu trong đời sống của người  dân Việt. 

Version française

Dans la culture asiatique, en particulier dans les pays comme le Vietnam, le Japon, la Corée ou la Chine, on a l’habitude de manger du riz avec des baguettes. Alors d’où vient-elle l’origine  de ces ustensiles? Selon certains documents de recherche occidentaux, les baguettes font partie de la culture chinoise car  une paire de baguettes en métal datant de la période de la dynastie des Shang (vers 1600-1406 avant JC) fut trouvée à  An Yang dans la province de Henan. Mais selon les historiens et érudits chinois tels que Lương Khải Siêu, Khang Hữu Vi, Quách Mạt Nhược, Đàm Gia Kiện, les  Proto-Chinois (ancêtres des Han) étaient des nomades du bassin occidental du fleuve Jaune et étaient connus sous le nom des « Yi » . Ceux-ci étaient habitués à se nourrir de la viande, des brioches, du  pain avec les mains. Ils vivaient de la culture « sèche » du millet et  d’orge, ce qui ne nécessitait pas l’emploi des baguettes. Ces ustensiles  devaient  appartenir aux riziculteurs  connus  communément sous le nom des Proto-Miao   (ou les ancêtres des Bai Yue et des Luo Yue)  et ils étaient empruntés par les Proto-Chinois après avoir vaincu  Chiyou (Xi Vưu) à Zhuolu (Trác Lộc)  lors de  leur  processus de pacification dans le sud de la Chine (territoire des Bai Yue).

Selon feu professeur Trần Quốc Vượng, le geste de prendre la nourriture ressemble davantage à la simulation d’un oiseau « Lạc » ou « Hồng » ayant l’habitude d’utiliser son bec pour prendre ou picoter la graine. C’est bien l’oiseau « Lạc » trouvé sur les tambours de bronze. Il est probablement l’échassier qu’on est habitué à voir dans les champs de riz vietnamiens. Selon le chercheur chinois Đạm Gia Kiện ,les Proto_chinois (ou les Hoa Bắc) continuaient à manger avec les mains. C’est seulement sous la période des Tsin-Han que lors  de  l’annexion du territoire des Bai Yue, ils commencèrent à imiter ces derniers à utiliser  les baguettes pour prendre l’aliment solide dans la soupe ou le potage. Selon le professeur vietnamien Trần Ngọc Thêm, se servir des baguettes concrétise l’esprit de synthèse et de raisonnement. Une paire de baguettes a une multitude de fonctions: se saisir des aliments, remuer, touiller, déchiqueter en petits morceaux, pousser le riz etc.. Contrairement aux Européens, ils ont besoin d’au moins d’un jeu de trois instruments: couteau, fourchette et cuillère, chacun ayant une fonction  bien déterminée.

Les Proto-Vietnamiens savaient se servir très tôt des baguettes à l’époque de la dynastie des Hồng Bàng à travers la légende intitulée « La chique de bétel ». Pour discerner les deux frères, la fille de leur maître devait recourir  à une petite ruse en mettant sur la table un seul bol de soupe avec une paire de baguettes.  Avec la coutume de cette époque, le petit frère dut laisser la place à son grand frère. Grâce à cette tradition, elle sut que Cao Tân était l’aîné et Cao Lang le cadet car ce dernier laissa au premier de se servir du bol de soupe. (Contrairement à l’époque actuelle, le grand frère doit céder la place au petit-frère. C’est aussi juste). À cette époque, l’aîné dut se marier avant le cadet dans la tradition vietnamienne. C’est pour cela que la fille prit l’aîné pour époux.

Bref, les baguettes devaient prendre naissance dans les régions où il y avait l’abondance des bambous. On ne les trouve qu’en Asie du Sud Est et dans le sud de la Chine. Les baguettes sont conçues de manière qu’elles puissent simuler le bec de l’échassier pour prendre avec facilité les grains de riz ou les morceaux de poisson et éviter de salir les mains avec les mets contenant  parfois du liquide (soupe, potage, jus de poisson etc…). On trouve dans l’utilisation des baguettes des Vietnamiens une philosophie à la fois simple et humoristique. Une paire de baguettes est toujours comparée à un couple de mariés.

Vợ chồng như đôi đũa có đôi
Bây giờ chồng thấp vợ cao như đôi đũa lệch so sao cho bằng.

Le mari et la femme sont analogues à une paire de baguettes.
Comment peut-on effectuer la comparaison lorsqu’une paire de baguettes est disproportionnée à l’image d’un mari minuscule et d’une épouse de taille élevée ?

A l’époque de la dynastie des Lê, casser une paire de baguettes est synonyme de la rupture du mariage. On préfère une épouse stupide à la place du désastre qu’on peut avoir avec une paire de baguettes qui gondolent. C’est cette préférence qui est maintes fois évoquée dans le dicton suivant:

Vợ dại không hại bằng đũa vênh.

Outre le caractère « vif » et « animé » trouvé dans le maniement des baguettes, on ne peut pas ignorer non plus le caractère « collectif  » qu’on aime attribuer à cet ustensile rudimentaire. On fait référence souvent à une botte de baguettes pour évoquer la solidarité. Le dicton : Vơ đũa cả nắm (Saisir les baguettes en grande quantité) reflète bien cette idée lorsqu’on voudrait critiquer quelqu’un et sa famille lors d’une dispute ou d’un débat sans tenir compte des individualités. Analogues à d’autres cultures trouvées en Asie, en se servant des baguettes, les Vietnamiens doivent respecter un certain nombre de règles qu’il faut connaître absolument pour éviter d’être taxé « personne n’ayant pas assez d’éducation ». C’est pour cela qu’on est obligé de manier  les baguettes à l’âge précoce. Bien qu’on puisse être maladroit jusqu’à un certain point, on est censé de connaître là  règle  d’interdiction suivante: ne pas planter verticalement les baguettes dans un bol de riz. Cela ressemble à l’acte de mettre les baguettes d’encens  dans un brûle-encens pour honorer un trépassé.  Les baguettes portent en elles toute la philosophie du Yin et Yang.  Elles sont taillées à partir du bambou avec les deux bouts dont l’un est rond et l’autre carré pour représenter respectivement le ciel et la terre.

En se servant d’une paire de baguettes dans un repas, on met la baguette au dessous à l’état « immobile (Yin) » (ou tĩnh ») et celle au dessus à l’état « mobile (Yang) » (ou động) pour faciliter la prise de la nourriture. C’est pourquoi on compare   les deux  baguettes à un couple d’énergies « Yin et « Yang ».  C’est cette analogie qu’on doit trouver dans le lien indestructible du couple de femme et mari (Yin et Yang). On est habitué à appeler une paire de baguettes (Yin et Yang) mais il est interdit de désigner « deux baguettes ». Les baguettes étaient le pur produit d’invention des Bai Yue que les Chinois avaient l’intention d’accaparer sciemment comme la théorie du Yin et du Yang, Yi King, le tambour de bronze, le dragon etc.

Issues de la civilisation du riz inondé, les baguettes ne peuvent pas être manquantes dans la vie journalière des Vietnamiens.

In Asian culture, particularly in countries like Vietnam, Japan, Korea, or China, it is customary to eat rice with chopsticks. So where do these utensils originate from? According to some Western research documents, chopsticks are part of Chinese culture because a pair of metal chopsticks dating back to the Shang dynasty period (around 1600-1406 BC) was found in An Yang in Henan province. But according to Chinese historians and scholars such as Lương Khải Siêu, Khang Hữu Vi, Quách Mạt Nhược, Đàm Gia Kiện, the Proto-Chinese (ancestors of the Han) were nomads from the western basin of the Yellow River and were known as the « Yi » . They were accustomed to eating meat, buns, and bread with their hands. They lived off the « dry » cultivation of millet and barley, which did not require the use of chopsticks. These utensils must have belonged to the rice farmers commonly known as the Proto-Miao (or the ancestors of the Bai Yue and the Luo Yue), and they were borrowed by the Proto-Chinese after defeating Chiyou (Xi Vưu) at Zhuolu (Trác Lộc) during their pacification process in southern China (territory of the Bai Yue).

According to the late Professor Trần Quốc Vượng, the gesture of taking food resembles more the simulation of a « Lạc » or « Hồng » bird accustomed to using its beak to pick or peck at seeds. It is indeed the « Lạc » bird found on bronze drums. It is probably the wading bird commonly seen in Vietnamese rice fields. According to the Chinese researcher Đạm Gia Kiện, the Proto-Chinese (or the Hoa Bắc) continued to eat with their hands. It was only during the Tsin-Han period, when annexing the territory of the Bai Yue, that they began to imitate the latter by using chopsticks to take solid food from soup or broth. According to the Vietnamese professor Trần Ngọc Thêm, using chopsticks embodies the spirit of synthesis and reasoning. A pair of chopsticks has a multitude of functions: grasping food, stirring, mixing, shredding into small pieces, pushing rice, etc. Unlike Europeans, who need at least a set of three utensils: knife, fork, and spoon, each having a well-defined function.

The Proto-Vietnamese knew how to use chopsticks very early on during the Hồng Bàng dynasty through the legend titled « The Betel Chew. » To distinguish the two brothers, their master’s daughter had to resort to a little trick by placing only one bowl of soup with a pair of chopsticks on the table. According to the custom of that time, the younger brother had to give way to his elder brother. Thanks to this tradition, she knew that Cao Tân was the elder and Cao Lang the younger because the latter let the former serve himself from the bowl of soup. (Unlike the current time, the elder brother must give way to the younger brother. This is also fair.) At that time, the elder had to marry before the younger in Vietnamese tradition. That is why the daughter took the elder as her husband. In short, chopsticks must have originated in regions where bamboo was abundant. They are found only in Southeast Asia and southern China. Chopsticks are designed in such a way that they can simulate the beak of a wading bird to easily pick up grains of rice or pieces of fish and avoid dirtying the hands with dishes sometimes containing liquid (soup, broth, fish juice, etc.). In the use of chopsticks by the Vietnamese, there is a philosophy that is both simple and humorous. A pair of chopsticks is always compared to a married couple.

Husband and wife are like a pair of chopsticks.
Now the husband is short and the wife is tall like a mismatched pair of chopsticks, how can one compare them?

During the Lê dynasty, breaking a pair of chopsticks was synonymous with the breaking of a marriage. It was preferred to have a foolish wife rather than the disaster that could come with warped chopsticks. This preference is often mentioned in the saying:

A foolish wife is not as harmful as warped chopsticks.

Besides the « lively » and « animated » nature found in the handling of chopsticks, one cannot ignore the « collective » characteristic often attributed to this simple utensil. A bundle of chopsticks is often referenced to evoke solidarity. The saying: Grasping the whole bundle of chopsticks reflects this idea well when one wants to criticize someone and their family during a dispute or debate without considering individual differences. Similar to other cultures found in Asia, when using chopsticks, Vietnamese people must follow a certain number of rules that must be absolutely known to avoid being labeled as « someone lacking education. » This is why one is obliged to handle chopsticks from an early age. Although one can be clumsy to some extent, one is supposed to know the following prohibition rule: do not stick chopsticks vertically into a bowl of rice. This resembles the act of placing incense sticks in an incense burner to honor the deceased. Chopsticks carry within them the entire philosophy of Yin and Yang. They are carved from bamboo with two ends, one round and the other square, representing heaven and earth respectively.

When using a pair of chopsticks during a meal, the bottom chopstick is placed in a « still (Yin) » (or tĩnh) state, and the top one in a « moving (Yang) » (or động) state to facilitate picking up food. That is why the two chopsticks are compared to a couple of energies, « Yin » and « Yang. » This analogy is found in the indestructible bond of the husband and wife couple (Yin and Yang). We are accustomed to calling a pair of chopsticks (Yin and Yang), but it is forbidden to refer to « two chopsticks. » Chopsticks were the pure invention of the Bai Yue, which the Chinese intentionally tried to appropriate as the theory of Yin and Yang, the bronze drum, the dragon etc.

Coming from the flooded rice civilization, chopsticks cannot be missing in the daily life of the Vietnamese.

Bibliographie 

Trần Ngọc Thêm:  Recherche sur l’identité de la culture vietnamienne. Edition Thế Giới, 2008
Đàm Gia Kiện: Lịch sử văn hóa Trung Quốc . (Histoire de la culture chinoise). Edition Khoa Học Xã hội, Hànôi.

 

 

Văn hóa Lạc Việt (Hoà Bình)

Văn hóa Việt có phải là bản sao của văn hóa Tàu không?
La civilisation vietnamienne est-elle une copie de la civilisation chinoise?

 

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Từ lâu, dựa trên sử tàu, các nhà học giả  Việtnam  như Trần Trọng Kim trong « Việt Nam sử lược » hay Đào Duy Anh trong « Việt Nam văn hóa sử cương » còn cho rằng người Việt cổ  có nguồn gốc từ Trung Quốc hay Tây Tạng. Bởi vậy dưới thời Bắc thuộc phải cần các quan thái thú Tàu Tích Quan (Si Kouang)Nhâm Diên (Ren Yan) dạy người Việt cổ mới biết trồng lúa và cách ăn mặc (Hậu Hán thư). Đây là một lỗi  lầm dễ hiểu thôi vì các nhà học giả Việt nầy phải dựa trên sử tàu để tìm lại nguồn gốc chớ không thể tin ở truyền thuyết được nhất là không thể tưởng được nước ta có thể giáp ranh tới Động Đinh hồ chẳng hạn. Không những vậy mà luôn cả người Tây Phương khi đến Đông Nam Á cũng có cái nhìn thiển cần vì chỉ thấy ở nơi nầy (Viêtnam, Lào và Cao Miên)  có hai nền văn minh lớn là Ấn Độ và Trung Quốc. Bởi vậy họ mới gọi Đông Dương với cái tên Indochine (Ấn-Trung Hoa). Những khám phá gần đây của các nhà khảo cổ học danh tiếng người Mỹ như  các ông Wilhelm G. Solheim II,  Carl Sauer, Chester Gorman (1965), Donn Bayard, Stephen Oppenheimer dẩn chứng rằng vùng Đông Nam Á là nơi phát sinh nông nghiệp rất sớm.  Những người dân ở nơi nầy vào khoảng 9000 đến 10000 năm trước Công Nguyên là  những người  canh nông chuyên nghiệp chớ không phải là họ chỉ sống bằng săn bắn ban sơ như các giới khảo cổ học Tây Phương thường mô tả. Vảo khoảng 8000 năm có xảy ra một trận đại hồng thủy và trận lụt vĩ đại khiến những người nông dân nầy phải di tản đi các nơi khác để mưu sinh. Theo S. Oppenheimer dấu vết của họ còn để lại trên các quần đảo Mélanesie, Polynésie và Micronesie. Họ nói tiếng thuộc về ngôn ngữ Nam Đảo (Austronésien) và có nguồn gốc từ Đông Nam Á. Điều nầy nó phù hợp với các dữ kiện di truyền phân tích của   của nhóm người Mỹ do Giáo sư J.Y. Chu của đại học Texas dẫn đầu được công bố vào tháng 7 năm 1998 trên tạp chí của Viện Hàn lâm Khoa học Hoa Kỳ với tựa đề « Mối quan hệ di truyền của dân số ở Trung Quốc »: người Trung Quốc ngày nay nhất ở phiá nam Trung Quốc (người Hoa Nam) có tổ tiên ở vùng Đông Nam Á. Như vậy người Bách Việt nhất là người Lạc Việt không phải là người Trung Quốc và biết canh nông rất sớm. Một cây rìu  được tìm thấy có niên đại 7000  năm trước CN ở  Động Linh Hồn, Thái Lan  (Spirit Cave, Thailand) bởi ông Chester Gorman vào năm 1965 trong lúc đó chiếc rìu mà người ta cho là Trung Quốc mang sang qua Đông Nam Á chỉ có 3000 năm trước CN. Văn hoá Hà Mỗ Đồ (Hemudu) (5000 TCN- 4500 TCN)  khám phá ở Giang Nam và được xem coi là  nền văn hóa đầu tiên canh tác lúa ở Trung Quốc cũng là văn hóa của dân Bách Việt vì Giang Nam thời Chiến Quốc thuộc về nước Ngô Việt của Cẫu Tiễn (Goujian)(496–465 TCN).

Nói đúng hơn,  văn hóa Hoà Bình (12000 TCN-10000 TCN)  mà bà Madeleine Colani đã khám phá được ở Việtnam và  khởi nguồn cho nền văn minh của người Việt, được lan truyền sau đó và ảnh hưởng lên đến phương bắc. Cư dân ở đây được gọi là Miêu tộc (Việt tộc về sau nầy). Họ  rất gỉỏi về canh nông. Bởi vậy họ được người Hoa dùng chữ tượng hình  Điền    trên đầu thêm chữ tượng hình « Thảo »  thành ra chữ  Miêu   chỉ họ là những  người gỉỏi về làm ruộng. Họ ra đi từ dãy núi Thiên Sơn  ở cao nguyên Hi Mã Lạp Sơn (Tây Tạng) nhiều chục ngàn năm theo các dòng nước chảy về hướng Đông và Đông Nam xuống định cư  ở Đông Nam Á rồi sau đó lên các vùng  ở phiá nam của Trung Hoa (hay vùng châu thổ ở phiá nam của sông Dương Tử ). Họ còn được gọi là Viêm tộc (bộ tộc sống ở xứ nóng) dưới thời nhà Châu hay Bách Việt về sau nầy.  Như vậy văn hóa Hoà Bình là văn minh lúa nước của người Việt. Rồi nó thuận lợi cho sự ra đời các văn minh  Hà Mỗ Đồ (Hemudu) (5500 TCN) ở miền nam xứ Tàu, văn minh Đồng Sơn vân vân … Còn người  Hoa tộc thì cũng xuất phát từ  Thiên Sơn nam lộ như Miêu tộc  mà họ là người du mục, sống nghề săn bắt thú,  chăn nuôi và sống ở Tân Cương.   Khi nơi nầy biến thành sa mạc (5000 TCN) thì  họ mới theo sông Hoàng Hà tiến vào Bắc Trung Hoa nơi  mà có  người Miêu tộc cư trú. Họ được gọi là  bộ tộc « Yi« .  Bởi vậy chữ tượng hình Yi được có nguồn gốc từ hình chữ  người  có mang một cây cung   Họ được nổi bật trong việc cởi ngựa bắn cung và họ rất thiện chiến.   Bởi vậy họ dành thắng lợi trong cuộc chiến tranh với người Miêu tộc do Xi Vưu (Chiyou) cầm đầu tại Trác Lộc (Zhuolu)  năm 2704 TCN. 

Văn minh của họ  khởi đầu từ thời đồ đá mới  ở  thủ đô nhà Thương An Dương (Hà Nam) (Anyang, Henan) và ở Yangshao (Shaanxi, Thiểm Tây) mà thường gọi là văn hoá Ngưỡng Thiều  được nhà khảo cổ học Thụy Điển Johann Andersson phát hiện vào năm 1921.  Văn hoá nầy nó có niên đai khoảng 5000 TCN tới 3000 TCN,  thịnh vượng  ở vùng đồng bằng  trung nguyên mà được sông Hoàng Hà  tưới và uốn nắn từ bao thế kỷ. Họ sống trồng kê, lúa mì và luá mạch.Theo sử gia pháp René Grousset thì lúa không ở  miền bắc xứ Trung Hoa.(trang 8) trong quyển sách tựa đề là « Lịch sử Trung Hoa ». Điều nầy nó phù hợp với sự lan truyền và ảnh hưởng về phương  bắc của nền văn hóa Hoà Bình (12000TCN-10000 TCN). Người Tàu ở phía nam của Trung Hoa  thường gọi là người Hoa Nam. Chính là người Bách Việt bị người Tàu đồng hoá bởi vì trong máu người Hoa Nam có gen của người Miêu tộc hay Bách Việt (như Mân Việt, Ngô Việt, U Việt, Sơn Việt, Nam việt vận vân…). Bới thế họ thường tự hào văn hóa họ rất phong phú và đa dạng. Âm Dương ngũ hành, kinh dịch, trà, mái cong, giấy,  rồng, đũa  luôn cả trống đồng điều thuộc về họ vì tất cả đều nằm ở trong điạ phận của dân Bách Việt tức là vùng đất phía nam (Lĩnh Nam) của Trung Quốc hiện nay ngọai trừ Việt Nam. Chớ một thưở nào, họ xem người dân Bách Việt là người man di man rợ.

Đây là một trong những điểm nổi bật của văn hóa Trung Hoa: Nó biết cách chấp nhận và tiếp thu văn hóa nước ngoài mà không bao giờ có thể bị chao đảo hay có sự thay đổi văn hóa. Đây là những gì nhà triết học Trung Quốc nổi tiếng của thế kỷ 20 Liang Shuming đã viết trong phần giới thiệu tác phẩm của mình mang tựa đề là « Những ý tưởng chính về văn hóa Trung Hoa » (do nhà xuất bản Michel Masson dịch).  Điều này được gắn liền với sự nhận xét sau đây của nhà dân tộc học và Hán học người Pháp Brigitte Baptandier trong bài giảng của một ngày nghiên cứu APRAS về  các dân tộc học trong khu vực, ở Paris vào năm 1993: Văn hóa Trung Quốc do đó đã hình thành qua nhiều thế kỷ như một bức tranh khảm của nhiều nền văn hóa. Cần có một dòng máu man rợ truyền chậm cho Trung Quốc bằng cách làm cho nó thích hợp  lại với công thức đẹp của nhà sử học F. Braudel dành cho nước Pháp với những người man rợ.

 Người Hán cũng đưa vào văn học của họ một huyền thoại về sự sáng tạo thế giới được thu thập từ tổ tiên của người Yao, chuyện thần thoại về ông Bàn Cổ. Từ thời Tần-Hán, có một cơ quan hoàng gia thường gọi là  « fangshi » gồm có các học giả địa phương được xem như là những pháp sư chuyên về các nghi lễ liên quan đến các ngôi sao ở trên trời  và lo các doanh thu của triều đình.

Vai trò của họ là thu thập ở trong địa phận của mình, tất các cách thức nghi lễ, các tín ngưỡng, các thuốc địa phương, các hệ thống tiêu biểu, vũ trụ học, các  chuyện thần thoại và truyền thuyết cũng như các sản phẩm địa phương và  đề trình lên  cho triều đình để có thể  chọn lọc giữ lại hay không và kết hợp lại sau đó dưới dạng các quy định nhằm tăng cường quyền lực của hoàng đế trong một  quốc gia rất đa dạng về mặt dân tộc học và mang lại cho hoàng đế  những phương tiện để thực hiện  chức vụ thiêng liêng mà Trời ủy thác. Mọi thứ  nầy phải được thu thập và bổ sung vào việc phục vụ con của Trời nhầm để thiết lập tính cách hợp pháp  ở các lãnh thổ được chinh phục gần đây của các dân man rợ. Bởi vậy trong lịch sử Trung Hoa có nhiều chuyện hoang đường khó tin nổi lấy râu thằng A cắm qua thằng B nhất là thời tam hoàng ngủ đế. Tất cả điều này một phần lớn là do sự vay mượn các truyền thống, phong tục và các nhân vật thần thoại hoặc động vật từ các dân tộc mà họ đã thành công trong việc hán hóa.

Các  thần Trung Quốc như Phục Hi, Nữ Oa, Thần Nông được vay mượn từ các dân cư  ở phía nam. Đây là trường hợp của học giả Trung Quốc vĩ đại Ruey Yih-Fu. Ông đã nhìn thấy ở Phục Hi và Nữ Oa một nét văn hóa cụ thể của Nan Man (Rợ phương Nam) hay là dịch giả của Hoài Nam Tử, ông Charles Le Blanc  thì  Phục Hi Nữ Oa là một truyền thống của nước Sỡ (thời Chiến Quốc). Người ta thường quên rằng từ thời Tần Hán về sau, văn hóa nông nghiệp trồng lúa của người dân Bách Việt bị hoà nhập vào văn hóa Trung Hoa khiến không còn thấy sự khác biệt nhiều nửa. Trung Hoa chỉ thành công một phần lớn trong việc hán hoá các bộ tộc của Bách Việt chỉ trừ dân Lạc Việt.  Họ thoát khỏi  được sự thống trị của Trung Hoa sau một ngàn năm đô hộ. Người Hoa lấy được tất cả  những gì mà người Lạc Việt có nhưng không hán hoá được vì người Lạc Việt vẫn giữ nếp sống cá biệt của một nền văn minh lúa nước cốt yếu dựa trên nền tảng làng xã tự trị khiến hạn chế  được sự thống trị của kẻ xâm lăng với các tập tục (Phép vua còn thua lệ làng). Bởi vậy họ chỉ cần hai yếu tố vỏn vẹn Đất và Nước  để ám chỉ  đất nước  và nền  văn minh của họ. Chỉ cần có đất và nước thì có thể thuần hóa được cây lúa hoang thành cây lúa trồng trong nước và giúp họ bám đất giữ nước mà tổ tiên của họ đã thành công  thể hiện nhiều lần sự kháng cự  trước hiểm họa phương Bắc từ bao nhiêu thế kỷ.

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Lac_viet

Depuis longtemps, en se basant sur les annales chinoises, les érudits vietnamiens célèbres  comme Trần Trọng Kim dans son ouvrage « L’histoire du Vietnam » ou Đào Duy Anh dans « L’esquisse d’histoire de la civilisation vietnamienne» ont reconnu que les Proto-vietnamiens ont leur origine en Chine ou au Tibet. C’est pourquoi au temps de la domination chinoise  les gouverneurs chinois Si Kouang et Ren Yan devaient  leur apprendre à savoir cultiver le riz et la manière de vivre et de s’habiller (Livre des Han postérieurs).  C’est une erreur  compréhensible car ils ont besoin de s’appuyer sur des annales chinoises pour retrouver la source des informations fiables au lieu de croire aux légendes vietnamiennes relatant des choses invraisemblables, l’ancien territoire du Vietnam étant délimité par le lac Dongting  du royaume de Chu à l’époque des Royaumes combattants par exemple. Même les Européens durant leur séjour au 19 ème siècle en Asie du Sud-Est avaient aussi une vision assez  courte car  ils ne découvrirent que  deux civilisations majeures et  brillantes : l’Inde et la Chine. C’est pourquoi ils ont appelé l’Indochine pour rappeler l’influence notable de ces deux civilisations dans cette région  comprenant le Vietnam, le Cambodge et le Laos. Les récentes découvertes des archéologues célèbres américains tels que  Wilhelm G. Solheim II, Carl Sauer, Chester Gorman (1965), Donn Bayard, Stephen Oppenheimer apportent des preuves confirmant que la naissance de l’agriculture avait lieu très tôt en Asie du Sud-Est. Entre 9000 et 10000 ans avant J.C., ses habitants étaient des agriculteurs expérimentés. Ils ne vivaient pas seulement de la chasse  comme  les archéologues européens avaient l’habitude de le décrire. Vers 8000 ans avant J.C., il y a eu un grand cataclysme et un déluge qui ont forcé ces agriculteurs à s’enfuir vers d’autres régions sûres  pour se protéger et gagner leur vie. Selon S. Oppenheimer, leurs traces ont été retrouvées  sur les îles Mélanésie, Polynésie et Micronésie. Ils parlaient la langue appartenant à la famille des langues austronésiennes  et ils étaient originaires de l’Asie du Sud Est. Cela  est  entièrement cohérent avec les données génétiques analysées par l’équipe américaine dirigée par le professeur J.Y. Chu  de l’Université du Texas et publiées en juillet 1998 dans la revue de l’académie américaine des sciences sous le titre « Genetic Relations of Population in China »: les Chinois d’aujourd’hui, en particulier ceux de la Chine du Sud (Hoa Nam) ont des ancêtres en Asie du Sud Est. On peut dire ainsi que les Bai Yue, en particulier les Luo Yue (les Proto-vietnamiens) n’étaient pas des Chinois et ils connaissaient très tôt l’agriculture. Une hache datant de 7000 ans avant J.C. fut retrouvée par Chester Gorman en 1965 à la grotte de l’esprit en Thaïlande tandis que la hache  attribuée à la Chine  et ramenée en Asie du Sud Est ne data que de 3000 ans avant J.C. La culture de Hemudu  découverte  en 1973 (5000 TCN- 4500 avant J.C.) et considérée  comme la première culture du riz domestique  très ancienne en Chine est aussi la culture des Bai Yue car  la province Jiangnan appartint à l’époque des Royaumes combattants au roi célèbre des Wu-Yue  Goujian (496–465 avant J.C.).

À  vrai dire,  la culture Hoa Binh (12000 BC-10000 BC) que Madeleine Colani a découverte au Vietnam et qui a été à l’origine de la civilisation vietnamienne  s’est répandue plus tard et a apporté l’influence notable dans le  nord. Les gens vivant à Hoà Bình  sont appelés à cette époque les Proto-Miao (ils deviendront plus tard ls Proto-Vietnamiens). Ils excellaient en agriculture. C’est pour cela que les Proto-Chinois  se servaient du pictogramme Rizière au  dessous duquel figure le pictogramme Végétation pour  former  le mot Miao désignant les gens sachant faire l’agriculture. Ils furent partis de la chaîne montagneuse de l’Himalaya, Tiānshān (Thiên Sơn) il y a plusieurs milliers d’années, suivirent les cours d’eau dans la direction Est et Sud Est et s’installèrent en Asie du Sud Est avant de parcourir les régions situées dans le sud de la Chine (ou  le sud du delta du fleuve Yang-Tsé). Ils furent appelés aussi les gens vivant dans le pays chaud (ou Viêm tộc) à l’époque de la dynastie des Chu (nhà Châu) ou les Bai Yue plus tard. On peut dire que la culture de Hoà Bình était la culture du riz inondé des Vietnamiens. Elle favorisait  aussi  la naissance de la culture de Hemudu (5500 TCN) , la culture de Đồng Sơn (500 ans avant J.C.) etc.

Quant aux Proto-Chinois, ils étaient originaires aussi de  Tiānshān (Thiên Sơn) mais ils faisaient partie des tribus  nomades vivant de la chasse et de l’élevage du bétail dans la région Xinjiang. Quand celle-ci devenait désertique (5000 avant J.C.), les Proto-Chinois furent obligés de suivre le long du fleuve Jaune et s’avancèrent dans le nord de La Chine  où se trouvaient les Proto-Miao.  Ils furent appelés à cette époque les Yi.  Ce pictogramme Yi   est l’association de deux pictogrammes Homme  et Arc pour désigner un homme sachant tirer à l’arc. Les Proto-Chinois étaient des excellents guerriers. C’est pourquoi il y a une confrontation ayant eu lieu entre eux et les Proto-Miao dirigés par Chiyou à Zhuolu en 2704 avant J.C. Ils en sortirent victorieux avec la mort de ce dernier. 

Pour les Chinois, les premières traces de leur civilisation  remontent à la période néolithique  dans la capitale des Shang,  Anyang (Henan) et à Yangshao (Shaanxi) avec plusieurs sites. C’est l’archéologue suédois Johann Andersson qui a découvert le premier site en 1921. Cette culture  remontant entre  5000  environ et 3000 ans  avant J.C., a prospéré dans les plaines des hauts plateaux du centre irriguées et modelées par le fleuve Jaune pendant des siècles. Ils cultivaient le millet, le blé et l’orge. Selon l’historien français René Grousset, le riz est étranger au nord de la Chine (page 8) dans son ouvrage intitulé « Histoire de la Chine« . Ce fait est en concordance avec la propagation et l’influence exercée par la culture de Hoà Binh (12000TCN-10000 TCN) dans le nord. Les Chinois vivant dans le sud de la Chine sont des Bai yue que les Chinois ont réussi à siniser car on trouve dans leur sang le gène des Proto-Miao ou des Bai Yue (comme les Man Yue, les U Yue, les Shan Yue, les Wu Yue etc…). C’est pourquoi les Chinois sont fiers de la richesse et la diversité de leur culture. Le Yin et Yang et les 5 éléments, le Yi King, le thé, le toit incurvé des maisons, le papier, le dragon, les baguettes y compris les tambours de bronze, tout leur appartient désormais car il se trouve dans le territoire des Bai Yue càd dans le sud des 5 Passes (Lĩnh Nam) de la Chine excepté le Vietnam. Pourtant à une certaine époque, les Bai Yue étaient encore des Nan Man ou des barbares méridionaux. C’est l’un des traits caractéristiques de la culture chinoise : Elle sait accepter et absorber les cultures étrangères sans qu’on puisse jamais parler de vacillation ou de modifications culturelles. C’est ce qu’a écrit le célèbre philosophe chinois du XXème siècle Liang Shuming dans l’introduction de son ouvrage intitulé « les idées maîtresses de la culture chinoise » (traduction de Michel Masson). Cela rejoint la remarque suivante qu’a soulignée l’ethnologue et sinologue française Brigitte Baptandier dans son texte de conférence lors d’une journée d’étude de l’APRAS sur les ethnologies régionales à Paris en 1993: La culture chinoise s’est donc formée au cours des siècles comme une sorte de mosaïque de cultures. II faut une lente perfusion de sang barbare à la Chine  en réadaptant la belle formule de l’historien F. Braudel pour la France avec les barbares. Les Chinois introduisent dans leur littérature un mythe de création Pangu recueilli chez les ancêtres de Yao. (Baptandier).

Il existe à partir de l’époque des Qin-Han, une institution impériale, les fangshi qui étaient des lettrés locaux considérés comme des magiciens spécialisés dans les rites aux étoiles et dans les recettes du gouvernement. Leur rôle consistait à recueillir chacun dans son territoire propre, les procédés rituels, les croyances, les médecines locales, les systèmes de représentations, les cosmologies, les mythes, les légendes au même titre que les produits locaux et à les soumettre à l’autorité politique afin que celle-ci pût les retenir ou non et les incorporer sous forme de règlements dans le but d’augmenter la puissance impériale dans une nation ethnologiquement très diversifiée et de donner à l’empereur les moyens de sa vocation divine. Tout devait être collecté et ajouté au service du fils du Ciel dans le but d’asseoir sa légitimité sur des territoires récemment conquis aux barbares. C’est pourquoi dans l’histoire de la Chine il y a une incohérence difficile à comprendre car les Chinois ont l’habitude de prendre la tenue de Monsieur A pour habiller Monsieur B à l’époque des Cinq empereurs et Trois Augustes.  Tout cela est dû en grande partie à l’emprunt des traditions, des us et des personnages ou animaux mythiques chez les peuples qu’ils ont réussi à siniser.

Les démiurges chinois tels que Fuxi, Nuwa, Pangu, Shennong  ont été empruntés aux populations méridionales.  C’est le cas du grand érudit chinois Ruey Yih-Fu qui voit en Fuxi et Nuwa un trait culturel spécifique des Nan Man (Barbares du Sud) ou celui de Charles Le Blanc, le traducteur de Huainanzi (Hoài Nam Tử). Pour ce dernier, le cycle de Fuxi-Nuwa est une tradition du royaume de Chu. On a l’habitude d’oublier qu’à partir de l’époque de Qin-Han, la culture agricole des Bai Yue était intégrée dans la culture chinoise si bien qu’on ne distingue plus la différence entre ces deux cultures. La Chine réussit à siniser en grande partie  la plupart des Bai Yue sauf les Luo Yue. Ceux-ci réussissent à sortir du joug des gens du Nord après une longue domination  durant presque 1000 ans. Les Chinois accaparent tout ce qui appartient aux Vietnamiens mais ils échouent à les siniser car les Vietnamiens continuent à garder le mode de vie caractéristique  de la culture du riz inondé basé  essentiellement  sur l’autonomie des villages rendant ainsi inefficace la pénétration des agresseurs étrangers  avec leurs traditions et us. (l’autorité du roi cédant aux coutumes locales du village). C’est pourquoi   ils ont besoin seulement de deux éléments essentiels « Terre » et « Eau » pour faire allusion à leur pays et à leur civilisation. « Terre » et « Eau » leur permettent de domestiquer le riz sauvage  et les aident à s’attacher profondément à leur sol  pour  protéger l’eau (ou  pays  en vietnamien), c’est ce que leurs ancêtres ont réussi à manifester maintes fois  la résistance  face au péril des gens du Nord depuis des siècles.

Paris 9/11/2020