Tambour de bronze (Part 1,VF)

 

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Première partie

Jusqu’à aujourd’hui, les tambours de bronze continuent à semer la discorde entre les communautés scientifiques vietnamiennes et chinoises. Pour les Vietnamiens, les tambours de bronze sont l’invention prodigieuse et géniale des métallurgistes paysans à l’époque des rois Hùng, pères fondateurs du royaume Văn Lang. C’est dans le delta du fleuve Rouge que l’archéologue français Louis Pajot exhuma à Ðồng Sơn (province de Thanh Hoá) en 1924 plusieurs de ces tambours parmi d’autres objets remarquables (statuettes, dagues de parade, des haches, des parures etc.) témoignant ainsi d’une métallurgie du bronze très sophistiquée et d’une culture datant de 600 ans au moins avant J.C. Les Vietnamiens retrouvent non seulement dans cette culture réexhumée (ou Dongsonien) leur origine mais aussi la fierté de renouer avec le fil de leur histoire. Pour le chercheur français Jacques Népote, ces tambours deviennent la référence nationale du peuple vietnamien. Pour les Chinois, les tambours de bronze furent inventés par les Pu/Liao (Bộc Việt), une minorité ethnique Yue de Yunnan (Vân Nam). Il est évident que la paternité de cette invention leur revient dans le but de montrer la réussite du processus de mixage et d’échange culturel parmi les groupes ethniques de la Chine et de donner à cette dernière la possibilité de créer et faire rayonner la culture multi-ethnique fascinante de la nation chinoise.

Malgré cette pomme de discorde, les Vietnamiens et les Chinois sont unanimes à reconnaître que l’aire où sont inventés les premiers tambours de bronze, embrasse seulement la Chine méridionale et le nord du Vietnam actuel bien qu’un grand nombre de tambours de bronze soient découverts incessamment dans une large zone géographique incluant la Thaïlande, le Cambodge, le Laos, la Birmanie, l’Indonésie jusqu’aux îles de la Sonde orientale. En dépit de leur dispersion et leur répartition sur un très vaste territoire, on relève des parentés culturelles fondamentales entre des populations à première vue très différentes, protohistoriques pour les unes et quasi contemporaines pour les autres. D’abord dans la province chinoise de Yunnan où le fleuve Rouge prend sa source, le tambour de bronze fut attesté depuis le VIème siècle avant notre ère et continua à être employé jusqu’au 1er siècle juste avant l’annexion du royaume de Dian (Điền Quốc) par les Han (ou Chinois). Les coffres de bronze destinés à contenir la monnaie locale (ou cauris), découverts à Shizhaishan (Jinning)  et portant sur leur partie supérieure une foule de personnages ou d’animaux dans des scènes de sacrifices témoignent évidemment des parentés indiscutables entre le royaume de Dian et le Dongsonien.

Puis chez les populations des Hauts Plateaux (les Joraï, les Bahnar ou les Hodrung) au Vietnam, on trouve à une date récente le culte du tambour. Conservé dans la maison commune bâtie sur pilotis, le tambour est décroché seulement pour convier les hommes au sacrifice du buffle et aux cérémonies funèbres. L’éminent anthropologue français Yves Goudineau a décrit et rapporté la cérémonie sacrificielle lors de ses observations multiples chez les Kantou de la chaîne annamitique Trường Sơn, une cérémonie comprenant les tambours de bronze (ou les Lakham) censés d’assurer la circularité et la progression des rondes nécessaires pour une refondation cosmogonique.

Ces instruments sacrés sont perçus par les villageois kantou comme le legs d’une transcendance. La présence de ces tambours est visible aussi chez les Karen de Birmanie. Enfin plus loin du Vietnam, dans l’île d’Alor (Sonde orientale), on se sert du tambour comme emblème de pouvoir et de rang, de monnaie, de cadeau de mariage etc…. C’est ici que le tambour est connu sous le nom de « mokko« . Son rôle est proche de celui des tambours de bronze de Ðồng Sơn. Son prototype reste la fameuse « Lune de Pedjeng (Bali) dont le décor géométrique est proche de la tradition dongsonienne. Celle-ci est gigantesque et elle est près de 2 mètres de hauteur.

Plus de 65 citadelles réparties dans les territoires des Bai Yue ont répondu favorablement à l’appel du soulèvement des héroïnes vietnamiennes Trưng Trắc et Trưng Nhị. C’est peut-être pour cela que sous la domination chinoise, les Yue (dont faisaient partie les proto-Vietnamiens ou les Giao Chi) avaient caché et enfoui dans la terre tous les tambours de bronze sous peine d’être confisqués et détruits à la méthode radicale de Ma Yuan. Cela pourrait expliquer la cause de l’enterrement et de la localisation d’un grand nombre des tambours de bronze dans le territoire des Bai Yue (Bách Việt) (Kouang Si (Quãng Tây), Kouang Tong (Quãng Đông), Hunan (Hồ Nam), Yunnan (Vân Nam), Nord Vietnam (Bắc Bộ Việtnam) lors de la conquête des Qin et des Han. La parution de l’édit de l’impératrice Kao (Lữ Hậu) en 179 avant J.C. stipulant qu’il était interdit de livrer aux Yue des instruments aratoires  n’est pas étrangère  à la réticence des Yue face à l’assimilation forcée des Chinois.

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Cổ Loa thành ( citadelle en colimaçon )

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Loa Thành và Huyền Thoại

Thục Quốc Sơn Hà nguyên cổ Việt
Loa Thành cung tẩm sướng tiền Ngô
Sông núi nước Thục vốn là nước Việt xưa
Cung khuyết ở thành Cổ Loa, bắt đầu xây dựng từ thời Ngô Quyền
Les monts et fleuves du royaume Thục appartenaient à l’ancien pays des Vietnamiens.
La porte du palais royal situé dans la citadelle fut édifiée à l’époque de Ngồ Quyền.

Theo truyền thuyết, thành Cổ Loa ban đầu có chín vòng xoắn ốc đất. Đây là lý do tại sao vua An Dương đặt cho nó cái tên « Loa Thành (thành cổ xoắn ốc) ». Trong các cuộc khai quật khảo cổ gần đây, các nhà khảo cổ học Việt Nam và Nhật Bản chỉ tìm thấy sự tồn tại của 3 vòng xoắn ốc. Được xây bằng đất, các vòng xoắn nầy được bao quanh bởi những con hào rộng và được gia cố chắc chắn bằng hàng rào tre. Sự hiện diện của những con hào này và sự củng cố của những vòng xoắn này là minh chứng cho sự hiểu biết hoàn hảo của người dân Việt cổ về điạ hình của vùng đất.  Nhờ thế  An Dương Vương chống lại anh dũng  các cuộc tấn công  của người Hoa nhiều lần.

Theo truyền thuyết, tòa thành không thể thất thủ được nhờ chiếc nỏ thần được  biếu tặng cho nhà vua bởi con rùa vàng vào thời điểm chia tay. Loa thành chỉ bị thất thủ vào năm 208 nhờ mưu đồ khéo léo của  tướng Trung Hoa Triệu Đà  thành công thực hiện cùng con trai Trọng Thủy  bằng cách đồng ý sự kết hôn với công chúa Mỵ Châu, đứa con gái duy nhất của  An Dương Vương. Gần đây phát hiện một nơi lưu trữ  các đầu mũi tên tại Cổ Loa khiến việc nầy không còn xa lạ với truyền thuyết và chứng thực nỗ lực kháng cự và tham gia mãnh liệt trong cuộc bảo vệ tòa thành. (1).

Tọa lạc ở quận Đồng Ánh, cách trung tâm thủ đô Hà Nội  18 cây số, thành Cổ Loa được xây dựng vào thế kỷ thứ 3 trước Công nguyên bởi vua An Dương Vương. Thành nầy trở  thành ngày nay một quần thể kiến trúc tôn giáo và tưởng niệm mà được thấy có một ngôi đình, một đền dành riêng để  thờ  công chúa Mỵ Châu, một ngôi chùa được gọi là Bảo Sơn, ngôi đền của vua An Dương Vương vân vân … Được xem là  thành hoàng của làng Cổ Loa, An Dương Vương được vinh danh mỗi năm vào ngày thứ 6 tháng âm lịch đầu tiên qua một cuộc diễu hành trọng thể  ở làng. An Dương Vương là một nhân vật lịch sử bởi vì theo kết luận của nhà nghiên cứu Trung Quốc Dư Duy Cương, viên ngọc mà chúng tôi tìm thấy  trong lăng mộ Triệu Đà là một chiến lợi phẩm thuộc về An Dương Vương (2)

Selon la légende, la citadelle comportait au début neuf spirales de terre. C’est pour cela que le roi An Dương  lui donna le nom « Loa Thành (la citadelle en colimaçon) ». Lors des fouilles archéologiques  récentes, les archéologues vietnamiens et japonais ont constaté seulement l’existence de 3 spirales. Etant constituées de remparts  de terre, celles-ci étaient bordées par de larges douves et renforcées solidement par des haies de bambous. La présence de ces douves et la fortification de ces spirales  témoignent de la connaissance parfaite de la configuration du terrain par les Vietnamiens d’autrefois. Cela permit au roi An Dương Vương de résister vaillamment tant de fois aux assaillants chinois. 

Selon la légende, la citadelle était imprenable grâce à l’arbalète magique dont la gâchette était une griffe offerte au roi par la tortue d’Or au moment de la séparation. Elle fut prise seulement en 208 grâce au stratagème ingénieux que le général chinois  Zhao Tuo avait réussi à mettre à exécution avec son fils Trọng Thủy (Zhao Shi) en consentant à ce dernier de se marier avec la princesse Mỵ Châu, fille unique du roi An Dương Vương. La découverte récente  d’un stock de pointes de flèches à Cổ Loa n’est pas étrangère à cette légende et témoigne d’un gigantesque effort  de résistance engagé dans la défense de la citadelle.(1)

Pointes de flèches découvertes  (Cổ Loa)

Etant localisée dans le district de Đồng Ánh, à 18 km du centre de la capitale Hànội, la citadelle de Cổ Loa qui fut construite au IIIème siècle avant J.C. par le roi An Dương Vương, devient aujourd’hui un complexe architectural religieux et commémoratif où on trouve à la fois une maison communale, un temple dédié à la princesse Mỵ Châu, une pagode nommée  Bảo Sơn, un temple consacré au roi An Dương Vương etc…Etant le génie tutélaire du village de Cổ Loa, le roi An Dương Vương est honoré chaque année le sixième jour du premier mois lunaire par la procession de sa statue dans le village. An Dương Vương était un personnage historique car selon les conclusions du  chercheur chinois Dư Duy Cương, la tablette de jade  qu’on a trouvée dans le tombeau de Zhao Tuo était un butin appartenant à  An Dương Vương. 

Version anglaise

The citadel and its myth

According to legend, the citadel included 9 spirals of soil. That is why An Dương King gave it the name « Loa Thành » (spiral citadel). During recent archaeological excavations, Vietnamese and Japanese archaeologists have only seen   the existence of three spirals.  Being constituted by ramparts of soil, they were surrounded by wide moats and reinforced firmly by bamboo hedgerows. The presence of these moats and fortification of these spirals  testifies to the perfect knowledge of the land  configuration by  old Vietnamese. That allowed An Dương King to show so many times amazing resistance against  Chinese attackers. 

According to legend, this citadel was impregnable with the magic crossbow, the trigger of which was a claw  offered  by the golden turtle to the king at the time of their separation.  This fortress was taken only in 208 through the ingenious  stratagem adopted by Chinese general Zhao Tuo (Triệu Đà)  with his son Trọng Thủy by consenting to  the latter to get married with Princess Mỵ Châu, the sole daughter of  King An Dương. The recent discovery of a stock of arrowheads  at Cổ Loa is not unrelated to this legend and testifies to the gigantic resistance  effort invested in the the citadel’s defence.(1)

Being located  about 18km in the  Đồng district from  Hànội,  the citadel Cổ Loa which  was build at the 3rd century before J.C. by King An Dương, becomes today a religious and memorial  architectural  complex where one  simutaneously finds a communal house, a temple dedicated to Princess Mỵ Châu,  a pagoda named Bảo Sơn, a temple consacred to An Dương king etc … Being the guardian genius of Cổ Loa village, King An Dương is honored every year, on the 6th day  of the first  lunar month by the procession of his statue in the village. An Dương Vương was a historical personage because, according to the Chinese researcher Dư Duy Cương conclusions, the jade tablet found in the Zhao Tuo tomb was a  spoils belonging to King An Dương.(2)

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(1) Catherine Noppe, Jean François Huppert: Arts du Vietnam: La fleur du pêcher et l’oiseau d’azur. Collection Références. Éditeur: La renaissance du livre 2002.
(2) Trần Văn Giáp: Numéro spécial sur la tablette de jade d’An-Dương. Quelques points de vue sur la tablette de jade d’An-Dương et le problème de Thục An Dương Vương, Văn Sử Địa, n° 28, Mai 1957.
 

Delta du fleuve rouge (Đồng bằng sông Hồng)

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Contrairement au delta du Mékong, le delta du fleuve Rouge contient beaucoup de vestiges historiques. C’est le berceau de la nation vietnamienne. C’est ici qu’on trouve du côté de Thanh Hoá dans la vallée de la rivière Mã la présence d’une civilisation  au premier millénaire avant J.C. à l’âge de bronze qu’on a l’habitude d’appeler l’âge de Đồng Sơn à partir duquel commencent aussi les périodes mythiques de l’histoire du Vietnam. Une première dynastie légendaire, celle de Hồng Bàng aurait régné jusqu’au IIIème siècle avant J.C. C’est à partir de ce delta que s’amorça au début du Xème  siècle, le mouvement « Nam Tiến » (ou la descente vers le Sud) entamé par le généralissime Lê Hoàn et terminé au XVIIIème par les rois Nguyễn.

L’histoire du Vietnam est liée étroitement à ce fleuve Rouge (ou Sông Hồng). C’est lui qui a forgé l’âme vietnamienne. C’est lui qui a pétri l’épaisse identité du peuple vietnamien. Il est à la fois ennemi, ami et acteur du peuple vietnamien.

Pour dominer ses eaux et ses caprices, le peuple vietnamien doit construire et consolider sans cesse les digues. Celles-ci existent depuis un millénaire et rompent seize fois durant ces vingt-cinq dernières années. C’est à cause de lui que le peuple vietnamien a toujours eu pour hantise la domination et la maîtrise des eaux. Le peuple vietnamien est obligé de s’organiser, de réaliser des travaux d’aménagement et d’entretien dès les débuts de notre ère. C’est lui qui apporte au peuple vietnamien la vertu d’être plus patient, plus têtu, plus acharné,  plus laborieux et méthodique dans la construction des digues, dans la réalisation des canaux et des remblais et dans le colmatage des brèches. On trouve dans ce delta un réseau sophistiqué de canaux de drainage et de hautes digues que seul un état hydraulique centralisé comme le Vietnam a su réaliser.

C’est lui qui a été témoin de plusieurs batailles décisives du peuple vietnamien contre les envahisseurs. C’est grâce à sa complicité que le généralissime Trần Hưng Ðạo a défait l’armée mongole en plantant astucieusement dans son lit des pieux qui brisèrent les jonques mongoles en 1288 à l’embouchure de la rivière Bạch Ðằng et en renouvelant l’exploit éclatant  du général Ngô Quyền contre les Chinois en 938 (victoire mettant fin à 1000 ans de domination chinoise). Il a été aussi témoin de l’insurrection de Yên Bái dirigée par le leader nationaliste Nguyễn Thái Học en 1930.

Son destin est celui du peuple vietnamien. C’est lui qui a donné à la capitale du Vietnam le dernier nom Hà-Nội (Hà veut dire fleuve; Nội désigne intérieur). Hà-Nội veut dire  » En deçà du fleuve ». Cette ville fut fondée par le roi Lý Thái Tổ (Lý Công Uẩn) en l’an 1010 sur une localité Ðại La que les géomanciens avaient jugée propice à l’abri des eaux du fleuve Rouge. Elle s’appela aussi sous le nom « Thăng Long » (La cité du dragon prenant son essor) car  le roi Lý  Thái Tổ a vu au débarcadère un dragon d’or s’envoler de cette localité.

C’est aussi lui qui a vu grandir Hanoï avec ses fameuses trente-six rues commerçantes et ses lacs tels que Hồ Hoàn Kiếm, Hồ Tây. L’écrivain Thạch Lam du groupe « Tự Lực Văn Ðoàn » en a parlé dans son roman « Hà Nội 36 phố phường ». C’est lui qui a donné naissance à la construction française du pont Paul Doumer longue de 1680m (ou Cầu Long Biên ) à Hanoï.

Grâce à ses limons riches en fer et à son irrigation, le delta est tellement fertile qu’il est possible d’avoir une moisson en plus au mois de novembre. C’est ici qu’on  trouve tous les jours des femmes penchées sous le chapeau conique, pieds et mains dans la glaise, des enfants rentrés de l’école arpentant les digues, des buffles immobiles dans leurs bains de boue sous un soleil quelquefois accablant. C’est le fleuve Rouge qui inonde souvent la plaine de Hoa Lư, l’ancienne capitale du Vietnam jusqu’au XIème siècle. Il est après le Mékong le deuxième grand fleuve du Vietnam. Il est descendu d’une région montagneuse Yunnan en Chine du Sud. Il est connu souvent sous le nom  » fleuve aux six têtes ». Il entre définitivement au Vietnam à Lào Cai. Il serpente sur plus de 1000 km avant de mourir dans la somptueuse baie de d’Along.

Celle-ci est la huitième merveille du monde. Elle compte plus de trois mille îles, îlots et récifs. On trouve des rochers de formes très variées. Les uns minuscules, les autres de dimensions importantes portent souvent des noms pittoresques. La baie d’Along devient depuis quelques années le site le plus visité par les touristes étrangers quand ceux-ci débarquent au Vietnam. Des mini croisières en jonque permettent de la visiter. C’est dans cette baie, selon la légende, que pour domestiquer les courants marins, un dragon serait descendu. C’est pour cette raison que les Vietnamiens ont appelée Hạ Long ( ou le site de la descente du Dragon ).

Émerveillé par la splendeur et la beauté de cette baie qu’il visita en jonque en 1468, le roi Lê Thánh Tôn laissa quelques vers inoubliables comme témoignage de son émotion :

Muôn ngọn núi nổi trên như biển ngọc
La liệt như những sao sa, những quần cờ, chênh vênh màu xanh biếc …

Des cimes élevées se dressent en foule dans la mer comme autant de joyaux,
Des sommets bleuâtres sont éparpillés comme des étoiles descendantes et des pions dans l’échiquier des flots
Les poissons et le sel, abondants comme le sable, offrent au peuple un gain rapide.

Khác với đồng bằng sông Cửu Long, đồng bằng sông Hồng có rất nhiều di tích lịch sử. Nó là cái nôi của dân tộc. Chính ở đây, chúng ta tìm thấy ở phía Thanh Hóa trong thung lũng sông Mã sự hiện diện của một nền văn minh ở thiên niên kỷ đầu tiên trước Công nguyên vào thời đại đồ đồng mà chúng ta thường gọi là thời đại Đồng Sơn. Cùng với thời đại nầy mới khởi đầu thời kỳ truyền thuyết của lịch sử Việt Nam. Một triều đại huyền thoại đầu tiên, một triều đại mang tên Hồng Bàng được ngự trị cho đến thế kỷ thứ ba trước Công nguyên. Chính cũng từ vùng đồng bằng này từ đầu thế kỷ thứ 10, khởi đầu một cuộc « Nam Tiến » bởi tướng Lê Hoàn và được kết thúc với các chúa Nguyễn vào thế kỷ 18. Lịch sử Việt Nam được gắn bó mật thiết với sông Hồng này. Chính nó rèn luyện tâm hồn và uốn nắn bản sắc dày đặc của người dân Việt. Nó đồng thời vừa là kẻ thù, đồng minh và diễn viên của nhân dân Việt Nam.

Để ngự chế sự thay đổi thất thường của sông Hồng, người dân Việt phải xây dựng và củng cố không ngừng các con đê. Những công trình nầy được tồn tại có một thiên niên kỷ và bị phá vỡ mười sáu lần trong hai mươi lăm năm vừa qua. Chính vì sông Hồng mà người dân Việt lúc nào cũng có nỗi lo âu trong việc kiềm chế và kiểm soát nước sông. Người dân Việt buộc lòng phải tổ chức, thực hiện các công việc sửa chửa và bảo trì từ đầu thời đại của chúng ta. Chính sông Hồng làm người dân Việt có được đức tính kiên nhẫn và bướng bỉnh hơn, miệt mài, cần cù và siêng năng trong các công việc xây dựng các con đê và các kênh rạch và bồi đất các nơi bị lỡ. Ở vùng đồng bằng này có một mạng  lưới kênh  đê có hệ thống thoát nước một cách tinh vi mà chỉ có một quốc gia thủy lực tập trung như Việt Nam mới có thể đạt được. 

Chính sông Hồng cũng là nhân chứng các trận chiến quyết liệt của nhân dân Việt Nam trong các cuộc chống quân xâm lược. Chính nhờ sự đồng lõa của sông Hồng mà Hưng Đạo Vương Trần Quốc Tuấn  đánh bại quân Mông bằng cách đóng cọc ngầm độc đáo dưới sông, phá vỡ quân Mông vào năm 1288 tại cửa sông Bạch Đằng và tạo lại chiến công hiển hách của tướng quân Ngô Quyền chống lại người Trung Quốc vào năm 938 (chiến thắng nầy chấm dứt 1000 năm thống trị của Trung Quốc). Nó cũng chứng kiến cuộc nổi dậy ở Yên Bái do lãnh tụ quốc gia Nguyễn Thái Học cầm đầu vào năm 1930.
Số phận của nó cũng là số phận của người dân Việt. Chính sông Hồng mang lại cho thủ đô của Việt Nam một cái tên cuối cùng đó là Hà Nội (Hà là sông còn nội có nghĩa ở bên trong). Hà Nội có nghĩa là « ở trong đất liền của con sông ». Thành phố này được thành lập bởi vua Lý Thái Tổ (Lý Công Uẩn) vào năm 1010 tại một khu vực được gọi là Đại La mà các thầy địa chất giỏi về phong thủy phán đoán rất thuận lợi cho việc tránh lũ lụt của sông Hồng. Thành phố nầy cũng được gọi dưới cái tên « Thăng Long » (Thăng là bay lên, nơi mà rồng cất cánh) vì  ở nơi thuyền  ngự Lý Thái Tổ nhìn thấy có một con rồng vàng bay lên ở nơi này.

Cũng chính sông Hồng chứng kiến sự trưởng thành của Hà Nội với ba mươi sáu phố phường và các hồ nước nổi tiếng như Hồ Hoàn Kiếm, Hồ Tây vân vân… Nhà văn Thạch Lam của nhóm « Tự Lực Văn Ðoàn » có nói về Hà Nôi trong cuốn tiểu thuyết « Hà Nội 36 phố phường« . Chính sông Hồng dẫn đến công trình xây dựng vào thời Pháp thuộc cầu Paul Doumer (hay cầu Long Biên ngày nay) dài có 1680 thước ở Hà-Nôi.

Nhờ có bùn lầy màu mỡ và được tưới nước, đồng bằng nầy có thể thu hoạch thêm một mùa hơn vào tháng 11. Chính ở nơi nầy chúng ta thấy được mỗi ngày các phụ nữ nghiêng mình dưới chiếc nón lá, chân tay dẫm trong đất sét, các trẻ em học sinh từ trường trở về đi bộ trên các con đê, các con trâu thì im lìm nằm trong các vũng bùn dưới ánh mặt trời đôi khi ngột ngạt. Chính sông Hồng làm ngập nước thường xuyên vùng đồng bằng Hoa Lư, cố đô của Việt Nam cho đến thế kỷ thứ 11. Sau sông Mê Kông, nó là con sông lớn thứ hai ở Việt Nam. Nó đến từ một vùng núi Vân Nam ở miền nam Trung Quốc. Nó thường được gọi là « con sông chín đầu ». Nó vào Việt Nam ở phía Lào Cai. Nó ngoẳn ngoèo uốn lượn có hơn 1000 cây số trước khi sáp nhập cuối cùng vào vịnh Hạ Long hoành tráng.

Vịnh nầy là kỳ quan thứ tám của thế giới. Nó có hơn ba ngàn hòn đảo và đá ngầm. Được thấy những tảng đá có hình dạng khác nhau. Một số thì nhỏ bé, còn một số thì có kích thước lớn thường và mang những cái tên rất mơ mộng. Vịnh Hà Long trở thành địa điểm được truy cập nhiều nhất trong những năm gần đây bởi khách du lịch nước ngoài khi họ đến Việt Nam. Các chuyến du lịch biển bằng thuyền cho phép bạn ghé thăm vịnh. Theo truyền thuyết, để thuần hóa các dòng hải lưu, một con rồng đáp xuống ở nơi này. Chính vì lý do này mà người dân Việt thường gọi là Hạ Long (hay là nơi của Rồng hạ xuống).

Kinh ngạc trước cái đẹp lộng lẫy của vịnh khi dùng thuyền để ngao du vào năm 1468, vua Lê Thánh Tôn đã để lại những vần thơ khó quên được nói lên sư cảm xúc của ông:

Muôn ngọn núi nổi trên biển ngọc
La liệt như những sao sa, những quần cờ, chênh vênh màu xanh biếc….

Đồng bằng sông Hồng

Royaume du Champa (Version française)

C’est un ancien royaume d’Indochine connu autrefois sous le nom « Lâm Ấp » (ou Lin Yi)(192-749), puis Hoàn Vương (Huanwang)  (758-859) et enfin Chiêm-Thành (ou Tchan-Tcheng en chinois)(988-1471) et situé dans ce qui est aujourd’hui le centre du Viêt-Nam, de la cordillère annamitique  Hoành Sơn, Quảng Bình au nord  jusqu’à Bình Thuân (Phan Thiết) au sud. Les étonnantes tours chams en briques rouges et en grès trouvées  dans le centre sont le seul témoignage silencieux d’une civilisation disparue dans les tourbillons de l’histoire.

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Les Chams étaient sans doute d’origine austronésienne et occupaient les côtes du centre et du sud du Viêtnam depuis l’époque néolithique. Au IIème siècle, ce peuple de marins adopta l’hindouisme au contact des commerçants indiens, ce qui donna naissance au royaume du Champa.

Un voyageur chinois du IVème siècle les décrit avec un type physique particulier: grand nez droit, cheveux noirs et frisés, pratiquant un rituel funéraire qui comporte l’incinération au son du tambour. Les Chams étaient non seulement d’excellents marins mais aussi de redoutables bâtisseurs et d’ingénieux agriculteurs. Les Chams réussirent à achever l’unité du pays au début du Vème siècle après avoir résisté à plusieurs reprises aux tentatives de domination chinoise. Leur capitale se situait à Indrapura (Trà Kiệu), près de Ðà-Nẵng (ex Tourane des Français) du VIIème au IXème siècle.

Grâce au commerce de la soie, des épices et de l’ivoire entre la Chine d’une part et l’Inde et le monde musulman d’autre part, ce royaume connut une période de prospérité qui fut troublée d’abord par la conquête des Khmers en 1145-1147 puis ensuite par la politique d’expansion des Mongols de Kubilai Khan. Pour faire face à cette domination, les Chams cherchèrent l’alliance avec le Vietnam, ce qui permit aux Chams et aux Vietnamiens de sortir victorieux lors de cet affrontement. Pour sceller cette union, une princesse vietnamienne de nom Huyền Trân de la dynastie des Trần, sœur du roi Trần Anh Tôn fut proposée en 1306 pour épouse au roi Champa de nom Chế Mẫn (Jaya Simhavarman III) en échange de deux territoires du Champa Châu Ô et Châu Rí, situés au Col des Nuages. Ceux-ci ne sont autres que les deux provinces septentrionales de Quảng Trị et Thừa Thiên du Vietnam actuel (Huế).

Cette union ne fut que de courte durée. Les Vietnamiens continuèrent à revendiquer plus de terres vers le Sud et la mort du roi Chế Mẫn un an après un an de mariage, sans avoir d’héritier, ne fut qu’un prétexte supplémentaire dans la conquête du Champa. Le roi du Vietnam monta un complot en envoyant son général Trần Khắc Chung pour faire évader sa sœur qui devait être sacrifiée, selon la tradition chame, au moment des funérailles de son mari. Les provinces Châu Ô et Châu Rí devinrent alors un sujet de discorde entre Champa et le Vietnam.

Les Chams eurent un sursaut avec le roi Chế Bồng Nga (Binasuor) (ou Che Bunga) qui battit à maintes reprises les Vietnamiens en pillant la capitale Thăng Long en 1371 et en 1377. Mais celui-ci fut assassiné en 1389 lors d’une nouvelle invasion du Vietnam et sa mort marqua le déclin des Chams. Les Vietnamiens annexèrent ce royaume aux alentours de 1470 sous la dynastie des Lê avec le roi Lê Thánh Tôn. Aujourd’hui, les Chams sont dispersés en diaspora depuis le Cambodge jusqu’à la Malaisie et constituent l’une des minorités ethniques du Vietnam. (moins de 100000 Chams).

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Terre-Eau (Đất Nước)


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L’eau est omniprésente au Vietnam. L’eau est tellement en osmose avec la terre du Vietnam et c’est peut-être pour cela que ce pays est désigné souvent par deux mots Ðất Nước (Terre-Eau). C’est ici qu’est née la civilisation du riz inondée issue de la culture de Hòa Bình datant au moins de 10.000 ans avant J.C.  Les habitants d’ici croient fermement qu’ils sont les descendants du roi Dragon, Lạc Long Quân, venu des Eaux et de la fée Âu Cơ d’origine terrestre. Nous pouvons dire que c’est ici que la terre et l’eau s’unissent pour donner naissance à un peuple. C’est aussi ici que l’on trouve dans les tombes antiques, des amulettes représentant le dragon, un animal mythique à tête de cochon et au corps de serpent. C’est un trait d’union de la Terre et de l’Eau car le cochon désigne non seulement  la richesse des paysans  mais aussi le symbole de la Terre et le serpent est lié étroitement à l’Eau.

L’histoire du Vietnam est  aussi  simplement une histoire d’eau. L’eau peut devenir meurtrière car elle peut sortir de son lit pour engloutir des récoltes et des villages entiers. Pour atténuer sa colère et sa hargne, on ne cesse pas de construire des digues, colmater des brèches, élever des remparts, creuser des canaux. C’est elle qui a pétri l’épaisse identité du peuple vietnamien et a forgé son âme. Elle est nourricière  car elle fertilise la terre et fait pousser le riz dans les champs. Mais c’est aussi elle qui est tant de fois complice du peuple vietnamien pour venir à bout les agresseurs étrangers.

L’eau a mille visages et autant de couleurs que d’odeurs: tumultueuse et imprévisible dans le fleuve Rouge aux alluvions de couleur brique, marine et turquoise le long des côtes en particulier à Cà Ná, calme à Nha Trang, déchaînée et ourlée de grandes vagues à Ðà Nẵng, croupie avec la couleur ambre des rizières et mourant entre les racines des palétuviers dans les arroyos du delta de Mékong. Cette eau est trouvée partout même dans les coins les plus refoulés du Vietnam. Après quelques moussons, une bassine traînée dehors, une jarre cassée, un fossé au bord de la route peuvent en contenir et deviennent respectivement un aquarium de laboratoire de biologie, une pièce d’eau pour l’élevage des têtards et  un mini étang où fleurissent les lotus. C’est aussi à l’entrée des villages que l’on trouve l’eau stagnante des étangs, recouverte de lentilles d’eau et de liserons aquatiques qui sont les  compagnons du bol de riz des pauvres.

L’eau est synonyme aussi de patrie. C’est pour cela que le dernier empereur Duy Tân intronisé à l’âge de 8 ans et exilé plus tard par les autorités coloniales se servait de cette synonymie pour révéler son état d’âme. Un jour, lors d’une promenade à la mer, ses mains étaient si sales qu’un vieux serviteur lui demanda de les laver avec une bassine remplie d’eau. Il lui posa la question suivante: Si les mains sont sales, on peut les laver avec de l’eau. Mais si c’est l’eau qui est malpropre, avec quoi doit-on la laver? L’empereur Duy Tânvoulait dire que si la patrie était humiliée, avec quoi devait-on laver cet outrage?

Cette réflexion abasourdit et fit trembloter le vieux serviteur. Sans attendre sa réponse, l’empereur Duy Tân impassible répondit à sa place: Si l’eau est souillée, on va la laver avec du sang.

Si par essence, l’eau est élément protecteur, fœtal et vital pour l’homme, elle est en plus pour la plupart des Vietnamiens, la raison d’être dans ce monde car elle est synonyme du mot PATRIE.

Đất Nước

Ở Vietnam, nơi nào cũng có nước.  Có lẽ vì  nước nó thấm nhuần với đất mà nước Việt Nam thông thường được gọi bằng hai chữ Đất Nước. Chính nơi nầy là nguồn gốc của một nền văn minh  lúa nước đã có hơn mười thiên niên kỷ từ .nền văn hoá Hòa Bình.  Người cư dân ở đây họ tin tưởng mãnh liệt họ là con cháu  của cha Rồng Lạc Long Quân  và mẹ tiên Âu Cơ, đến từ Biển và Núi. Chúng ta có thể nói  rằng dân tộc ở đây là  sự kết hợp tinh vi của Đất và Nước. Chính ở nơi nầy người ta  tìm thấy được trong các cổ mộ những bùa hộ mệnh mang hình tượng con rồng đầu lợn mình rắn. Đây là một gạch nối của Đất và Nuớc  vì con lợn tượng trưng  không những sự giàu có của người  nông dân mà nó còn là biểu tượng đất và rắn  là con vật sống gắn bó với nước.  

Lịch sử Việt Nam nó cũng là một câu chuyện về nước mà thôi. Nơi nầy nước nó có thể trổi dậy lũ quét   mùa màng và làng xã. Để xóa  dịu cơn thịnh nộ, người dân không ngừng xây đấp các con đê và  đào các con kênh.  Chính nước nó  nắn bóp ra  một bản sắc dầy đặc  và rèn luyện tâm hồn của người dân Việt. Chính cũng nhờ  nó nuôi dưởng mà  đất mới được màu mỡ, làm lúa mộc trên các cánh đồng.  Thế cũng nhờ nước mà dân tộc Việt Nam mới thành công hiển hách bao lần trước sự xâm lăng của ngoại bang. 

Nước nó có muôn mặt, lắm  màu sắc mà cũng lắm mùi vị. Nó có thể  trổi  dậy ồn ào bất thường với sông Hồng, một con sông có màu  đỏ của đất phù sa kéo về.  Nó có thể màu xanh biếc theo dọc ven biển nhất là ở Cà Ná hay yên lặng như ở Nha Trang  mà nó cũng có thể  thịnh nộ với các cơn sóng dữ cuộn trào như ở Đà Nẵng.  Rồi nó lặng lẽ đắm mình  qua các con sông  nho nhỏ  với màu vàng óng ánh  để sau đó  nó chết  giữa rừng ngập mặn ở  những con rạch của đồng bằng sông Cửu Long. Ở Việtnam, người ta có thể tìm thấy nước ở bất cứ nơi nào dù nơi đó có héo lánh đi nửa. Vã lại, sau cơn gió mùa,  một cái  thau nuớc vứt bỏ, một chum sành đổ vỡ, một hố  bên lề đường cũng có thể chứa nước và trở thành sau đó là một bể thí nghiệm sinh học, một trũng nước nuôi con nòng nọc và một ao nho nhỏ đầy hoa sen. Chính ở trước cỗng làng người ta tìm thấy được giữa lòng nước đọng của  các hồ, những bãi  bèo và rau muống. Đó là  thực phẩm  mà  người nghèo thường dùng với bát cơm.

Nước nó cũng đồng nghĩa với tổ quốc. Vì lý lẽ đó nên vua Duy Tân,  đươc lên ngôi lúc 8 tuổi và bị lưu đày về sau  bởi chính quyền thực dân Pháp có dùng cái đồng nghĩa ngữ pháp nầy để bày tỏ tâm trạng của ông.  Một ngày, lúc đi dạo ngoài biển, tay của ông bẩn quá chừng nên người cận vệ già dùng thau  nước xin ông rửa tay. Ngài  mới chất vấn ông cận vệ già với câu hỏi  nầy:  Nếu tay ta dơ thì có thể rửa với nước. Chớ nếu nước nó  không sạch thì chúng ta phải rửa  với cái chi vậy?  Vua Duy Tân  muốn nói nếu tổ quốc bị sĩ nhục, thì người ta phải rửa nhục với cái chi?  Người cận vệ già vừa rung sợ vừa  chết lặng người  trước cái ngẫm nghĩ sâu sắc của ngài.  Không cần sự trả lời của người cận vệ, ngài dững dưng trả lời thế ông:  Nếu nước nó bị ô uế thì chúng ta phải rửa với máu thôi.

Nếu  chủ yếu nước  là  yếu tố  bảo  trợ hài nhi và quan trọng  cho con người  thì  đối với người dân Việt  nó  còn hơn nửa là lý lẽ  sống ở thế gian nầy vì nó đồng nghĩa với hai chữ Tổ Quốc.

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Dragon (Con Rồng)

Version française
English version

Không  có chuyện cổ tích hay truyền thuyết Vietnam nào  mà không có con vật phi thường và huyền thoại nầy mà thường được  gọi là con Rồng hay  con Long. Nó là linh vật  đứng hàng đầu  trong bốn con vật có sức mạnh siêu phàm hay tứ linh (long, lân, qui, phụng). Nó thường được phổ biến   trong nghệ thuật trang trí và điêu khắc.  Người ta không những thấy  sự hiện diện của nó ở các chùa chiền mà còn ở các mái hay rường nhà, đồ nội thất, chén đĩa và các mặt hàng bằng vải.   Nếu nó là con thú có cánh, phun lửa và biểu tượng sự tàn ác và hung dữ ở Âu châu  thì ở Vietnam nó là  yếu tố chính  trong truyện thần thoại của người  Việt. Nó là con vật rất gần gũi với đời sống của người Việt vì nó hình tượng của mưa gió thuận hoà, đem lại hạnh phúc ấm no  cho con người nhất là Vietnam là một nước nông nghiệp.

 Tất cả  người dân Việt tin tưỡng mãnh liệt họ  là con cháu của cha Rồng Lạc Long Quân đến từ nước và mẹ Âu Cơ xuất phát  từ miền núi. Từ cuộc hôn nhân đó, tiên nữ đẻ ra một cái bọc có 100 trứng khi vỡ ra, được 100  thằng con trai cường tráng. Sau nầy, khi chia tay, 50 đứa con theo cha  xuống vùng hạ du và sáng lập nhà nước  có tên là Văn Lang và 50 đứa con còn lại theo mẹ về vùng núi để dẩn đến sự ra đời một thế giới vi mô  phức tạp nhất là có đến 54 dân tộc thiểu số.  Mặc dầu  phiên bản nầy nó có tính cách phóng   túng và ngây ngô nhưng   ít nhất nó cũng giúp người  Việt và các dân tộc thiểu số sống  chung và đoàn kết  chặt chẽ  trên mãnh đất hình rồng đế chống lại ngoại bang trong những giây phút khó khăn nhất của lịch  sữ.

Theo truyền thuyết , cũng nhờ có sự hổ trợ  của con rồng khiến quân giặc phương bắc bị đánh bại.   Khi đụng chạm với nước biển, các ngọn lửa của nó    biến thành vô số  các đảo nhỏ, những đá ngầm hình thù lạ đời. Bỡi vậy vịnh nầy được gọi là vịnh Hạ Long (có nghĩa là nơi rồng đáp xuống). Vịnh nầy trở thành là một kỳ quan thứ tám của thế giới và cũng là một điểm trọng đại được nhiều du khách ngoại quốc đến tham quan khi đến Vietnam.

Biểu tượng của  uy quyền và sức mạnh, con rồng  thường được  gắn bó với   đế vương hay   những thực thể   qúy trọng  chỉ dành cho vua chúa chẳng hạn  long nhan (mặt vua), long ngai (ngai vua), long thể (thân thể của vua), long sàn (giường vua)  vân vân …Bỡi vậy chân rồng của vua thường có 5 móng.  Nếu các đồ nội thất nào như  tráp, bình gốm mà  chân rồng có 5 vuốt, đó là sở hữu của vua chúa. Ngược lai, thông thường rồng dân dã thì chân chỉ có 4 móng. Nó còn biểu tượng lang quân, hôn phu hay là người đàn ông. Còn phụ nử thường được thể hiên qua chim phượng hoàng. Bỡi vậy khi có hôn nhân, thường thấy trên các lụa thêu hay trên các bức hoành điêu khắc hình con rồng liên hợp với chim phượng hoàng. Đây củng là sự kết hợp mà các nhà thơ thường nhắc đến để nói lên  niềm vui và hạnh phúc hôn nhân. 

 

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Hình tượng rồng Vietnam  rất đa dạng, có sự biến đổi không ngừng liên quan đến các triều đại Vietnam.  Duới triều nhà Lý, sau khi thoát khỏi sự đô hộ của Trung Hoa thì con rồng thân thể rất dài như rắn,  mềm mại và uyển chuyển trên bốn chân chim, uốn lượn nhiều vòng không có vảy to, đầu không có tai và sừng. Các nhà nghiên cứu gọi rồng nầy là rông dây. Chính nhờ những nét độc đáo và cá biệt của rồng được phổ biến trong  nghệ thuật điêu khắc thời đó mà người ta mới có thể xác định chính xác niên đại mà rồng được xuất hiện. Đến triều nhà Trần thì rồng rất mập mạp, khỏe mạnh và lực lưỡng. Đầu cũng lớn hơn, có sừng thêm tai. Có vẻ uy nghi hơn hơn lúc thời đại nhà Lý. Sang triều Lê thi nước Việt bị xâm nhập bỡi nho giáo nên rồng thời đó chịu ảnh hưởng rất mạnh  mẽ của phong kiến Trung Hoa  khiến con rồng có đầu to, sừng có chạc, móng quặp lại trông dễ sợ. Tất cả đều thể hiện sự uy quyền và  nghiêm khắc của nhà vua. Sau cùng dưới thời nhà Nguyễn, rồng trở thành một đề tài phong phú khiến ở khắp nơi từ  cung điện đến chùa chiền dù nó vẫn  tượng trưng vương quyền nhưng nó vẫn được sáng tạo một cách phóng khoáng.

Rồng được tìm thấy ở khắp nơi luôn ở đồng bằng sông Cửu Long. Xuất phát tử vùng chân núi Hy Mã Lập Sơn (Tây Tạng), sông nầy chia ra làm chín nhánh hay chín con rồng con để rồi hoà mình sau cùng ở vịnh Nam Bộ. Bỡi vậy vùng nầy mới gọi là đồng bằng Cửu Long.  Chính vua Lý Thái Tổ thấy rồng trong mộng mới dời đô về thị trấn Đại La mà các nhà địa lý cho rằng là nơi thuận lợi cho việc tránh lũ lụt  khốc liệt của sông Hồng. Vì vậy mà thủ đô Hà Nội được gọi thời đó là Thăng Long (Rồng bay lên).

Nếu con  quái vật biển nầy thường bị các dân tộc khác  sợ hải chán ghét thì nó ngược lại rất gần gũi với  đời sống hằng ngày của người Việt. Nó có trọng trách để  canh giữ ở Huế các lăng tẫm của các vua chúa với thân thể làm bằng các mãnh gốm đa sắc. Với màu vàng rực rỡ, nó thường được thấy đang uốn lượn trên các cột sơn mài màu son của các cung điện. Nó nằm trong hệ thống 12 con giáp. Nó không những  được thấy  trên các đồ thêu thùa bằng lụa dành cho du khách mà còn là hình chạm ở đầu mũi thuyền với màu sắc sặc sỡ ở vịnh Hạ Long.

Ở Vietnam, chúng ta lúc nào cũng cảm nhận được sự che chở bỡi con quái vật biển nầy  vì chúng ta tin tưởng mãnh liệt là con cháu của cha Rồng Lạc Long Quân.

Version française

Il n’y a pas de contes ni de légendes vietnamiennes sans cet animal fabuleux et mythique qu’on appelle communément Con Rồng ou plus littérairement Con Long (ou le Dragon en français ). Il occupe la première place parmi les  quatre animaux au pouvoir surnaturel (tứ qúi)(long, lân, qui, phụng (dragon, licorne, tortue et phénix).  Il est employé fréquemment dans l’art de décoration et la sculpture. On le voit non seulement dans les pagodes mais aussi sur les arêtes des toitures,  les poutres des charpentes,  les meubles,  les pièces de la vaisselle et  les étoffes.   Si cet animal ailé et puissant cracheur de feu  est le symbole de méchanceté et de cruauté en Europe, il passe par contre  pour un élément clé dans  la mythologie  vietnamienne. Il est proche de la vie journalière des Vietnamiens car il  est considéré par ces derniers  comme un élément de bonheur avec ses bienfaits dans la régulation harmonieuse de la pluie et du vent  et dans un pays agricole comme le Vietnam.

Tout Vietnamien se croit fermement descendant du roi Dragon Lạc Long Quân venu des Eaux et de la fée Âu Cơ d’origine terrestre. De cette union, la fée déposa cent œufs qui donnèrent le jour à cent robustes garçons. Plus tard, lors de la séparation du couple, une cinquantaine de garçons suivirent le père Dragon vers les basses régions côtières et fondèrent la première nation vietnamienne ayant comme nom Văn Lang tandis que les cinquante autres suivirent leur mère terrestre vers les hautes plaines pour donner naissance plus tard à un microcosme ethnique le plus complexe du monde avec 54 minorités ethniques. Bien que cette version mythologique soit débridée et poétique, elle permet néanmoins aux Vietnamiens et aux minorités ethniques de cohabiter tant bien que mal dans ce pays en forme de dragon et de s’unir comme un seul homme pour venir à bout des agresseurs étrangers dans les moments difficiles de leur histoire. 

Selon une légende vietnamienne, c’est grâce au retour d’un dragon bienfaiteur que les hordes barbares venant du Nord furent mises en déroute. Ses flammes de feu crachées se transformèrent au contact de la mer en une multitude d’îlots, écueils aux formes extravagantes. C’est pour cela que cette baie est connue en vietnamien sous le nom Hạ Long ou ( la Descente du Dragon ). Elle devient ainsi la huitième merveille du monde et le site naturel le plus visité par les touristes étrangers lorsque ceux-ci débarquent au Vietnam.

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La baie de Hạ Long 

Étant l’élément de pouvoir, le dragon est lié étroitement à  l’empereur et à tout ce qui lui appartient. Par exemple long nhan (son visage),  long ngai (son trône), long thể (son corps), long sàn (son lit) etc… Etant l’animal emblématique de l’empereur,  le dragon  de l’empereur  doit  posséder des pattes à 5 griffes. Si on voit sur un meuble,  un coffret ou  une porcelaine un dragon avec ses pattes  à cinq griffes, c’est que l’objet en question est destiné au service de l’empereur. Par contre, d’une manière générale, le dragon n’a que quatre griffes pour ses pattes. Il est encore le symbole du mari, du fiancé et plus généralement de l’homme. Quant à la femme, elle est représentée par le phénix. C’est pourquoi lorsqu’on veut faire allusion à un mariage, on associe souvent sur une broderie ou  un panneau sculpté un dragon à un phénix. C’est aussi cette association que les poètes évoquent dans leurs poèmes pour parler  de la joie partagée et du bonheur conjugal.

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L’image du dragon se présente sous diverses formes et ne cesse pas d’avoir des modifications tout le long  des dynasties vietnamiennes.  Après la libération du  Vietnam de la domination  chinoise, le dragon apparût  sous la dynastie des Lý avec un corps  long comme celui d’un serpent, souple dans sa démarche avec les quatre pattes d’un volatile et ondulant sinueusement avec des petites écailles. Sa tête n’avait ni oreilles ni cornes. Les chercheurs lui donnent le nom « rồng dây ». Grâce à ses caractéristiques particulières et uniques trouvées dans la sculpture, on arrive à déterminer avec exactitude l’époque de son apparition. Puis sous la dynastie des Trần, le dragon commença à prendre de l’embonpoint et devint robuste et musclé avec une   tête plus grosse et garnie de cornes et d’oreilles. Ce dragon avait l’air majestueux par rapport à celui des Lý. Sous la dynastie des Lê, le Vietnam fut tellement influencé par le confucianisme et la féodalité chinoise que le dragon avait une grosse tête garnie de cornes fourchues et les griffes de ses pattes rabattues vers l’arrière, ce qui faisait peur à voir. Tout cela avait pour but de montrer la sévérité du pouvoir  et  l’autorité du roi. Enfin sous la dynastie des Nguyễn, le dragon devint un thème tellement foisonnant que malgré son emblème de royauté, les artistes n’hésitèrent pas à s’en servir délibérément à leur guise   pour leurs créations d’art visibles partout (du palais jusqu’à la pagode).

Le dragon est vu partout même dans le delta du Mékong. Ce fleuve né dans les contreforts de l’Himalaya (Tibet) se divise en neuf bras ou en neuf dragons pour se jeter dans le golfe de la Cochinchine (ou Nam Bộ). C’est pour cela que cette région s’appelle Cửu Long (ou Neuf Dragons en français). Il a été vu également à l’embarcadère par l’empereur Lý Thái Tổ, ce qui permit à ce dernier de transférer sa capitale sur la localité Ðại La que les géomanciens ont jugée propice à l’abri des eaux du fleuve Rouge meurtrier. C’est pour cela que la capitale Hanoï fut connue à une époque sous le nom Thăng Long (ou la montée du Dragon).

Si ce monstre marin rebute facilement la plupart des peuples, il fait partie par contre de la vie journalière vietnamienne. Il est chargé de veiller, à la ville impériale Huế sur les tombeaux des empereurs Nguyễn avec tout son corps de bris de céramique multicolore. Doré, il s’enroule autour des piliers de laque carmin des palais impériaux. Il est l’un des douze signes astrologiques du calendrier lunaire. Il devient non seulement la broderie sur soie des vêtements pour les touristes mais aussi la figure de proue aux couleurs criardes sur les jonques de la baie de Hạ Long.

 

Dans le berceau de légendes qu’est notre Vietnam, nous nous sentons mieux protégés par ce monstre marin car nous sommes convaincus que nous sommes toujours descendants du roi Dragon Lạc Long Quân.

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Etre Việtnamien (Tôi là người Việt Nam)

Version vietnamienne
Version anglaise

D’après les sources archéologiques dont nous disposons aujourd’hui, les Vietnamiens sont issus probablement du groupe Thai-Vietnamien. Certains historiens continuent de voir non seulement dans ces Vietnamiens les immigrants mongoloïdes venus de la Chine méridionale (les Bai Yue) et s’installant dans le delta du Fleuve Rouge au cours des siècles précédant notre ère mais aussi les fourriers de la civilisation chinoise balayant sur leur passage par la poussée démographique toutes les civilisations brillantes et connues jusque-là sur la péninsule indochinoise (celles de Ðồng Sơn et du Champa plus tard). D’autres pensent que les Vietnamiens sont le résultat de fusion entre plusieurs peuples en contact dans le bassin du Fleuve Rouge parmi lesquels il faut citer les Hmongs, les Chinois, les Thaïs et les Dongsoniens.

En se basant sur leur légende de la pastèque ayant lieu à l’époque des rois Hùng et témoignant de la venue des étrangers d’une race différente qui auraient apporté des graines au Vietnam par la voie maritime ( IIIème siècle avant J. C. ) et sur les fouilles archéologiques confirmant l’existence du royaume de Nan Yue, les Vietnamiens sont convaincus qu’ils étaient issus des Yue mais avec un fonds indonésien probablement par l’intermédiaire des Dongsoniens car le Ðình exhaussé sur pilotis et où réside l’expression la plus vivante de l’âme du peuple vietnamien, ressemble incontestablement à la maison préfigurée sur les tambours de bronze de Đồng Sơn. Cette conviction semble concluante car on trouve aussi d’autres ressemblances étonnantes chez les Vietnamiens comme chez les peuplades indonésiennes: la chique du bétel, le tatouage et le laquage des dents.

À part quelques Français comme Henri Oger ayant pu découvrir dans la société vietnamienne une civilisation millénaire riche en traditions et en coutumes, on continue à se prêter à une confusion hallucinante en considérant que la civilisation vietnamienne est un décalque de la civilisation chinoise. On continue à reprocher aux Vietnamiens de ne pas avoir une civilisation aussi digne, intense et riche que celle qu’on a trouvée auprès des autres peuples d’Indochine (les civilisations khmère et chame) à travers leurs temples d’Angkor et de Mỹ Sơn. C’est une méconnaissance regrettable car pour connaître les richesses de la civilisation vietnamienne, il s’avère indispensable de s’intéresser plutôt à son histoire, à sa littérature qu’à son art.

Comment peut-on avoir un art aussi prodigieux et original lorsqu’on est toujours en lutte perpétuelle avec une nature si rude et impitoyable et lorsque le Tonkin n’est pas d’une richesse exceptionnelle sans parler de la sinisation systématique imposée par les Chinois durant leur mille ans de domination. Malgré cela, les Vietnamiens arrivèrent à montrer à maintes fois leurs techniques, leur savoir-faire et leur imagination qui permirent de conférer à certaines productions vietnamiennes (céramiques en particulier) un rang presque honorable parmi les arts provinciaux du monde chinois. Afin de préserver les traditions et de perpétuer leur culture, les Vietnamiens devaient leur salut dans leur lutte sempiternelle. Grâce à leurs croyances religieuses et à leur environnement quasi hostile au départ, ils avaient en eux un pouvoir considérable de résistance à la souffrance morale et physique qui devenait au fil des années l’une de leurs principales forces pour venir à bout de toutes les agressions extérieures.

Grâce aussi à leur labeur, leur ténacité et leurs sacrifices en vies humaines, ils arrivèrent à refréner les caprices et la colère du Fleuve Rouge, à déboulonner les Chinois hors du Tonkin à maintes reprises et à franchir seulement au XVIIème la barrière qu’est constituée la Cordillère Annamitique impénétrable jusqu’alors dans leur marche vers le Sud. Les Chams étaient les premières victimes de cette confrontation séculaire, suivies par les Khmers. On peut reprocher aux Vietnamiens d’être impitoyables envers les autres peuples mais il ne faut pas oublier que les Vietnamiens ont lutté inexorablement depuis la création de leur nation, pour leur survie et la préservation de leurs traditions.

Les Vietnamiens ont été très désavantagés depuis longtemps par la proximité géographique de la Chine. C’est pour interdire le passage des Mongols de Kubilai Khan dans la conquête du Champa que les Vietnamiens subirent deux fois leurs invasions en 1257 et 1287. C’est pour trouver un passage vers l’empire du Milieu que les Français pensèrent réussir dans un premier temps par le Mékong puis par le fleuve Rouge qui permettait de relier le Yunnan qu’une mission de Doudart de Lagrée suivie par celle de Francis Garnier fut envoyée en Indochine, ce qui permit aux Français de s’intéresser plus particulièrement au Tonkin et d’y intervenir militairement quelques années plus tard.

C’est pour contrer aussi la Chine après la guerre de Corée que les Vietnamiens furent impliqués de force pendant des décennies dans la guerre de confrontation Est-Ouest. C’est aussi pour contrarier la politique de la Chine au Cambodge que les Vietnamiens reçurent une correction en Février 1980 par l’invasion éclair des troupes chinoises à la frontière de Lạng Sơn durant un mois.

Sans leur longue tradition d’indépendance, leur farouche préservation de leur identité et leur forte personnalité, les Vietnamiens auraient disparu depuis longtemps sur la péninsule indochinoise lorsqu’ils sont si proches géographiquement et culturellement de l’empire du Milieu dont la civilisation est non seulement inégalée mais éblouissante aussi depuis quatre mille ans. Le Viêt-Nam serait probablement aujourd’hui une simple province chinoise et un banal avatar de la civilisation chinoise.

Pour ceux qui connaissent bien l’histoire du Vietnam, être Vietnamien, ce n’est pas être si paisible et si cool même si le Vietnamien a l’envie de vouloir l’être. Pétri du limon brun du delta tonkinois dont il est issu, engageant une lutte perpétuelle avec le hargne du Fleuve Rouge, entamant une longue marche vers le Sud par une succession de guerres intermittentes et subissant une longue assimilation et domination des Chinois sans parler d’un siècle de colonisation française et d’une vingtaine d’années le contraignant à devenir contre son gré la cible de la confrontation Est-Ouest et la victime de la guerre froide, le Vietnamien ne se laisse jamais décourager par ces difficultés titanesques.

Par contre, il devient plus aguerri, plus persévérant, plus endurci, plus persuadé dans ses convictions politiques et plus apte à résister vaillamment à ces affronts. Son attachement profond et intime à sa terre natale et à ses traditions le fait devenir intraitable dans la lutte, ce qui fait de lui un conquérant impitoyable et redoutable pour les uns, un défenseur légitime de la liberté et de l’indépendance nationale pour les autres.

Quoi qu’il arrive, il se sent fier de prendre la relève de ses parents pour défendre vaillamment la terre de ses ancêtres et la survie de son peuple et d’être dignement le Fils du Dragon et neveu de l’Immortelle. Mourir pour son pays n’est étranger ni à son tempérament ni à ses traditions. Mais c’est le sort le plus beau, le plus digne d’envie que tant de Vietnamiens comme Trần Bình Trong, Nguyễn Thái Học, Phó Ðức Chính, Nguyễn Trung Trực, Trần Cao Vân etc. ont accepté d’avoir avec bravoure sur cette terre des légendes.

Être Vietnamien,

c’est être capable de résister avant tout à toute assimilation ou idéologie étrangère  et être fier d’avoir dans les veines le sang du Dragon.